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La mise en œuvre de la méthode d'observation dans l'enseignement-apprentissage des phénomènes biologiques lents en classe de sixième au Burkina Faso


par Seydou SONDO
Université Norbert Zongo - Master 2019
  

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I.1.2. Quelques représentations d'élèves de niveau CM et 6è

Nous pensons comme Ausubel (1978) cité par Cañal (1993, p.8) que « le facteur le plus important qui influence l'apprentissage est ce que l'élève connaît. Connaissez-le et enseignez en conséquence ». Ainsi en plus de partager l'importance que donne ce chercheur aux conceptions des élèves, nous estimons que tout enseignement scientifique doit en faire le point de départ. Voilà pourquoi nous nous y intéressons dans cette partie.

De nombreuses recherches ont permis de recueillir quelques conceptions d'élèves de niveau sixième ou d'un niveau voisin, sur la nutrition et la croissance des plantes, dont nous présentons ici, un bref aperçu issu de Cañal (1993) et de Guichard et al. (2001).

Cañal (op.cit.) rapporte que les études de Barker (1985) révèlent qu'il est peu probable que des élèves de CM2 aient des conceptions sur la photosynthèse, qui ne leur a pas encore été enseignée. Cependant, plusieurs obstacles maintiennent les conceptions des apprenants à cet âge, à propos de la nutrition et la croissance des plantes. Le plus fréquent est la reproduction du modèle animal de nutrition chez les plantes.

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Guichard et al. (2001, p.97) rapportent que lors de ses travaux, Vandersee (1983) obtient cette réponse d'un élève de primaire : « ...la terre c'est l'aliment de la plante, sans elle la plante ne peut pas vivre ». Il a noté aussi d'autres réponses similaires : « Quand il y a plus de feuilles, la plante boit davantage », « La chlorophylle c'est comme quand on est en forêt, on se soigne avec » (Réponse de Tracy, 7 ans).

I.2. Quelques cas d'enseignement des phénomènes biologiques lents

Dans sa thèse qui traite d'un phénomène lent, la digestion, Hraïri (2004) analyse l'articulation faite entre l'in vivo et l'in vitro dans les expériences menées en classe. Son corpus de données était constitué d'enregistrements audio-vidéos faits à partir de séances réelles d'enseignement expérimental de la digestion, et d'interviews d'enseignants et d'élèves préalablement observés. Elle tente ainsi de montrer que le curriculum tunisien ne prend pas suffisamment en compte les spécificités du vivant dans les enseignements. Sa recherche, même si elle met un accent sur la problématisation de la digestion comme démarche d'apprentissage, ne s'intéresse pas de façon particulière à la question de l'observation ni à la problématique de la contrainte temporelle dans l'enseignement de la digestion.

L'enseignement de la photosynthèse était au coeur du sujet de thèse d'Ali (2011). Ce dernier part d'une analyse du curriculum et d'une enquête auprès d'enseignants, pour montrer la nécessité d'orienter l'enseignement scientifique dans les séries agricoles et générales du Liban, vers une éducation à l'environnement et au développement durable. Cette thèse ne s'intéresse donc pas à la photosynthèse en tant que réaction biologique lente. Ce phénomène a été étudié en tant que processus physiologique au coeur des productions végétales.

La thèse d'Aroua (2002) en Tunisie, s'intéresse plutôt au discours tenu sur un autre phénomène lent, l'évolution du vivant. Cette chercheure part d'un questionnement sur la scientificité du discours tenu sur l'évolution du vivant dans son pays. Elle s'est proposé de faire susciter un regard épistémologique chez des élèves à travers un dispositif innovant d'enseignement. En effet, il s'agissait pour la chercheure de concevoir et d'évaluer un dispositif d'enseignement axé sur le débat en classe, pour enseigner la théorie de l'évolution. Elle a enregistré des interventions en situation pré

Tout comme nous le faisons dans cette recherche, Kiema (2008) a analysé les difficultés d'enseignement-apprentissage des contenus de sciences. Il s'est

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et post-dispositifs, et est arrivée à la conclusion que son dispositif a permis de faire évoluer les discours des élèves sur l'évolution du vivant. En effet, ces derniers avaient un regard distancié sur le phénomène à l'issue de la mise en oeuvre du dispositif. Tout comme dans ce type de dispositif, le débat a également une place importante dans notre recherche comme démarche pédagogique active, permettant de mieux réussir l'étude des phénomènes biologiques lents en classe.

De Vecchi (2005) a publié un livre intitulé : « Une banque de situations-problèmes (vol1). » Dans ce livre, il montre comment, par l'approche de la résolution de situation-problème, l'enseignant peut rendre claire chez des élèves de 6è, la compréhension de la décomposition (putréfaction) des feuilles, un phénomène lent et complexe.

I.3.Démarches scientifiques et stratégies d'enseignement-apprentissage des SVT Selon Rumelhard (2010, p.1), « la valeur principale d'un enseignement scientifique résiderait dans son initiation à la méthode scientifique, mieux, à la démarche scientifique, mieux encore à l'esprit scientifique ». Il est présenté dans le paragraphe suivant, quelques écrits sur l'enseignement scientifique, afin d'éclairer davantage notre sujet qui se préoccupe également de la question des stratégies d'enseignement scientifique.

Calmettes (2009) s'est intéressé à la mise en oeuvre de la démarche d'investigation en sciences physiques. A partir d'observations de classes d'enseignants stagiaires et expérimentés, et d'entretiens réalisés auprès des mêmes profils d'enseignants, il a analysé les pratiques enseignantes pour les confronter aux prescriptions officielles. Il ressort de son analyse une diversité de mise en oeuvre de la démarche d'investigation chez les enseignants de sciences physiques. La recherche de Calmettes (op.cit.) se fonde sur le constructivisme comme cadre d'analyse de mise en oeuvre des démarches d'investigation. Comme dans le cas de notre cadre théorique de référence, il s'est agi, pour ce chercheur, de se référer aux théories qui préconisent les méthodes actives. En revanche, la méthode d'observation n'occupe pas une place particulière dans sa recherche.

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particulièrement intéressé aux difficultés que les enseignants rencontrent dans l'enseignement de l'écologie dans les classes de seconde au Burkina Faso. Ses enquêtes ont révélé que les enseignants rencontrent de réelles difficultés dans l'enseignement de l'écologie dans les classes de seconde. Le faible volume horaire exécuté, l'escamotage des tâches assignées par le curriculum, l'absence de séances de travaux pratiques sont les indicateurs de difficultés qu'il a relevés.

Seni (2007) a réalisé son mémoire d'inspectorat de l'enseignement primaire sur l'observation chez les apprenants de cours moyen. L'enquête qu'il a effectuée lors de ses recherches, montre que 27, 69% des enseignants enquêtés estiment qu'il y a une rupture entre les exercices d'observation du primaire et les contenus des sciences expérimentales enseignés dans les collèges. Il prône donc une cohérence entre les contenus du primaire et du post-primaire, pour une meilleure efficacité de l'enseignement scientifique chez les jeunes apprenants. Son étude rejoint notre travail de recherche en ce sens qu'il s'intéresse à la problématique de l'enseignement expérimental. Mais, ses travaux qui montrent une faible concrétisation des leçons de sciences à l'école primaire ne traitent pas de façon substantielle les questions qui sont posées dans le cadre de cette recherche.

L'approche utilisée par Bodur et Guichard (2006) pour faire face aux spécificités du vivant est la conception d'un modèle « simulatif ». En effet, ils s'intéressent à l'étude des mouvements d'extension et de flexion de l'avant-bras sur le bras chez l'Homme, dans leur dynamique interne, mettant en exergue les rôles de l'articulation, des os, des muscles, des attaches, etc. La difficulté étant ici l'impossibilité de manipuler et d'observer le vivant en mode « disséqué », ces deux chercheurs proposent un logiciel de simulation à partir de schémas scientifiques et de photos animées. Ils sont arrivés à la conclusion que la simulation informatique associée à la manipulation d'un modèle matériel7, permet une meilleure compréhension de la dynamique des mouvements de flexion et d'extension de l'avant-bras sur le bras.

7 Ils ont utilisé des morceaux de cartons

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L'approche par simulation préconisée par ces deux chercheurs ne propose donc pas une stratégie pour observer le vivant en situation de classe. Elle se présente plutôt comme une alternative à l'observation du réel, donc une approche d'étude des phénomènes biologiques spécifiques.

Cette revue a permis de constater que les recherches sur le sujet se focalisent, soit sur la problématique de l'observation, soit sur la thématique des phénomènes biologiques lents. D'où la particularité de notre sujet qui articule les deux aspects.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo