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Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleur migrants haïtiens. Cas de la République Dominicaine, des états-Unis et du Chili de 2008 à  2018.


par Roodly RICHARD
Ecole de Droit et des Sciences Economiques des Gonaives (UEH) - Licence 2015
  

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2.3 Migration au chili

La préhistoire du continent montre que des migrations internes existent depuis longtemps. Celle qui touche de plus près la population originaire du Chili est le déplacement et la colonisation forcés du territoire du Tihuantinsuyo opérés par l'Empire inca pendant le XVe siècle. Afin d'organiser l'administration et l'exploitation de ses vastes possessions, la monarchie impériale de Cusco arrachait certaines populations à leurs régions d'origine en les installant sur des territoires qu'elle voulait coloniser et contrôler. Ces colonisateurs forcés étaient appelés «mitimaës» et le Chili en a reçu un certain nombre.

Avant la conquête espagnole, les territoires des actuels Équateur, Pérou et Bolivie, ainsi que le Sud colombien et le Nord argentin et chilien appartenaient à l'Empire inca. L'arrivée des Européens est venue se superposer aux migrations commandées juste quelques décennies plus tôt par le gouvernement impérial178.

176 Al Momento, «Gobierno RD cuestiona informe OEA ; rechaza su intermediación en conflicto», 29 juillet 2015, disponible sur http://almomento.net/gobierno-dominicano-rechaza-informe-oea-y-suoferta-de-mediar-en-conflicto-con-haiti/122493.

177 Entretiens d'Amnesty International avec le directeur des Migrations et avec le vice-ministre de la Présidence, juin 2015.

178 Ricardo Parvex, « Le Chili et les mouvements migratoires », Hommes & migrations, 1305 | 2014, 71-76.

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ROODLY RICHARD

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Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: le cas de la République Dominicaine, des États-Unis et du Chili de 2008 à 2018.

a) Le Chili, pays d'accueil de migrants

Comme tous les pays du Cône sud de l'Amérique latine, le Chili a accueilli depuis des migrants venus de divers horizons, notamment des Européens du Sud. C'est une évidence que la plus importante population immigrante dans le pays a été espagnole. En ne prenant en considération que les immigrants d'origine européenne, nous devons ajouter les Italiens, 600 000 Chiliens étant de cette origine selon les estimations actuelles ; les Grecs, avec plus de 100 000 descendants directs, en particulier à l'extrême nord (Antofagasta) et à l'extrême austral (Punta Arenas). Comparativement, cela fait du Chili l'un des cinq pays ayant le plus grand nombre de descendants de Grecs au monde. On estime, par ailleurs, à environ 400500 000 le nombre de Chiliens descendant de Croates, ce qui fait du Chili l'un des plus importants centre d'accueil de Croates du monde179.

8L'importance de l'immigration française n'apparaît pas liée à une activité, à une époque ou à une région particulière, c'est pourquoi elle est moins visible. Cependant, le Chili est peut-être le pays latino-américain où l'influence française se fait sentir de la manière la plus claire. On estime qu'environ 800 000 Chiliens seraient d'ascendance française.

a) Immigration au Chili : ce que dit le décret du Président Sebastian Piñera

En parallèle de cette annonce, le Président chilien a déclaré prendre un décret, à effet immédiat, ne nécessitant pas l'accord du Parlement pour être appliqué.

Ainsi, à partir du 23 avril 2018, il n'est plus possible de solliciter et obtenir un visa pour motifs professionnels. Par conséquent, à partir du 1er août 2018, trois nouveaux visas seront disponibles : un visa temporaire d'opportunités : accessible pour tout migrant qui souhaiterait venir travailler au Chili pour une période de douze mois, renouvelable une fois pour douze mois supplémentaires, avec la possibilité ensuite de demander la résidence permanente. un visa temporaire d'orientation international : accessible pour tout professionnel étranger en possession d'un diplôme d'enseignement supérieur issu d'une université prestigieuse, qui souhaiterait venir au Chili pour une période de douze mois, renouvelable une fois pour douze mois supplémentaires, avec la possibilité ensuite de

179 Rosenfeld Martin, Gois Pedro, Rea Andrea, Lenz Annika et Reyntjens Pascal (2009) Immigration brésilienne en Europe. Dimension transnationale, Hommes et Migrations, 1281, pp. 54-63.

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Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: le cas de la République Dominicaine, des États-Unis et du Chili de 2008 à 2018.

demander la résidence permanente. un visa temporaire d'orientation national : accessible pour tout professionnel étranger en possession d'un diplôme d'enseignement supérieur issu d'une université chilienne, qui souhaiterait revenir au Chili pour une période de douze mois, renouvelable une fois pour douze mois supplémentaires, avec la possibilité ensuite de demander la résidence permanente180.

b) Le cas chilien

Au Chili, outre la discrimination et la stigmatisation, la grande difficulté à laquelle sont confrontés les migrants haïtiens est l'obtention de leur permis de résidence. Pour régulariser leur situation migratoire, ils n'ont guère d'autres choix que de demander à l'État chilien un visa de résidence sujet à contrat de travail. Malheureusement, le peu d'employeurs qui acceptent de leur donner du travail le font de manière informelle sans contrat de travail, et ce, en vue de se soustraire au respect des droits des travailleurs. La chaîne de télévision chilienne Chilevisión a réalisé, en mai 2011, un reportage montrant les conditions infrahumaines des Haïtiens travaillant dans le secteur agricole non loin de la ville chilienne de Santa Cruz. Ces travailleurs haïtiens « saisonniers » y sont traités comme «des esclaves». Ils ne disposaient pas de contrat de travail, rapporte le média chilien.

Puisque les Haïtiens ont besoin d'un contrat de travail pour demander leur visa de résidence, des délinquants en profitent pour leur offrir de faux contrats. Les autorités chiliennes ont finalement découvert et démantelé ces réseaux. Ainsi, les migrants ayant présenté de faux contrats de travail pour leur demande de résidence ont reçu l'ordre de quitter le pays dans un délai de 15 jours. Beaucoup d'Haïtiens concernés par cet ordre d'expulsion ne savent que faire. Certains d'entre eux ont quitté le Chili le plus rapidement possible pour se rendre au Brésil ou en Guyane Française afin d'éviter le rapatriement vers Haïti181.

180 Lepetitjournal Santiago | Publié le 08/05/2018 à 22:30 | Mis à jour le 14/05/2018 à 23:48

181 L'Équateur et le Chili figurent parmi les rares pays qui n'exigent pas de visas de tourisme aux Haïtiens comme obligation pour entrer sur leur territoire.

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