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Le bien être des salariés comme levier de performance dans une entreprise mutualiste (Macif)

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par Grégory Blanchard
EM Lyon - Certification 2014
  

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1.2 Proposition de définition du bien-être au travail

1.2.1 Comment circonscrire la notion de bien-être au travail?

Si l'idée n'est pas d'aujourd'hui, le concept émergent depuis un certain temps tend à se globaliser en termes d'approche, en attendant une véritable prise de conscience générale, en particulier des dirigeants d'entreprise.

D'un point de vue macro, il apparaît qu'à travers des études d'institutions nationales et internationales, une corrélation étroite a été initialement établie entre santé et bien-être au travail, au point de favoriser le développement progressif depuis les années 2000 de la prévention d'un certain nombre de maux ou de troubles (risques psychosociaux, suicide, etc). A commencer par l'Organisation mondiale de la santé pour qui, dans son préambule en 1946 : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Ainsi, la santé constitue le socle du bien-être au travail, dans son acception la plus large, telle que définie par l'OMS.

En France, de plus en plus de rapports et études sur la santé au travail mentionnent désormais le terme de « bien-être au travail ». Le rapport Lachmann11, remis au gouvernement en 2010, a émis des propositions de mesures ayant « pour objectif de développer davantage de bien-être et d'efficacité au travail, par une meilleure prise en compte des sujets de santé au sein de l'entreprise... C'est en comprenant bien et en agissant le plus possible en amont que l'on préviendra au mieux les risques psychosociaux et que l'on développera dans un même mouvement bien-être au travail et efficacité.»

D'autres travaux et études nous amènent à penser que l'approche semble aujourd'hui bien plus globale. En ce sens, l'approche défendue par l'Organisation internationale du travail considère que le bien-être au travail regroupe les notions de sécurité au travail, de protection de la santé du travailleur, de charge psychosociale occasionnée par le travail (stress), d'hygiène du lieu de travail, d'ergonomie, d'embellissement des lieux du travail, de mesures prises par l'entreprise en matière d'environnement...

Le bien-être au travail recouvre de multiples acceptions; sans pour autant chercher ici à donner une définition acceptable, plusieurs dimensions nous paraissent utilement pouvoir être retenues au niveau d'une entreprise, pour à la fois traduire et également apprécier le bien-être au travail:

11 Rapport sur le bien-être et l'efficacité au travail-Henri Lachmann, Muriel Pénicaud et Christian Larose-février 2010

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? le bien-être vital ou être en bonne santé physique et mentale/psychologique12. L'entreprise constitue un cadre qui impacte la santé des personnes et doit donc prendre en compte la nécessité pour le moins de la préserver, voire de la favoriser.

? le bien-être existentiel qui renvoie à la pyramide des besoins de Maslow13. On retiendra en particulier l'estime de soi et la réalisation de soi (ou accomplissement de soi). En effet, s'agissant de l'estime, on peut considérer qu'il s'agit d'être reconnu, de gagner en indépendance, de développer son autonomie. Nous avons besoin de faire un travail utile, apprécié, qui exprime nos compétences. C'est participer à la définition de ses objectifs. Quant au besoin de réalisation de soi, c'est le besoin de s'épanouir, d'approfondir sa culture, de méditer, se former, mais aussi être consulté, pouvoir décider ensemble. Se réaliser, c'est aussi aller vers l'excellence, réussir ses objectifs. Ici, nous trouvons le sens de nos actions et même de notre vie.

? le bien-être social et relationnel14, ou le « bien vivre ensemble », la qualité des relations interpersonnelles entre collègues, la reconnaissance du manager sur le travail des salariés, etc. Cette dimension inclut aussi le soutien et le partage social avec les moments de réunion pour annoncer des bonnes ou des mauvaises nouvelles.

? le bien-être matériel15, c'est la dimension ergonomique du poste de travail. Aujourd'hui, le travail consiste moins à exercer une force physique pour transformer des matières premières, on fait de plus en plus appel à son intelligence. Néanmoins, il y a des maladies nouvelles qui émergent, de la pénibilité liée à l'utilisation des technologies de l'information notamment. C'est pourquoi le confort physique, comme l'ambiance, a son importance.

12 INRS - Le bien-être au travail : un objectif pour la prévention? - Vincent GROSJEAN, 2005

13 Les différents niveaux de la pyramide de Maslow, en commençant par le niveau inférieur sont: 1. Besoins physiologiques et matériels (faim, soif, besoin de se vêtir, désir sexuel, sommeil, ...) ; 2. Besoins de sécurité (survie, confort, tranquillité, ...) ; 3. Besoins d'appartenance et de relations (fraternité, solidarité, convivialité, amour, ...) ; 4. Besoins de reconnaissance (estime de soi et des autres, pouvoirs, bonheur, ...) ; 5. Besoin de réalisation de soi (trouver sa voie, créer, se développer le plus possible, ...).

La théorie « ERG » regroupe en trois niveaux seulement les cinq précédents: 1. Existence (besoins physiologiques et sécurité physique) ; 2. Relation (sécurité interpersonnelle, besoins sociaux, estime des autres); 3. Growth (estime de soi, réalisation personnelle).

14 Premier baromètre du « bien-être au travail » réalisé en 2010 par Bernard Julhiet Group, Ipsos en partenariat avec La Tribune

15 http://greenworking.fr/actu/bien-etre-au-travail/ - 18 novembre 2010.

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? enfin, il y a le bien-être organisationnel 16 , qui recouvre la situation de l'entreprise sur son marché, mais également la situation de l'individu dans sa carrière avec des outils qui lui permettent de savoir où il en est: fiche de poste, entretien d'évaluation, ses missions, ses horaires...

Il nous semble à ce stade intéressant de relayer des travaux de l'INRS17, opérant une distinction intéressante entre le bien-être de la personne au travail et le bien-être du travailleur au travail.

Ainsi, en mettant en avant la santé, la sécurité, l'hygiène, voire l'embellissement des lieux de travail, on s'attache davantage au bien-être de la personne au travail, sans prendre en compte la spécificité de sa tâche. Il faut voir ici l'importance d'une distinction supplémentaire entre les facteurs essentiels au respect de l'intégrité physique et morale de la personne (santé, sécurité, etc) et les facteurs plus périphériques visant à faciliter et rendre plus confortables, voire plus agréables, les conditions de la personne au travail (embellissement des lieux, etc).

Favoriser en tant que tel le bien-être du travailleur au travail consisterait à faire en sorte que le travailleur, dans l'exercice spécifique de ses tâches, puisse tirer toute la satisfaction possible qu'il est en droit d'attendre de l'exercice spécifique de ses fonctions.

Cela implique que trois conditions soient respectées : la première tient à la nécessité qu'il ne soit pas empêché de faire les tâches qui lui sont propres; la deuxième repose sur le fait qu'il dispose des moyens et conditions adéquats à l'exercice de ses tâches; enfin, la troisième tient à la nécessité qu'il n'entre pas en contradiction avec le sens idéal qu'il donne à son travail.

Il est intéressant de s'inspirer des travaux d'Herzberg (1959) qui, établissant un lien clair entre satisfaction et motivation au travail, distingue les facteurs motivationnels (intrinsèques), tels que la réussite, la considération, le travail en lui-même, etc, des facteurs d'hygiène (extrinsèques) tels que la politique de l'entreprise, les conditions de travail, le salaire, ...En suivant la théorie d'Herzberg, nous serions amenés à ranger ce que nous avons appelé les facteurs essentiels parmi les facteurs motivationnels et les facteurs périphériques parmi les facteurs d'hygiène. Car on pourrait dire que ce qui distingue facteurs motivationnels et facteurs d'hygiène est que les premiers relèvent de ce que l'employé fait, et les seconds, de

16Bien-être émotionnel au travail et changement organisationnel - Catherine Remoussenard et David Ansiau, Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé 2013.

17 Bien-être au travail: une approche centrée sur la cohérence de rôle - Institut national de recherche et de sécurité (France), Nadja Robert - Edition INRS, 2007

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la situation dans laquelle la tâche a lieu. Un des enseignements de ces travaux est de dire que le bien-être au travail ne peut commencer que dès lors que les facteurs essentiels à sa réalisation sont réunis.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery