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La mise en œuvre de la méthode d'observation dans l'enseignement-apprentissage des phénomènes biologiques lents en classe de sixième au Burkina Faso


par Seydou SONDO
Université Norbert Zongo - Master 2019
  

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CHAPITRE II : LE CADRE THÉORIQUE

Cette recherche se réfère aux instructions officielles et au curriculum burkinabè. Le sujet comporte deux principales dimensions : la première concerne l'observation en tant que méthode d'enseignement et technique d'apprentissage utilisée dans l'enseignement-apprentissage des sciences expérimentales ; la seconde concerne les phénomènes biologiques lents. Dans ce cadre théorique à deux parties, il est d'abord présenté une revue de littérature, puis un succinct développement du cadre conceptuel.

I. Revue de littérature

Dans nos lectures exploratoires menées essentiellement dans la littérature d'expression française, nous avons trouvé quelques ouvrages ou recherches réalisées en biologie ou dans le domaine de la didactique des sciences, qui partagent des centres d'intérêt avec notre sujet. Dans cette revue, il est présenté d'abord et essentiellement, les lectures que nous avons faites sur la croissance des plantes, qui est le principal objet d'enseignement qui nous intéresse. Par la suite, nous regroupons les écrits de recherches que nous avons lus, en deux thèmes : respectivement la problématique de l'enseignement des phénomènes biologiques lents, et celle des démarches scientifiques et des stratégies d'enseignement-apprentissage des SVT.

I.1. La croissance des plantes

I.1.1. Historique des conceptions du modèle de croissance

Nous commençons par cet historique en estimant avec deux historiens des sciences, que le détour par l'histoire est toujours éclairant dans la recherche en didactique (Johsua et Dupin, 1993). La connaissance de ces éléments permettent, nous l'espérons, d'éclairer l'épistémologie de l'enseignant et de l'aider ainsi dans sa démarche d'enseignement de la croissance des plantes.

L'histoire de la biologie végétale montre que plusieurs ruptures épistémologiques ont jalonné la pensée scientifique sur le phénomène de la croissance des plantes. A la question « comment les plantes arrivent à croître ? », les savants ont donné plusieurs explications.

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Le premier modèle scientifique a été donné par Aristote (384-322 av. J-C). À son époque, le modèle était que le monde est formé de quatre éléments selon une théorie bâtie par son propre maître, Platon : l'air, le feu, l'eau, la terre. Pour Aristote, la plante se nourrit de terre pour croître. Il explique que les plantes « mangent » l'humus qui leur donne de la masse (Rumelhard, 1985). Cette explication n'avait aucune assise expérimentale et était donc fondée uniquement sur le bon sens.

Il a fallu attendre plus d'un millénaire pour que la communauté scientifique rompe avec ce modèle. L'homme de ce tournant fut Von Helmont (1577-1644), avec une expérience rigoureuse. Helmont plante un rameau de saule5 pesant 5 livres6 dans un pot contenant 200 livres de terre. L'arrosage de la plante est assuré essentiellement par la pluie. Cinq ans après, le savant arrache le pied de saule et le pèse. Il trouve 169 livres et trois onces, alors que la masse de terre n'a diminué que légèrement. Les quelques onces ne pouvant pas bâtir les 169 livres de saule, Helmont conclut que la plante ne se nourrit pas de terre, mais d'eau (Campestrini, 1992). Le modèle aristotélicien tombe ainsi dans l'obsolescence.

Ce nouveau modèle a également résisté pendant quelques siècles avant que les travaux des chimistes ne viennent le bousculer. Ainsi, les composés chimiques étant déjà connus par la science, des chercheurs comme Von Sachs (1832-1897) et Knop (18171891) vont montrer que ce sont les éléments minéraux contenus dans l'eau qui jouent un rôle déterminant dans la nutrition et la croissance des plantes. Ils réussissent cette prouesse en effectuant des cultures de plants sur des solutions nutritives de même quantité, mais dont la composition en éléments minéraux varie (Kassou et Souchon, 1992).

Puis, d'autres travaux réalisés notamment sur les échanges gazeux chez la plante, ont permis d'intégrer le rôle du dioxyde de carbone et de la lumière. Ces travaux ont été réalisés par différents chercheurs : Joseph Priesley (en 1772), Jan Ingen-Housz (en 1779), Jean Senebier (en 1782), Nicolas Théodore de Saussure (en 1804), etc. La

5 La saule est une espèce de plante à port arborescent, qui peut être reproduite par bouturage

6 La livre est une ancienne unité de masse qui correspond à 500 grammes

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photosynthèse devient le modèle vedette: l'eau et les éléments minéraux interviennent dans la nutrition, mais c'est la fixation du carbone en présence de la lumière qui permet l'élaboration de matière et donc la croissance (Kassou et Souchon, op.cit).

Aujourd'hui, des chercheurs tentent de construire des modèles mathématiques, physiques, etc., et même « simulatifs », pour expliquer ou décrire certains aspects de la croissance végétale. En effet, dans ses travaux de thèse en physique, Corson (2009) s'intéresse aux réseaux de nervures des feuilles, pour expliquer et décrire les mécanismes physiques de la croissance des tissus végétaux. Cet auteur émet l'hypothèse d'un couplage entre les contraintes mécaniques et la différenciation des tissus vasculaires. Corson (op.cit.) pense que « l'évolution du tissu repose sur le mécanisme physique de la croissance [...] c'est-à-dire l'allongement irréversible des parois, décrites comme des tiges viscoélastiques, sous l'effet de la tension induite par la turgescence » (p.62). Il suggère par ailleurs que la distribution des forces (équilibre ou déséquilibre) explique la forme des cellules (régulières ou irrégulières) et l'expansion des tissus.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote