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Gestion des risques des projets

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par Nabil SAKR
Université cadi-eyyad - licence gestion 2006
  

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Exemple d'échelle d'impact d'un risque

Comme dans le cas de la probabilité, une valeur numérique pourra être associée à un énoncé d'impact afin de faciliter le calcul du degré d'exposition au risque. Si une échelle de 1 (Très faible) à 5 (Critique) est utilisée pour représenter l'impact dans le tableau précédent, un risque pourra être évalué comme étant Critique en termes de coût, Modéré en termes de calendrier et Modéré en termes de performance technique. Si l'importance relative du coût, du calendrier et de la performance technique est respectivement égale à 0,5, 0,3 et 0,2 pour un projet donné, l'impact global est obtenu par la relation suivante :

Impact global du risque = 0,5x5 + 0,3x3 + 0,2x3 = 4,0 (Élevé)

v Délai d'intervention avant impact d'un risque

Le troisième attribut caractérisant un risque est le délai disponible avant de devoir prendre une action quelconque. Une échelle permettant d'exprimer le délai est illustrée ci-après. Comme dans le cas de l'impact, une valeur numérique pourra être associée à un énoncé de délai afin de faciliter le calcul de la gravité du risque (par exemple, 1 pour court terme, 2 pour moyen terme et 3 pour long terme). Ainsi, plus le délai est faible, plus la gravité du risque est élevée car cette situation indique que le délai d'intervention avant l'impact d'un risque est d'autant plus court.

QANTITATIF

QUALITATIF

COURT TERME

MOYEN TERME

LONG TERME

1 MOIS

3 MOIS

6 MOIS

Exemple d'échelle de délai avant impact d'un risque

L'attrait de l'utilisation d'ordinaux pour représenter la probabilité, l'impact et le délai est que ceux-ci facilitent le traitement des informations résultant de l'analyse des risques. À la suite de la cueillette d'information pour un grand nombre de projets, le traitement de ces ordinaux permet de dériver la distribution des risques de façon à les caractériser statistiquement en fonction du contexte dans lequel ils ont été gérés (par exemple, être en mesure de prévoir que 5 risques pour lesquels la probabilité a initialement été évaluée entre 0,8 et 1, et dont l'impact est un dépassement de coût évalué à 20% se produiront au cours d'un projet donné, et que les mesures de mitigation mises en oeuvre permettront de réduire les dépassements de coût réels à 5% et leur probabilité à 0,4), dans le but d'optimiser le processus de gestion des risques dans les projets à venir.

2) La classification et la consolidation des risques

Les activités de classification et de consolidation visent à évaluer un ensemble de risques et à déterminer comment ils sont reliés entre eux. Les classes ou les groupes résultants fournissent une perspective différente lors de la planification de mesures de mitigation et de contingence. Ils facilitent entre autres l'identification de risques récurrents et ils permettent de réaliser des économies d'échelle au cours de la planification en dérivant des mesures de mitigation et de contingence pouvant être appropriées à la gestion de plusieurs risques simultanément. L'activité de consolidation, en particulier, permet de combiner les énoncés de risques mineurs dans le but d'en arriver à un nouvel énoncé de risque et d'en faciliter la gestion.

La classification des risques peut être réalisée selon divers axes : leur source, le produit, la composante ou le service affecté, la phase à laquelle ils sont susceptibles de survenir, les groupes ayant la responsabilité de les gérer, etc.

3) L'ordonnancement des risques en fonction de leur priorité

L'ordonnancement des risques est effectué dans un premier temps en calculant le degré d'exposition au risque (ER) par la relation :

ER = (Probabilité associée au risque) x (Impact du risque)

Une représentation du degré d'exposition au risque à l'aide d'une échelle qualitative, tel qu'illustré ci-après, facilite son interprétation et la communication des risques pour lesquels des actions devraient être prises de façon prioritaire.

Le degré d'exposition au risque constitue un premier paramètre permettant d'ordonnancer les risques afin de déterminer lesquels seront abordés en premier. Lorsque deux risques ont le même degré d'exposition au risque, la gravité pourra être utilisée pour réaliser un ordonnancement plus fin. La gravité est déterminée par la relation :

Gravité = ER / Délai

Avec l'utilisation d'une échelle de 1 à 3 pour représenter un délai variant de court terme à long terme, la valeur numérique associée à la gravité sera d'autant plus grande que le délai est court.

Si deux risques ont le même degré d'exposition au risque et la même gravité, des paramètres supplémentaires peuvent s'avérer nécessaires dans le but de préciser leur ordonnancement. En effet, l'utilisation d'ordinaux ne permet pas de mettre en évidence la densité des risques et leur interaction s'ils se matérialisaient. Ainsi, dans le tableau précédent, un risque probable dont l'impact est marginal a le même degré d'exposition au risque qu'un risque improbable pour lequel l'impact est catastrophique. L'effet du risque catastrophique pourra être concentré sur une courte période de temps ou se faire sentir à l'intérieur d'un périmètre limité inapte à en absorber le choc, alors que l'effet du risque probable pourra être réparti sur plusieurs événements étalés dans le temps ou survenir plus ou moins simultanément en plusieurs endroits différents plus aptes à en absorber le choc individuellement. Par ailleurs, l'interaction de plusieurs incidents découlant d'un risque probable dont l'impact est marginal pourra faire en sorte que leur effet combiné dépasse l'effet d'un risque catastrophique improbable.

La phase d'analyse des risques constitue une étape charnière dans le processus de gestion des risques. En effet, en l'absence d'une analyse suffisamment détaillée, la phase de planification risque elle-même de s'étirer et de tourner en rond. Une « bonne » analyse permettra de focaliser les efforts de planification de mesures de mitigation et de contingence beaucoup plus rapidement.

Il peut sembler attrayant de définir une phase d'analyse complexe et de viser une quantification aussi précise que possible des risques mis en évidence lors de la phase d'identification. En pratique, il est souhaitable, dans un premier temps, de s'en tenir à une approche d'analyse qualitative et de minimiser l'utilisation de paramètres quantitatifs, à moins de bénéficier de l'aide d'experts dans le domaine. Une fois que l'approche qualitative aura été bien maîtrisée, il sera toujours temps de la quantifier de façon graduelle. Plusieurs des organisations qui ont mis en oeuvre depuis plusieurs années une gestion des risques en développement d'applications s'en tiennent encore à une approche largement qualitative.

La section « Analyse du risque » intégrée à la fiche de risque fournie dans les gabarits est recommandée dans le cadre de la mise en oeuvre de la phase d'analyse. Dans le cadre de cette mise en oeuvre, une attention particulière devrait être portée aux points suivants :

1. Assurez-vous de définir une méthode simple à mettre en oeuvre. Vous aurez toujours l'occasion d'y ajouter des détails plus tard.

2. Pour un projet donné, définissez au préalable les échelles relatives à la probabilité (ou la fréquence), à l'impact et au délai de façon à ce que tous les risques soient analysés avec la même échelle.

3.Pour l'échelle relative à l'impact, rédigez un énoncé générique correspondant à un impact catastrophique, un impact modéré, etc. dans l'espace réservé à cette fin dans la section sur l'analyse du risque. Illustrez l'énoncé générique avec des exemples de ce que constitue, pour le projet, l'impact auquel l'énoncé correspond. En pratique, il s'avère souvent plus facile de commencer par identifier des exemples correspondant à un impact donné et de rédiger ensuite un énoncé résumant ces exemples.

4.Dans un premier temps, faites appel à un seul axe qualifiant un nombre prédéterminé d'impacts et fournissez des exemples de ce à quoi correspond pour le calendrier, le budget, la performance, etc., un impact catastrophique, un impact critique, etc. Autrement dit, évitez de définir des impacts selon plusieurs axes (coût, calendrier, performance technique, etc.) et de devoir pondérer chacun des axes dans le but de calculer l'impact moyen.

5. Si vous développez vos propres échelles de priorité, d'impact et de délai, limitez le nombre de niveaux à huit au maximum.

6. Demandez à deux ou trois intervenants susceptibles de se prononcer sur la probabilité ou la fréquence d'un risque donné, son impact et son délai. Passez en revue les résultats et discutez avec eux de tout écart significatif, afin d'en arriver à un consensus sur les attributs à assigner à chaque risque.

7. Passez en revue le degré d'exposition au risque assigné à chaque risque en fonction de son impact et de sa probabilité. Il pourrait s'avérer nécessaire de définir des critères d'ordonnancement supplémentaires afin de tenir compte du fait que deux risques ayant le même degré d'exposition au risque et la même gravité n'a pas nécessairement les mêmes conséquences en raison de leur densité et de leur interaction.

8. Afin de vérifier la justesse de l'analyse, il peut s'avérer souhaitable de demander à plusieurs intervenants de procéder à un ordonnancement des risques résultant de la phase d'identification.

III- Planification des risques

La phase de la planification vise à planifier les mesures de mitigation et, au besoin les mesures de contingence, qui permettront de diminuer les risques identifiés au cours de la phase d'identification.

Ultimement, les mesures de mitigation et les mesures de contingence viseront à réduire la probabilité (ou la fréquence) et l'impact de chaque risque, deux des attributs que la phase d'analyse aura permis de déterminer.

La phase de planification doit permettre à chaque intervenant du projet de répondre aux questions suivantes :

§ Ce risque me concerne-t-il ?

§ Que puis-je y faire ?

§ Jusqu'où dois-je aller et comment ?

Il est important de planifier efficacement et intelligemment. La planification des mesures de mitigation et de contingence devrait comporter autant de détails qu'il est nécessaire afin de pouvoir en retirer des bénéfices. À cet égard, la sur planification peut s'avérer aussi préjudiciable qu'un manque de planification, car elle est susceptible de devenir une excuse pour ne rien faire.

Une planification efficace des risques constitue un processus continu de mise au point des mesures de mitigation et de contingence au fur et à mesure que de nouveaux risques se manifestent au cours de la réalisation du projet. Une communication libre et un travail d'équipe favorisent un échange de points de vue qui contribuent à améliorer la qualité du contenu des plans de mitigation; ceux-ci seront alors plus à même d'être mis en oeuvre de façon concluante.

Cette planification fait appel à un processus de gestion intégrée, en ce sens qu'elle doit s'harmoniser avec les objectifs visés par le projet. Une vision commune du produit ou du service faisant l'objet du projet jointe à une perspective globale prenant en considération les besoins de la clientèle et les objectifs de l'organisation dans laquelle le projet s'inscrit, permettent de concevoir des mesures de mitigation et de contingence qui tiennent compte des intérêts de la clientèle, du projet lui-même et de l'organisation.

Finalement, une vision orientée vers l'avenir prenant en considération les conséquences associées aux risques contribue à faire en sorte que ceux-ci ne dégénèrent pas en problèmes.

Les entrées et les sorties de la phase de planification sont présentées dans le diagramme suivant :

Détail de la phase de planification

Les entrées de la phase de planification sont les fiches de risque issues de la phase d'analyse, ordonnées selon leur priorité et classifiées selon les critères définis au cours de l'analyse, l'information concernant les ressources assignées au projet, ses contraintes et ses objectifs, et le répertoire de risques. Ce dernier constitue une source d'informations utiles qui pourront être mises à profit au cours de la planification, notamment dans le cas où des risques similaires auraient déjà fait l'objet de mesures de mitigation et de contingence dans des projets en cours ou complétés.

À partir de ces entrées, les mesures de mitigation et de contingence sont définies et circonscrites dans le cadre d'une approche cohérente, leur portée est identifiée et les responsabilités assignées.

Celles-ci incluent aussi bien les responsabilités liées à la définition des mesures en question que celles relatives à leur mise en oeuvre. La phase de planification se traduit par des mesures de mitigation et de contingence qui peuvent être intégrées aux fiches de risque correspondantes ou bien, si leur envergure le justifie, faire l'objet de plans distincts. La mise à jour du répertoire de risques est également effectuée.

Généralement, les fiches de risque sont rassemblées dans une annexe à un document (le plan de gestion des risques) dans lequel le processus de gestion des risques est décrit, la façon dont ce processus est intégré à la gestion du projet est exposée, les rôles et les responsabilités sont présentés et le budget attribué à la gestion des risques est réparti entre les activités des différentes phases de gestion de risques incluant le suivi, le contrôle et la communication. Ce document pourra être modifié à l'occasion mais plus souvent qu'autrement, l'annexe constituée par les fiches de risque fera l'objet des modifications les plus fréquentes.

La planification des mesures de mitigation et de contingence d'un risque, peu importe sa nature et ses attributs, pourra s'appuyer sur l'une des sept stratégies suivantes :

1. ACCEPTATION

Cette stratégie correspond à une action concertée de « vivre avec » les conséquences d'un risque si celui-ci survient. Elle peut être prise en considération lorsqu'il est possible d'en assumer les pertes résultantes. Il pourra s'agir, par exemple, d'opter pour un environnement de développement (ou de paramétrage) donner tout en sachant qu'il comporte certaines lacunes mais pour lequel il est facile de trouver des ressources compétentes. Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une stratégie d'acceptation consistent à ne rien faire pour réduire le risque en question.

2. ÉVITEMENT

Cette stratégie vise l'élimination du risque. Il s'agit, par exemple, de prendre la décision de ne pas entreprendre le développement d'une fonctionnalité particulière pour une application donnée. Elle est généralement prise en considération dans le cas où il y a de grandes chances que la situation soit perdante si le risque survient. Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une stratégie d'évitement consistent à accomplir les actions permettant d'éviter la situation qui génère le risque.

3. PROTECTION

La stratégie de protection repose essentiellement sur le développement de la redondance ou de la tolérance aux défaillances. Elle peut être prise en considération quand il s'avère indispensable de réduire l'impact d'un risque et quand les mesures de mitigation et de contingence qui y sont associées sont réalisables financièrement. L'approche de mitigation découlant d'une stratégie de protection consiste à concevoir les mesures qui conduiront à la redondance et à la tolérance aux défaillances envisagées.

4. RÉDUCTION

Cette stratégie est la plus couramment associée au concept de gestion des risques. Elle consiste à prendre les mesures visant à réduire soit la probabilité que les risques surviennent, soit leur fréquence (s'il s'agit de risques récurrents), ainsi que leur impact dans l'éventualité où ils se produiraient. Cette stratégie est adoptée lorsque l'analyse des coûts bénéfices le justifie. La stratégie de réduction diffère de la stratégie de protection par la nature des mesures de mitigation et de contingence.

5. RÉSERVES

Cette stratégie consiste à prévoir des suppléments en termes de délais, de budget, de ressources informatiques, de ressources humaines, etc. Elle peut être prise en considération dans le cas où il existe des incertitudes quant à la consommation réelle de telles ressources. Les mesures de mitigation et de contingence correspondantes consistent à évaluer l'importance et la nature des réserves à prévoir et la période pendant laquelle elles devront être disponibles.

6. TRANSFERT (OU DÉLÉGATION)

Cette stratégie consiste à transférer le risque à un intervenant qui est plus à même de l'assumer. Elle est utilisée lorsqu'un tel intervenant est disponible et dans le cas où une stratégie d'acceptation s'avèrerait plus coûteuse que si le risque était assumée par l'intervenant en question. Les mesures de mitigation et de contingence correspondantes à une stratégie de transfert consistent à planifier les activités reliées au choix de l'intervenant et à la négociation des clauses régissant les mesures de mitigation et de contingence prises par ce dernier.

7. RECHERCHE

La stratégie de recherche consiste en une quête d'informations supplémentaires. Elle est adoptée lorsque la connaissance du risque en question n'est pas suffisante pour choisir l'une ou l'autre des stratégies précédentes. Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une stratégie de recherche prennent la forme d'actions visant à recueillir les informations qui permettront d'adopter une des six autres stratégies.

Une huitième option s'offre à l'occasion, elle consiste à attendre que des événements surviennent et permettent éventuellement d'adopter une des sept stratégies précédentes. Cependant, l'attente n'est cependant pas une stratégie de gestion des risques à proprement parler car elle est passive et n'implique aucune mesure particulière.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery