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Vers une gouvernance participative de l'eau? la réponse aux crises hydriques dans l'état brésilien du Cearà¡


par Izabela Damasceno Pimenta
Université Grenoble-Alpes - Master 2 Économie du Développement - Gouvernance des Organisations pour le Développement International 2020
  

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3.2. Analyse du degré de participation dans la gouvernance de l'eau dans le Ceará: un diagnostic

À partir de cette exposition des lignes majeures du système de gestion de l'eau dans le Ceará, on reprend la grille d'attributs formulée au sous-chapitre 1.2., afin d'appréhender les formes de participation dans la gouvernance de l'eau dans l'État du Ceará.

Attribut 1: Participative

La Loi des Ressources Hydriques de l'État (11.996/1992) a institué les collèges de coordination et de participation au sein du SIGERH, à savoir le COMIRH, le CONERH et les Comités de Bassin Hydrographiques, lesquels comprennent la participation des organismes de l'État (SRH, notamment), des municipes et du gouvernement fédéral, ainsi que des utilisateurs, publiques et privés, des universités et institutions de recherche et de la société civile de manière générale (Loi 11.996, 1992).

Le COMIRH est présidé par un agent du SRH, ayant comme participants des représentants de fondations de planification, de technologie et de recherche de l'État du Ceará, ainsi que de la Compagnie Énergétique, des Entreprises de Recherche, d'Extension Rurale et de Développement Agricole, de la Compagnie d'eau et assainissement (CAGECE), des Directions d'Environnement et de développement urbain de l'État, de la

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FUNCEME et de la SOHIDRA. Dans la plupart, ce sont ainsi des organismes de l'État ou des entreprises de capital mixtes avec une forte participation de l'État.

Le CONERH, dont le Secrétariat Exécutif est dirigé par le Directeur du Département de Gestion du SRH, rassemble encore d'autres secrétariats de l'État (d'Infrastructure, de S&T, de Planification, de l'Éducation, du Développement Agricole, de l'Agrobusiness et de l'industrie, et de l'environnement), un seul représentant pour tous les (douze) Comités de Bassin Hydrographique, le DNOCS, le syndicat des travailleurs du secteur de l'eau, une organisation civile de ressources hydriques, deux représentants d'institutions d'éducation supérieure et recherche, quatre représentants des usagers (dont les secteurs de l'agrobusiness et de l'industrie) (SRH, n.d.)

En ce qui concerne la seule représentation pour les douze Comités de Bassins, un membre du Comité de Bassin de l'Acaraú, interviewé le 02 juin 2021, rappelle que cette représentation n'a été approuvée que très récemment. Elle interprète ainsi le CONERH comme une instance marquée par un contrôle très fort de la part de l'État, et pose des questionnements sur la véritable place des Comités de Bassins - considérés officiellement la base du système de gestion de l'eau - dans la gouvernance effective de cette ressource. Ce questionnement est central lorsqu'on discute la nature de la participation dans la gouvernance de l'eau dans le Ceará, vu que c'est dans le cadre des Comités de Bassins que sont définies la quantité et la période pendant laquelle l'eau sera mise à disposition pour ses différents usages, à travers du processus d'allocation négociée de l'eau (Cortez et al., 2017). Dans ces structures, les usagers et la société civile ont plus de représentants que le pouvoir public (60% contre 40%, respectivement) (Cortez et al., 2017). Ces comités sont ainsi considérés comme l'instance de délibération participative et démocratique par excellence du système. Un autre agent interviewé, rattaché au SRH, associe directement l'approfondissement de l'idée d'une gestion plus démocratique et participative au processus de constitution des CBHs.

Encore à ce propos, le processus d'allocation négociée de l'eau mérite un regard attentif de par son caractère très spécifique au modèle cearense, et l'importance que ce mécanisme a gagné, même s'il n'est pas officiellement prévu. La littérature montre une évolution positive de l'allocation négociée de l'eau, illustrée par la réduction du flux de libération d'eau d'un des barrages entre 1994 et 2000, même si les zones irriguées et les zones urbaines ont augmenté leur consommation dans la période (Álvares da Silva et al.,

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n.d.). Depuis, le nombre de réservoirs gérés par le modèle participatif a augmenté progressivement au début des années 2000 : en 2002, le total était d'environ 64 réservoirs, contre 96 en 2005, permettant la pérennisation de 2.247 km (Álvares da Silva et al., n.d.). On peut envisager ici une indication de partage d'objectifs et de construction d'une approche plus coopérative entre les différents acteurs.

En ce qui concerne les réunions au sein des Comités de bassins, les agents de la COGERH interviewés le 10 juin 2021 ont rapporté que ces rencontres sont ouvertes au public en général, lequel ne peut pas délibérer directement, mais peut assister aux discussions. À propos de la sensibilisation du public par rapport à l'importance de ces processus, les interviewés ont affirmé que les réunions sont largement diffusées au public - par voie d'émissions à la radio, par exemple. Cependant, le membre interviewée du Comité de Bassin de l'Acaraú a affirmé qu'il n'y a pas un fort degré de sensibilisation du public par rapport à l'intérêt de ces réunions. Cette divergence indique, au moins, que les éventuels instruments de sensibilisation du public sont insuffisants.

D'autre part, c'est remarquable le fait que, à l'absence des Agences d'Eau, ce soit la COGERH l'organisme responsable de fixer et de recevoir les valeurs relatives à la redevance pour l'usage de l'eau dans tous les bassins hydrographiques. Comme on a vu, les Comités de bassins ne participent pas à la planification de l'utilisation des ressources financières provenantes de la redevance, ce qui crée une situation de dépendance des comités vis-à-vis de la COGERH, pour rappel, un organisme d'Administration Publique indirecte, majoritairement contrôlé par l'État. On considère ici que cette situation peut limiter la capacité de délibération et de prise de décision autonome de la part des Comités, par rapport au contrôle de l'État. Par ailleurs, c'était justement la COGERH la responsable de la formation des comités et de la mobilisation et organisation des usagers de l'eau, composant le processus d'allocation négociée de l'eau.

Finalement, en ce qui concerne l'accès de l'agriculture familiale et des familles des zones rurales du Ceará Semi-aride à l'eau, le membre du MST (Mouvement des Sans-Terres) interviewé affirme que leurs demandes ont de l'espace plutôt au sein du Secrétariat du Développement Agricole - SDA, organisme de l'État membre du CONERH. En ce qui concerne leur capacité de participer aux décisions, il a affirmé qu'ils arrivent à participer davantage dans des échelles municipales et communautaires, l'accès aux sphères plus «macro» (comme au niveau de l'État) restant encore très limité. Ainsi,

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on peut penser que leur représentation au sein du CONERH, instance principale de délibération collective pour la gestion de l'eau, se fait de manière prioritairement tutellée, notamment par le SDA. Le membre de la FETRAECE, à son tour, a affirmé qu'il y a une présence forte des syndicats des travailleurs ruraux dans plusieurs instances, mais qu'ils ne sont pas toujours entendus. Pour rappel, les familles et petits agriculteurs de la zone rurale du Ceará représentent une population considérable de sa zone semi-aride, comme montré dans le sous-chapitre 2.1. Par ailleurs, une préoccupation commune par rapport à l'accès des familles rurales à l'eau provenante des grands projets hydrauliques plus récents peut dénoter une manque de participation de ces groupes dans les processus de décision entourant ces structures. Ce manque de confiance peut aussi être relié à l'attribut suivant, celui de la transparence des processus.

Attribut 2: Transparente

Au-delà de la loi et des instruments de planification tels que le PNRH, lesquels définissent les paramètres de la gestion de l'eau, les règles d'utilisation et de préservation des sources d'eau sont formulées dans un contexte de mobilisation des usagers, ce qui tend à indiquer des procédures avec un degré de transparence pour les parties prenantes. Par ailleurs, les décisions prises lors de l'allocation négociée de l'eau sont consignées dans un document de référence officiel, ce qui constitue un registre formel des décisions et des orientations des participants.

Cependant, quelques thèmes spécifiques de la gestion de l'eau sont passibles d'être moins diffusés au public en général. Un possible exemple c'est le processus de décision concernant la distribution de l'eau des grandes transpositions, comme cité ci-dessus. D'autres possibles points de faiblesses par rapport au degré de transparence des processus et mécanismes de la gouvernance ont été indiqués lors de l'entretien avec le membre du Comité de Bassin de l'Acaraú. Le premier est le fait que les comités de bassins n'ont pas un accès direct à l'information concernant le nombre de permis d'usage octroyés dans leurs respectifs bassins, un élément important dans la compréhension des possibles évolutions en termes de disponibilité de l'eau. Cette information est centralisée par la COGERH, et les comités doivent la solliciter. Selon la personne interviewée, cette procédure a déjà fait l'objet de questionnement de la part des comités de bassins au niveau du CONERH, mais la situation n'a jamais changé.

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Le deuxième est le fait que les usagers ne sont pas suffisamment sensibilisés par rapport au rôle de la redevance, de manière que quelques secteurs (notamment l'agriculture) sont encore très résistants à l'accepter et à soutenir effectivement cet aspect du modèle cearense de gestion. Cela peut affaiblir le potentiel d'amélioration de la gouvernance à partir de la participation, décrit par Makkaoui et Dubois (2010) au sous-chapitre 1.1., selon lesquels la participation améliore la qualité de la base informationnelle, favorise l'appropriation et l'acceptation des décisions, valorise le compromis et les engagements volontaires, limitant les risques de comportements opportunistes et promouvant la coopération (Makkaoui et Dubois, 2010).

Attribut 3: Multi-niveaux

Comme identifié à partir de la recherche documentaire - et aussi des entretiens -, les décisions prises lors de l'allocation négociée de l'eau sont suivies par la COGERH, de manière que si des changements de conjoncture ou un débit insuffisant sont identifiés, le processus est repris pour l'établissement d'un nouvel accord qui puisse être effectif. D'autre part, la COGERH réalise une évaluation préliminaire de la décision des CBHs, afin de vérifier si ce qui a été retenu est en phase avec une possible résolution efficace du problème identifié. Cela peut être interprété comme un mécanisme favorisant que la décision soit effective, mais aussi comme un mécanisme de contrôle et de forte présence de la part de l'État, représenté par l'action de la COGERH, c'est-à-dire, une forte présence d'une approche «top-down», tel que décrit par l'OCDE (2015).

Dans ce même sens, selon ce qui a été rapporté par le membre du Comité de l'Acaraú interviewé, les résolutions des CBH sont soumises au CONERH pour validation, ce qui dénote aussi une prépondérance de la sphère de l'État sur le niveau des bassins pour la prise de décision. Cela surtout dans la mesure où le CONERH s'est déjà positionné contrairement à des décisions des CBHs, comme décrit à l'occasion de l'entretien: lorsque des comités ont présenté des décisions d'allocation de l'eau qui mettaient en tension l'approvisionnement de la région métropolitaine de la capitale de l'État, Fortaleza, le CONERH a déterminé une décision en contraire, favorisant cette dernière. À partir de ce même entretien, a été appris que, à d'autres occasions, les CBH qui ont été sollicités à renforcer l'approvisionnement de la région métropolitaine de Fortaleza ont conditionné cette libération à des actions de sensibilisation de la population

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de la capitale sur un usage rationnel de l'eau, et sur sa provenance des bassins de la zone semi-aride. Cependant, rien n'a été fait dans ce sens.

Cela démontre que la décision, même si prise dans un processus considéré démocratique et participatif au niveau des bassins (l'allocation négociée de l'eau), peut impacter négativement les intérêts d'autres parties prenantes dans l'État. Une prise de décision multi-niveaux peut servir à coordonner ces intérêts, mais elle peut aussi s'avérer autoritaire à un certain niveau. Dans les cas décrit, on peut encore identifier une potentielle prépondérance de l'approche top-down.

À propos des conflits d'intérêt entre la région métropolitaine de Fortaleza par rapport à d'autres bassins, il reste intéressant de noter l'importance croissante du Port du Pecém pour l'écoulement de la production du secteur de l'agrobusiness et de l'élevage. Ce port se localise justement à la région métropolitaine mentionnée, et représente un élément important de la demande d'eau dans cette zone. Les interviewés du MST ont affirmé une opposition frontale à ce que l'eau des nouvelles structures hydriques de l'État soit destinée au Port du Pecém, au détriment des petits agriculteurs et des familles plus vulnérables de la zone rurale. Cependant, la valeur de la redevance provenant du Port de Pecém est incontournable pour le système des Comités de Bassins entretenu par la COGERH, selon rapporté par l'agent de cette compagnie interviewé. Ainsi, on peut penser que le système de redevance actuel a tendance à renforcer le rôle de la COGERH sur les Comités de Bassins, ce qu'on interprète ici comme un élément qui rétro-alimente le manque d'autonomie de ces derniers et, possiblement, la prépondérance des intérêts d'un territoire spécifique - le Port du Pecém/Région Métropolitaine de Fortaleza - sur les besoins de la zone Semi-aride.

Selon Sousa Monte (2008), cette dynamique illustrée par la centralité du Port du Pecém renvoie à la création d'une structure institutionnelle orientée vers la matérialisation de la modernisation hydrique, celle-ci fondée dans une certaine mesure sur l'engagement de l'État du Ceará avec la Banque Mondiale. Cela impose des configurations et de caractères spécifiques et dessine une nouvelle configuration territoriale dans l'État du Ceará, transformant son espace géographique dans l'espace de la rationalité technique au service d'intérêts privés. Son interprétation est que la sécheresse est encore instrumentalisée, non plus par l'industrie de la sécheresse, mais comme justification pour l'accumulation d'eau pour bénéficier l'industrie, (y inclues

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agro-industries) en tant que réponse pour le développement (Sousa Monte, 2008). Elle affirme que le processus de modernisation a ainsi été créé de façon incomplète ou accaparé par des intérêts spécifiques (Sousa Monte, 2008). Cette observation apporte des éléments intéressants pour analyser plus en détail d'éventuelles tendances dans les décisions prises par le CONERH - représentation d'un niveau plus «macro», en contraposition aux niveaux plus locaux de décision.

Attribut 4: Intégrée

Le CONERH est justement l'instance de délibération collective et ainsi de coordination et articulation entre les différents espaces de communication et de négociation pour la gestion de l'eau. Par ailleurs, le processus d'allocation négociée de l'eau, très caractéristique de l'État du Ceará, représente un important mécanisme rassemblant les différentes parties prenantes, y incluant les usagers, les membres des comités de bassin, les chambres techniques et la société civile de manière générale.

Il est intéressant de noter que leurs délibérations sont basées sur les études techniques fournies par la COGERH. Cet organisme peut d'ailleurs être considéré comme un élément intégrateur du système, vu qu'il (I) entretien le système des comités des bassins, distribuant les ressources financières provenantes de la redevance et organisant leurs réunions, y inclues celles du forum des présidents des bassins; (II) fournit des informations techniques de base pour la prise de décision et réalise un diagnostic des bassins; (III) mobilise les ressources et connaissances nécessaires pour la construction des plans des bassins; (IV) appuie la constitution des chambres techniques rassemblant des représentants d'un secteur spécifique, afin de coordonner leur action face au CONERH - comme c'est l'exemple de la chambre technique pour le secteur agricole (cité lors de l'entretien avec représentant de la SEDET, exposé dans l'Annexe 2). Ainsi, elle fournit un travail de base afin de viabiliser le fonctionnement et l'articulation des pièces du système. Il s'agit, évidemment, d'un agent d'articulation très représentatif de l'État, car partie de l'administration publique indirecte.

Enfin, au-delà d'une intégration des niveaux verticaux de la gouvernance, on peut penser à une intégration horizontale, entre différents secteurs qui font l'usage de l'eau par exemple. À ce propos, on note, d'après les entretiens avec membres de la SEDET, de la SDA et de la FETRAECE, une tendance de sectorisation, déjà entre les segments de

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l'agrobusiness et de l'agriculture familiale, sachant que le secteur de l'agriculture est un de ceux qui exercent le plus de pression sur le SIGERH. À ce propos, on peut reprendre l'observation de l'ALEC (2008), de la culture politique et institutionnelle fragmentée et sectorielle au Brésil de manière générale, d'où l'importance d'un système qui promeut un dialogue effectif entre les différentes parties.

Avec ces éléments, on procède à quelques conclusions générales. Tout d'abord, on remarque qu'en 2006 le propre gouvernement de l'État du Ceará (2006) avait évalué que la gestion participative dans l'État n'avait pas encore été consolidée et appropriée par la société. Les défis identifiés vont de la faible participation de certains segments au discrédit d'autres impliqués dans ce modèle de gestion, ce qui apporte des limites au fonctionnement du SIGERH. Dans cette optique, le gouvernement de l'État a cherché à donner la priorité au renforcement des comités dans l'exercice correct de leurs fonctions, en tant que stratégie pour le système dans son ensemble. À cette fin, un processus de planification stratégique des comités de bassins hydrographiques a été réalisé (Governo do Estado do Ceará, 2006).

Cependant, à partir de la présente analyse, basée sur une recherche documentaire et sur des entretiens avec des diverses parties prenantes dans la gestion de l'eau dans l'État, on vérifie que des telles limitations persistent à des certains degrés, et que le processus de renforcement des comités de bassins n'est pas abouti, présentant toujours de limitations considérables liées à un manque d'autonomie par rapport à la COGERH, mais aussi, quelques fois, à un manque d'effectivité de leurs décisions face aux délibérations du CONERH.

Ainsi, il reste clair que des organismes de délibération et de représentation ont été créés et renforcés au fil des années, rassemblant aussi les usagers et des différents groupes de la société civile. On interprète ce processus dans une orientation vers le changement de la logique des rapports sociétaux décrits au Chapitre 2 et vers le développement des mécanismes pour Vivre avec le Semi-aride, associé aux transformations dans les rapports politiques et à la plus grande perméabilité du système par les groupes de la société civile dans le contexte de la redémocratisation du pays (tel que décrit dans le sous-chapitre 2.2.). Au cours de la décennie passée, l'État proposait, par exemple, une politique pour vivre

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avec le Semiaride, produit de deux années de recherche et de discussions interinstitutionnelles, afin de combattre les inégalités entre la zone semi-aride et le reste de l'État (Gurjão, 2019). Cependant, on a observé avec cette analyse que le processus n'est pas encore abouti.

À ce propos, il reste à améliorer en termes d'espaces d'expression directe pour les représentants des segments les plus vulnérables de la société, tels que les mouvements sociaux, dont les demandes semblent être encore absorbées et tutellées par un secrétariat spécifique au sein du CONERH (le SDA). Aussi, la priorité donnée à l'approvisionnement de la région métropolitaine de Fortaleza, justifiée par l'usage prioritaire (usage humaine), peut aussi être en partie lié au Port du Pecém, stratégique pour l'économie de l'État. Cela reste un point d'attention, à vérifier si des telles orientations ont le potentiel de dégrader l'accessibilité des familles de la zone rurale semi-aride à l'eau. Enfin, il est crucial que les Comités de Bassins Hydrographiques continuent à être renforcés, de manière à combler leurs limitations en termes d'autonomie, de participation à l'application des ressources provenantes de la redevance et d'effectivité de leurs décisions. On considère ces éléments pertinents pour l'amélioration du processus participatif et, possiblement, pour la poursuite du processus de démocratisation de l'accès à l'eau, fortement entamé dans l'État depuis quelques décennies.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille