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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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1.4.2.2.1. Les fonctions classiques de la conjonctive pure

Par fonctions classiques, l'on entend les fonctions connues, attestées, répertoriées et vulgarisées par le discours scientifique et les manuels. Dans cette logique, peuvent être sujet d'un verbe, complément d'objet, complément de l'adjectif ou du nom, attribut du sujet ou de l'objet et complément de l'adverbe. Ces fonctions sont respectivement illustrées par les complétives des énoncés suivants :

19.a. Il était déjà arrivé que l'avocat me sonnât dans la nuit (LP :227)

19.b. Un soir, Eddie déclara qu'il était venu dîner (TSTA :54)

19.c. Je rentre chez moi et je m'aperçois que j'avais oublié d'acheter des cigarettes (TSTA :150)

19.d. M. le fondé de pouvoir sera heureux que nous l'en soulagions (LP : 169)

19.e. Le but de la vie est que naisse un rejeton (SDI :76)

19.f. Heureusement que je suis un vieux fauve (SDI :111)

Ainsi se présente globalement la conjonctive complétive dans les usages classiques et dans les livres de grammaire scolaire et théorique. Toutefois, certains usages, qui sont abordés ci-dessous, posent problème. Avec ceux-là, il est difficile de décider de la fonction de la subordonnée. Il s'agit entre autres des cas où un verbe intransitif est employé avec la complétive, les emplois dans certaines structures elliptiques construites avec une complétive. Avec de telles occurrences, il convient de pondérer et d'étendre les considérations.

1.4.2.2.2. La complétive par que et usages non classiques

À voir les fonctions précédemment présentées, tout problème relatif à la fonction de la complétive parait résolu. Pourtant, il existe des occurrences de la complétive pour lesquels soit il est difficile d'affecter une fonction. Un paradoxe par rapport au fait communément

admis, à savoir que tous les éléments d'une phrase y ont une fonction. Ainsi des occurrences suivantes :

20. a. Comment ça se fait que tu n'aies pas encore une Mercédès alors ? (TSTA : 40)

20. b. Vivement que ça pète (TSTA : 218)

20. c. Sans hésiter, Élisabeth répondit que, pour rien au monde, elle

n'abandonnerait son pays (TSTA : 93).

Ces exemples présentent une difficulté à décider de la fonction de la complétive. Pour le premier, se faire se construit en principe sans complément, il est en quelque sorte intransitif. Or il est ici suivi d'une complétive dont la fonction se livre difficilement, d'autant que les tests révélant un COD ne s'appliquent pas à elle : si l'on pose la traditionnelle question qu'est-ce que (en dépit de sa désuétude) ou si l'on pronominalise, on obtient des suites agrammaticales :

20.a'. * qu'est-ce que comment ça se fait ? 20.a» * comment qu'est-ce que ça se fait ? 20.a.''' *comment ça le se fait

La substitution avec un groupe nominal change le sens : 20.a.'''' comment ça se fait le manque de Mercédès ?

On a le sens « d'expliquez-moi ce qui occasionne ou justifie que les Mercédès manquent ». Il en va de même de la transformation passive qui, elle non plus, n'y est pas opérationnelle car la suite qui en dériverait est peu naturelle et agrammaticale :

20. a'''''. *Le manque de Mercédès se fait comment par ?

Le deuxième exemple, vivement que ça pète, est tout aussi embarrassant quant à la fonction de la complétive. S'il est vrai que sur le paradigme la complétive commute avec un GN : vivement l'explosion, le problème réside sur sa fonction et son acceptabilité. Va-t-on dire que la complétive est complément de l'adverbe ? Pour en décider, il faudrait retourner au contexte et procéder soit à une réécriture, soit à une interprétation de l'énoncé originel pour postuler que la phrase serait : [Je souhaite / Je veux, etc] vivement que ça pète. Dans ce cas, on prendra la complétive pour un COD du verbe elliptique. Mais, encore une fois, un locuteur peut actualiser la phrase sans ces verbes initiaux dans des tours exclamatifs marqués d'expressivité, ce qui rend floue la fonction de la complétive.

Enfin, dans l'énoncé [20.c], c'est le verbe recteur de la complétive qui pose problème. Ce verbe est prioritairement destiné à la rection d'un COI. Or, dans l'occurrence, la complétive, que, pour rien au monde, elle n'abandonnerait son pays ne répond pas aux propriétés du COI. Le complément d'objet indirect est complément essentiel du verbe, relativement immobile, non effaçable, lié au verbe par une Prép., susceptible d'être pronominalisé par en, lui, y.

Par ailleurs, le verbe a déjà son sujet ; et donc, si l'on postule que la complétive est COD, il faudrait qu'elle réponde aux propriétés de ce constituant. Or, si elle est pronominalisée ou si elle commute avec un GN, l'acceptabilité de la phrase est mise en question : ? Élisabeth répondit la vérité ; ? Élisabeth le répondit. Cette complétive peut être supprimée sans grande incidence sur l'intelligibilité de la phrase : Sans hésiter, Élisabeth répondit. Le COD lui, n'est pas effaçable (ou l'est très peu) dans la structure transitive directe. Si l'on a enfin recours à la passivation, on se rend compte que la structure n'est pas disposée à une transformation passive. On obtient un résultat peu naturel : ?? Que pour rien au monde, elle n'abandonnerait son pays fut répondu par Elisabeth. Quelle est donc sa fonction ?

La solution se trouve peut-être dans la commutation de la complétive avec un adverbe ou un GP bien que ce ne soient pas des classes équivalentes. En le faisant, la structure demeure correcte et intelligible. La complétive n'assumerait-elle pas de ce fait des fonctions adverbiales ? En témoigne le résultat de la substitution par un adverbe ou un SP :

20.c'. Sans hésiter, Élisabeth répondit péremptoirement / de cette manière / sentencieusement / ainsi.

Auquel cas, elle devient complément adverbial du verbe, bien que ces deux fonctions ne soient pas équivalentes et que la cooccurrence des deux soit possible. Ces trois cas démontrent que la complétive peut se prêter à des usages variés, insoupçonnés ou inattendus. Dès lors, contrairement aux analyses traditionnelles, qui fixent des fonctions précises à certains constituants, nous postulons que ce constituant peut assumer les fonctions qui ne lui étaient pas échues par la tradition.

Les analyses précédentes ont présenté le fonctionnement global de la conjonctive complétive ainsi que les problèmes qu'elle soulève. Il ressort que, globalement, cette subordonnée a un fonctionnement parallèle à celui du groupe nominal avec lequel elle est

interchangeable. Si plusieurs complétives existent, seule la complétive du verbe a longtemps retenu l'attention. Or, les complétives non-verbales apparaissent également dignes d'intérêt. Elles semblent regorger de nombreux faits pertinents pour l'analyse et la saisie de la phrase complexe. La présentation ci-dessous concernera les complétives du nom et de l'adverbe.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984