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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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3.3. La suite Adv Que P et sa structure profonde

Certains énoncés présentent des structures en surface. Ces structures de surface masquent généralement des phrases en structures profondes. Par moult opérations, la structure profonde d'un énoncé peut être révélée. Un soupçon pèse sur la suite Adv Que P. La phrase Adv Que P semble issue par dérivation d'une autre structure. Le Goffic et Wilmet proposent que l'analyse de ce type de phrase se fasse par la paraphrase adjectivale « IL est ADJ. QUE P ». En procédant à cette analyse, les auteurs recommandent de considérer QUE P comme sujet réel de « est ADJ » et donc à retourner aux suites impersonnelles. On s'interroge néanmoins sur l'étendue de cette dérivation. D'autres questions naissent de cette description de Wilmet et Le Goffic : quelles sont les structures dont dérivent les phrases Adv Que P ? Par ailleurs, toutes les complétives adverbiales admettent-elles réellement cette source ? Vu que les auteurs se fondent sur la morphologie de l'adverbe pour postuler à cette source dérivationnelle, on se demande par la même occasion si tous les adverbes donnent la possibilité d'une dérivation.

Pour Le Goffic (1993 : 522), l'adverbe heureusement est le prédicat (non verbal) de la complétive. Elle est analysée comme son sujet : «Heureusement que P = «heureusement [est, il y a] que P» (paraphrases : Heureusement, P ; // est heureux que P)». Observons le fonctionnement de la complétive adverbiale dans les énoncés ci-dessous

12. a. Heureusement que vous êtes arrivés à temps.

12.b. Sûrement que cet homme agité a commis un forfait.

12.c. Bien-sûr que je le regretterai toute la vie.

12.d. Sans doute que ma vie changera après ce torrent de malheurs que je traverse.

En procédant à la dérivation, les énoncés permettent de donner les résultats ci-après.

12.a'. *Il est heureux que vous êtes arrivés à temps / *il y a..../ Heureusement, que vous êtes arrivés à temps

12.b'. Il est sûr que cet homme agité a commis un forfait / sûrement, que cet homme agité a commis un forfait

12.c'. Bien-sûr, que je le regretterai toute la vie./ * ?Il est que je le regretterai toute la vie

12.d'. Sans doute, que ma vie changera après ce torrent de malheurs que je traverse / Il n'y a pas de doute que ma vie changera après ce torrent de malheurs que je traverse/ Il est indubitable que ma vie changera après ce torrent de malheurs.

Ces dérivés permettent de nuancer l'hypothèse de la dérivation de cette structure. En effet, tous les adverbes introduisant une complétive ne sont pas des adverbes en -ment, c'est-à-dire généralement issus des adjectifs qualificatifs. De ce fait, il n'est pas toujours possible d'obtenir la paraphrase adjectivale. C'est le cas dans l'énoncé 12.c et dans la phrase 12.d.

Quand le retour à la structure adjective est possible, il faut tenir compte de la concordance modo temporelle. Car un glissement sémantique considérable se produit comme le montrera la phrase ci-après.

13.a. Heureusement que je suis un vieux fauve 13.a'. Il est heureux que je sois un vieux fauve 13.a». *je suis heureux que je sois un vieux fauve 13.a'''. ? Que je sois un vieux fauve est heureux

Dans les énoncés dérivés de la périphrase, le morphème il est souvent asémantique. Il pallie la vacuité sémantique et syntaxique du poste sujet en construction unipersonnelle. En [13.a.'], il est un véritable pronom personnel. Il représente un être humain ayant des traits masculin. Les deux dernières dérivées sont agrammaticales.

En somme, avec cette réécriture, la dérivation fonctionne dans certains cas. Elle s'avère inopérante dans d'autres. Bacha (1998 : 26-27) nous permet de conclure que

si l'on peut effectivement établir un parallélisme entre l'adverbe en -ment et l'adjectif correspondant pour heureusement, ce n'est pas le cas pour bien sûr, peut- être ou sans doute. De plus, les adverbes en -ment eux-mêmes ne sont pas tous sémantiquement équivalents à la phrase impersonnelle comportant l'adjectif apparenté (// est certain que Paul est venu comporte un degré de certitude plus grand que Certainement, Paul est venu, et la mise en équivalence elle-même n'est

pas toujours possible (on ne dirait pas *// est infaillible que Pierre arrive en retard comme on dit Pierre arrive infailliblement en retard).

Les possibilités et les contraintes ne sont pas les mêmes dans toutes ces constructions. Chacune implique des mécanismes syntaxiques qu'une étude plus approfondie pourrait mettre en lumière. La question qui nous intéresse est de savoir quels sont les adverbes rentrant dans la structure Adv Que P.

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