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La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouedraogo

( Télécharger le fichier original )
par Atina YARGA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Diplôme d'Administrateur des hôpitaux et des services de santé 2017
  

Disponible en mode multipage

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Bien former pour mieux servir

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

LA RESILIENCE DE L'HOPITAL PUBLIC FACE AUX CATASTROPHES : CAS DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO OUEDRAOGO

Présenté et soutenu publiquement par :

AtinaYARGA

Pour l'obtention du diplôme de l'ENAM:

Option : Administrateur des Hôpitaux et des Services de Santé

Mention : Très bien

Jury :

Médecin de santé publique, Félicité Wendin-ManegdéNANA: Présidente 

Administrateur des hôpitaux, Benjamin P.BAMOGO : Directeur de mémoire

Administrateur des hôpitaux, BassidouSARE : Membre 

Promotion 2015-2017

ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03 E-mail : enam.burkinafaso@gmail.com

Téléphone : (226) 25.31.42.64/65 Télécopie : (226) 25 30 66 11

AVERTISSEMENT

L'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature n'entend donner ni approbation ni improbation aux idées et opinions émises dans ce mémoire. Par conséquent, ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

DEDICACE

Nous dédions ce mémoire à notre papa Yardjoa Hama SiméonYARGA, arraché à notre affection le dimanche 31 mars 2013. Ton modèle de vie continuera de nous inspirer. N'camba, repose en paix !

REMERCIEMENTS

Qu'il nous soit permis de rendre grâce à Dieu Tout-Puissant qui nous a donné la santé et la force nécessaires pour conduire ce travail à terme.

Le présent mémoire porte également le sceau de plusieurs personnes de bonne volonté qui nous ont accompagné, conseillé, soutenu d'une manière ou d'une autre. C'est pourquoi, nous tenons à remercier du fond du coeur :

- monsieur Benjamin P. BAMOGO, Coordonnateur du Projet de construction et équipement du Centre de Cancérologie de Ouagadougouqui, malgré ses multiples occupations, a accepté nous encadrer avec rigueur aux différentes étapes de ce mémoire de fin de cycle ;

- notremamanOualomanouTINDANO, nos oncles et tantes, nos frères et soeurs, nos cousins et cousines, nos neveux et nièces pour leurs prières, bénédictions et encouragements ;

- notre épouse Monique BassénewindéYARGA/OUEDRAOGO pour l'affection qu'elle nous a témoignée et le soutien multiforme qu'elle nous a apporté;

- nos enfants Manikoamba Rose Anita, Burkino Patrick et Yemboama Katia Michelle pour qui nous n'avons pas souvent été disponible pour des raisons académiques. Trouvez en ce travail une source d'émulation pour faire toujours mieux ce que vous avez à faire ;

- monsieur Cyprien ILBOUDO, Directeur général de l'Ecole d'administration et de magistrature, toute l'administration et le corps enseignant qui nous ont assuré une formation de qualité ;

- monsieur Bibia Robert SANGARE, Directeur général du Centre hospitalier universitaire Yalgado OUEDRAOGO, ses collaborateurs, son personnel, particulièrement ceux qui ont participé à cette étude comme enquêtés ou personnes ressources,pour les facilités offertes pendant notre stage de terrain et pendant la collecte des données ;

- monsieur Alexandre SANFO, Directeur général du Centre hospitalier universitaire Blaise COMPAORE ; monsieur Dominique YE, chef de service au Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation ; docteur Mamadou SOUGUE, pharmacien inspecteur à la Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires. Vous m'avez fait l'honneur de lire, d'amender ce travail et de m'apporter de précieux conseils;

- monsieur B. JosephMoucassaMEDAH, attaché de santé à la direction des établissements de santé pour nous avoir guidé concernant la technique d'échantillonnage ;

- nos camarades de la promotion des Administrateurs des hôpitaux et des services de santé 2015-2017, pour les moments de joie mais aussi de peine partagés ;

- tous ceux qui ont contribué à ce que ce rêve devienne réalité.

Merci. Puisse Dieu vous combler au-delà de vos attentes !

SIGLES ET ABREVIATIONS

BNSP

: Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers

CAASP

: Coordination des Associations pour l'Assistance et le Secours Populaire

CEDEAO

: Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CGTB

: Confédération Générale des Travailleurs du Burkina

CHUP-CDG

: Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles de Gaulle

CHU-YO

: Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO

CIRD

: Centre d'Information et de Recherche pour le Développement

CMA

: Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CONASUR

: Conseil national de Secours d'Urgence et de Réhabilitation

D.E.S

: Diplôme d'Etudes Spécialisées

DIMU

: Dispositif d'Intervention Médicale d'Urgence

ENAM

: Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature

EPS

: Etablissement Public de Santé

INFTS

: Institut National de Formation en Travail Social

ISH

: Indice de Sécurité des Hôpitaux

NDI

: National Democratic Institute

OMS

: Organisation Mondiale de la Santé

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

ONU

: Organisation des Nations Unies

PNDS

: Plan National de Développement Sanitaire

RESHAOC

: Réseau des Hôpitaux d'Afrique, de l'Océan indien et des Caraïbes

RSP

: Régiment de Sécurité Présidentiel

SAMU

: Service d'Aide Médicale d'Urgence

SIG

: Système d'Information Géographique

SIPC

: Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES, FIGURES, CARTES ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

Tableaux

Tableau 1 : Situation des fonds reçus pour la prise en charge des blesses par évènement 2

Tableau 2: Détermination de l'échantillon par service A

Tableau 3 : Répartition des agents enquêtés selon le nombre d'années d'expérience dans l'emploi A

Tableau 4: Situation des interventions en secours à victimes par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers dans la ville de Ouagadougou lors des catastrophes de 2014 à 2016 B

Tableau 5 : Situation des blessés reçus par les urgences du CHU-YO B

Graphiques

Graphique 1 (série de 3): Opinions sur l'appropriation de la gestion des catastrophes 2

Graphique 2 (série de 4): Mesures pré et post-inondation pour protéger les bâtiments 33

Graphique 3  (série de 2): Mesures post-inondation pour protéger les bâtiments 35

Graphique 4 (série de 4) : Opinions sur l'existence d'un dispositif de protection du matériel 37

Graphique 5 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les réunions pré-crises 39

Graphique 6 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les formations pré-crises 40

Graphique 7 (série de 3) : Mise en place d'un stock de médicaments et produits essentiels 40

Graphique 8 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la sécurité du trajet des équipes lors des catastrophes 41

Graphique 9 (série de 4) :Perception des enquêtés sur la restauration des équipes lors des catastrophes 42

Graphique 10 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la prise en charge psychologique des équipes lors des catastrophes 42

Graphique 11(série de 4) :Facilités de communication pour équipes lors des catastrophes 43

Graphique 12 (série de 4) : Plan blanc et opérationnalisation 44

Graphique 13 (série de 4) : Perception de la rapidité des soins en situation de catastrophes 45

Graphique 14 (série de 4) : Perception de la qualité des soins en situation de catastrophes 45

Graphique 15 (série de 4) : La bonne collaboration entre services en situation de catastrophes 46

Graphique 16 (série de 3): Politique d'équipement au profit du CHU-YO après les catastrophes 47

Graphique 17 (série de 3): Politique de formation après les catastrophes 48

Graphique 18 (série de 4): Moyens de transport des blessés lors de l'insurrection populaire 49

Graphique 19 (série de 4) : Moyens de transport des blessés lors du coup d'Etat 50

Graphique 20 (série de 4) : Moyens de transport des blessés lors de l'attentat 50

Graphique 21 : Prise en charge pré-hospitalière des afflux massifs de blessés de l'insurrection populaire, du coup d'Etat et de l'attaque terroriste 51

Figures, cartes et planches photographiques

Figure 1 : Les processus de résilience 2

Figure 2 : Schéma du modèle d'analyse théorique 25

Figure 3: Schématisation du circuit du patient en situation de catastrophe B

Carte 1 : La commune de Ouagadougou 2

Carte 2 : Quelques infrastructures implantées dans le lit majeur des barrages n°1, 2,3 C

Planche photographique 1 : à gauche, le mur en partie effondré du côté nord du CHU-YO lors des inondations du 1er septembre 2009, à droite, le mur reconstruit 2

Planche photographique 2 : à gauche, les urgences traumatologiques inondées le 1er septembre 2009. A droite, les urgences rénovées 34

Planche photographique 3 : à gauche, caniveaux dans la cour du CHU-YO ; à droite, caniveaux situés à l'entrée principale du CHU-YO. 35

Planche photographique 4 : à gauche, le CHU-YO inondé le 30 septembre 2013 ; à droite, le 10 juillet 2016 36

Planche photographique 5 : à gauche, des mesures de protection de fortune à l'entrée du laboratoire ; à droite, des prises électriques situées à plus d'un mètre du sol en salle de réanimation polyvalente 38

Planche photographique 6 : caniveaux à proximité du CHU-YO libérés par les commerçants déguerpis en août 2016 par les autorités communales 53

SOMMAIRE

AVERTISSEMENT i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES, FIGURES, CARTES ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES v

SOMMAIRE 1

INTRODUCTION GENERALE 2

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 5

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 5

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 19

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS 29

CHAPITRE I : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 29

CHAPITRE II : SUGGESTIONS 53

CONCLUSION 57

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58

TABLE DES MATIERES 61

ANNEXES A

INTRODUCTION GENERALE

« Celui qui craint le danger saura l'éviter  », Léonard DE VINCI.

Chaque année, les catastrophessurviennent dans de nombreuses régions du monde. Qu'elles soient naturelles ou d'origine anthropique, elles fauchent des vies, occasionnent des blessures graves, réduisent à néant des années de travail.

En moyenne par an, de 2000 à 2005, près de 300 millions de personnes ont été affectées par les catastrophes naturelles et près de 78 000 ont trouvé la mort1(*). Récemment encore, soit le 4 octobre 2016, Haïti a été balayé par le cyclone Matthew avec 372 morts2(*). L'Afrique a aussi connu des situations similaires : le 7 février 2017, la ville de Kinshasa a été inondée suite à une forte pluie qui a causé 4 décès, des blessés et des dégâts matériels3(*).Depuis une dizaine d'années, le Burkina Faso est fréquemment frappé par des catastrophes naturelles. Le Conseil d'orientation des secours d'urgence rapporte que les inondations du 1er septembre 2009 « [...] ont causé environ 195 170 sinistrés, 46 morts, 63 blessés et un disparu sur le territoire national »4(*). De plus, le 23 juillet 2010, plusieurs localités du centre-nord et de l'est du pays étaient de nouveau touchées avec 105 481 personnes affectées et 15 morts5(*). Après le 1er septembre 2009, le Centre hospitalier universitaire Yalgado OUEDRAOGO (CHU-YO) a été successivement inondé le 30 septembre 2013 (SOMA, 2015) et le 10 juillet 20166(*). Globalement en 2016, le gouvernement burkinabè a fait état de 50 000 sinistrés du fait des inondations, des vents violents, etc.7(*)

A côté des catastrophes naturelles, celles d'origine anthropique sont également éclectiques. Dans plusieurs pays, des crises ont été vécues : en Europe, les attentats de Paris (France) du 13 novembre 2015 ont occasionné 130 morts et plus de 350 blessés8(*). En Afrique, l'hôtel « Radisson Blue » de Bamako (Mali) a été ciblé le 20 novembre 2015. Le bilan définitif est de 18 morts et 07 blessés, un gendarme malien tué dans l'action, 02 terroristes neutralisés et 03 policiers des forces spéciales légèrement blessés9(*). Le Burkina Faso a traversé une série de crises socio-politiques ces trois dernières années. D'abord, l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui, selon un comité d'experts désigné par le gouvernement de la Transition10(*), a causé 24 pertes en vies humaines et 625 blessées entre fin octobre et début novembre 201411(*). Ensuite, le 16 septembre 2015, le pays faisait face à un coup d'Etat manqué, perpétré par l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). LaCoordination des associations pour l'assistance et le secours populaire (CAASP) a dressé un bilan de 15 personnes tuées et 114 blessés, dont 84 enregistrés dans les services de santé et 30 non enregistrés12(*).Enfin, depuis 2015, le pays est la cible de nombreuses attaques terroristes13(*) qui visent des lieux de fréquentation publique, des postes de police, de gendarmerie, de douane et des positions de l'armée dans le nord. L'attentat le plus spectaculaire fut celui du15 janvier 2016. Ce jour-là, des terroristes ont attaqué l'hôtel "Splendid", le café-restaurant "Capuccino" et le maquis "Taxi brousse" en plein coeur de Ouagadougou, faisant 30 victimes14(*).

Les catastrophes constituent un défi lancé à la conscience humaine. Au désarroi humanitaire, s'ajoutent des besoins de prise en charge sanitaire.A titre d'illustrations, lors des inondations du 1er septembre 2009, « 20 structures sanitaires publiques et 2 privées ont été touchées à 80% de leur fonctionnalité. Le CHU-YO a été touché à 90% de sa fonctionnalité dans 11 services »15(*). Pendant l'insurrection populaire et le coup d'Etat, le Directeur général du CHU-YO précise : « concernant le nombre de blessés, nous en avons enregistré au total 199 et qui avaient des blessures de gravités variables [...]»16(*).Dans le scénario de l'hôpital victime des catastrophes naturelles comme dans celui de l'hôpital gestionnaire des catastrophes d'origine anthropique, l'épineuse question de sa capacité à remplir convenablement ses missions se trouve posée. D'où le choix de notre thème de mémoire de fin de cycle : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes : cas du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO »structuré en deux parties :la première partie, qui portesur le cadre théorique et méthodologique,se subdivise en deux chapitres dont le cadre théorique, objet du chapitre 1 et l'approche méthodologique, objet du chapitre 2. Quant à la deuxième partie, elle est consacrée à la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats (chapitre 1) ainsi que des suggestions (chapitre 2).

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Cette partie du mémoire comporte deux chapitres : le premier est consacré au cadre théorique et le second se rapporte à l'approche méthodologique de l'étude.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Section 1 : Revue de littérature, définitions des concepts,problématique

Paragraphe 1 : Revue de littérature

Le risque a toujours hanté le quotidien des hommes. Ce sont les cindyniques17(*) qui rendent compte de l'attitude de l'Homme face aux risques. Ainsi, Georges Yves KERVEN (1988)18(*) distingue trois approches du danger à travers l'histoire : (1) l'âge du sang au cours duquel ce furent les sacrifices humains expiatoires qui servaient à conjurer les catastrophes ;(2) l'âge des larmes, qui marqua l'abandon des sacrifices jugés peu commodes avec l'évolution des moeurs et(3) l'âgedes neurones qui vit émerger de tentatives d'explication des calamités de façon plus rationnelle. Selon Caroline BELOT (2002), l'idée des théoriciens des cindyniques était que le risque pouvait être vaincu grâce aux progrès technologiques. Toutefois, cet espoir a vécu. De ce fait, J. SHORT cité par Caroline BELOT (2002 :6),remarque que la notion a connu un glissement sémantique se focalisant désormais sur la gestion des risques. Face au risque, sept (07)postures s'offrent à l'homme : l'acceptation, l'évitement, la protection, la réduction, les réserves, le transfert (ou délégation) et la recherche19(*).Il apparaît donc que l'idée de catastrophe est intimement liée à la gestion du risque. Dès lors que ce préalable est acquis,une question fondamentale se pose : comment faire face aux catastrophes ? Entre alors en jeu la résilience.

De nombreux travaux de recherche se sont intéressés à la résilience en matière de catastrophes naturelles. C'est le cas des géographes dont la réflexion s'est focalisée sur les villes en situation de catastrophes naturelles. Ainsi, Serge LHOMME et ali. (juin 2010) se sont penchés sur les réseaux techniques face aux inondations.Ils relèvent que : « Pour construire une ville résiliente, il ne suffit [...] pas de construire des bâtiments résilients. Il semble, dans un premier temps, davantage nécessaire d'avoir des réseaux techniques résilients »20(*). Les réseaux techniques sont, entre autres, le réseau d'évacuation des eaux pluviales (caniveaux), le réseau d'électricité, de téléphone, de distribution d'eau, de transport, etc. Aussi, proposent-ils trois (03) indicateurs de performance de ces réseaux qui mesurent respectivement la vulnérabilité structurelle, la vulnérabilité matérielle et la vulnérabilité fonctionnelle(comme le montre la figure n°1 ci-dessous). Lorsqu'il y a une catastrophe, les trois niveaux sont plus ou moins affectés. De leur niveau d'affectation, dépend la résilience de la ville considérée dans son ensemble.Ce modèle nous semble approprié pour analyser la résilience hospitalière. En effet, l'hôpital est une infrastructure urbaine critique qui remplit une fonction aussi vitale que les réseaux techniques. Lorsqu'un hôpital est affecté par une catastrophe, cela se ressent sur la ville et vice-versa.

Figure 1 : Les processus de résilience

Source : Serge LHOMME et ali. (juin 2010 : 499)

Pour sa part, Assonsi SOMA (2015) a traité des vulnérabilités etde la résilience de la ville de Ouagadougou en s'intéressant aux zones à risque d'inondations. Il pointe du doigt l'urbanisation horizontale partagée entre lotissement archaïque  et habitat spontané. Selon lui, « le manque de viabilisation [...]des zones loties engendre sans doute des risques de tout genre qui peuvent se transformer en catastrophes si l'aléa venait à se produire », (A. SOMA, 2015 : 67)21(*). L'auteur a également établi une cartographie des zones inondables au moyen des Systèmes d'information géographique (SIG). Aussi, conclut-il, qu'il y a une faible adaptation et une faible résilience de la population et de la municipalité face aux inondations. C'est pourquoi, il préconise un changement des perceptions des acteurs des zones à risques et de la population en général.

Mais si la résilience de la ville ou des populations doit être prônée, elle présuppose que l'on s'attarde sur une autre résilience : celle du système de santé ; car lorsqu'il y a catastrophe, l'hôpital semble constituer la dernière bouée de sauvetage.

La problématique de l'hôpital en situation de catastrophes naturelles a intéressé les chercheurs en administration sanitaire et en sciences de la santé. Ainsi, dans son mémoire de fin de cycle en Administration des hôpitaux, Gnindoro Julie SOME (2011)22(*), s'est intéressée à la gestion des inondations du 1er septembre 2009 par le CHU-YO. Dans cette étude, l'auteure a d'abord fait le point de l'expérience du Burkina Faso dans la gestion des conséquences des catastrophes naturelles. Elle a notamment passé en revue le dispositif juridique et le cadre institutionnel de la gestion des crises dans le pays d'une part, la gestion des inondations par le CHU-YO ainsi que les conséquences financières et matérielles des inondations du 1er septembre 2009 d'autre part.

En matière de catastrophes d'origine anthropique, les recherches ont surtout porté sur la réponse à apporter aux conséquences sanitaires des catastrophes. Les travaux des médecins rendent compte de cette tendance. Dans sa thèse de doctorat en médecine, Bendaoud AHMED SALEM (2010), a traité del'afflux massif de 126 blessés,enregistrés à l'hôpital militaire Avicenne de Marrakech, lors des catastrophes à propos de huit évènements entre 2006 et 2008. Tous les évènements en question ont concerné des accidents de la voie publique. L'auteur est parti du constat que leur prise en charge pré-hospitalière et hospitalière n'est pas satisfaisante, malgré l'adoption des plans blancs au Maroc. Pour ce faire, il a utilisé des critères comme la distance du lieu de l'accident par rapport à l'hôpital, le temps qui s'écoule entre la survenue de l'accident et le transfert à l'hôpital, la durée de l'hospitalisation, l'accueil à l'hôpital, le type de blessures et leur gravité, la mortalité intra-hospitalière, etc. Après avoir relevé les difficultés y relatives, il conclut sur un diagnostic amer : « L'état actuel de la médecine d'urgence au Maroc montre des problèmes au niveau de l'accueil des afflux massifs de blessés où les besoins de réorganisation s'avèrent indispensables »23(*).

Quant à la Tunisienne Amal Bou OUNI épouse HAMZAOUI (2012), ses travaux ont porté sur : « Plan blanc et gestion des crises sanitaires aux urgences »24(*). Elle y a analysé la prise en charge médicale, par le service des urgences de l'hôpital Fahrat ACHED entre 2007 et 2010, des blessés à travers l'étude de quatre cas : l'accident d'un train, l'intoxication par des fumées d'un incendie, l'intoxication alimentaire collective d'ouvriers et la pandémie de grippe AH1N1, totalisant 3266 personnes. En l'absence d'un plan blanc, les difficultés se sont rencontrées au niveau de la coordination du transport des blessés, l'organisation des soins aux urgences qui ont vu leurs capacités dépassées et qui manquaient de ressources matérielles. La gestion médicale a été assurée par des urgentistes appuyés par des spécialistes de maladies infectieuses. Cette prise en charge a été complétée par une aide psychologique de psychiatres.

Thomas SCHWARZ (6 septembre 2015)25(*), quant à lui, s'est intéressé à la problématique de la résilience en matière de santé. Selon lui, le concept n'est pas neutre et semble être une nouvelle caisse à résonnance de la communauté internationale. Aussi, s'étonne-t-il que la résilience n'ait véritablement pris corps dans le langage de l'Assemblée mondiale pour la santé qu'en mai 2015 avec l'avènement de la maladie à virus Ebola. Selon lui : « Réclamer des systèmes de santé résilients est donc au premier coup d'oeil comme mettre du vieux vin dans une nouvelle bouteille à la mode ». Il va jusqu'à se demander si la résilience est « une nouvelle dimension des systèmes de santé ou manoeuvre de diversion ».

Cette position n'est pas partagée par Valéry RIDDE et ali. (juin 2016). Analysant la réponse par le système de santé burkinabè aux attaques terroristes du 15 janvier 2016 à Ouagadougou, ils ont relevé une amélioration de la prise en charge pré-hospitalière et hospitalière grâce à une capitalisation des expériences acquises lors des crises antérieures26(*). En particulier, une meilleure organisation des secours pré-hospitaliers a été notée et le rôle de l'hôpital affirmé: «Patients weretriagedbased on prognosis and severity of injury. The country main hospital, the CHU-YO, received most of the injured (n=32)»27(*).

Paragraphe 2 : Définition des concepts

Dans ce volet, nous allons présenter les concepts et les discuter pour en retenirune définition qui corresponde mieux à l'objet de notre recherche.

A. Le risque 

Selon le Dictionnaire Laroussede poche (2016 : 717), le risque signifie « danger, inconvénient possible »; d'où l'expression « courir un risque ».Pour le Cadre d'Action de Hyôgo, « il y a risque de catastrophe en cas d'interaction entre des aléas et des facteurs de vulnérabilité physiques, sociaux, économiques ou environnementaux »28(*). Pour notre part, le risque, c'est la probabilité qu'un dommage se produise et désorganise unservice, qui n'arrive plus à remplir convenablement ses missions.

B. La résilience 

Au sens étymologique du terme, la résilience vient du latin «resilio» ou«resilire»qui semble avoir donné naissance à deux termes bien distincts selon Serge LHOMME et ali. (juin 2010). La première signification correspond au fait de renoncer, de se dédire ; d'où le verbe résilier. La seconde signification correspond au fait de sauter en arrière ou de rebondir29(*). Le dictionnaire Le petit Larousse illustré (2011) appréhende la résilience comme la « caractéristique mécanique qui définit la résistance au choc d'un matériau ».

Concernant la résilience aux catastrophes, Léo BOURCART30(*) (2011 :12) écrit que l'on pourrait la définir comme : « [...] la capacité à ne pas se laisser surprendre par un évènement catastrophique et à s'adapter à ses conséquences imprévues ». Si la résilience est souvent critiquée pour son aspect quelque peu vague, ce concept a au moins le mérite d'être une nouvelle forme d'injonction31(*) pour l'action.Dans le cadre de cette étude, nous entendons par résilience la capacité de l'hôpital à évaluer ses vulnérabilités avant la catastrophe, à s'organiser pour y faire face et surtout à développer des actions durables pour mieux répondre aux catastrophes futures.

C. L'hôpital public

Selon le Dictionnaire Larousse de poche (2016 : 396), le mot hôpital désigne un «Etablissement public ou privé où se pratiquent des actes médicaux et chirurgicaux». La notion d'hôpital public est donc consubstantielle à la notion de service public. La loi hospitalière32(*)du Burkina Faso dote l'hôpital public de la personnalité juridique et de l'autonomie de gestion et lui assigne une mission de service public. Nous retenons cette dernière définition dans le cadre de ce travail.

D. La catastrophe

Le mot catastrophe vient du grec katastrophêet signifie « Evénement subit qui cause un bouleversement, pouvant entraîner des destructions, des morts »33(*). Elle s'entend également comme « l'événement de dimension collective, soudain ou progressif, d'origine naturelle ou artificielle, qui survient dans un contexte de vulnérabilité et interrompt le fonctionnement normal des organisations [...]»34(*). Dans le cadre de cette étude, la catastrophe intègre à la fois sa dimension naturelle et anthropique.

E. La catastrophe naturelle

La catastrophe naturelle peut être définie comme « l'interruption grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société résultant des aléas naturels et causant des pertes en vies humaines, des pertes matérielles, économiques ou environnementales que les sinistrés ne peuvent surmonter avec leurs seules ressources propres »35(*). Elle renvoie à un désastre causé par les forces de la nature, qui échappent à la volonté de l'homme. C'est dans ce sens que le terme sera employé dans la présente étude.

F. La catastrophe d'origine anthropique

La catastrophe d'origine anthropique est encore appelée catastrophe artificielle ou technologique,c'est-à-dire« la catastrophe issue de causes autres que les catastrophes naturelles et qui incluent notamment les catastrophes biologiques, biotechnologiques, industrielles, nucléaires, les catastrophes dans les transports et celles d'origine terroriste »36(*).Toutefois, Léo BOURCART (2011 :9), estime qu'il n'y a pas de catastrophe naturelle à proprement parler. Toute catastrophe porte, peu ou prou, l'empreinte de l'homme « [...] à tel point que le terme même de catastrophe naturelle ne semble pas être véritablement représentatif des dynamiques à l'oeuvre dans ce type d'évènement ». Même à un degré moindre, le caractère anthropique de toute catastrophe est ainsi affirmé. Nous emploierons l'expression "catastrophed'origine anthropique" pour désigner la catastrophe qui porte l'empreinte de l'homme ou encore causée par l'homme.

G. La vulnérabilité

Selon le Secrétariat inter-institutions de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) de l'Organisation des nations unies (ONU), Genève (2004 : 6), la vulnérabilité se définit comme les«conditions déterminées par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui accentuent la sensibilité d'une collectivité aux conséquences des aléas»37(*). Dans le cadre de cette étude, la vulnérabilité renvoie à la fragilité, notamment face aux catastrophes.

H. La médecine d'urgence 

Selon le site web Wikipédia, « La médecine d'urgence rassemble les ressources médicales et chirurgicales pour faire face à une urgence, c'est-à-dire la perception d'une situation où la personne sans soins empire rapidement, exposée au risque à bref délai de séquelles irréversibles ou du décès. [...]»38(*).Nous entendons par médecine d'urgence, dans la présente étude, la médecine qui a vocation de rétablir les fonctions vitales d'un individu en situation d'urgence.

I. La médecine de catastrophe 

Louis José COUBRIL, cité par Amal BouOUNI épouse HAMZAOUI (2012), définissant la médecine de catastrophe, affirme : « c'est la médecine du soudain et de l'imprévu. Celle des cas multiples, des situations d'exception où les personnels, les équipements et les délais ne suffisent jamais pour tout faire, pour faire à temps et pour faire bien ». Pour nous, c'est la médecine qui, à la différence de la médecine d'urgence plus large, se concentre sur la prise en charge adéquate des blessés lors des catastrophes. Elle met à rude épreuve les ressources humaines, matérielles et financières de l'hôpital.

Paragraphe 3 : Problématique

La gestion des catastrophes constitue une préoccupationà travers le monde. C'est ainsi qu'un pays comme le Russie s'est doté d'un Ministère chargé de la gestion des catastrophes39(*). En France, les travaux des géographes comme Serge LHOMME et ali. ontmis l'accent sur la résilience des réseaux techniques face aux inondations dans une approche systémique de la ville. De même,face aux conséquences sanitaires des catastrophes, des méthodes de prévisions sont à l'oeuvre. C'est ainsi que suivant la circulaire n°2002/284 du 3 mai 2002, les hôpitaux français ont été invités à élaborer des plans blancs.40(*)

En Afrique, les pays s'organisent également pour faire face aux catastrophes. L'Union africaine a déjà adopté une stratégie régionale africaine et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) s'est dotée d'une politique humanitaire en mars 201241(*) en vue de fédérer les synergies des partenaires humanitaires, des Etats et des organisations de la société civile.L'internalisation de ces initiatives a conduit le législateur burkinabè à doter le pays d'un dispositif institutionnel de prévention et de gestion des catastrophes42(*). Du reste,« [...] cette volonté politique de réduire les effets néfastes des catastrophes s'est manifestée depuis les années 1973 par l'adoption de mesures, dont la mise en place d'un dispositif national de gestion des effets des catastrophes naturelles, jadis appelé Sous-Comité de Lutte contre les Effets de la Sécheresse (SCLES) devenu Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation, en abrégé CONASUR, depuis le 30 décembre 2004 ».43(*)

Spécifiquement dans le domaine sanitaire au Burkina Faso, le décret N°2004/191/PRES/PM/MFB du 29 avril 2004 portant statut des Etablissements publics de santé dispose à son article 4 que les établissements de soins doivent élaborer et mettre en oeuvre des plans d'organisations de secours en cas de catastrophe. Nonobstant ces mesures, le CHU-YO peine àapporter une réponsesatisfaisante aux catastrophes. En effet, il fait face ces dernières années à une récurrence d'inondations qui affectent ses infrastructures, la fonctionnalité du matériel médico-technique et désorganisent les soins. De même,l'organisation de la prise en charge des blessés lors de l'insurrection populaire, du coup d'Etat manqué ou de l'attentat terroriste du 15 janvier 2016 est insuffisante. Au regard de ce que nous venons d'évoquer, notre problème de recherche est le suivant : Le CHU-YO est-il résilient face aux catastrophes ?

Section 2 : But etobjectifs de l'étude, questions de recherche, hypothèses, difficultés et limites de l'étude

Paragraphe 1 : But de l'étude

A travers cette étude, nous espérons apporter notre modeste contribution à l'avancée de la recherche dans le domaine de l'organisation des établissements hospitaliers publics, particulièrement dans la gestion des catastrophes. Le but poursuivi est de questionner l'impréparation qui semble caractériser l'attitude de l'hôpital public dans la gestion des catastrophes, toute chose qui permettra, in fine, d'améliorer sa résilience.

A. Délimitation de l'étude 

L'étude porte sur le CHU-YO pour la période de 2009 à 2016. En effet, les catastrophes dont il est question se sont produites dans cette période : les inondations du1erseptembre 2009 et d'autres inondations de faible ampleur de 2013 et 2016, l'insurrection populaire44(*) des 30 et 31 octobre 2014, le coup d'Etat du 16 septembre 2015 et l'attentat terroriste du 15 janvier 2016.

B. Justification du choix du thème

Quatre raisons essentielles nous ont motivé dans le choix de ce thème.D'abord un intérêt personnel. En effet, de par notre formation en gestion des hôpitaux, en sociologie et en comptabilité-contrôle-audit, nous nous sommes toujours intéressé à la question des risques en général et des risques en milieu hospitalier en particulier. En effet, la situation de l'hôpital s'est complexifiée : aux risques professionnels, sont venus se greffer des risques de catastrophe. Si l'hôpital ne peut pas être « à l'abri des catastrophes »45(*), il doit au moins travailler à en atténuer l'impact, à éviter le scénario de l'improvisation qui ressemble, bien souvent, à une catastrophe dans la catastrophe46(*).

Ensuite, notre motivation est d'ordre professionnel : en tant que professionnel de l'administration sanitaire, nous sommes appelé à donner des réponses aux préoccupations des structures de soins dans leur fonctionnement de tous les jours mais aussi et surtout en cas de tension sanitaire liée aux catastrophes.

Par ailleurs, ce thème est d'actualité pour les hôpitaux publics de notre pays dans lesquels la réflexion se mène depuis une dizaine d'années47(*). Dans une position avant-gardiste, le Réseau des hôpitaux d'Afrique, de l'Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), lors de ses 10èmerencontres hospitalières tenues du 1er au 04 avril 2014 à Ouagadougou, a planché sur le thème: « Gestion des risques professionnels et des catastrophes en milieu hospitalier : audit des pratiques professionnels, mesure de la performance ».Aussi, les sociétés savantes en ont fait leur cheval de bataille. Par exemple, la Société d'anesthésie-réanimation et de médecine d'urgence du Burkina a tenu ses 5èmes journées d'anesthésie-réanimation et de médecine d'urgence du 31 mars au 02 avril 2016sous le thème « Anesthésie-réanimation et situation de crise ou de catastrophe »48(*). Mais les progrès se font par petits bonds49(*).

Enfin, il ressort de la revue de littérature, que les différents auteurs ont abordé des aspects de notre thème. La plupart des recherches ont mis l'accent sur les catastrophes naturelles. Il s'agit de la résilience urbaine face aux inondations d'une part, de l'hôpital en situation de catastrophe naturelle d'autre part. Quant aux recherches qui se sont penchées sur les catastrophes d'origine anthropique, le point commun est la recherche d'une meilleure réponse hospitalière aux conséquences sanitaires des catastrophes. Elles ont concerné des situations d'intoxication alimentaire, d'inhalation de fumée toxique, d'incendie et d'accidents de circulation. L'analyse critique de la mise en oeuvre du plan blanc n'a pas été occultée. Toutefois, la résilience de l'hôpital face aux catastrophes naturelles dans une perspective diachronique a été moins envisagée.De plus, les catastrophes d'origine anthropique impliquant des blessures par balles et d'autres traumatismes liées à un contexte sociopolitique et sécuritaire dégradé ou à des attentats terroristes n'ont pas été abordées. Or, ces situations exceptionnelles sont une source supplémentaire de tension pour les équipes médicales.

Nous fondons l'espoir que les résultats de notre étude contribueront à renforcer les actions déjà entreprises par les acteurs de terrain, à interpeller les pouvoirs publics sur leurs responsabilités et à donner des pistes pour la prise de décisions.

Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude

Dans le cadre de cette recherche, nous poursuivons des objectifs d'ordre général et d'ordre spécifique.

A. Objectif général

L'objectif général de cette étude est d'évaluer la résiliencedu CHU-YO face aux catastrophes naturelles et à celles d'origine anthropique.

B. Objectifs spécifiques

A l'objectif général susmentionné, sont corrélés les objectifs spécifiques ci-après :

1. Objectif spécifique 1

Apprécier le degré d'appropriation des enjeux de la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique par les agents du CHU-YO.

2. Objectif spécifique 2 

Apprécier les facteurs internes au CHU-YO afin de renforcer sa capacité dans la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique.

3. Objectif spécifique 3 

Apprécier l'apport de l'environnement externe dans la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique par le CHU-YO.

Dans l'optique d'appréhender la problématique de la résilience du CHU-YO face aux catastrophes, nous nous sommesposé les questions de recherche suivantes :

Paragraphe 3 : Questions de recherche

A. Question principale de recherche

Quelle est la capacité du CHU-YOà faire face efficacementaux risques de catastrophes, devenues ces derniers temps, de plus en plus récurrentes ?

B. Questions spécifiques de recherche

Dans la présente étude, nous nous proposons de répondre aux questions spécifiques ci-dessous posées.

1. Question spécifique 1 

Le degré d'appropriation de la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique par les agents du CHU-YO n'influence-t-il pas sa résilience à y faire face ?

2. Question spécifique 2

Quels sontles facteurs internes qui limitent la résilience du CHU-YO dans sa gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique?

3. Question spécifique 3

Peut-on envisager la résilience du CHU-YO face aux catastrophes sans tenir compte de son environnement externe ?

Pour résoudre notre problème de recherche et atteindre nos objectifs, nous allons émettre un certain nombre d'hypothèses.

Paragraphe 4 :Hypothèses

A. Hypothèse générale

Nous partons du postulat principal que la faible capacité de gestion des catastrophes par le CHU-YOest due à un ensemble de vulnérabilitésqui l'affectent avant, pendant et après les catastrophes.

B. Hypothèses spécifiques
1. Hypothèse spécifique 1

La faible appropriation de la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique par les agents du CHU-YO entrave sa résilience à y faire face.

2. Hypothèse spécifique 2

La résilience du CHU-YO face aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique est limitée par des facteurs internes d'ordre structurel, fonctionnelet organisationnel.

3. Hypothèse spécifique 3

La faible implication des acteurs externes, notamment l'Etat et la commune de Ouagadougou,entrave la résilience du CHU-YO face aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique.

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Il s'agit d'une étude rétrospective à visée analytique. Notre méthode est mixte à dominance quantitative pour deux raisons essentielles : la nécessité de soumettre la résilience du CHU-YO à l'épreuve des critères objectifs.D'une part, cette approche permet de savoir ce qui a été fait concrètement pour une meilleure réponse aux catastrophes. D'autre part, la chaîne de soins est constituée par une diversité d'acteurs dont le point de vue de chacun compte,afind'apprécier les actions qui se déploient. Des éléments qualitatifs ont été retenus pour approfondir les données quantitatives recueillies, conférant à l'étude un sceau qualitatif.

Section 1 : Présentation du milieu d'étude

Paragraphe 1 : Présentation de la ville de Ouagadougou

Ouagadougou est la capitale du Burkina Faso. C'est aussi le chef-lieu de la région du Centre et de la province du Kadiogo. Cela fait de cette ville un concentré des idées dont les contradictions débouchent souvent sur des crises sociopolitiques. Avec une population estimée en 2012 à 1 915 10250(*), Ouagadougou abrite trois des cinq Centres hospitaliers universitaires que compte le pays51(*).

Depuis l'adoption de la loi n°066-2009/AN du 22 décembre 2009 portant découpage des communes urbaines à statut particulier au Burkina Faso, la commune de Ouagadougou compte douze (12) arrondissements et cinquante-cinq (55) secteurs (cf. carte n°1). Elle « [...] est limitée au nord par les communes de Pabré et Loumbila, à l'est par la commune de Saaba, au sud par celles de Koubri et de Komsilga et à l'ouest par la commune de Tanghin-Dassouri »52(*).

Du point de vue de l'étendue, « elle occupe une superficie de 52 000 hectares dont 21750 urbanisés »53(*). Plusieurs cours d'eau traversent la ville dont les marigots dePaspanga, de Zogona, du Moro Naaba (ou du Kadiogo) et Wemtenga (ou de Dassasgo). Quatre barrages (numérotés de 1 à 4) complètent ce réseau hydrographique54(*). De plus, « la particularité géologique de la ville de Ouagadougou pourrait se résumer [...] à la faible capacité d'infiltration des sols ainsi qu'aux difficultés de drainage des eaux pluviales dues à l'absence de relief »55(*).Tout cela fait que la ville est exposée à des fréquentes inondations.

Carte 1: La commune de Ouagadougou

Source :Direction des études, des statistiques et de la planification, Mairie de Ouagadougou, mars 2017

Paragraphe 2 : Présentation du CHU-YO

L'hôpital Yalgado OUEDRAOGO a ouvert ses portes en janvier 1962 et a connu plusieurs mutations avant de devenir un établissement public de santé (EPS) par décret n°2006-448/PRES/PM/MFB du 14 septembre 2006. Il est au sommet de la pyramide des soins et compte1 406 agents à la date du 31 décembre 201656(*)toutes catégories professionnelles  confondues.L'activité hospitalière est importante : au 31 décembre 2016, le nombre de consultations est de 127918 dont 74034 nouveaux cas et 53884 anciens cas57(*).Les ressources matérielles et financières proviennent essentiellement de la subvention de l'Etat. Placé sous unedouble tutelle58(*), le CHU-YO a, à sa tête,un Directeur général nommé en conseil des ministres à l'issue d'une procédure d'appel à candidatures.

Les organes de gestion du CHU-YO sont: le Conseil d'administration qui a la haute responsabilité de la direction de l'établissement et la direction générale qui assure la gestion quotidienne de la structure en mettant en oeuvre les délibérations du conseil d'administration. Selon l'article 43 du décret n°2012-615/PRES/PM/MEF/MS du 24 juillet 2014 portant statut général des Etablissements publics de santé (EPS), les structures composant la direction générale sont les directions techniques  suivantes : la direction de l'administration et des finances, la direction des ressources humaines, la direction de la qualité, la direction des services généraux, la direction des marchés, le contrôle interne et l'agence comptable. Des organes consultatifs complètent la superstructure du CHU-YO.Dans l'optique d'une meilleure efficacité, un nouvel organigramme a été adopté par le conseil d'administrationen 2012, consacrant la création de dix (10) départements cliniques et médico-techniques (cf. organigramme à l'annexe 5). Le CHU-YO, comme le montre la carte n°2 annexe 3,est situé en zone inondable59(*).

Section 2 : Population cible, instruments de collecte des données, difficultés et limites de l'étude

Paragraphe 1 :Population cible

A. Constitution de la population cible

Notre population source est constituée  de l'ensemble des agents du CHU-YO. A l'intérieur de celle-ci, notre population cibleest composée des agents des services suivants : chirurgie générale et digestive, traumatologie, anesthésie-réanimation, psychiatrie,biochimie, hématologie, radiologie, urologie, pharmacie, hygiène hospitalière et certains services de la direction générale. Ces services présentent l'avantage de remplir un double critère60(*) : avoir été inondé et avoir participé à la gestion des conséquences sanitaires de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, du coup d'Etat manqué du 16 septembre 2015 et del'attaque terroriste du 15 janvier 2016. Ce choix nous permet d'atteindre nos objectifs de recherche en tenant compte des contraintes de temps et de moyens.A cette première cible, nous avons ajouté des responsables du Ministère de la santé, de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP), de la Croix rouge burkinabè, de la Commune de Ouagadougou,du CHU-YO en qualité de personnes ressourcesainsi que des blessés en tant que bénéficiaires des soins.

B. Présentation de l'échantillon

Pour les guides d'entretien, la méthode de saturation et de triangulation des réponses a été utilisée. Les critères d'inclusion ont été la connaissance du phénomène étudié.

Concernant les données quantitatives, l'échantillon a été probabilisteou raisonné. Nous avons décidé de prendre comme base de calcul 25% de l'effectif du CHU-YO avec 5% de marge d'erreurs et 95% d'indice de confiance.On obtient l'échantillon suivant : [(1,96*1,96) *(0,25*0,75)]/(0,05*0,05) = 288. En tenant compte de l'effectif des services concernés par les objectifs de l'étude, qui est de 547 personnes, nous avons déterminé,en procédant par règle de trois, le nouvel échantillon à considérer :[(547*288)/1406] = 112 ; avec une majoration de 10%, il est porté à 123. La détermination du nombre de personnes à enquêter par service a été faiteen fonction du poids de chaque service sur l'effectif de 547 sujets. L'effectif des services concernés constitue 38,90% (547/1406*100) de l'ensemble du personnel du CHU-YO.

Paragraphe 2 : Instruments de collecte des données

Afin de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses de recherche, il nous a fallu recueillir des informations sur le terrain (démarche empirique précédée d'une enquête exploratoire) à travers plusieurs outils. Mais au préalable, grâce à la revue documentaire, nous nous sommes inspirés des trois (03) indicateurs ou dimensions de résilience des réseaux techniques déjà expérimentés par Serge LHOMME et ali. (juin 2010) en les adaptant aux objectifs de notre recherche : (i) la dimension structurelle qui renvoie aux ressources infrastructurelles ; (ii) la dimension fonctionnelle qui regroupe les ressources humaines et matérielles ; (iii) la dimension organisationnelle qui fait l'alchimie d'une part entre les ressources humaines etmatérielles, et d'autre part entre la dimension fonctionnelle et la dimension structurelle. Toujours à la suite des travaux de LHOMME et ali., nous avons ajouté (v) la dimension externe, dans une approche systémique de la résilience hospitalière, qui traite duniveau d'implication d'autres acteurs, notamment étatiques et communaux. Enfin, en partant de la Sociologie des organisations et précisément de la théorie de l'acteurstratégique de Michel CROZIER61(*), nous nous sommes aperçu que la résilience de l'hôpital ne peut pas prospérer sans une adhésion des agents de santé. C'est pourquoi, la dimension appropriation par les agents de la gestion des catastrophes (iv) a été prise en compte. La figure n°2 ci-dessous en donne les détails.

Figure 2 : Schéma du modèle d'analyse théorique

Source : construit par l'auteur en s'inspirant des travaux de Raymond QUIVY et Luc van CAMPEHOUDT (1995 : 105-151)62(*)

A. Recherche documentaire

La recherche documentaire nous a conduitdans plusieurs bibliothèques. En plus de la bibliothèque de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM), nous avons visité le Centre d'information et de recherche pour le développement (CIRD) et Institut national de formation en travail social (INFTS). Nous avons eu à exploiter diverses sources : ouvrages généraux et spécialisés, revues, mémoires et thèses, etc.Les technologies de l'information et de la communication (notamment internet) nous ontété fort utiles. Aussi, notre stage du 06 septembre au 03 octobre 2016 au CHU-YO a été mis à profit pour consulter des documents en lien avec notre thème. Les données de la revue documentaire ont constitué des éléments de comparaison avec nos résultats.

B. Enquêtes de terrain

Les enquêtes de terrains se sont déroulées en trois étapes : d'abord, pendant notre stage du 06 septembre au 03 octobre 2016 au CHU-YO, nous avons observé les aspects relatifs aux risques de catastrophe et touché du doigt les réalités de notre site de recherche. L'enquête proprement dite a été précédée d'une pré-enquête au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle (CHUP-CDG). Suivant autorisation N°2017-413/MS/SG/CHUP-CDG/DG/DRH/SRF du 07 mars 2017, nous y avons conduit une pré-enquête du 07 au 08 mars 2017. Elle a concerné 10 personnes : 01 pharmacien de santé publique, 01 médecin, 03 attachés de santé en chirurgie, 03 attachés de santé en anesthésie-réanimation, 01 administrateur des hôpitaux et 01 communicateur.Cela nous a permis de tester nos questionnaires et guides d'entretien. Certaines questions ont été précisées, les unes ajoutées et les autres supprimées. Le choix du CHUP-CDG a été guidé par ses similitudes avec le CHU-YO. En effet, le CHUP-CDG est un hôpital public qui a reçu des blessés de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d'Etat manqué du 16 septembre 2015. De plus, cet hôpital a participé à la gestion des inondations du 1er septembre 2009, car ayant été l'un des sites d'accueil des malades issus des services inondés du CHU-YO.

Ensuite, muni de l'autorisation N°2017-0179/MS/SG/CHU-YO/DG/DSG du 14 février 2017, nous avons réalisé notre enquête de terrain au CHU-YO du 14 mars 2017 au 07avril 2017. Cette période a été mise à profit pour faire plusieurs prises de vue qui, avec d'autres images d'archives du service communication du CHU-YO, font partie intégrante du présent mémoire. Les outils d'enquête ont été les suivants : les questionnaires et les guides d'entretien.

1. Les questionnaires

Les enquêtés ont été soumis à des questions directives et semi-directives. Cela nous a permis de recueillir des données essentiellement quantitatives sur la résilience du CHU-YO face aux catastrophes. Toutefois, une partie des questions était de nature qualitative.

2. Les guides d'entretien

Les guides d'entretien ont été administrés à des personnes ressources ayant une grande connaissance du phénomène mais aussi à des blessés qui ont été bénéficiaires des soins de santé. Cette technique nous a permis d'approfondir les réponses obtenues grâce aux questionnaires.

C. Traitement et analyse des données

La saisie des données s'est faite au fur et à mesure de leur obtention. Le dépouillement et le traitement des données quantitatives ont été faitsmanuellement ainsi quesur le tableur Microsoft EXCEL 2010, au cours de la période du 08 avril au 14 avril 2017.Pour les données qualitatives, nous avons procédé à une analyse de contenu du discours des interviewés avant de faire les regroupements nécessaires en fonction de nos hypothèses spécifiques. Afin de préserver l'anonymat des enquêtés, nous avons codifié les fiches ayant servi au recueil des informations. Concernant les guides d'entretien, la codification est la suivante : CHU-ENT, COM-ENT, CR-ENT,BNSP-ENTou MS-ENT suivi du numéro d'ordre de réalisation de l'entretien si la personne relève respectivement du CHU-YO, de la Commune de Ouagadougou, de la Croix rouge, de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers ou du Ministère de la santé. Pour les enquêtes par questionnaire, la codification est la suivante : CHU-AG suivi du numéro d'ordre de saisie pour les enquêtés ayant qualitéd'agents du CHU-YO etCHU-RESP suivi du numéro de saisie pour les enquêtés occupant une fonction. Pour les blessés, nous avons utilisé BENEF-ENT suivi du numéro d'ordre de l'entretien.

Paragraphe 3 : Difficultés et limites de l'étude

La conduite de ce travail de recherche n'a pas été sans difficultés. Elles tiennent, pour l'essentiel, à l'indisponibilité de certains acteurs que sont les chefs de services et les chefs de département. Bien que nous ayions en main l'autorisation du Directeur Général, il nous a fallu sacrifier à d'autres procédures au niveau des secrétariats des départements et services. Ce qui a eu pour effet d'allonger notre travail de terrain. Font aussi partie du lot des difficultés, les rendez-vous manqués ou maintes fois reportés avec certaines personnes.

Les limites de l'étude se situent à trois niveaux. D'abord, nous avons fait face à la restriction de l'accès aux données médicales du fait de notre profil d'administratif. Ensuite, nous n'avons pas pu obtenir les rapports de réunions de crises ainsi que les rapports de gestion des catastrophes. Ce qui n'a pas facilité une analyse en profondeur de la prise en charge médicale. Enfin, les résultats sont essentiellement fondés sur le discours des acteurs hospitaliers.

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

Dans cette partie, nous aborderons successivement dans un premier chapitre la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats. Ce qui nous permettra de faire des suggestions à l'effet de renforcer la résilience du CHU-YO, dans un second chapitre.

CHAPITRE I : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette rubrique, nous présentons, analysons et interprétonssimultanément les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus selon les variables et les indicateurs du modèle théorique d'analyse. Pour faciliter l'exploitation des données graphiques, nous avons été amené à regrouper certains graphiques aux informations similaires. Au total, 137 personnes ont été touchées par l'enquête dont 124 personnels de santé pour le questionnaire et 13 personnes pour le guide d'entretien dont 04 responsables du CHU-YO et 05 personnes de ressources extérieures, 03 blessés de l'insurrection populaire et 01 blessé du coup d'Etat. Pour le questionnaire, le taux de participation à l'étude est de 101% si l'on s'en tient à l'échantillon majorée soit (124/123*100). Ce taux progresse à 110% sur la base de la cible minimale de 112 à enquêter qu'il fallait atteindre pour satisfaire aux exigences de la rigueur scientifique. L'échantillon atteint est donc largement représentatif : [(124/112) x 100] = 110%.

Section 1 : Caractéristiques de la population d'étude, appropriation de la gestion des catastrophes par les agents du CHU-YO

Paragraphe 1 : Les caractéristiques générales de la population de l'étude

Ces caractéristiques fontune distribution des enquêtés selon les variables suivantes : sexe, ancienneté,participation à la gestion d'une catastrophe, fonction occupée, département et service.

Au regard du sexe, les participants à la présente étude sont majoritairement des hommes (69%) contre 31% de femmes. De plus, elles sont constituées essentiellement d'agents dont l'ancienneté (cf. tableau 3 annexe 1) est de 10 ans et plus, soit 47%. Cela montre que la plupart des agents ont vécu les inondations du 1er septembre 2009 ainsi que les catastrophes survenues plus tard. Ce faisant, nous pouvons apprécier avec plus d'objectivité les informations que ceux-ci nous ont fournies sur la résilience du CHU-YO face aux catastrophes.En prenant en compte la participation à la gestion d'une catastrophe, 68% des enquêtés ont pris part à la gestion des inondations, que ce soit le 1er septembre 2009 ou les inondations survenues par la suite. Quant aux catastrophes d'origine anthropique, 70% des enquêtés ont fait partie de l'équipe des soins aux blessés de l'insurrection populaire. Ils sont 69% pour le coup d'Etat et 50% pour l'attentat. Ce qui veut dire que le personnel est expérimenté pour avoir géré une série d'évènements.

Si l'on se réfère à l'emploi, les paramédicaux (61% des enquêtés) sont les plus nombreux, avec une prédominance des infirmiers (34%) pour 27% d'attachés de santé. Le personnel de soutien (garçons et filles de salle) occupe 14% et le personnel médical est de 8%.Selon la fonction occupée, les responsables couverts par l'enquête sont majoritairement des surveillants d'unités de soins ou d'unités techniques (47%) et des chefs de services (33%). C'est un gage de qualité de l'information car ils gèrent ces unités au quotidien, en connaissent les problèmes et constituent l'interface entre les agents de santé et l'administration hospitalière.

Par ailleurs, l'étude a touché 07 départements sur les 10 que compte le CHU-YO. Les enquêtés viennent principalement du département de chirurgie et des spécialités chirurgicales (53%). Suivent dans l'ordre décroissant, les départements d'anesthésie-réanimation (23%), de radiologie et médecine nucléaire (5%).A l'intérieur des départements, le service de traumatologie (cf. tableau 2 annexe 1) a fourni le plus grand nombre d'enquêtés (26%), suivi du service de chirurgie générale et digestive (25%), du service des urgences médicales (14%), du service de réanimation polyvalente (8%) et celui de radiologie (5%).

Paragraphe 2 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°1 en lien avec l'appropriation de la gestion des catastrophes par les agents

La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes ne peut pas s'envisager sans une réelle appropriation des enjeux par les agents de santé. Pour apprécier cette appropriation, trois indicateurs ont été passés au crible.

Graphique 1 (série de 3): Opinions sur l'appropriation de la gestion des catastrophes

Nombre de réponses : Appropriation : 109, aide :39, implication : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

D'abord, un premier constat montre que les agents se sont approprié la gestion des catastrophes. En effet, 76% des enquêtés estiment que cela fait partie de leurs attributions. Mais l'appropriation est fonction des emplois: à titre d'exemple, elle est de 89% chez les médecins, 78% chez les attachés de santé et les infirmiers ainsi que 59% chez les garçons et filles de salle. C'est une preuve que les agents se sont engagés pleinement dans la gestion des inondations et dans les soins aux blessés. Ces propos de CHU-AG124 le confirment : « Au deuxième jour du coup d'Etat, lorsque je quittais la maison pour l'hôpital, tout le monde pleurait. J'ai fait le signe de croix et je suis parti en me disant qu'avant de mourir, je dois sauver des vies».

Ensuite, un autre élément milite en faveur de l'appropriation de la gestion des catastrophes puisque 67% des enquêtés se sont sentis impliqués dans leur gestion. Ce sentiment d'implication suit la même tendance que le degré d'appropriation, allant de 89% chez les médecins à 59% chez les garçons et filles de salles en passant par 63% chez les attachés de santé et infirmiers. Mais l'indicateur qui mesure le niveau d'implication doit aussi être relativisé : il y a des agents qui, parce que nouveaux, disent ne pas être impliqués. Ce qui est logique puisqu'ils n'ont pas géré de situation de catastrophe. Il y a ceux-là qui ont participé effectivement à la phase opérationnelle de gestion mais qui s'estiment être écartés dans la prise des décisions et dans l'accès à l'information. Cette situation pourrait s'expliquer par une insuffisance dans la communication de la part de la direction générale concernant le bilan des catastrophes.

Enfin, s'agissant du niveau de solidarité entre les agents, 64% (25/39*100) de ceux dont les services n'ont pas été inondés, n'ont apporté aucune aide à leurs collègues aux services inondés. Le faible niveau de solidarité envers ceux dont les services ont été inondés contraste avec la forte appropriation qui vient d'être soulignée. Cependant, le choix de la direction générale de l'hôpital de recourir aux forces armées nationales lors des inondations du 1er septembre 2009 pour l'évacuation des malades, n'a pas permis à la solidarité entre services d'être assez mise à l'épreuve.

Au regard de ce qui précède, l'hypothèse spécifique selon laquelle «la faible appropriation de la gestion des catastrophes naturelles et d'origine anthropique par les agents du CHU-YO entrave sa résilience à y faire face », est infirmée.

Section 2 : Facteurs internes et externes influençant la résilience du CHU-YO

Dans cette section il sera présenté successivement les résultats relatifs aux facteurs internes et ceux externes qui entravent la résilience du CHU-YO face aux catastrophes.

Paragraphe 1 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°2 relatif auxfacteurs internes d'ordre structurel, fonctionnel et organisationnel

L'hypothèse spécifique N°2 comporte trois dimensions : structurelle qui concerne uniquement les catastrophes naturelles, fonctionnelle et organisationnelle qui s'appliquent aussi bien aux catastrophes naturelles qu'à celles d'origine anthropique gérées par le CHU-YO.

A. La dimension structurelle des catastrophes naturelles

La dimension structurelle est relative à ce qui est fait pour que la structure physique de l'hôpital échappe ou résiste aux catastrophes naturelles. Qu'en est-il des indicateurs qui ont aidé à vérifier la résilience de la dimension structurelle ?

Graphique 2 (série de 4): Mesures pré et post-inondation pour protéger les bâtiments

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Concernant l'existence d'un dispositif de protection pré-inondation, 63% des enquêtés sont formels : aucune mesure d'anticipation n'était à l'oeuvre. Si on y ajoute ceux qui affirment ne pas savoir (30%), ce taux est porté à 93%. Seuls 7% disent qu'il y avait un dispositif sans pouvoir préciser en quoi il consistait. Si on se réfère aux réponses des agents les plus anciens (ayant 5 ans et plus), censés avoir été témoins des faits, la tendance constatée au niveau de l'ensemble des enquêtés se confirme : ils sont jusqu'à 72% à relever que les mesures d'anticipation du "risque inondation" n'existaient pas au CHU-YO. Seuls 10% d'entre eux estiment qu'il y avait un dispositif sans en préciser la nature.

S'agissant des mesures post-inondations en vue de protéger les infrastructures, elles n'ont pas été assez prises. En effet, la reconstruction des bâtiments vétustes inondés n'a pas été menée selon 34% (43/124*100) des enquêtés. Ils ne sont que 8% à affirmer que des bâtiments ont été reconstruits. Toutefois, le mur de clôture du côté du barrage N°3, détruit par les inondations du 1er septembre 2009, a été reconstruit (cf. planche photographique1).

Source : Service de la communication et des Source : A. YARGA, 17 mars 2017

relations publiques du CHU-YO

Planche photographique 1 : à gauche, le mur en partie effondré du côté nord du CHU-YO lors des inondations du 1er septembre 2009, à droite, le mur reconstruit

Quant à la réfection des bâtiments inondés, elle a été réalisée de l'avis de 44% des enquêtés. Les enquêtés citent la réfection de certains services comme la traumatologie (cf. planche photographique 2) et la réanimation polyvalente. Mais en réalité, la réfection a été plus vaste63(*). La traumatologie a servi de service de tri pour les différentes catastrophes d'origine anthropique (cf. figure 3 annexe 2).

Source : Service de la communication et des Source: A. YARGA, 23 mars 2017

relations publiques du CHU-YO

Planche photographique 2 : à gauche, les urgences traumatologiques inondées le 1er septembre 2009. A droite, les urgences rénovées

C'est la construction des caniveaux qui est reconnue comme une des actions majeures posées par les responsables du CHU-YO pour lutter contre les inondations. En effet, 73% des enquêtés le reconnaissent. Nous avons estimé la longueur de ces caniveaux à un kilomètre environ.

Graphique 3  (série de 2): Mesures post-inondation pour protéger les bâtiments

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Source: A. YARGA, 16 mars 2017 Source: A. YARGA, 11 mars 2017

Planche photographique 3 : à gauche, caniveaux dans la cour du CHU-YO ; à droite, caniveaux situés à l'entrée principale du CHU-YO.

Mieux, ces caniveaux sont entretenus périodiquement selon 28% (34/124*100) des enquêtés contre 25% qui avancent le contraire. Le pourcentage de ceux qui ne savent pas nous paraît élevé : 47%. Ce qui dénote d'un problème de communication entre les responsables et les agents. Pour les actions de sensibilisation des usagers à ne pas jeter des ordures dans les caniveaux, 48% reconnaissent que ces activités sont réalisées, contre 11% qui soutiennent le contraire. Là aussi, 47% affirment ne rien savoir. Cela interpelle, car les agents qui devaient jouer un rôle d'interface entre l'administration et les usagers ne sont pas tous au courant de ce qui est fait.

Face à la survenue d'autres inondations, malgré les mesures mises en oeuvre, le personnel incrimine principalement l'inadaptation des dispositions prises. L'autre raison la plus évoquée, c'est l'obstruction par les commerçants des caniveaux passant devant le CHU-YO.

Source: A. SOMA, 2015, p.190 Source : Service de la communication et des

relations publiques du CHU-YO

Planche photographique 4 : à gauche,le CHU-YO inondé le 30 septembre 2013 ; à droite, le 10 juillet 2016

Enfin,la décision prise depuis 2009 de délocaliser certains services du CHU-YO surle site du secteur 51 (ex secteur 30) estinopéranteavecla création de l'Hôpital de district de Bogodogo. Or, c'était des mesures d'évitement du "risque inondation" qui étaient à l'oeuvre. Le changement de site n'ayant pas eu lieu, le problème d'exposition du CHU-YO aux inondations reste entier. CHU-ENT6apporte des précisions sur la question : « Le projet de reconstruction du CHU-YO a financé la construction des caniveaux, l'étanchéité à Yalgado ainsi que les équipements et bâtiments du site du secteur 30. Une commission était mise en place pour opérationnaliser le déménagement d'une partie des services. C'est dans ce contexte que l'Hôpital de district a été créé et constitue un établissement autonome, héritant de tout ce qui avait été investiau compte du CHU-YO, sans compensation ».

En définitive, la résilience structurelle face aux inondations, malgré les efforts faits, n'a pas été au rendez-vous : à la quasi absence d'un dispositif avant les inondations du 1er septembre 2009, s'ajoutent des mesures post-inondations inadaptés ou insuffisantesqui n'ont pas pu empêcher la survenue d'autres inondations. Le déménagement d'une partie du CHU-YO, maintes fois annoncé, s'est révélé être un éléphant blanc.

B. La dimension fonctionnelle des catastrophes naturelles et d'origine anthropique

Dans cette dimension, il s'est agi de se demander comment l'hôpital peut assurer ses missions de service public grâce à un fonctionnement optimal des ressources humaines et matérielles. Pour les catastrophes naturelles, cette dimension met en exergue les mesures de protection du matériel en général et celui médico-technique en particulier, nécessaires au bon fonctionnement de l'hôpital.

1. La résilience fonctionnelle face aux catastrophes naturelles

Les indicateurs de résilience permettant d'apprécier la dimension fonctionnelle des catastrophes naturelles sont les suivants : l'existence d'un dispositif de protection pré-catastrophe, le transfert à l'étage pour les équipements sensibles et la construction d'élévation censés mettre le matériel hors de portée des eaux.

Graphique 4 (série de 4) : Opinions sur l'existence d'un dispositif de protection du matériel

Nombre de réponses : Dispositif avant : 124, élévation :109, transfert : 108, efficacité : 110

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Avant les inondations du 1er septembre 2009, aucune disposition n'était prise pour protéger le matériel en général et celui médico-technique en particulier, reconnaissent 63% des enquêtés. Pour mieux apprécier cette position, nous nous sommes intéresséau jugement des agents ayant plus de 5 ans d'ancienneté. Jusqu'à 72% d'entre eux vont dans le sens de l'inexistence de dispositif. Cela explique le manque d'anticipation dans la gestion du "risque inondation"au CHU-YO et les conséquences particulièrement désastreuses sur le matériel médico-technique dont les pertes subies ont été estimées à près de dix milliards de francs CFA (SOME, 2011 :30).

Pire, la période post-catastrophe n'a pas été mise à profit pour protéger davantage le matériel. En effet, la confection de supports (paillasse, étagères, etc.) n'a été effectuée que selon 17% (18/109*100) des enquêtés. Le même pourcentage est observé pour le transfert à l'étage de matériel sensible. Ainsi, 83% des enquêtés sont unanimes que la construction d'élévation n'a pas été envisagée. C'est le même pourcentage qui constatele non transfert à l'étage de matériel sensible. Cela rend le matériel vulnérable, surtout que le CHU-YO a été construit à ras le sol.

De plus, les équipements restent soumis au "risque inondation" du fait de l'inefficacité des actions post-catastrophes mises en oeuvre. En témoignent l'avis des enquêtés  dont 81% affirment que les solutions de l'après 1er septembre n'ont pas évité au matériel d'être inondé de nouveau. Seul bémol, d'autres solutions plus ou moins efficaces ont été constatées (cf. planche photographique 5).

Source: A. YARGA, 28 mars 2017

Planche photographique 5 : à gauche, des mesures de protection de fortune à l'entrée du laboratoire ; à droite, des prises électriques situées à plus d'un mètre du sol en salle de réanimation polyvalente

Au total, l'absence d'un dispositif efficace avant et après le 1er septembre 2009 en vue d'éviter au matériel d'être inondé est un signe manifeste de vulnérabilité du CHU-YO ;ce qui limite sa résilience fonctionnelle face aux catastrophes naturelles.

2. La résilience face aux catastrophes d'origine anthropique

La dimension fonctionnelle pour les catastrophes d'origine anthropique est plutôt axée sur la disponibilité du matériel et des compétences permettant de donner des soins adéquats aux blessés. Les indicateurs qui permettent d'apprécier la résilience de la dimension fonctionnelledu CHU-YO face au risque des catastrophes d'origine anthropique tiennent aux réunions et aux formations d'avant-crise. Ce proverbe traduit bien cette nécessité : « ce n'est pas le jour de la bataille qu'on dresse son cheval ». Cela d'autant plus que selon AVIOTTI A. cité par SOMA (2015 : 326), la méthode d'autodiagnostic est le moteur de l'action résiliente.

Graphique 5 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les réunions pré-crises

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

A l'analyse, lors de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, des réunions pré-crise n'ont pas été tenues selon 46% des enquêtés. La situation est resté pratiquement la même avant le coup d'Etat du 16 septembre 2015(45%)et avant l'attentat du 15 janvier 2016 (43%).Sur l'ensemble des trois évènements, ils sont 45% à relever l'absence de réunions avant les crises. Ils sont environ 8% à affirmer que des réunions pré-crises ont été conduites. Cet attentisme n'a pas permis une évaluation des capacités réelles de réponses et la prise de mesures idoines. Or, dans le domaine électoral, des bonnes pratiques existent. En effet, des organisations non gouvernementales(ONG) comme le National democraticinstitute (NDI)64(*)avaient formé des jeunes burkinabè pour leur pleine participation auxélections couplées65(*) (présidentielle et législatives) du 29 novembre 2015. Cela a permis de contenir les velléités de violences post-électorales.

Graphique 6 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les formations pré-crises

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

L'absence d'anticipation est plus marquée en matière de renforcement des compétences. En effet,56% des enquêtés avancent qu'aucune formation du personnel soignant n'a été entreprise avant l'insurrection populaire. Cette opinion négative croît à 58% concernant le coup d'Etat et baisse légèrement à 52% pour l'attentat. En considérant la gestion des trois cas, une moyenne de 55% d'opinions négatives se dégage. Ceux qui disent que des formations ont été tenues ne sont que 6% en moyenne pour les trois évènements. Selon CHU-AG 90, « en septembre 2014, la Croix rouge a formédes D.E.S et des chirurgiens  en médecine de guerre ». Pour CHU-AG 100,« une formation sur les soins d'urgence a été organisée en 2015 au profit de quelques agents».A l'évidence, ces formations ont concerné peu de personnes. Même si l'hypothèse N°1 sur l'appropriation de la gestion des catastrophesa conclu à un personnel déterminé, le manque de formation réduit les possibilités d'une prise en charge adéquate le moment venu.

Graphique 7 (série de 3) : Mise en place d'un stock de médicaments et produits essentiels

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Concernant le stock d'urgence de médicaments et produits essentiels, 27% des enquêtés n'en ont pas connu l'existence avant l'insurrection populaire. La situation n'a guère connu d'amélioration pendant le coup d'Etat (28%)et l'attentat (27%). La moyenne des réponses négatives est de 27% pour les trois évènements contre seulement 20% de réponses positives. Or, le secteur de la santé ayant une longue expérience en matière de riposte aux épidémies par le pré-positionnement des médicaments, le retour d'expérience s'imposait. Surtout que dans le cas d'espèces, ce sont des kits et autres produits d'urgence réutilisables en cas de non réalisation du risque.

De ce qui précède, il apparaît que des rencontres et des formations pré-crisesainsi quedes stocks de médicaments n'ont pas été assez effectués pour une meilleure prise en charge d'éventuels blessés avant les évènements. D'où, une tendance à laisser venir la catastrophe et procéder par une stratégie réactive.

Concernant les mesures de motivation du personnel en situation de catastrophe, elles tiennent à la sécurité, à la restauration, à la lutte contre le stress et aux facilités de communications.

Graphique 8 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la sécurité du trajet des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Pendant les inondations du 1er septembre 2009, 52% (65/124*100) des enquêtés affirment que leur sécurité aussi bien sur le trajet menant auCHU-YOqu'à l'intérieur du CHU-YO n'était pas assurée. Ce sentiment s'est accru durant l'insurrection (58% des enquêtés), le coup d'Etat (60% des enquêtés) et l'attentat (65%). Malgré les conditions sécuritaires particulièrement dégradées pendant ces évènements, aucune mesure d'envergure n'a été prise pour y remédier. Il est vrai que certaines personnes,notamment des médecins, ont été cherchées à leurs domiciles en ambulance. Mais l'initiative ne s'est pas étendue à toutes les catégories selon 59% des enquêtés en moyenne sur les quatre catastrophes. Le témoignage de CHU-AG124 (Section1, paragraphe 2) va dans ce sens.

Graphique 9 (série de 4) :Perception des enquêtés sur la restauration des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

La qualité des repas, au cours des inondations du 1er septembre 2009, n'était pas satisfaisante selon 44% (55/124*100) des enquêtés. Ce jugement défavorable a connu une hausse lors de l'insurrection(54% des enquêtés), du coup d'Etat (53%) et de l'attentat(56% d'opinions). Or, devant les appels du Directeur général à venir sauver des vies en danger, l'agent de santé ne peut pas se préparer pour se restaurer convenablement par ses propres moyens. La seule alternative crédible reste le recours à la cuisine de l'hôpital. A situation exceptionnelle, il devrait y avoir une restauration exceptionnelle ; cela n'a pas été le cas, en moyenne pour 52% des enquêtés sur les quatre évènements. Les propos de CHU-RESP120 sont illustratifs: « Pour la restauration, ce sont les repas ordinairement préparés. Pire, une fois on avait oublié le laboratoire. On ne pense qu'à la traumatologie et aux urgences ».

Graphique 10 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la prise en charge psychologique des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Quant à la prise en charge du stress que ce genre de situations occasionne,45% (56/124*100) des enquêtés n'ont pas eu de suivi pendant la gestion de l'inondation du 1er septembre 2009. Ils sont jusqu'à 55% à reconnaître l'absence de cette mesure lors de l'insurrection,56% lors du coup d'Etat et 57% pendant l'attentat. Il convient de noter que certains ont considéré,à tort, la mise en place de cellules psychologiques pendant l'attentat comme une mesure en faveur des agents. En effet, ces cellulesne concernaient que les blessés et leurs proches affectés. La moyenne de réponses négatives est de 54% sur l'ensemble des quatre évènements.

Graphique 11(série de 4) :Facilités de communication pour équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Pour ce qui est des facilités de communication, pendant les inondations, 57% (71/124*100) n'en ont pas bénéficié pour rester en contact avec leur famille. Ce fait est le lot commun des autres catastrophes vécues : lors de l'insurrection (65%), le coup d'Etat (65%).Enfin, jusqu'à 68% ont mentionné l'absence de facilités téléphoniques pendant l'attentat.En moyenne, jusqu'à 64% des enquêtés n'ont pas eu des facilités de communication sur l'ensemble des quatre cas.

Tout bien considéré, les agents ont travaillé dans des conditions difficiles sans des mesures d'accompagnement conséquentescouvrant leur sécurité, leur restauration, leur prise en charge psychologique et des facilités de communication. Cela peut jouer sur la qualité des soins et sur le rendement des équipes de soins.

3. De la dimension organisationnelle des catastrophes naturelles et d'origine anthropique

La dimension organisationnelle se fait l'écho de l'agencement pratique des moyens lors des catastrophes pour assurer des soins de qualité. Un certain nombre d'indicateurs rendent compte de la résilience de ce pan de la gestion des catastrophes.

Graphique 12 (série de 4) : Plan blanc et opérationnalisation

Nombre de réponses : Plan blanc : 109, association : 125, Informations : 124, simulation : 121

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Concernant l'existence d'un plan blanc, 41% des enquêtés affirment que le CHU-YO n'en dispose pas. Jusqu'à 49% n'ont aucune information sur le plan blanc. Ce qui montre que les différentes catastrophes gérées depuis 2009 l'ont été dans l'improvisation.C'est en début septembre 2016 que l'élaboration du plan blanc a été entamée. Le délai qui s'est écoulé entre la première catastrophe (1er septembre 2009) et l'élaboration du plan blanc est donc de sept (07) ans.Si en général, c'est le manque de moyens financiers qui est avancé pour justifierce temps mis, certains indexent la non prise en compte de la question dans les priorités de planification.Selon CHU-ENT2 : « Les responsables ne sont pas prévoyants. Il faut être devant le fait accompli avant de rechercher des solutions ».Gnindoro Julie SOME, (2011 : 34) avait déjà constaté dans les services du CHU-YO « [...] qu'il n'existait pas de système formel de gestion des catastrophe avant ces inondations et qu'aucune nouvelle mesure n'a été prise à leur niveau pour parer à une situation du même type ».Aussi, avait-elle préconisé l'élaboration d'un plan de gestion des catastrophes.

Du reste, l'association des agents au processus d'élaboration du plan banc est timide : 94% des enquêtés affirment n'y avoir pas été associés. C'est la preuve que l'information n'a pas été assez diffusée à l'interne. Cette situation est imputable à la stratégie adoptée dans la rédaction de cet important outil. Le témoignage CHU-ENT6 est édifiant : « Pour le plan blanc, nous avons mis en place une équipe technique de rédaction qui a proposé un avant-projet. Cet avant-projet sera soumis aux différentes parties prenantes ; et lors d'un atelier, on va avoir leurs amendements ».Concernant la simulation de catastrophe, les enquêtés dans 99% des cas, affirment qu'aucun exercice n'a été organisé au CHU-YO. Il est vrai que la simulation est surtout efficace si elle s'inscrit dans la mise en oeuvre d'un plan blanc opérationnel.

Qu'en est-il des soins apportés aux blessés ? On se rappelle que lors de la survenue des différents événements ayant entraîné un afflux de blessés, le gouvernement a toujours décidé de la gratuité des soins. Si l'initiative en soi est louable, il importe d'apprécier les soins prodigués à travers des critères de rapidité, de qualité et de bonne collaboration entre services.

Graphique 13(série de 4) : Perception de la rapidité des soins en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Lors des inondations du 1er septembre 2009, les enquêtés à 32% estiment que les soins étaient rapides. On note une amélioration dans le jugement de ce critère lors de l'insurrection populaire (48%) et surtout lors du coup d'Etat (51%). Une appréciation plus sévère de la rapidité des soins a été observée au sujet de l'attentat(47% des enquêtés). Mais il convient de noter que sur l'ensemble des quatre cas, la rapidité n'est jugée effective que par 45% des enquêtés. De l'avis de CHU-RESP117, la rapidité des soins est réduite par des difficultés de tous ordres : « L'accueil des malades venus au même moment, l'insuffisance du personnel, du matériel et des salles ».

Graphique 14 (série de 4) : Perception de la qualité des soins en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Les soins administrés étaient de qualité selon30% des enquêtés lors des inondations, 44% au cours de l'insurrection populaire, 47% pendant le coup d'Etat et 46% durant l'attentat. On constate une évolution positive de l'appréciation de la qualité d'un évènement à l'autre. La qualité des soins est aussi reconnue par la plupart des blessés. Toutefois, malgré ces appréciations sur les soins, le paradoxe sur leur qualité est que deux ans après l'insurrection populaire, certains blessés de ces événements ne soient pas encore complètement guéris66(*). De plus, la grève générale décrétée par la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) pour désapprouver le coup d'Etat, a eu pour effet de dégrader les conditions de soins lors de cet évènement. En effet, s'il faut saluer la forte implication de la Croix rouge qui a déployé des volontaires dans certains services, CHU-RESP120 s'inquiète du respect des règles d'hygiène : « Lors du coup d'Etat, la stérilisation des blocs était en partie assurée par des volontaires de la Croix rouge qui ne sont pas formés pour intervenir au bloc opératoire ».

Graphique 15 (série de 4) : La bonne collaboration entre services en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

La bonne collaboration entre les services était effective de l'avis de34% des enquêtés au cours des inondations. Une amélioration de la collaboration s'est observée au fil des catastrophes : 48% pour l'insurrection populaire, 49% pour le coup d'Etat et 49% pour l'attentat. En moyenne, 45% des enquêtés reconnaissent une bonne collaboration entre les services sur les quatre cas. Mais cette sérénité qu'affichent les enquêtés est mise à mal par ces propos de CHU-RESP120 : « Il y a eu des problèmes de collaboration. Si les unités de soins demandent un examen une fois et que l'examen n'est pas disponible, elles orientent directement le patient vers le privé sans chercher à contribuer avec nous à la recherche de solutions auprès de l'administration ».

En somme, les facteurs internes liés aux aspects structurels, fonctionnels et organisationnels tels que présentés ont des effets néfastes sur la résilience de l'hôpital. A la lumière des éléments ci-dessus exposés, l'hypothèse spécifique qui stipule que « la résilience du CHU-YO face aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique est limitée par des facteurs internes d'ordre structurel, fonctionnel et organisationnel », est confirmée.

Paragraphe 2 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°3 qui jugefaiblel'implication des acteurs externes notamment l'Etat et la commune de Ouagadougou

Graphique 16 (série de 3): Politique d'équipement au profit du CHU-YO après les catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Quelques indicateurs font une analyse critique de cette hypothèse. Concernant le plateau technique, après l'insurrection populaire, 30% (38/124*100) des enquêtés affirment qu'aucune initiative n'a été prise par l'Etat pour renforcer le plateau technique. Ils sont jusqu'à 31%, lors du coup d'Etat, à reconnaître cette situation contre 35% pour l'attentat.CHU-ENT6 regrette le manque d'option pour des solutions endogènes : « Lors de l'insurrection populaire et du coup d'Etat alors qu'on n'avait pas certains matériels spécifiques à Yalgado, on avait de la compétence. Mais l'Etat a préféré évacuer les gens à coup de milliards au lieu de faire venir le matériel sur place». Le cas de BENEF-ENT 10est un exemple patent : « Je devais être opéré au genou. Il n'y avait pas le matériel à Yalgado mais au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Schiphra. Avec l'autorisation du Directeur général, j'ai été opéré à Schiphra et l'hôpital Yalgado a remboursé ». C'est donc un euphémisme de dire que le plateau technique du CHU-YO est pauvre. Comme difficultés dans la prise en charge des afflux de blessés, CHU-RESP116 parle de « manque criard de matériel et de consommables ».Toutefois, selon MS-ENT9, des actions ont été engagées par l'Etat pour renforcer les plateaux techniques et les compétences, mais pas spécifiquement pour le CHU-YO :« De façon générale, on a ouvert un Diplôme universitaire en médecine d'urgence (formation d'urgentistes) à Bobo, une filière d'attachés de santé en soins d'urgences. Il y a la création d'un centre de neurochirurgie, de cancérologie, de traumatologie. Chaque hôpital se doit de planifier l'acquisition de son matériel et faire le plaidoyer nécessaire ».

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Graphique 17 (série de 3): Politique de formation après les catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Quant au renforcementdes capacités du personnel, la situation est aussi préoccupante : après l'insurrection populaire, 39% (48/124*100) des enquêtés affirment que des sessions de formations n'ont pas été tenues. Cette opinion est partagée par 36% des enquêtés pour le coup d'Etat et 40% pour l'attentat. Cela s'est ressenti sur la technicité du personnel lors des catastrophes. CHU-AG90 considère le manque de formation comme une difficulté majeure : « [...] il y a des agents qui, parce que non formés, travaillaient comme en temps normal ».

En somme, l'Etat n'a pas financé des activités de formation du personnel médical et paramédical en médecine d'urgence ou de catastrophe. En outre, l'acquisition de matériel médico-technique de pointe pour réduire significativement les évacuations sanitaires à l'extérieur n'a pas été faite. La contribution de l'Etat semble plus centrée sur la prise en charge immédiate des patients sans trop se préoccuper de la qualité et de l'efficacité de cette prise en charge à moyen ou long terme.Or, le véritable défi n'est pas tant de rendre gratuits les soins pour les victimes mais plutôt de se demanderà quels soins ils ont accès.

Tableau 1 : Situation des fonds reçus pour la prise en charge des blesses par évènement

EVENEMENT

BONNES VOLONTES

ETAT

TOTAL

INSURRECTION POPULAIRE DES 30 ET 31/10/2014

74 515 980

0

74 515 980

COUP D'ETAT MANQUE DU 16/09/2015

24 875 500

93 381 000

118 256 500

ATTENTAT DU 15/01/2016

1 097 500

15 000 000

16 097 500

TOTAL

100 488 980

108 381 000

208 869 980

Source : Construit par l'auteur à parti des données de l'Agence comptable du CHU-YO.

Concernant le remboursement rapide par l'Etat des frais engagés dans la prise en charge des victimes, il poursuit un objectif : celui de ne pas perturber le fragile équilibre financier de l'hôpital public.Ce remboursement est plus ou moins rapide. En effet,reconnaît Bibia Robert SANGARE : « Pour le coup d'Etat, le gouvernement a anticipé en mettant à notre disposition 93 millions 381 milles F CFA »67(*). Pour l'attentat du 15 janvier 2016, « la contribution de l'Etat a été remise trois mois plus tard soit le 15 avril 2016 » selon CHU-AG105.Cependant, regrette CHU-ENT6, l'Etat ne contribue pas le plus souvent pour les soins dont il a pourtantdécrété la gratuité : « Il n'y a pas de remboursement systématique. Ce sont les bonnes volontés et nos fonds propres qui supportent pour l'essentiel »(cf. tableau 1 ci-dessus).Et pour preuve, sur 208 869 980 FCFA de recettes, les dépenses ont dépassé le double68(*).

S'agissant du transport des blessés lors des catastrophes d'origine anthropique, il apparaît que l'essentiel a été assuré par la Croix rouge et la Brigade nationale des sapeurs pompiers (cf. tableau 4 annexe 1).

Graphique 18 (série de 4): Moyens de transport des blessés lors de l'insurrection populaire

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Les enquêtés affirment que les moyens de transport sont dans l'ordre d'importance pendant l'insurrection populaire : ambulances ordinaires : 68% (84/124*100) des enquêtés ; voitures de particuliers : 44% ; motos de particuliers : 41% ; ambulances médicalisées : 31%.

Graphique 19 (série de 4) : Moyens de transport des blessés lors du coup d'Etat

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Lors du coup d'Etat manqué, on a le classement suivant : ambulances ordinaires : 63% des enquêtés ; voitures de particuliers (38%) ; motos (36%) ; ambulances médicalisées (29%).

Graphique 20 (série de 4) : Moyens de transport des blessés lors de l'attentat

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Pendant l'attentat du 15 janvier 2016, les ambulances ordinaires ont servi au transport selon 59% des enquêtés, les voitures selon 28%, les motos selon 24%, les ambulances médicalisées selon 30%.

A l'analyse, le fait inquiétant est la proportion des engins à deux roues, selon en moyenne 34% des enquêtés et des voitures particulières selon en moyenne 37% des enquêtés pour les trois évènements. Et pour cause, si leur recours peut être salutaire pour les cas bénins, il peut traduire le résultat d'un geste désespéré de sauver, qui met à nu un manque de moyens appropriés pour la prise en charge pré-hospitalière. En somme, les moyens de transport n'étaient pas adaptés car en plus des motos et des voitures, c'était surtout des ambulances ordinaires qui ont assuré le transport de blessés.Ces résultats sont comparables à ceuxdeAmal BouOUNI épouse HAMZAOUI (2012 :19) qui avait aussi mentionné « le recours à des moyens de transport non médicalisé comme le bus pour assurer l'évacuation du lieu du sinistre » en Tunisie. Du reste, l'évocation de l'utilisation d'ambulances médicalisées par les enquêtés est due à une confusion. Dans les faits, elles n'ont pas été utilisées.

A cette insuffisance d'ordre logistique se greffent des problèmes de coordination entre les intervenants sur le terrain et le comité de crise de l'hôpital ; l'intérêtd'une telle coordination étant d'éviter l'engorgement des urgences.

Graphique 21 : Prise en charge pré-hospitalière des afflux massifs de blessés de l'insurrection populaire, du coup d'Etat et de l'attaque terroriste

Nombre de réponses : 114

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

La coordination par le comité de crise du CHU-YO du transport des blessés reçoit majoritairement les appréciations suivantes de la part des agents de santé : "bonne" selon 42% (48/114*100) des enquêtés et "passable" selon 35%des enquêtés.Une tendance confirmée par les intervenants : CR-ENT1 relève aussi que la coordination était"passable". C'est la conclusion à laquelle était parvenueBendaoud AHMED SALEM (2010 : 98), qui afustigéla mauvaise organisation du service d'accueil de l'hôpital militaire Avicenne. 

Au sujet de l'implication de la Commune de Ouagadougou dans la lutte contre les inondations, elle s'analyse d'abord par ce qui est fait pour prémunir la ville dans son ensemble contre ce fléau. A ce niveau,CO-ENT8  reconnaît l'immensité de la tâche : «il y a des actions centrées sur les hommes (sensibilisation à travers les médias et des équipes mobiles qui sensibilisent dans les quartiers) et celles qui ciblent les ouvrages de drainage (curage des caniveaux qui se fait à l'entreprise et celui en régie du 1er janvier au 31 décembre). Mais les besoins de curage sont énormes par rapport aux moyens, car on n'arrive pas à curer tous les caniveaux. En plus, l'incivisme est réel avec l'installation des commerçants sur les caniveaux pour ne pas parler du manque de matériel, des pannes et de la motivation».De plus, les actions sont souvent inadaptées. CO-ENT4  relève : « En 2016, il y a eu une inondation dans la ville le 21 juillet et le 23 juillet la mairie a lancé une vaste campagne de curage des caniveaux ». Or, ce qui est fait ou n'est pas fait à l'échelle de la ville a des conséquences sur le CHU-YO. Ce qui permeta priori d'affirmer qu'il y a une certaine relation de causalité entre résilience urbaine et résilience hospitalière. Une ville vulnérable aura ipso facto des infrastructures socio-économiques vulnérables69(*), dont les infrastructures sanitaires telles que l'hôpital.

Quant aux mesures spécifiques au profit du CHU-YO, elles sont résumées parCO-ENT4 : « chaque année la mairie débouche les caniveaux à l'intérieur et à l'extérieur de Yalgado mais son cas est spécifique. Les caniveaux internes ne sont pas adaptés car ce sont de cunettes alors qu'il aurait fallu des collecteurs pour une zone inondable ». Malgré ces actions dont se prévalent les responsables de la commune, les inondations n'ont pas épargné le CHU-YO. A titre d'exemple, ce n'est qu'après l'inondation du 10 juillet 2016 que les acteurs de la commune ont déguerpis les commerçants installés sur les caniveaux situés devant la porte du CHU-YO en août 2016. Mais des caniveaux à travers la ville sont occupés sur de dizaines de mètres de la même façon sans la moindre réaction des autorités communales.A ce propos, CO-ENT4  poursuit : « En plus de Yalgado, il y a eu le déguerpissement de l'avenue Oumarou KANAZOE. Et depuis, plus rien. La balle est dans le camp de d'autorité. Mais, certains déguerpis se réinstallent ».

Source : A. YARGA, 11 mars 2017

Planche photographique 6 : caniveaux à proximité du CHU-YO libérés par les commerçants déguerpis en août 2016 par les autorités communales

Au vu de ce qui précède, l'hypothèse spécifique qui postule que « la faible implication des acteurs externes notamment l'Etat et la commune de Ouagadougou entrave la résilience du CHU-YO face aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique », est confirmée.

L'analyse et l'interprétation des résultats de notre étude ainsi que les déductions faites montrent que deux hypothèses spécifiques sur trois sont confirmées. En toute logique, notre hypothèse générale qui postule que « la faible capacité de gestion des catastrophes par le CHU-YO est due à un ensemble de vulnérabilités qui l'affectent avant, pendant et après les catastrophes » est confirmée.Le CHU-YO n'est pas encore résilient face aux catastrophes. Ces résultats sont opposés à ceux de Valéry RIDDE et ali. (juin 2016 :12).

CHAPITRE II : SUGGESTIONS

Pour lever les obstacles et donner plus de chance au CHU-YO d'êtrerésilient autant dans sa structure, son fonctionnement, son organisation que dans son environnement externe, nous formulons des suggestions. Elles concernent les catastrophes dans leurs composantes naturelles et anthropiques, sont d'ordre général ou spécifique et s'adressent aux institutions comme le Ministère de la santé, la Commune de Ouagadougou et le CHU-YO.

Section 1 : Suggestions pour une réponse appropriée aux catastrophes par les hôpitaux burkinabè

Paragraphe 1 :A l'endroit du Ministère de la Santé

Les suggestions à l'endroit du Ministère de la Santé sont les suivantes :

· inclure l'élaboration et le suivi des plans blancs dans les critères de performance des hôpitaux et l'évaluation des directeurs généraux ;

· soutenir financièrement la mise en oeuvre d'un exercice de simulation de catastrophe dans au moins un hôpital public une fois par an ;

· renforcer les hôpitaux régionaux afin qu'ils deviennent des centres d'excellence en médecine d'urgence et en médecine de catastrophe pour éviter une polarisation des efforts à Ouagadougou ;

· former une fois par an le personnel médical et paramédical des hôpitaux publics en médecine d'urgence et en médecine de catastrophe ;

· créer un centre de documentation et d'information sur les catastrophes en milieu sanitaire ;

· opérationnaliser le Dispositif d'intervention médicale d'urgence (DIMU) à travers des simulations et le Service d'aide médicale d'urgence (SAMU) ;

· mettre en place une assurance-maladie spécifique à vie pour les blessés concernant leurs blessures.

Paragraphe 2 :A l'endroit de la Commune de Ouagadougou

A l'endroit de la Commune de Ouagadougou, nous suggérons de :

· simplifier les procédures de réparation des bennes pour faciliter l'évacuation des ordures issues des curages de caniveaux ;

· Confectionner et positionner dans les lieux publics des poubelles appropriées (pour les déchets biodégradables et les déchets solides) ;

· mettre un accent particulier, dans le curage des caniveaux, sur les zones inondables abritant des infrastructures publiques très fréquentées ;

· sensibiliser les autres villes du Burkina Faso à appliquer la loi N°017-2006/AN du 18 mai 2006 portant Code de l'urbanisme et de la construction au Burkina Faso, notamment les dispositions relatives aux zones non aedificandi ou zones inconstructibles pour les futures implantations d'infrastructures sanitaires dans les régions ;

· déguerpir progressivement les commerçants installés sur les caniveaux à travers la ville pour libérer le passage des eaux de ruissellement.

Section 2 : Suggestions pour une réponse appropriée aux catastrophes par le CHU-YO

Paragraphe 1 :A l'endroit du Ministère de la Santé

Nous suggérons à l'endroit du Ministère de la Santé de :

· trancher définitivement la question de l'avenir du CHU-YO (site actuel ou déménagement) pour rassurer les agents. Si le site actuel est maintenu, commencer la reconstruction service par service en tenant compte des normes ;

· élaborer un plan spécial de mise à niveau du matériel médico-technique du CHU-YO ;

· plaider pour l'inscription d'une ligne budgétaire sécurisée à même de prendre en charge les premières victimes en attendant les actions de solidarité nationale et internationale ;

· élaborer et mettre en oeuvre un plan de formation continue en gestion des catastrophes au profit du personnel des urgences.

Paragraphe 2 : A l'endroit du CHU-YO

A l'endroit du CHU-YO, nous suggérons de :

· motiver les équipes travaillant en situation de catastrophes notamment par l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail;

· mettre les agents à contribution dans la sensibilisation des usagers sur la nécessité de ne pas jeter des ordures par terre afin de ne pas boucher les caniveaux ;

· faire une évaluation du CHU-YO par l'Indice de sécurité des hôpitaux (ISH) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) face aux catastrophes naturelles, selon le concept d'hôpitaux sûrs impliquant une équipe pluridisciplinaire et les agents ;

· accélérer la finalisation du plan blanc et lancer un appel à souscription aux Burkinabè pour son financement ;

· mettre un accent particulier sur les bilans post-catastrophes à rendre disponible dans chaque unité de soins ou unité technique pour l'information des agents et le retour d'expérience ;

· anticiper sur des catastrophes potentielles : mettre à niveau la sécurité incendie en réalisant un audit complet des circuits d'électricité et des gaz médicaux.

CONCLUSION

« La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre ; c'est cependant le plus mal gardé ». Ces propos de Chauvot de BEAUCHENEinMaximes, réflexions et pensées diverses (1819) résument à la fois la difficulté de préserver et de restaurer la santé. Ils prennent davantage leur sens dans le contexte de l'hôpital en situation de catastrophe où les ressources infrastructurelles, fonctionnelles et organisationnelles sont très sollicitées.

Pour mener à bien cette étude sur la problématique de la résilience de l'hôpital public face aux catastrophes, nous avons utilisé des indicateurs de résilience qui nous ont permis de recueillir des données quantitatives et qualitatives sur le terrain.Dans un premier temps, nous nous sommes interessé à l'appropriation de la gestion des catastrophes par les agents de santé, convaincu que leur adhésion est le moteur de la résilience. A partir des résultats auxquels nous sommes parvenus,nous avons la certitude qu'il n'y a pas un problème d'appropriation des agents par rapport à la gestion des catastrophes. La deuxième préoccupation était d'analyser les facteurs internes qui peuvent entraver la résilience. Les résultats obtenus ont révélé un ensemble de limites internes d'ordre structurel, fonctionnel et organisationnel. Enfin, les facteurs externes pouvant influencer la résilience interne ont constituénotre dernier centre d'intérêt. A ce niveau les résultats nous fondent à conclure à une faible participation de l'Etat et de la Commune de Ouagadougou dans la gestion des catastrophes parle CHU-YO. Ces différents résultats nous ont conforté quant à la nécessité des suggestions formulées.

Pour l'heure, les politiques publiques jusque-là mises en oeuvre dans la gestion des catastrophes au CHU-YO ne sont pas assez audacieuses pour espérer changer les choses70(*).

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I. Documents usuels

1. Dictionnaire Le petit Larousse illustré 2011, Paris, Larousse, 2011, 1811p.

2. Dictionnaire Larousse de poche 2016, Paris, CEDEX, avril 2015, 1036p.

II. Ouvrages généraux

1. KERVEN (Yves Georges) et ali.,sous la direction de J.L WYBO,« Une perspective historique et conceptuelle sur les sciences du danger, Introduction aux cindyniques », ouvrage collectif, , Eska, 1988

2. QUIVY (Raymond), CAMPENHOUDT (Luc Van), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p.

III. Thèses et mémoires

1. AHMED SALEM (Bendaoud), « La gestion de l'afflux massif de blessés lors des catastrophes à propos de 8 évènements », thèse de Doctorat en médecine, Université CADI AYYAD, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Marakech, Thèse N°26,2010, 99p.

2. OUNI (AmalBou) épouse HAMZAOUI, « Plan blanc et gestion des crises sanitaires aux urgences », Thèse de doctorat de Médecine, Université de Sousse, Faculté de Médecine « Ibn El Jazzar »,2012, 96p.

3. NOUAOURI (Issam), « Gestion hospitalière en situation d'exception : optimisation des ressources critiques », Thèse de Doctorat en Génie Informatique et Automatique, Université d'Artois,2010, 112p.

4. SOMA (Assonsi), « Vulnérabilités et résilience urbaines : perception et gestion territoriale des risques d'inondation dans la ville de Ouagadougou », Thèse de Doctorat de Troisième Cycle en Géographie, sous la direction de Dr. Georges COMPAORE, Université de Ouagadougou, soutenue le 15/12/2015, 422p.

5. BELOT (Caroline), « La gestion des risques, une nouvelle donne pour le management hospitalier : l'exemple des hôpitaux universitaires de Strasbourg », Mémoire de l'Ecole Nationale de Santé Publique, Rennes,décembre 2002, 107p.

6. BOURCART (Léo), « Les multiples sens de la résilience : du renouvellement des méthodes de gestion de crise à l'intégration du risque de catastrophe comme critère de développement », Mémoire de Master 2 Option Politiques publiques et changement social, Institut d'Etudes Politiques de Grenoble,2011, 75p.

7. SAKR (Nabil), « Gestion des risques des projets », Mémoire de Licence de Gestion,Université Cadi-Eyyad, 2006.

8. OUEDRAOGO (Boureima de Salam),« Analyse des facteurs de vulnérabilité des populations rurales aux risques de catastrophes naturelles au Burkina Faso : cas des inondations de la province des Banwa », Mémoire de fin de cycle, INFTS, Ouagadougou, Juin 2009, 134 p, p5

9. SOME (Gnindoro Julie), « L'hôpital en situation de catastrophe naturelle ; contribution à l'élaboration d'un plan de gestion des catastrophes », Mémoire de fin de cycle, Ecole nationale d'administration et de magistrature,2011, 44p.

IV. Articles scientifiques

1. « L'organisation actuelle de la médecine de catastrophe », In Bull. Acad. Natle. Méd., 2013, 197, N°9, 1727-1739, séance du 03 décembre 2013

2. LHOMME Serge, SERRE Damien, DIAB Youssef, LAGANIER Richard (juin 2010), « Les réseaux techniques face aux inondations, ou comment définir des indicateurs de performance de ces réseaux pour évaluer la résilience urbaine », in Bulletin de l'Association des géographes français, Bulletin de l'Association des géographes français, pp.487-502

3. RIDDE Valéry, LECHAT Lucie, MEDA Ivlabehire Bertrand (20 juin 2016), «Terrorist attack of 15 january 2016 in Ouagadougou : How resilient was Burkina Faso's health system?», article parudans BMJ Global Health, 8p.

V. Communications, conférences

1. BOURCART Léo (décembre 2013), Communication sur le thème : « Au-delà du risque, la résilience ? ». C'était lors du colloque tenu les 5, 6 décembre 2013 à la Maison des sciences de l'Homme-Alpes, Grenoble sur le thème : « La résilience : une nouvelle forme d'injonction ? »

2. 10è rencontres hospitalière du Réseau des hôpitaux d'Afrique, de l'Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), Thème : « Gestion des risques professionnels et des catastrophes en milieu hospitalier : audit des pratiques professionnels, mesure de la performance », Salle de Conférences de Ouaga 2000, Ouagadougou, du 1er au 03 avril 2014

VI. Rapports et études

1. Analyse synthétique des résultats de l'énumération de la population de Ouagadougou, septembre 2012, p.6

2. Annuaire statistique 2016 du CHU-YO, version provisoire, mars 2017

3. Etude diagnostique de l'agglomération de Ouagadougou, Mairie de Ouagadougou, 2008, 157p.

4. Etude prospective « Burkina 2025», Rapport général, avril 2005, 141p.

5. Plan national de développement sanitaire 2011-2020, 50 p.

6. Rapport général de fin de gestion de secours d'urgence suite aux inondations du 1er septembre 2009, novembre 2015, 170p.

VII. Lois et décrets

1. Loi N°12-2014/AN du 22 avril 2014 portant Loi d'orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes

2. Loi N°034-98/AN du 18 mai1998 portant Loi hospitalière au Burkina Faso

3. Décret N°2004-191/PRES/PM/MFB du 29 avril 2004 portant statut des Etablissements publics de santé

4. Décret N°2009-793/PRS/PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MECV du 19 novembre 2009 portant réglementation des servitudes des canaux primaires d'évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou

VIII. Autres documents

1. Politique humanitaire de la CEDEAO, mars 2012, 38 p.

2. Cadre d'action de Hyôgo pour 2005-2015, Pour des nations et des collectivités résilientes, adopté à Kobé (Hyôgo, Japon), lors de la 9e séance plénière, le 22 janvier 2005, 30p.

3. ONU Habitat (2007), Profil urbain de Ouagadougou, 37 p.

IX. Journaux

1. Yalgado Info, N°14-janvier 2016

2. Le Pays N°6075 du 08 au 10/04/2016

3. L'Observateur Paalga, N°9202 du lundi 19 septembre 2016

4. Le Pays N°6322 du lundi 10 avril 2017

X. Sources Internet

1. http://reliefweb.int/report/burkina-faso/inondations-au-burkina-faso-2010-rapport-de-situation-3

2. https://burkina24.com/2016/07/12/inondation-a-lhopital-yalgado-voici-les-mesures-du-ministere-de-la-sante

3. http://www.jeuneafrique.com/39796/politique/burkina-24-morts-et-625-bless-s-dans-l-insurrection-populaire-contre-blaise-compaor/

4. http://www.burkina24.com/2015/09/23/coup-detat-du-17-septembre-2015-bilan-provisoire-des-victimes

5. http://www.jeuneafrique.com/270720/politique/burkina-faso-3-gendarmes-tues-lors-dune-attaque-pres-de-frontiere-malienne

6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_Ouagadougou

7. http://www.memoireonline.com/12/07/785/m_gestion-des-risques-des-projets8.html

8. http://www.medicusmundi.ch/fr/bulletin/med-in-switzerland/la-resilience

9. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9decine_d'urgence

10. http://www.sifee.org/static/uploaded/Files/ressources/actes-des-colloques/lome/session-2-3/GILLES_TEXTE_1.pdf

11. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sociologie_des_organisations édition en ligne du 29 février 2016 à 15h40

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES, FIGURES, CARTES ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES v

Tableaux v

Graphiques v

Figures, cartes et planches photographiques v

SOMMAIRE 1

INTRODUCTION GENERALE 2

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 5

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 5

Section 1 : Revue de littérature, définitions des concepts, problématique 5

Paragraphe 1 : Revue de littérature 5

Paragraphe 2 : Définition des concepts 9

A. Le risque 9

B. La résilience 10

C. L'hôpital public 11

D. La catastrophe 11

E. La catastrophe naturelle 11

F. La catastrophe d'origine anthropique 12

G. La vulnérabilité 12

H. La médecine d'urgence 12

I. La médecine de catastrophe 13

Paragraphe 3 : Problématique 13

Section 2 : But et objectifs de l'étude, questions de recherche, hypothèses, difficultés et limites de l'étude 14

Paragraphe 1 : But de l'étude 14

A. Délimitation de l'étude 15

B. Justification du choix du thème 15

Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude 17

A. Objectif général 17

B. Objectifs spécifiques 17

1. Objectif spécifique 1 17

2. Objectif spécifique 2 17

3. Objectif spécifique 3 17

Paragraphe 3 : Questions de recherche 18

A. Question principale de recherche 18

B. Questions spécifiques de recherche 18

1. Question spécifique 1 18

2. Question spécifique 2 18

3. Question spécifique 3 18

Paragraphe 4 : Hypothèses 18

A. Hypothèse générale 18

B. Hypothèses spécifiques 19

1. Hypothèse spécifique 1 19

2. Hypothèse spécifique 2 19

3. Hypothèse spécifique 3 19

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 19

Section 1 : Présentation du milieu d'étude 19

Paragraphe 1 : Présentation de la ville de Ouagadougou 19

Paragraphe 2 : Présentation du CHU-YO 21

Section 2 : Population cible, instruments de collecte des données, difficultés et limites de l'étude 22

Paragraphe 1 : Population cible 22

A. Constitution de la population cible 22

B. Présentation de l'échantillon 23

Paragraphe 2 : Instruments de collecte des données 23

A. Recherche documentaire 26

B. Enquêtes de terrain 26

1. Les questionnaires 27

2. Les guides d'entretien 27

C. Traitement et analyse des données 27

Paragraphe 3 : Difficultés et limites de l'étude 28

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS 29

CHAPITRE I : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 29

Section 1 : Caractéristiques de la population d'étude, appropriation de la gestion des catastrophes par les agents du CHU-YO 29

Paragraphe 1 : Les caractéristiques générales de la population de l'étude 29

Paragraphe 2 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°1 en lien avec l'appropriation de la gestion des catastrophes par les agents 31

Section 2 : Facteurs internes et externes influençant la résilience du CHU-YO 32

Paragraphe 1 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°2 relatif aux facteurs internes d'ordre structurel, fonctionnel et organisationnel 32

A. La dimension structurelle des catastrophes naturelles 33

B. La dimension fonctionnelle des catastrophes naturelles et d'origine anthropique 37

1. La résilience fonctionnelle face aux catastrophes naturelles 37

2. La résilience face aux catastrophes d'origine anthropique 38

3. De la dimension organisationnelle des catastrophes naturelles et d'origine anthropique 43

Paragraphe 2 : Vérification de l'hypothèse spécifique N°3 qui juge faible l'implication des acteurs externes notamment l'Etat et la commune de Ouagadougou 47

CHAPITRE II : SUGGESTIONS 53

Section 1 : Suggestions pour une réponse appropriée aux catastrophes par les hôpitaux burkinabè 54

Paragraphe 1 : A l'endroit du Ministère de la Santé 54

Paragraphe 2 : A l' endroit de la Commune de Ouagadougou 54

Section 2 : Suggestions pour une réponse appropriée aux catastrophes par le CHU-YO 55

Paragraphe 1 : A l'endroit du Ministère de la Santé 55

Paragraphe 2 : A l'endroit du CHU-YO 55

CONCLUSION 57

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58

TABLE DES MATIERES 61

ANNEXES A

Annexe 1 : Autres données quantitatives de l'enquête A

Annexe 2 : Circuit du patient B

Annexe 3 : Corrélation entre infrastructures et zones inondables à proximité du CHU-YO C

Annexe 3 : Guides d'entretien D

Annexe 4 : Questionnaires J

Annexe 5 : Organigramme du CHU-YO M

ANNEXES

Annexe 1 : Autres données quantitatives de l'enquête

Tableau 2: Détermination de l'échantillon par service

Service concerné par l'enquête

Effectif

Poids (%)

Echantillon majoré de 10%

Traumatologie

108

20

24

Chirurgie générale et digestive

117

21

26

Urologie

23

4

5

Urgences Médicales

41

7

9

Psychiatrie

32

6

7

Anesthésie-Réanimation

34

6

8

Hygiène hospitalière

13

2

3

Biochimie

18

3

4

Hématologie

13

2

3

Radiologie

35

6

8

Pharmacie

52

10

12

Direction des services généraux

49

9

11

Direction Générale

12

2

3

TOTAL

547

100%

123

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017

Tableau 3 : Répartition des agents enquêtés selon le nombre d'années d'expérience dans l'emploi

Personnes enquêtées

<1 an

[1-5[

[5-10[

[10 et +[

Total

Attaché de santé

2

9

7

15

33

Garçon/Fille de salle

0

0

2

14

16

Médecin

0

5

3

2

10

Infirmier breveté/Infirmier diplômé d'Etat

4

18

15

5

42

Professeur des lycées et collèges

0

0

1

0

1

Communicateur

0

0

0

1

1

Administrateur des hôpitaux

0

0

0

1

1

Technicien d'Etat en génie sanitaire

0

2

1

0

3

Ingénieur biomédical

0

0

1

1

2

Agent de recouvrement

0

0

0

1

1

Technologiste biomédical

0

1

0

2

3

Technicien de maintenance biomédicale

0

1

1

1

3

Pharmacien

0

1

0

1

2

Préparateur d'Etat en pharmacie

0

0

2

0

2

Auxiliaire en pharmacie

0

0

0

1

1

Manipulateur d'Etat en électroradiologie

0

1

0

2

3

TOTAL

6

38

33

47

124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Tableau 4: Situation des interventions en secours à victimes par la Brigade nationale des sapeurs-pompiersdans la ville de Ouagadougou lors des catastrophes de 2014 à 2016

Année

2014

2015

2016

TOTAL

Mois

octobre

novembre

décembre

juillet

août

septembre

janvier

février

Mars

Secours aux victimes

240

186

152

157

147

188

171

144

140

1 525

Evacuations sanitaires

124

117

94

99

101

107

71

84

84

881

TOTAL INTERVENTIONS

364

303

246

256

248

295

242

228

224

2 406

Décédés

11

12

11

12

9

13

10

6

15

99

TOTAL VICTIMES EVACUEES

453

305

235

247

212

285

253

221

227

2 438

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017

Tableau 5 :Situation des blessés reçus par les urgences du CHU-YO

EVENEMENT

Urgences Traumatologiques

Urgences viscérales

Urgences médicales

 Total

Insurrection populaire

167

17

3

187

Coup d'Etat

121

N.D

N.D

121

Attentat

32

N.D

N.D

32

Total

288

17

3

308

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017Légende : N.D = non disponible

Annexe 2 : Circuit du patient

Figure 3: Schématisation du circuit du patient en situation de catastrophe

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Annexe 3 : Corrélation entre infrastructures et zones inondables à proximité du CHU-YO

Carte 2 : Quelques infrastructures implantées dans le lit majeur des barrages n°1, 2,3

Source : Assonsi SOMA(2015 :143)

Annexe 3 : Guides d'entretien

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE AUX RESPONSABLES DU CHU-YO ET AUX PERSONNES RESSOURCES

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire. Avec votre permission et pour ne pas déformer vos propos, nous allons enregistrer la conversation.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

Bonjour M. ou Mme

1. Pouvez-vous vous présenter ? (Fonction, Ancienneté au CHU-YO)

II. DIMENSION STRUCTURELLE CONCERNANT LES CATASTROPHES NATURELLES

2. Avant les inondations du 1er septembre 2009, quel dispositif y avait-il au CHU-YO pour éviter des inondations  ou en atténuer l'impact sur les bâtiments?

3. Après les inondations du 1er septembre 2009, quelles dispositions ont été prises pour atténuer l'impact des inondations sur les bâtiments ?

4. Malgré ces dispositions, comment expliquez-vous la survenue des inondations du 30 septembre 2013 et du 10 juillet 2016?

III. DIMENSION FONCTIONNELLE SUR LES CATASTOPHES NATURELLES ET CELLES CAUSEES PAR L'HOMME

5. Avant les inondations du 1er septembre 2009, quel dispositif y avait-il au CHU-YO pour éviter des inondations  ou en atténuer l'impact sur le matériel en général et le matériel médico-technique en particulier?

6. Après les inondations du 1er septembre 2009, quelles dispositions avez-vous prises pour protéger le matériel en général et le matériel médico-technique en particulier?

7. Ces dispositions ont-elles évité au matériel d'être touché par les inondations survenues après ?

IV. DIMENSION ORGANISATIONNELLE SUR LES CATASTOPHES NATURELLES ET CELLES CAUSEES PAR L'HOMME

8. Le CHU-YO vient d'élaborer son plan blanc en septembre 2016. Qu'est-ce qui explique ce long temps malgré la récurrence des catastrophes?

9. La procédure d'élaboration a-t-elle été participative en associant les agents et les partenaires extérieurs au processus?

V. ENVIRONNEMENT EXTERNE

10. Quelle a été la contribution de l'Etat lors des situations suivantes :

10.1. Inondation du 1er septembre 2009 

10.2. Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 

10.3. Coup d'Etat du 16 septembre 2015 

10.4. Attaque terroriste du 15 janvier

VI. DIFFICULTES ET PERSPECTIVES

11. Quelles sont les difficultés rencontrées dans la gestion des catastrophes ?

12. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

12.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

12.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE AUX RESPONSABLES DU MINISTERE DE LA SANTE

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire. Avec votre permission et pour ne pas déformer vos propos, nous allons enregistrer la conversation.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

1. Sexe : Masculin Féminin

2. Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

3. Fonction : -------------------------------------------------------------------------------------

II. ENVIRONNEMENT EXTERNE

4. Qu'est-ce qui est fait pour relever le plateau technique et former les agents du CHU-YO en médecine de catastrophes afin de prendre en charge le maximum de blessés sur place et réduire les évacuations vers l'extérieur ?

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

5. Il était question après les inondations du 1er septembre 2009 de créer un pôle sur le site du CMA du secteur 30 à l'effet de désengorger le CHU-YO et le rendre moins vulnérable aux catastrophes. Mais avec la récente création de l'Hôpital de district de Bogodogo, ce projet n'est plus à l'ordre du jour. Qu'est-ce qui est prévu à moyen et long terme pour le CHU-YO dans ce sens ?

6. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

7. Où en êtes-vous avec le projet SAMU  dans le cadre de la gestion des urgences pré-hospitalières  des blessés?

8. Que comptez-vous faire à moyen terme pour limiter les évacuations sanitaires des blessés des catastrophes causées par l'homme soignés par le CHU-YO ?

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

9. Quel est le délai moyen de remboursement des dépenses préfinancées par le CHU-YO en cas de catastrophes ?------------------------------------------------------------------------------------------------

10. Pensez-vous que ces délais lui permettent de ne pas jouer sur son fonctionnement quotidien? Oui Non

11. Le CHU-YO a entamé l'élaboration de son plan blanc en septembre 2016. Avez-vous été associé au processus? Oui Non

12. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

12.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

12.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

13. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE AUX RESPONSABLES DE

LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire. Avec votre permission et pour ne pas déformer vos propos, nous allons enregistrer la conversation.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

1. Sexe : Masculin Féminin

2. Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

3. Fonction : -------------------------------------------------------------------------------------

II. ENVIRONNEMENT EXTERNE

4. Quelles actions avez-vous prises pour réduire les risques d'inondations dans la ville de Ouagadougou?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

5. Combien de fois avez fait un curage complet des caniveaux de la ville de 2009 à 2016 ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

6. Pensez-vous que les actions du CHU-YO suffisent-elles à elles seules pour venir à bout des inondations qui l'affectent sans une action plus grande de la commune ? --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

7. Les commerçants installés sur le caniveau longeant le CHU-YO ont été déguerpis en août 2016. Est-ce un acte isolé ou s'inscrit-il dans une vaste politique de sécurisation du réseau d'évacuation des eaux pluviales? ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8. Le CHU-YO a entamé l'élaboration de son plan blanc en septembre 2016. Avez-vous été associé au processus? Oui Non  

9. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

9.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

9.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE A LA BNSP

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire. Avec votre permission et pour ne pas déformer vos propos, nous allons enregistrer la conversation.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

1. Sexe : Masculin Féminin------------------------

2. Profession : -----------------------------------------------------------------------------------

3. Fonction : -------------------------------------------------------------------------------------

II. ENVIRONNEMENT EXTERNE

4. Quel est le temps moyen que vous avez pris pour vous vous rendre sur les lieux des catastrophes pour transporter les blessées :

4.1. Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : -------------------

4.2. Coup d'Etat du 16 septembre 2015 : -------------------

4.3. Attaque terroriste du 15 janvier 2016 : -------------------

5. Le nombre de vos ambulances a-t-il suffi à gérer les différentes situations de catastrophes déjà vécues ? Oui Non

6. Au cours du transfert des malades au CHU-YO, leur avez-vous prodigué des soins ? Oui Non

6.1. Sinon, pourquoi ?

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

7. Comment appréciez-vous la coordination, par la cellule de crise du CHU-YO, du transport des blessés avec votre structure et les autres intervenants?

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8. Ces dernières années, il y a eu des débuts d'incendie au CHU-YO vite maîtrisés par la BNSP. Que conseillez-vous aux responsables du CHU-YO pour :

8.1. Éviter ces incidents : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8.2. Faire face à une éventuelle catastrophe : -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

9. Le CHU-YO a entamé l'élaboration de son plan blanc en septembre 2016. Avez-vous été associé au processus ? Oui Non

10. Quelles sont, selon vous, les risques potentiels de catastrophes dont les conséquences sanitaires peuvent être gérées par le CHU-YO ?

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

11. Quelles difficultés vous avez rencontrées dans le transport des blessés?

12. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

12.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

12.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE A LA CROIX ROUGE

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire. Avec votre permission et pour ne pas déformer vos propos, nous allons enregistrer la conversation.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

1. Sexe : Masculin Féminin

2. Profession : -----------------------------------------------------------------------------------

Fonction : --------------------------------------------

II. ENVIRONNEMENT EXTERNE

3. Quel est le temps moyen que vous avez pris pour vous vous rendre sur les lieux des catastrophes pour transporter les blessées lors de :

3.1. Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : -------------------

3.2. Coup d'Etat du 16 septembre 2015 : -------------------

3.3. Attaque terroriste du 15 janvier 2016 : -------------------

4. Le nombre de vos ambulances a-t-il suffi à gérer les différentes situations de catastrophes déjà vécues ? Oui Non

5. Lors du transfert des malades au CHU-YO, leur avez-vous prodigué des soins ? OuiNon

5.1. Sinon, pourquoi ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

6. Comment appréciez-vous la coordination, par la cellule de crise du CHU-YO, du transport des blessés avec votre structure et les autres intervenants?

Excellente Bonne Passable Mauvaise

7. Vous avez particulièrement pris part à la gestion des blessés du coup d'Etat du 16 septembre 2015 à cause de la grève générale de la Confédération Général des Travailleurs du Burkina. Comment cela s'est déroulé ?

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8. Avez-vous été associé à l'élaboration du plan blanc du CHU-YO afin de savoir le rôle qui est le vôtre en cas de catastrophes ? Oui Non

9. En Guinée Conakry, la Croix rouge avait appuyé des hôpitaux en médecine de guerre dans les années 2010 contribuant à sauver de nombreuses vies lors des crises socio-politiques. Quel appui pouvez-vous apporter au CHU-YO pour une meilleure préparation et la gestion des catastrophes causées par l'homme?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

10. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

10.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

10.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

FICHE N°------------- Date--------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN RESERVE AUX BLESSES DES CATASTROPHES

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

Sexe : Masculin Féminin

Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

Age : -----------------------------------------------------

II. APPRECIATION DE LA PRISE EN CHARGE

1. Au cours de quel événement avez-vous été blessé? ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

1.1. Insurrection populaire des 30 et 31/10/2014 : Oui Non

1.2. Coup d'Etat du 16/09/2015 : Oui Non

1.3. Attaque terroriste du 15/01/2016 : Oui Non

2. Quelle était la nature de vos blessures ?

2.1. Par balles : Oui Non

2.2. Fractures : Oui Non

2.3. Brûlures : Oui Non

2.4. Autres (préciser) : -----------------------------------------------------

3. Par quel moyen avez-vous été transporté au CHU-YO? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection

Coup d'Etat

Attentat terroriste

Moto

 
 
 

Voiture

 
 
 

Ambulance médicalisée

 
 
 

Ambulance ordinaire

 
 
 

Autres (précisez)

 
 
 

4. Comment appréciez-vous l'arrivée des secours au lieu de la blessure ?

Rapide Lent

5. Comment appréciez-vous la prise en charge pré-hospitalière (confort, premiers soins)?

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

6. Comment appréciez-vous votre prise en charge hospitalière (accueil, soins, hospitalisation, remboursement des frais, etc.)?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

7. Combien de jours avez-vous fait à l'hôpital ?--------------------------------

8. Etes-vous complètement guéri ? Oui Non

9. Si non, après les soins au CHU-YO, avez-vous été évacué à l'extérieur ? Oui Non

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

Annexe 4 : Questionnaires

FICHE N°------------- Date--------------------------------

QUESTIONNAIRE RESERVE AUX AGENTS ET AUX RESPONSABLES : ADMINISTRATIFS, CHEFS DE DEPARTEMENTS, DE SERVICES CLINIQUES, SURVEILLANTS D'UNITE DE SOINS ET SURVEILLANTS D'UNITES TECHNIQUESDU CHU-YO

Je m'appelle YARGA Atina. Dans le cadre des recherches relatives à la rédaction de notre mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), intitulé : « La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du CHU-YO », nous vous prions de bien vouloir renseigner ce questionnaire. Nous vous remercions d'avance pour votre contribution et vous assurons que vos opinions émises seront traitées en toute confidentialité dans l'unique but de notre mémoire.

I. IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

1. Département : ------------------------------------------------------------------------------------

2. Service : -----------------------------------------------------------------------------------------

3. Sexe : Masculin Féminin

4. Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

5. Fonction : -------------------------------------------------------------------------------------

6. Ancienneté au CHU-YO : ---------------------------

II. APPROPRIATION DE LA GESTION DES CATASTROPHES

7. Percevez-vous la gestion des victimes des inondations, des blessés lors des attentats ou des crises socio-politiques :

7.1. Comme une partie de vos attributions ? Oui Non

7.2. Comme une charge supplémentaire à vos attributions ? Oui Non

8. Votre service a-t-il déjà été inondé ? Oui Non

8.1. Si oui, combien de fois ? --------------------------

8.2. Précisez l'année et dites comment vous avez participé à gérer ces inondations : -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8.3. Si non, avez-vous aidé ceux dont les services ont été inondés Oui Non

9. Avez-vous déjà participé à la gestion de l'afflux des blessés lors des évènements suivants :

9.1. Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Oui Non

9.2. Coup d'Etat du 16 septembre 2015 : Oui Non

9.3. Attaque terroriste du 15 janvier 2016 : Oui Non  

10. Quel était votre rôle dans la gestion de l'afflux des blessés ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

11. Vous êtes-vous sentis impliqués dans la gestion des catastrophes au CHU-YO ? Oui Non

III. DIMENSION STRUCTURELLE CONCERNANT LES CATASTROPHES NATURELLES

12. Avant les inondations du 1er septembre 2009, y avait-il un dispositif pour éviter des inondations ou en atténuer l'impact sur les bâtiments? Oui Non Ne sait pas

12.1. Si oui, en quoi consistait ce dispositif ?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

13. Après les inondations du 1er septembre 2009, quelles dispositions avez-vous prises pour atténuer l'impact des inondations ?

13.1. Réfection des bâtiments inondés : Oui NonNe sait pas

13.2. Reconstruction des bâtiments inondés : Oui NonNe sait pas

13.3. Construction de caniveaux au CHU-YO : Oui NonNe sait pas

13.4. Entretien périodique des caniveaux: Oui NonNe sait pas

13.5. Sensibilisation des usagers de l'hôpital à ne pas déverser des ordures dans les caniveaux :

Oui NonNe sait pas

13.6. Autres (précisez) ----------------------------------------------------------------------------------------------

14. Malgré les solutions adoptées, comment expliquez-vous la survenue des inondations du  30 septembre 2013 et du 10 juillet 2016?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

IV. DIMENSION FONCTIONNELLE SUR LES CATASTOPHES NATURELLES ET CELLES CAUSEES PAR L'HOMME

15. Avant les inondations du 1er septembre 2009, y avait-il un dispositif pour que le matériel soit à l'abri ? Oui Non Ne sait pas

15.1. Si oui, en quoi consistait ce dispositif ?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

16. Après les inondations du 1er septembre 2009, quelles sont les solutions mises en oeuvre pour protéger le matériel en général et le matériel médico-technique en particulier ?

16.1. Construction d'élévation pour déposer le matériel : Oui Non

16.2. Transfert du matériel sensible à l'étage : Oui Non

16.3. Autres (précisez) ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

17. Cela a-t-il évité au matériel d'échapper aux inondations du 30 septembre 2013 et du 10 juillet 2016? Oui Non

18. Face au risque de survenue des événements suivants, quelles sont les mesures que vous avez prises pour une meilleure prise en charge d'éventuels blessés ? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection populaire des 30 et 31/10/2014

Coup d'Etat du 16/09/2015

Attentat terroriste du 15/01/2016 à Splendid Hôtel)

Réunions d'évaluation des moyens

 
 
 

Formations/recyclages

 
 
 

Stocks d'urgence de médicaments et produits essentiels

 
 
 

Autres

 
 
 

19. Lors de la prise en charge des blessés des évènements ci-dessous, les responsables du CHU-YO ont-ils pris des mesures au profit des équipes chargées des soins? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection

Coup d'Etat

Attentat terroriste

Insurrection

Sécurité du trajet domicile-CHU et à l'intérieur du CHU

 
 
 
 

Restauration de qualité

 
 
 
 

Prise en charge psychologique contre le stress

 
 
 
 

Ligne téléphonique ou octroi de crédit de recharge pour rester en contact avec la famille

 
 
 
 

V. DIMENSION ORGANISATIONNELLE SUR LES CATASTOPHES NATURELLES ET CELLES CAUSEES PAR L'HOMME

20. Le CHU-YO dispose-t-il d'un plan blanc ? Oui Non Ne sait pas

19.1. Si oui, quelle est son année d'adoption : ---------------------------------------------------------------

21. Comment expliquez-vous ce long temps malgré la fréquence des catastrophes (inondations de 2009, insurrection populaire de 2014, coup d'Etat de 2015) ?

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

22. Avez-vous été associé au processus d'élaboration du plan blanc ? Oui Non

23. Au cours du processus d'élaboration du plan blanc, des actions ont-elles été menées dans le sens de :

23.1. Information des agents sur le plan blanc ? Oui Non

23.2. Le CHU a-t-il déjà organisé une simulation de catastrophe? Oui Non

24. Comment appréciez-vous les soins que vous avez donnés aux malades et aux blessés selon les critères de rapidité, de qualité et de collaboration entre les services ? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection

Coup d'Etat

Attentat terroriste

Insurrection

Soins rapides et continus

 
 
 
 

Soins de qualité

 
 
 
 

Bonne collaboration entre services dans la PEC

 
 
 
 

VI. ENVIRONNEMENT EXTERNE

25. Comment appréciez-vous la façon dont le CHU-YO a coordonné le transport des blessés avec la Brigade nationale des sapeurs pompiers (BNSP), la Croix rouge et les autres intervenants?

Excellente Bonne Passable Mauvaise

26. En quoi a consisté la contribution de l'Etat lors des situations suivantes ?

26.1. Inondation du 1er septembre 2009 :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

26.2. Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

26.3. Coup d'Etat du 16 septembre 2015 : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

26.4. Attaque terroriste du 15 janvier 2016 :------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

27. Après chacun des événements suivants, l'Etat a-t-il renforcé le CHU-YO afin de réduire les évacuations sanitaires à l'extérieur ? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection

Coup d'Etat

Attentat terroriste

Renforcement du plateau technique

 
 
 

Formation de médecins et paramédicaux en médecine d'urgence ou en médecine des catastrophes

 
 
 

Autres (précisez)

 
 
 

28. Lors des évènements suivants, quels étaient les moyens de transports utilisés pour les transferts de blessés au CHU-YO ? (Ecrire dans chaque case OUI ou NON ou encore NE SAIT PAS)

Intitulé

Insurrection

Coup d'Etat

Attentat terroriste

Moto d'un particulier

 
 
 

Voiture d'un particulier

 
 
 

Ambulance médicalisée

 
 
 

Ambulance ordinaire

 
 
 

Autres (précisez)

 
 
 

VII. DIFFICULTES ET PERSPECTIVES

29. Quelles sont les difficultés rencontrées dans la gestion des catastrophes ?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

30. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer :

30.1. La gestion par le CHU-YO des catastrophes naturelles?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

30.2. La gestion par le CHU-YO des catastrophes causées par l'homme?

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je vous réitère mes remerciements pour votre grande contribution !

Annexe 5 : Organigramme du CHU-YO

Source : Service de la communication et des relations publiques du CHU-YO, 26 avril 2017

* 1Center for Research on the Epidemiology of Disasters,january 2007 http://www.notre-planete.info/terre/risques_naturels/édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 21h17

* 2 http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/10/10/ouragan-matthew-le-bilan-s-alourdit-en-haiti-en-plein-deuil-national_5011261_3244.html, édition en ligne du mercredi 12 octobre 2016 à 9h17.

* 3 https://actualite.cd/2017/02/08/inondations-a-kinshasa-gouvernement-etablit-bilan-definitif-de-4-morts/ , édition en ligne du 22/02/2017 à 17h35

* 4 Rapport général de fin de gestion des secours d'urgence suite aux inondations du 1er septembre 2009, paru en novembre 2015, 170 p., p.22

* 5 http://reliefweb.int/report/burkina-faso/inondations-au-burkina-faso-2010-rapport-de-situation-3

* 6 https://burkina24.com/2016/07/12/inondation-a-lhopital-yalgado-voici-les-mesures-du-ministere-de-la-sante/

* 7 Journal Télévisé de 13h 15 de la Télévision privée burkinabè BF1 du 28/09/2016. Le Ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale, Laure ZONGO/HIEN réagissait à un don de vivres par le Royaume du Maroc dans le cadre des catastrophes naturelles auxquelles le Burkina Faso a fait face en 2016.

* 8 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/20/01016-20151120ARTFIG00404-attentats-du-13-novembre-retour-sur-une-semaine-meurtriere.php édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 18h57

* 9 http://malijet.com/a_la_une_du_mali/140660-prise-d%E2%80%99otages-de-l%E2%80%99h%C3%B4tel-radisson-blu-les-chiffres-d%C3%A9finitifs-d.html édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 19h10

* 10 La Transition est l'appareil d'Etat consensuel qui a été mis en place après l'Insurrection Populaire d'octobre 2014 pour gérer le pays et le conduire à des élections libres et transparentes sur une période de douze 12 mois.

* 11 http://www.jeuneafrique.com/39796/politique/burkina-24-morts-et-625-bless-s-dans-l-insurrection-populaire-contre-blaise-compaor/édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 19h15

* 12 http://www.burkina24.com/2015/09/23/coup-detat-du-17-septembre-2015-bilan-provisoire-des-victimes/, édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 19h20

* 13 http://www.jeuneafrique.com/270720/politique/burkina-faso-3-gendarmes-tues-lors-dune-attaque-pres-de-frontiere-malienne/ édition en ligne du 06/02/2017 à 14h16. La première attaque est celle du 9 octobre 2015 qui a visé le poste de gendarmerie à Samorogouan, à l'ouest du Burkina. Le bilan fait état de trois (3) gendarmes tués.

* 14 https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_Ouagadougou édition en ligne du mercredi 19 octobre 2016 à 19h26

* 15Rapport général de fin de gestion des secours d'urgence suite aux inondations du 1er septembre 2009, paru en novembre 2015, 170 p., p.22

* 16Interview du Directeur Général du CHU-YO, Monsieur Bibia Robert SANGARE, in "YALGADO Info", N°14-janvier 2016, 23p.,p.16. Pour le détail des admissions, voire tableau 5 annexe 1.

* 17 Sciences qui étudient le danger.

* 18 KERVEN (Yves Georges) et ali., sous la direction de J.L WYBO, « Une perspective historique et conceptuelle sur les sciences du danger, Introduction aux cindyniques », , Eska, 1988, p.79 cité par Caroline BELOT (2002).

* 19 SAKR (Nabil), Gestion des risques des projets, Mémoire de Licence de Gestion, Université Cadi-Eyyad, 2006. http://www.memoireonline.com/12/07/785/m_gestion-des-risques-des-projets8.html, édition en ligne du 22/02/2017 à 17h08.

* 20 LHOMME (Serge), SERRE (Damien), DIAB (Youssef), LAGANIER (Richard), « Les réseaux techniques face aux inondations, ou comment définir des indicateurs de performance de ces réseaux pour évaluer la résilience urbaine », inBulletin de l'Association des géographes français, Bulletin de l'Association des géographes français, juin 2010, pp.487-502

* 21 SOMA (Assonsi), « Vulnérabilités et résilience urbaines : perception et gestion territoriale des risques d'inondation dans la ville de Ouagadougou », Thèse de Doctorat de Troisième Cycle en Géographie, sous la direction de Dr. Georges COMPAORE, Université de Ouagadougou, thèse soutenue le 15/12/2015, 422p.

* 22 SOME (Gnindoro Julie), « L'hôpital en situation de catastrophe naturelle ; contribution à l'élaboration d'un plan de gestion des catastrophes », Mémoire de fin de cycle, Ecole nationale d'administration et de magistrature, 2011, 44 p.

* 23 AHMED SALEM (Bendaoud) « La gestion de l'afflux massif de blessés lors des catastrophes à propos de 8 évènements », thèse de Doctorat en médecine, Université CADI AYYAD, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Marakech, Thèse N°26, 2010, 99p., p.98

* 24OUNI (Amal Bou) épouse HAMZAOUI, « Plan blanc et gestion des crises sanitaires aux urgences », Thèse de doctorat de Médecine, Université de Sousse, Faculté de Médecine « Ibn El Jazzar », 2012, 96p.

* 25 Directeur du réseau MedicusMundi International, dans un article intitulé "Résilience : nouvelle dimension des systèmes de santé ou manoeuvre de diversion ?" . Paru dans le Bulletin MedicusMundi Suisse, 6 septembre 2015. Source : http://www.medicusmundi.ch/fr/bulletin/med-in-switzerland/la-resilience édition en ligne du 13/02/2017 à 12h11

* 26 Notamment la prise en charge sanitaire des blessés de l'insurrection populaire des 30 et 31/10/2014 et ceux du coup d'Etat du 16 septembre 2015

* 27 RIDDE (Valéry), LECHAT (Lucie), MEDA (Ivlabehire Bertrand), «Terrorist attack of 15 january 2016 in Ouagadougou : How resilient was Burkina Faso's health system?», in BMJ Global Health, 20 juin 2016, 8p.

* 28Cadre d'action de Hyôgo pour 2005-2015, Pour des nations et des collectivités résilientes, 30p., p.7, adopté à Kobé (Hyôgo, Japon), lors de la 9e séance plénière, le 22 janvier 2005, la Conférence mondiale sur la préventiondes catastrophes

* 29 LHOMME (Serge), SERRE (Damien), DIAB (Youssef), LAGANIER (Richard), « Les réseaux techniques face aux inondations ou comment définir des indicateurs de performance de ces réseaux pour évaluer la résilience urbaine », in Bulletin de l'Association des géographes français. Géographies, juin 2010, pp.487-502

* 30 BOURCART (Léo), « Les multiples sens de la résilience : du renouvellement des méthodes de gestion de crise à l'intégration du risque de catastrophe comme critère de développement », Mémoire de Master2 Option Politiques publiques et changement social, Institut d'Etudes Politiques de Grenoble, 2011, 75p.

* 31 Lors du colloque dont le thème était : « Au-delà du risque, la résilience ? » tenu les 5, 6 décembre 2013 à la Maison des sciences de l'Homme-Alpes, Grenoble, la communication de Léo BOURCART portait sur : « La résilience : une nouvelle forme d'injonction ? »

* 32 Disposition de l'article 2 de la loi N°034-98/AN du 18/05/1998 portant Loi hospitalière au Burkina Faso

* 33 Le petit Larousse illustré (2011).

* 34 Assemblé Nationale du Burkina Faso, article 5 de la loi N°12-2014/AN du 22 avril 2014 portant Loi d'orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes

* 35 Idem

* 36 Idem

* 37 Cité par le Cadre d'action de Hyôgo pour 2005-2015, "Pour des nations et des collectivités résilientes", p.6, adopté à Kobe (Hyôgo, Japon), lors de la 9e séance plénière, le 22 janvier 2005, la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes.

* 38 https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9decine_d'urgence édition en ligne du 21/01/2017 à 9h37

* 39 http://en.mchs.ru/additional/forces/search_and_rescue_service édition du ligne du vendredi 16 juin 2017 à 16h13

* 40Circulaire n° 2002/284 du 3 mai 2002 relative à l'organisation du système hospitalieren cas d'afflux de victimes et circulaire DHOS/HFD/DGSNR n° 277 du 2 mai 2002 relative à l'organisation des soins médicaux en cas d'accident nucléaire ou radiologique et circulaire N°DHOS/CGR/2006/401 du 14 septembre 2006 relative à l'élaboration des plans blancs des établissements de santé et des plans blancs élargis.

* 41 Politique humanitaire de la CEDEAO, mars 2012, 38 p.

* 42Loi n°012-2014/AN du 22 avril 2014 portant Loi d'orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes.

* 43OUEDRAOGO (Boureima de Salam) « Analyse des facteurs de vulnérabilité des populations rurales aux risques de catastrophes naturelles au Burkina Faso : cas des inondations de la province des Banwa », Mémoire de fin de cycle, INFTS, Ouagadougou, Juin 2009, 134 p, p5

* 44Considérer l'insurrection populaire comme une catastrophe est a priori paradoxal. Mais, cela ne vise pas à remettre en cause les idéaux de cette lutte pour la liberté et la démocratie. Il s'agit d'analyser ses conséquences sanitaires qui font de tout afflux de blessés une situation catastrophique.

* 45 Slogan de la campagne mondiale 2008-2009 pour la prévention des catastrophes : « Des hôpitaux à l'abri des catastrophes : réduire les risques, protéger les installations sanitaires, sauver des vies ».

* 46SálvanoBriceño, Directeur de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC), parle de « catastrophe secondaire » quand le système de santé n'est pas préparé à la gestion des catastrophes.

* 47Le décret N°2004/ 191/PRES/PM/MFB du 29 avril 2004 portant statut des Etablissements publics de santé dispose, à son article 4, que les établissements de soins doivent élaborer et mettre en oeuvre des plans d'organisations de secours en cas de catastrophe.

* 48 In "Le Pays" N°6075 du 08 au 10/04/2016.

* 49 A ce jour, seuls le Centres hospitaliers universitaires Blaise COMPAORE et Yalgado OUEDRAOGO ainsi que les Centres hospitaliers régionaux de Tenkodogo, de Banfora et de Koudougou ont élaboré leurs plans blancs. Le Conseil des Ministres, en sa séance du 05/10/2016 a pris un décret portant création, attribution, organisation, fonctionnement et mise en oeuvre d'un dispositif d'intervention médicale d'urgence.

* 50 Analyse synthétique des résultats de l'énumération de la population de Ouagadougou, septembre 2012, p.6

* 51 Le CHU Yalgado OUEDRAOGO, le CHU Pédiatrique Charles de Gaulle et le CHU sis à Tangandogo (Centre Hospitalier National Blaise COMPAORE) sont à Ouagadougou. Les deux autres CHU sont le CHU SANOU Sourou de Bobo-Dioulasso et le CHU de Ouahigouya.

* 52 Etude diagnostique de l'agglomération de Ouagadougou, 2008, 157p., p.14

* 53 ONU Habitat, Profil urbain de Ouagadougou, 2007, 37 p., p.6

* 54«Ouagadougou est une ville construite au milieu des marigots», selon Zeineddine NOUACEUR et Sandrine GILLES dans leur article intitulé «Changements climatiques et inondations urbaines au Sahel-étude de cas : Ouagadougou (Burkina Faso), Nouakchott (Mauritanie) », http://www.sifee.org/static/uploaded/Files/ressources/actes-des-colloques/lome/session-2-3/GILLES_TEXTE_1.pdf édition en ligne du 06/02/2017 à 12h43

* 55 Op cit. p.7

* 56 Service de la Gestion administrative du personnel du CHU-YO. Statistiques obtenues le 13/02/2017

* 57 Service de planification et de l'information hospitalière (SPIH), in Annuaire statistique 2016

* 58 Le CHU-YO est sous la tutelle technique du Ministère en charge de la Santé et la tutelle financière du Ministère en charge des Finances.

* 59 Décret N°2009-793/PRS/PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MECV du 19 novembre 2009 portant réglementation des servitudes des canaux primaires d'évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou

* 60 « La recherche en sciences sociales suit une démarche analogue à celle du chercheur de pétrole. Ce n'est pas en forant n'importe où que celui-ci aura ce qu'il cherche [...] », QUIVY Raymond et CAMPENHOUDT Luc Van (1995 : 3), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p.

* 61La théorie de l'acteur stratégique, élaborée par Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG suppose qu'il n'est pas possible de considérer que le jeu des acteurs n'est déterminé que par la cohérence du système ou par les contraintes environnementales. On doit chercher en priorité à comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de comportements et d'intérêts individuels parfois contradictoires entre eux. In Sociologie des organisations https://fr.wikipedia.org/wiki/Sociologie_des_organisations édition en ligne du 29 février 2016 à 15h40

* 62Raymond QUIVY et Luc van CAMPEHOUDT, «Manuel de recherche en sciences sociales», Dunod, Paris, 1995, 287p.

* 63 A la lecture du tableau N°46 du Rapport général de fin de gestion des secours d'urgence suite aux inondations du 1er septembre 2009, paru en novembre 2015, 170p., p.105, la réfection et le réaménagement des bâtiments inondés ont coûté 1 148 782 025 FCFA.

* 64 ONG américaine intervenant au Burkina Faso

* 65Il a organisé du 20 au 23 juillet 2015 à Koudougou une académie des jeunes des organisations de la société civile sous le thème : « Pour une participation efficace de la jeunesse au processus électoral 2015-2016 ».

* 66Certains blessés de ce drame attendent toujours de soins appropriés. Lire utilement Ali TINTO, dans son article intitulé Blessés de l'insurrection populaire : « 30 de nos camarades en attente de soins dont 4 seront bientôt évacués à l'extérieur » SIA Franck, Président de l'Association des Blessés de l'Insurrection Populaire du Burkina Faso (ABIP-BF) , in "L'Observateur Paalga", N°9202 du lundi 19 septembre 2016

* 67Interview du Directeur Général du CHU-YO, Monsieur Bibia Robert SANGARE, in "YALGADO Info", N°14-janvier 2016, 23p.,p.18

* 68 Idem, p.18. Le Directeur général affirmait : « Pour être rigoureux, nous disons que la prise en charge des blessés a coûté plus de 400 000 000 FCFA ».

* 69 Approche systémique de la résilience urbaine prônée par Serge LHOMME et alii (2010) selon qui : « une piste pour évaluer la résistance urbaine est alors de considérer la ville comme un système ».

* 70En cela la morale de ce conteGumanceba (un groupe ethnique à l'est du Burkina Faso) est à méditer : « il était une fois, un margouillat qui, par un temps de grand froid, grelottait la nuit venue. Son corps se glaça à tel point qu'il n'eut qu'une prière : implorer le Ciel de lui prêter vie jusqu'au lendemain. Il en profitera pour ramasser un gros fagot, de quoi se réchauffer au moment opportun. Mais chaque fois que le jour se levait et que le soleil le réchauffait, le margouillat oubliait sa résolution. Cette attitude lui a fait subir pendant longtemps la sévère loi de l'imprudence».






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle