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Perceptions et pratiques paysannes de gestion des ressources naturelles face aux variabilités climatiques et changements environnementaux. Cas de la zone agro-écologique au Cameroun.


par Pierre Marie CHIMI
Université de Yaoundé 1 - Master en Biologie des Organismes Végétaux 2016
  

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III.1.3.5. Pratiques liées à l'utilisation des intrants agricoles pour réduction de faible rendement et limitation des effets des maladies

La principale raison de l'augmentation de l'utilisation des intrants agricoles (engrais, herbicides et insecticides) est la recrudescence des maladies sur les cultures ou le faible rendement de ces dernières (cacaoyer, manioc...). Environ 61,7 % font usage des engrais chimiques contre 18,3 % qui utilisent les engrais locaux (fientes de poules, crottes de porcs). En ce qui concerne l'usage des pesticides chimiques, 73,3 % de paysans les utilisent contre seulement 16,7 % qui ont développé des pesticides biologiques à base des feuilles de l'espèce Tithonia diversifolia (Asteraceae).

III.1.3.6.Corrélation entre les perceptions- stratégie paysanne d'adaptation face aux variabilités climatiques

Ø Niveau de cohérence entre les perceptions paysannes et les résultatssur l'évolution des précipitations et températures

Les changements climatiques peuvent être considérés comme une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat et de sa variabilité, persistant pendant une période prolongée (généralement des décennies). Les facteurs du climat qui sont considérés dans la détermination de ces indicateurs des changements climatiques sont les précipitations (hauteurs et nombres de jours de pluies) et les températures maximales et minimales. Les perceptions paysannes notées étant essentiellement liées au déroulement de la saison pluvieuse, les modifications du facteur pluviométrie seront analysées à travers son influence sur la saison pluvieuse. Les données pluviométriques utilisées sont celles du poste d'observation de Ntui (2013 et 2014).

Ø Analyse des tendances pluviométriques (2013 et 2014) à Ntui

L'étude des paramètres pluviométriques permet d'examiner les modifications éventuelles qu'il y a eu ces deux (2) années. Pour ce faire, la pluviométrie a été caractérisée dans le but de comparer l'évolution de celle-ci au cours des 2 années. Un aperçu sur l'évolution des hauteurs pluviométriques annuelles et du nombre de jours pluvieux par années est perceptible (Fig. 15 et 16).L'analyse montre une variation des hauteurs pluviométriques annuelles avec des maximums en octobre, avril et mars brutale et minimum août, juillet et janvier pour l'année 2013. Par contre l'année 2014 a eu les maximums en août, juin et septembre et des minimums en février et décembre. Ces résultats révèlent bien que ces années se succèdent, elles ont une évolution différente. Ils confirment les perceptions des producteurs.

Ø Analyse des tendances thermométriques

En dehors de la pluviométrie, la température est un paramètre climatique qui affecte le cadre de vie aussi bien des hommes que des animaux et végétaux. Ayant aussi marqué les populations par son évolution, est présenté ici l'évolution de la température des années 2013 et 2014. La tendance thermométrique annuelle présentée montre qu'il n y a pas une grande différence entre les deux années. Cependant, l'année 2014 a connu cinq mois où les températures ont été élevées (quatre mois successifs). De même l'année 2013 a connu aussi cinq mois (non successifs) avec des températures élevées. Les affirmations des producteurs sur la hausse des températures sont confirmées.

Fig.15. Diagramme ombrothermique (année d'observation 2013; Poste d'observation: Ntui)

Fig.16. Diagramme ombrothermique (année d'observation 2014; Poste d'observation: Ntui)

Ø Relation entre perceptions et trajectoires de vie des paysans producteurs

Après les analyses uni-variée et bi-variée qui ont essayé d'apporter une certaine compréhension à ces différents liens, les analyses des correspondances multiples (ACM) vont essayer à leur tour de confirmer ou d'infirmer.

Les résultats de l'analyse en composante multiple montrent que 100 % des perceptionssont expliquées par le plan factoriel composé des axes 1 et 2 représentant respectivement75,27 % et 24,74 % de l'inertie totale. L'axe 1 est formé par les variables changement de température saison pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement quantité de pluie il y a 10 ans faible (QP10F), changement de température saison sèche il y a 5 ans faible (TSP5F) par actif et âge et niveau d'instruction par actif lui sont significativement associés. L'axe 2 par changement de température saison sèche il y a 5 ans faible (TSP5F), changement de température saison pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement quantité de pluie il y a 5 ans faible (QP5F) et changement quantité de pluie actuellement faible (QPAF) par actif lui sont significativement associés (Fig. 17). Il en ressort que la variable sexe n'influence sur les perceptions. Par contre les variables niveau d'instruction et tranche d'âge ont une influence. D'où la gente féminine perçoivent les changements dans leur environnement au même titre que les hommes.

Fig.17. ACM sur les perceptions paysannes face aux variabilités climatiques et changements environnementaux.

Indicateurs : SP=température pendant la saison pluvieuse; SS=température pendant la saison sèche; FVV=fréquence des vents violents; QP=quantité de pluie; FP=fréquence des pluies.

Périodes : AE=actuellement élevé; AM=actuellement moyen; AF=actuellement faible; 5E=5ans élevé; 5M=5ans moyen; 5F=5ans faible; 10E=10ans élevé; 10M=10ans moyen; 10F=10ans faible; >10E=plus de 10 ans élevé; >10M=plus de 10 ans moyen; >10F=plus de 10 ans faible.

Ø Relation entrepratiques d'adaptationet trajectoires de vie des paysans producteurs

Les résultats de l'analyse en composante multiple montrent que 84,12 % des pratiques d'adaptationsont expliquées par le plan factoriel composé des axes 1 et 2 représentant respectivement58,22 % et 25,90 % de l'inertie totale. L'axe 1 est formé par les variables :pas Association des Cultures (AC non), Lutte contre les extrêmes Précipitations rien à signaler (LCEP ras), Lutte contre les extrêmes Précipitations recommencement (LCEP rec) et menace des criquets invasion par les chenilles abandon de la parcelle détruite (MCIC apad) par actif et âge et niveau d'instruction par actif qui lui sont significativement associés. L'axe 2 par Lutte contre les extrêmes Précipitations recommencement (LCEP rec), menace des criquets invasion par les chenilles utilisation des insecticides (MCIC ins), adoption de nouvelles variétés non (AnV non), Lutte contre les extrêmes Précipitations rien à signaler (LCEP ras)par actif et niveau d'instruction et estimation du capital foncier qui qui lui sont significativement associés (Fig. 18). Le sexe au même titre que l'âge n'influence pas sur les pratiques d'adaptation alors que le niveau d'instruction, capital foncier et niveau d'instruction influence pour leur part ce dernier.

Fig.18. ACM sur les pratiques paysannes d'adaptation face aux variabilités climatiques et changements environnementaux.

LCEP=lutte contre les extrêmes précipitations (absi: abandon du site, uculac: utilisation des cultures adaptées, rec: recommencement, ras: rien à signaler) ; LCIn=lutte contre les insectes nuisibles (unpl: utilisation des nouveaux plants, abpar: abandon de la parcelle) ; AC=association des cultures (non, oui) ; UPL=utilisation des pesticides locaux (oui, non) ; UEC=utilisation des engrais chimiques (non, oui) ; UPC=utilisation des pesticides chimiques (non, oui) ; UEL=utilisation des engrais locaux (non, oui) ; DPR=décalage de la période de semis (non, oui) ; MCIC=menace des criquets invasion par les chenilles (ins: utilisation des insecticides chimiques, apad: abandon de la parcelle détruite, uc: utilisation des cendres de bois) ; AnV=adoption de nouvelle variétés (non, oui).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus