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Réglémentation prudentielle, rentabilité et productivité des banques de la CEMAC

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par Valentine Soumtang
Université de Yaoundé2 - Master Recherche en Macroéconomie Monétaire et Bancaire 2014
  

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Bien que l'objectif fondamental de la restructuration bancaire visait la résolution de la crise et la rentabilité bancaire, l'accroissement du crédit à l'économie et le financement des différents projets représentait toutesfois un objectif important. En tant qu'intermédiaire financier, le rôle premier d'une banque est de collecter l'épargne auprès des agents à capacité de financement et d'octroyer du crédit à ceux à besoin de financement (Scialom, 2007). Lorsque ce rôle n'est plus assuré, on assiste à une perte de confiance de la part de la clientèle. Ce qui hypothèque toute vision positive du secteur. Il s'agira donc dans cette partie de présenter la notion de rationnement de crédit et d'en montrer ses effets sur le développement financier.

La notion de rationnement de crédit fait l'objet d'une grande littérature économique. Ce dernier peut être entendu comme la situation d'une banque qui refuse de prêter aux conditions demandées de quantité et de taux (Joseph, 2000). Pour Stiglitz et Weiss (1981), il y a rationnement de crédit lorsque l'emprunteur est disposé à accepter les conditions de prêt établies par le prêteur même si celui-ci disposant de ressources suffisantes et que le prêt lui est toutefois refusé (certains emprunteurs sont contraints par des lignes de crédit fixées qu'elles ne doivent pas dépasser sous n'importe quelles circonstances, d'autres sont purement refusés de prêts).

Il existe quatre types de rationnement27(*) :

Dans une situation de rationnement, que nous appellerons de type 1, la banque accorde le prêt pour un montant inférieur à celui qui a été demandé. Cette définition repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation positive entre montant emprunté et difficultés de remboursement.

Concernant le « pur rationnement » ou rationnement de type 2, les banques refusent de s'engager enverscertains emprunteurs alors qu'ils présentent les mêmes caractéristiques que ceux quiobtiennent le crédit. De plus, ces emprunteurs sont prêts à payer un taux d'intérêt plus élevé et à apporter des collatéraux (c'est-à-dire des garanties) plus importants. La plupart des modèles analytiques s'attachent à expliquer ce phénomène. C'est notamment le cas des modèles de Stiglitz et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Dans ce cas, la demande est supérieure à l'offre et, contrairement aux modèles néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par les prix car le taux d'intérêt influence la probabilité de défaut de l'emprunteur.

Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au taux d'intérêt désiré par l'emprunteur. Il découle de la différence d'anticipations des probabilités de réussite du projet entre l'emprunteur et la banque, celle-ci étant plus pessimiste, et désirant appliquer une prime de risque plus élevée que celle souhaitée par l'emprunteur.

Le quatrième type de rationnement est appelé "red-lining28(*)" dans la littérature anglo-saxonne. Dans ce cas, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenu le crédit car ils ont été identifiés comme trop risqués par la banque : quelque soit le taux en vigueur, ils sont exclus du marché du crédit. Dans ce cas, le rationnement ne s'explique pas en termes d'apurement du marché et d'adéquation de l'offre et de la demande par les quantités, c'est un refus de prêter.

CONCLUSION

Ce chapitre nous a permis de mettre en exergue l'un des effets que renferme la réglementation prudentielle. Nous avons montré dans une premiere section l'importance de la solidité du système bancaire dans le financement des économies; l'une des conséquences de la réglementation en termes de surliquidité et de rationnement du crédit a ensuite été mise en exergue dans la seconde section.En somme, l'application et le respect des différents ratios prudentiels ouvre la voie à l'offre de crédits et garanti un contrôle harmonieux entre le prêteur et l'emprunteur. La qualité de l'environnement institutionnel et légal, qui n'est pas toujours en synergie avec les progrès enregistrés dans le secteur financier n'étant pas à négliger, il convient alors d'analyser l'impact des ratios prudentiels sur la productivité des banques de la sous-région au financement desdites économies.

CHAPITRE IV : LES RATIOS PRUDENTIELS ET LA PRODUCTIVITE BANCAIRE EN CEMAC : EVALUATION EMPRIQUE

INTRODUCTION

Les réformes financières intervenues dans la zone CEMAC se sont inscrites dans trois secteurs : bancaire, monétaire et institutionnel. Ces réformes ont de façon générale rétablie la stabilité du système bancaire. Une stabilité qui s'observe sur plusieurs aspects : liquidité, solvabilité, profitabilité et respect des normes prudentielles.

Le cadre réglementaire prudentiel sur les banques commerciales de la sous-région a beaucoup évolué et se hisse aujourd'hui comme une nécessité pour les banques dans leur activité de financer l'économie. Justifier la nécessité du cadre réglementaire de la sphère bancaire permet de mettre en évidence dès le départ la corrélation entre les normes réglementaires et l'activité de crédit au sein de l'industrie bancaire. L'analyse se propose de ressortir ainsi l'effet du cadre réglementaire sur l'activité de financement du développement des économies. Le présent chapitre se donne pour objectif d'analyser l'influence du respect des normes sur un aspect particulier des performances du système bancaire de la CEMAC : la productivité des banques.

Deux mouvements principaux constituent alors le corps de ce chapitre. Le premier s'attèle à présenter un état des lieux et les caractéristiques de l'intermédiation bancaire en CEMAC (section 1) et le second teste de manière empirique l'influence du respect des ratios prudentiels sur le développement financier (section 2).

* 27 Cette présentation est issue des travaux de Jaffee et Stiglitz(1990).

* 28 C'est la forme de rationnement la plus observée dans la réalité.

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