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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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1.3. Les adjectifs qualificatifs de troisième type

Tous les adjectifs qualificatifs ne rentrent pas dans la bipartition adjectifs qualificatifs simples vs adjectifs relationnels. En effet, nombreux sont les adjectifs au comportement atypique. Pour Riegel et al. (2014 :599)

les adjectifs de ce type ne sont ni relationnels ni qualificatifs. Exclusivement épithètes et non gradables, ils sont généralement antéposés au nom qu'ils modifient et ils ne spécifient pas le sémantisme, mais modalisent, chacun à sa façon, le rapport du GN où ils figurent avec sa contrepartie référentielle.

Ces adjectifs sont encore appelés adjectifs situationnels. Schnedecker (2002 :3) indique que cette classe renferme les adjectifs situationnels de lieu (espace réel ou espace du discours), les situationnels de temps et les situationnels d'existence. Elle en donne une liste. Seulement, les contours de ces adjectifs ne sont pas connus. On y retrouve des adjectifs comme

futur, passé, pur, simple, même, autre , tel, pareil, certain, propre, seul, unique, simple, pur, franc, vrai, véritable, faux, plein, authentique, soi-disant, prétendu, vague, habituel, actuel, ancien, primitif, présent, passe, éternel, droit, gauche, haut, bas, avant, arrière, principal, moyen, propre, secret, passe, prochain, futur, ex, vieux, nouveau, amont, ouest, central, périphérique, préféré, favori, adore, chéri, suivant, précédent, récent, éventuel, principal, simple, principal, grand, vrai, seul, droit, actuel, ancien, grand, gauche, méchant.

Ces adjectifs ont reçu peu d'études systématiques. Relevons celles de Giry-Schneider 2005 et Laporte 2005. Ces adjectifs ont une extension sémantique différente de celle des qualificatifs et de celle des relationnels. Les relationnels établissent un rapport entre le nom et l'adjectif. Les qualificatifs simples caractérisent et indiquent une propriété intrinsèque du

référent désigné par le nom. Les adjectifs de la liste précédente ont la particularité de traduire la localisation dans le temps, l'espace ou l'ordre. Certains encore participent à l'évaluation de l'énoncé. Nous ne saurons leur consacrer plus de place dans le cadre restreint de ce travail. Les analyser et en produire une systématique dépasse largement les limites de ce travail. Il importe à présent de donner une vue des adjectifs-participes passés.

1.4. Le participe passé : entre adjectif et verbe

Selon Gross (1996 :16), les dictionnaires proposent souvent deux entrées concurrentes pour les participes passés. Il y aurait donc une forme adjectivale et une forme verbale. Mais l'auteur propose dans son article de considérer tous les participes passés comme des adjectifs, même dans les temps composés avec l'auxiliaire avoir. La distinction entre les deux usages n'est pas toujours évidente. Les deux formes ont en effet la capacité de varier en genre et en nombre. L'observation des phrases suivantes le montres. À partir de ces dernières, nous donnerons modestement des éléments susceptibles de discriminer les deux formes.

7.a. Sur le front sillonné de rides se lisait le regret d'une jeunesse ratée et à jamais enfuie (VC : 60)

7.b. Le conducteur...était affalé sur le marchepied123-123-

7.c.elle fonçait devant elle, la tête baissée (VNM :75)

7.d. Le monde est convaincu qu'il n'y aura pas d'attaque ce soir (LP 11/10/02 :60)

Les formes en gras dérivent toutes des verbes. Ce sont donc des déverbatifs issus respectivement de sillonner, rater, (s'en)fuir, (s') affaler, baisser et convaincre. Au plan morphologique, en dépit des flexions, ces formes sont parentes. Elles apportent une information qualifiante ou spécifiante au sémantisme d'un nom. Pourtant, les mêmes formes peuvent indifféremment être adjectif ou verbe. Comment savoir qu'ici nous avons affaire à l'emploi verbal et là à l'emploi adjectival ?

Pris comme adjectif, le participe passé est lié au nom dont il constitue une expansion. Il peut être épithète, attribut ou apposé. C'est le cas de sillonné, raté, affalé, enfuie, baissé et convaincu.

Par contre, en emploi verbal, le participe passé sert généralement à la conjugaison des verbes aux temps composés. Il peut introduire le passif. C'est le cas de sillonné en [7.b.]. Certaines de nos phrases donnent cette possibilité. On peut rétablir les actifs suivants : des rides sillonnaient son front, il ou elle avait raté sa jeunesse, quelque chose a convaincu le

Il ressort de ce parcours que la classe de l'adjectif qualificatif est dense et hétérogène. Les éléments qui la composent on de nombreuses différence au plan de la forme

monde qu'il n'y aura pas d'attaque ce soir. Dans le cas de sillonné et raté, il faut rétablir l'auxiliaire être pour obtenir le passif. On ne saurait cependant avoir l'énoncé suivant : *Le conducteur était affalé sur le marchepied par la fatigue. On construit difficilement une phrase à l'actif avec ce matériel lexical. Si l'on en construit une, elle devient agrammaticale. L'énoncé qui suit le montre : ?*La fatigue avait affalé le conducteur sur le marchepied.

Dans le contexte verbal, les deux usages se confondent. Employé avec l'auxiliaire être la forme participiale fonctionne comme un adjectif. Mais, de notre avis, la substitution permet de lever l'ambiguïté. Le participe peut être remplacé par un adjectif qualificatif simple en emploi adjectival et la phrase conserve sa grammaticalité. Si la substitution est impossible, s'il y a changement de sens et que la grammaticalité de la phrase est mise en question, nous conclurons qu'il s'agit d'un emploi verbal.

7.a'. Sur le front plein de rides se lisait le regret d'une jeunesse triste et à jamais fade (VC : 60)

7.b'. Le conducteur...était installé / coucher / assis ?beau sur le marchepied (VC : 123)

7.c'. Elle fonçait devant elle, la tête nue / chauve (VNM :75)

7.d'. Le monde est sûr / heureux qu'il n'y aura pas d'attaque ce soir (LP 11/10/02 :60)

Dans ces énoncés, [7.a', 7.c', et 7.d'] admettent l'adjectif qualificatif simple à la place de la forme participiale. Ces adjectifs qualificatifs caractérisent le nom. Nous concluons que ce sont des participes adjectivés. En conséquence, si un participe passé se révèle être un adjectif, il appartiendra à l'une des trois premières catégories définies.

En [7.c'], si l'on introduit un adjectif qualificatif simple, deux possibilités se présentent. Le sens de l'énoncé change ou alors sa grammaticalité est problématique. Dans la phrase, Le conducteur...était ?beau sur le marchepied, l'adjectif beau particularise et caractérise le GN le conducteur. Un glissement sémantique perceptible s'opère.

Notons aussi que son emploi verbal, le participe passé sera généralement remplacé par un verbe de sémantisme voisin. De ce fait, être affalé induit être assis, être couché, être installé, etc. Tous marquent l'adoption d'une station, l'adoption d'une posture.

et du sémantisme. Ces différences s'étendent également à la complémentation de l'adjectif qualificatif.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon