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Approche d'usage communautaire des principaux services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de surface de la réserve de biosphère de la basse vallée de l'Ouémé au Bénin


par Vissi Arnaud ADIKPETO
Université Senghor à Alexandrie (Egypte) - Master II / Spécialité Gestion des Aires Protégées et de la Biodiversité 2021
  

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Chapitre 2 : Cadre physique et approche méthodologique

2.1. Cadre physique de l'étude

2.1.1. Situation Géographique de la RB-BVO

Située entre les latitudes 6° 20' 19.3" N et 7° 7' 41.7" N et entre les longitudes 2° 4' 16.7" E et 2° 4' 22.1" E, la RB-BVO couvre une superficie de 314 300 ha et fait partie intégrante du site Ramsar 1018. Le zonage soumis à MAB-UNESCO permet de distinguer trois (03) zones d'affectation au sein de la réserve. Il s'agit des aires centrales (13867,80 ha), les zones tampons (19917,10 ha) et enfin les zones de transition (280515,34 ha). Elle occupe entièrement ou partiellement les communes d'Abomey-Calavi, Adjarra, Adjohoun, Aguégués, Akpro-Missérété, Avrankou, Bonou, Cotonou, Dangbo, Porto-Novo, Sèmè-Podji, Sô-Ava, Toffo, Zè et Zogbodomey (MCVDD, 2020). Le climat est du type subéquatorial à rythme pluviométrique bimodal et aux températures favorables toute l'année au développement de la végétation. Il est caractérisé par deux saisons de pluie (avril à mi-juillet pour la grande saison des pluies et mi-août à octobre pour la petite) et deux saisons sèches (novembre à mars pour la grande saison sèche et mi-juillet à mi-août pour la petite). La pluviométrie annuelle varie entre 1150 mm et 1400 mm avec des températures moyennes annuelles comprises entre 25,7 et 29,3 °C (Kpadonou & al, 2010).

2.1.2. Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique de la RB-BVO est édifié quatre (04) principaux cours et plans d'eau. Il s'agit du fleuve Ouémé, la rivière Sô, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Il est constitué de deux axes parallèles, la rivière Sô et le fleuve Ouémé (MCVDD, 2020). Cet ensemble forme la vallée de l'Ouémé. La Sô et l'Ouémé se jettent dans le lac Nokoué respectivement aux environs de Ganvié et à l'Ouest de Porto-Novo. La remontée du fleuve Ouémé et du lac Nokoué provoque de graves inondations dans toute la réserve. Ces inondations ont lieu en général de fin août à mi-octobre, mais peuvent survenir dès juillet et se terminer au début novembre. Les hauteurs et débits varient de façon considérable au cours d'une même année. Lorsque les pluies intenses au Nord du delta coïncident avec une forte pluie dans le sud, la vallée de l'Ouémé est inondée dès juin, ce qui cause de graves dégâts aux exploitations. Les cours et plans d'eau de la RB-BVO ont des caractéristiques variées ce qui constitue un élément fondamental dans la manifestation des inondations en ce sens que l'eau qui s'y écoule sature les sols et diminue leur capacité d'infiltration (Pelissier, 1962).

Le fleuve Ouémé : Son relief est marqué avec une pente très faible favorisant l'étalement des eaux pendant la crue. Composé du moyen et du bas delta, l'Ouémé forme un triangle allongé qui s'étend sur 70 Km de Bonou à Porto-Novo. Le moyen delta est une plaine longue de 50 km environ qui s'étend de Bonou à Azowlissè dans la commune d'Adjohoun. Le lit du

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fleuve est sablonneux ; l'eau est peu profonde en saison sèche et les berges sont assez hautes. Cette étendue plaine deltaïque est limitée à l'est par le plateau Pobè Porto-Novo et à l'Ouest par les marais de la rivière Sô. Quant au bas delta de l'Ouémé, il débute à la sortie d'Azowlissè, où la vallée s'étale soudainement jusqu'à 20 km et se termine à l'extrême sud où le fleuve se jette dans la lagune de Porto-novo. Dans cette partie, le lit du fleuve est vaseux, l'eau profonde en saison sèche et les berges sont basses. La plaine inondable est également basse et reste marécageuse toute l'année (Pelissier, 1962).

La rivière Sô : Avec une longueur totale de 84,4 km, la rivière Sô prend sa source dans le lac Hlan sur le plateau sédimentaire argilo-sableux. Il est dit que la rivière Sô est un ancien bras du fleuve Ouémé, qui s'en est détaché. A l'Est, la plaine d'inondation de la rivière Sô est attenante à celle du fleuve Ouémé ce qui favorise les échanges de courant. Elle évolue ensuite parallèlement au fleuve Ouémé. Dans sa partie supérieure la rivière Sô se subdivise en deux (02) bras d'importance égale avant de se jeter dans le lac Nokoué à la hauteur de Ganvié dans la commune de Sô-Ava (Lalèyè, 1995).

Le lac Nokoué : D'une superficie de 150 Km2, le lac Nokoué à une longueur moyenne de 20 km dans sa direction est-ouest et une largeur de 11 km dans sa direction nord-sud. Sa profondeur est comprise entre 0,4 m et 3,4 m et, est directement relié à l'Océan par le chenal de Cotonou sur une longueur de 4,5 km avec une largeur de 300 m environ (Gnohossou, 2006). Les crues dans le lac Nokoué sont modérées lors de la grande saison pluvieuse au sud. Mais lorsque les apports d'eau du fleuve Ouémé et la rivière Sô coïncident avec la petite saison pluvieuse au sud, cette crue est forte et est suivie d'un étiage jusqu'au mois de mars. L'ouverture ou non du chenal de Cotonou sur la mer conditionne la durée des crues dans le lac Nokoué. Il se ferme par l'accumulation du sable d'origine marine, mais il s'ouvre périodiquement sous l'effet des tempêtes. Cette alternance d'isolement et de communication directe avec la mer, jointe à l'effet des crues naturelles du fleuve Ouémé et de la rivière Sô, provoque des variations très importantes de salinité dans le lac Nokoué (Gnohossou, 2006).

La lagune de Porto-Novo : Située au Sud-Est, la lagune de Porto-Novo a une superficie de 35 Km2. Elle communique d'une part au Nord avec le fleuve Ouémé par l'intermédiaire d'une multitude de défluents d'où elle reçoit de l'eau douce et des apports alluviaux en période de crue. D'autre part elle prend contact avec le lac Nokoué au Sud-Ouest par le canal de Totché et plus à l'Est avec l'océan atlantique à Lagos d'où elle reçoit de l'eau salée en saison sèche (Akogbeto & al, 2018). La figure 2 présente la situation géographique et le réseau hydrographique de la RB-BVO.

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Figure 1: Carte de la situation géographique et du réseau hydrographique de la RB-BVO

Source : MCVDD, 2020

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2.2. Approche méthodologique 2.2.1. Matériel d'étude

Les matériels utilisés pour collecter les données et leurs utilités sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Matériels d'étude

N° MATÉRIELS UTILITÉ

01 Questionnaire Il a permis de recueillir les données aussi bien qualitatives que

qualitatives auprès de sujet (ménage) individuellement pris à travers l'échantillonnage.

02 Guide d'entretien Cet outil spécifique aux autorités et autres personnes ressources a permis de recueillir des informations relatives aux usages communautaires des services écosystémiques d'approvisionnement dans la RB-BVO.

03 Appareil photo Il a permis de faire des prises de vues lors de nos observations

directes des formes d'utilisation des services écosystémiques d'approvisionnement de la réserve.

04 Enregistreur Cet outil a été utilisé surtout lors des entretiens directs avec les

autorités communales d'une part, et d'autre part pour l'enregistrement des témoignages des acteurs locaux au cours des enquêtes.

05 Drone Cet appareil a servi à faire des photographies aériennes des différents

écosystèmes édifiés par les cours et plans d'eau de la réserve afin de procéder à leur description.

Source : Adikpeto, (2021)

2.2.2. Collecte de données

Recherche documentaire et pré-enquête

C'est la phase de recours à la littérature dans divers centres documentaires ainsi que les recherches via internet pour avoir des informations de base sur les services écosystémiques en général avec un focus sur les travaux antérieurs sur les services écosystémiques d'approvisionnement de la basse vallée de l'Ouémé. Notre champ de lecture a également été élargi à la gestion des aires protégées et réserves de biosphère MAB-UNESCO, ainsi que d'autres thématiques en rapport avec la présente étude.

Quant à la pré-enquête, elle a eu lieu durant les mois de Mars et Avril, et a consisté à faire une prospection des vingt-huit (28) villages de cette étude. Cette descente a permis de s'assurer de la conformité des données géographiques issues de la littérature. Cette étape aura également permis de prendre attache avec les principaux acteurs au niveau de chacun des villages prospectés. Ce premier contact avec l'univers statistique a permis de faire un diagnostic sommaire des services écosystémiques afin de dégager les principaux facteurs de pression pour définir les grandes orientations à donner à ce travail de recherche.

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Technique d'échantillonnage

La technique d'échantillonnage adoptée dans le cadre de cette étude a été à la fois raisonnée et aléatoire simple. Le choix raisonné des villages est justifié par des critères géographiques et démographiques. D'abord, les villages considérés doivent être riverains de l'un des principaux cours et plan d'eau de la réserve (fleuve Ouémé, lagune de Porto-Novo, lac Nokoué et rivière Sô). Ensuite, ils doivent avoir la plus forte densité de ménages parmi les villages du même arrondissement ayant le même positionnement géographique. Ainsi, les villages de Zoukou, Dagba Hè, Ahouanzonmè, Abéokouta, Ouébossou dans la commune de Bonou ; Dékanmè, Alanzoumè, Fanvi, Agonlin, Kodé Akpo et Togbota Oudjra dans la commune d'Adjohoun ; Hounhouè, Damè et Hêtin-Sota dans la commune de Dangbo ; Hoiunta, Dogodo, Aniviékomè et Gbodjè dans la commune des Aguégués ; Assakomey, Domeguédji, Somai, Sokomey, Dakomey, Ahomey-Gbékpa et Ahomey Lokpo Centre dans la commune de Sô-Ava ; et enfin Kpoguidi, Kétonou et Tchonvi dans la commune de Sèmè-Podji sont retenus

La taille de l'échantillon a été déterminée à l'aide d'un calculateur en ligne utilisant la formule de Dagnelie en situation de taille de population inconnue (Rahmann et al, 2018). La formule utilisée par le calculateur est la suivante :

n = z2*P(1-P) / e2

n est la taille de l'échantillon, z est une constante issue de la loi normale selon le seuil de confiance 95% et z=1,96, p : est le pourcentage de gens qui représente le caractère observé, et e est la marge d'erreur d'échantillonnage choisie. La répartition des enquêtés groupés par commune est présentés par les données du tableau 2.

Tableau 2 : Synthèse de l'échantillonnage

COMMUNES

EFFECTIF

z2*P(1-P) / e2

PERSONNES
RESSOURCES

TOTAL

COMMUNE

ETUDE

Aguégués

8463

1988

85

2

87

Sô-Ava

20356

6961

126

2

128

Sèmè-Podji

49490

3900

29

2

31

Bonou

7721

1614

78

2

80

Adjohoun

15309

1272

32

2

34

Dangbo

19613

2362

45

2

47

RB-BVO

120952

18097

 
 

407

Source : INSAE, 2013 ; Adikpéto, 2021

A la lumière de cette technique d'échantillonnage, le nombre de ménages enquêtés par commune varie entre 32 à 126 pour un total 407 ménages pour l'ensemble de l'étude. Deux personnes ressources ont été identifiées et enquêtées dans chacune des communes considérées. Cependant, le choix des ménages pour administrer les questionnaires a été fait suivant la technique d'échantillonnage par réseau ou technique de boule-de-neige (Dufour &

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Larivière, 2014). Cette technique a consisté à faire construire un échantillon par les enquêtés eux-mêmes. L'échantillon est constitué à partir d'un petit nombre d'individus répondant aux caractéristiques des personnes à enquêter. Par la suite d'autres répondants sont ajoutés au fur et à mesure à partir de recommandations faites par les premiers.

2.2.3. Traitement des données

Catégorisation des principales formes d'utilisation des ressources en eau de surface de la RB-BVO par les différents groupes ethniques riverains.

- Valeur d'importance des services écosystémiques

La valeur d'importance (IV) des services écosystémiques telle que proposée par (Byg & Balslev, 2001), traduit ici la proportion d'enquêtés qui identifie une activité ou un usage comme service écosystémique. Sa valeur varie de 0 à 1. Elle est déterminée par la formule suivante :

IV= nis/n

Avec nis le nombre d'enquêtés qui identifie une activité ou un usage comme service écosystémique et n le nombre total d'enquêtés.

- Valeur consensuelle (UCs)

La valeur consensuelle des formes d'utilisation (Cs) a permis de mesurer le degré de concordance entre les enquêtés sur les usages faites des services écosystémiques selon la méthode (Thomas & al, 2009 ; Lougbegnon & al, 2015). Elle s'exprime par :

Cs= (2ni/n) - 1

Avec ni le nombre d'enquêtés utilisant un service écosystémique dans les formes d'utilisation proposées, et n le nombre total d'enquêtés. Elle est comprise entre [-1 et 1]. Si ni = 0 ; Cs = -1 et si ni = n, Cs = 1. Ceci traduit le degré de consensus des enquêtés sur les différentes utilisations possibles des services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de surface de la réserve.

Caractérisation des techniques d'usage des principaux services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de surface de la RB-BVO

- Fréquence de citation (FC)

Pour chaque technique d'usage des services écosystémiques identifiée, l'analyse de l'importance s'est faite à base de la fréquence et de citation (FC) suivant le modèle de (Byg & Balslev, 2001). Elle est déterminée par la formule :

FC = Nombre de citation d'une technique x 100 Nombre total de répondant

Pour l'analyse des fréquences de citation, les intervalles de valeurs permettent d'apprécier l'importance relative de chaque technique en présence.

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Evaluation de l'impact des techniques d'usage des services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de surface sur les composantes environnementales de la RB-BVO, et perspectives pour une utilisation durable des ressources.

- Analyse des Composantes Multiples (ACM)

L'ACM a été utilisée pour rassembler les points de vue de différents acteurs sur les impacts probables des techniques d'usage des services écosystémiques sur les composantes environnementales de la réserve. Les axes d'interprétation des résultats dépendent de plusieurs variables. D'abord, les deux dimensions 1 et 2 capturent le pourcentage (%) de l'inertie totale (variation) contenue dans les données. Si le % est inférieur à 50 % alors on dit que tous les points ne sont pas aussi bien représentés par les deux dimensions. Ensuite, les catégories avec un profil similaire sont regroupées. Ces catégories corrélées négativement sont positionnées sur les côtés opposés de l'origine du graphique (quadrants opposés). Enfin, la distance entre les catégories et l'origine mesure la qualité des catégories. Les points qui sont loin de l'origine sont bien représentés par l'ACM.

- Gradient écologique

Sur les principaux cours et plans d'eau de la réserve (fleuve Ouémé, lagune de Porto-Novo, lac Nokoué et rivière Sô) il a été réalisée une analyse suivant les gradients écologiques à travers des toposéquences. Ainsi, le point en amont est pris au nord du fleuve Ouémé (Ts1 : Village Dogba-Hê), le point médian est pris sur la rivière Sô (Ts2 : village Ahomey-lokpo Centre). En fonction de la base évasée de la réserve, deux points ont été pris en aval ; le lac Nokoué (Ts3 : village de Sokomey) et sur la lagune de Porto-Novo (Ts4 : village de Goho). En dehors du point de la lagune de Porto-Novo qui est orienté (Nord - Sud) les 3 autres toposéquences ont été réalisées suivant une orientation (Ouest - Est). Les paramètres liés à la qualité et quantité de l'eau, l'état de la terre, de la faune et la flore ont été appréciés par les communautés elles-mêmes. Un total de 4 toposéquences permettra de faire une analyse croisée des impacts des techniques d'usage des services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de surface sur la réserve.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld