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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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3.4. Adv Que P : une classe restreinte d'adverbes associés

Nous avons pu démontrer ci-dessus que l'adverbe ne régit pas la complétive dans la structure Adv que P. Les deux sont indépendants au plan structural, bien que l'ordre linéaire horizontal les lie. La conséquence de cette analyse est de ne plus considérer l'adverbe comme un opérateur. Nous verrons dans cette structure une association de l'adverbe à la proposition indépendante. Le morphème Que y est une béquille. De ce fait, au lieu de dire adverbe opérateur, nous parlerons d'adverbe associé. Deux questions retiennent l'attention ici. D'une part, quels sont les adverbes susceptibles d'être associés à une complétive ? Qu'est-ce qui les caractérise ?

Ce ne sont pas tous les adverbes qui intègrent la structure Adv. Que P. Nous maintenons notre hypothèse selon laquelle la catégorie sémantique à laquelle un mot appartient détermine ses possibilités et connexions syntaxiques. Ainsi, nous pouvons prudemment dire que les adverbes liés à l'expression du temps, de la dimension et de l'intensité entre autres n'introduisent pas associés aux complétives. Les énoncés qui suivent sont de notre cru. Ils montrent les blocages sémantiques et syntaxiques pesant sur les catégories d'adverbes précédemment énumérées. On ne peut donc pas avoir des énoncés comme ceux qui se trouvent infra.

14.a. *dernièrement/ récemment que Pierre est venu

14.b. *Immensément/ longuement que notre maison est construite

14.c. *Extrêmement que nous soyons attentifs

Comme le dit Bacha (2012 : 28), il y a une difficulté à déterminer la liste des adverbes susceptibles d'être associés à une complétive. Toutefois, difficile ne veut pas dire impossible. La méthode du lexique-grammaire permet de s'attaquer à cette difficulté. Il existe au moins une étude de ce type. Elle aborde cette construction dans le cas des adverbes en -ment : Molinier et Levrier (2000). Les adverbes les plus attestés dans cette configuration sont entre autres : assurément, heureusement, probablement, sûrement, vraisemblablement, apparemment, évidemment, naturellement, peut-être, bien sûr, sans doute.

Nous relèverons les traits généraux de cette classe restreinte d'adverbes. Les adverbes modaux apparaissent donc ainsi comme les plus à même d'entrer dans cette construction. Il faut adjoindre et retenir temporairement cet argument de Bacha (2012 : 31) : ce sont les adverbes orientés positivement qui acceptent l'introduction d'une complétive, ce qui expliquerait que d'autres adverbes, également perçus comme possédant une orientation positive, soient susceptibles de rejoindre le paradigme. Jusque-là, la notion d'adverbe orienté positivement reste vague. Il serait utile de procéder à un travail d'une triple exigence. Circonscrire avec des traits définitoires de cet ensemble est nécessaire. Il faudrait procéder à des regroupements par structures parentes. Enfin, nous gagnerons à étudier la structure argumentale de chaque adverbe associé.

Faut-il continuer de parler d'une complétive de l'adverbe ? Peut-on encore légitimer le terme d'adverbe opérateur ? Le développement qui précède permet de dire non. La structure ainsi nommée ne procède pas de la subordination. Il s'agit d'une phrase indépendante sur laquelle porte un jugement, une évaluation exprimée par un adverbe. L'adverbe est, non pas dépendant de la proposition, mais associé à cette dernière au moyen du morphème Que, une béquille syntaxique. L'adverbe ne régit pas la complétive. En conséquence, il n'est pas un opérateur. Le statut de subordonnée de cette phrase semble remis en cause. Elle n'en présente pas les propriétés. Il importe de revoir globalement cette structure.

Au terme de ce chapitre, que pouvons-nous retenir des deux complétives non-verbales étudiées ?

Elles paraissent toutes deux extravalencielles. En d'autres termes, elles ne rentrent pas dans le schéma des arguments du verbe. Postposées à leur recteur, elles induisent des transformations de divers ordres. Elles sont introduites par des parties du discours qui ne se conjuguent pas.

La complétive nominale se rapproche de la complétive du verbe. Les Nop sont en réalité issus pour la plupart des verbes. Ainsi, il semble s'établir une analogie entre les complétives du nom et les complétives du verbe. V-SN+Que P et V+Que+P semblent ainsi être équivalents. Les conditions de cette équivalence restent à définir d'une manière circonstanciée. Les Nop sont variés et induisent des propriétés différentes.

La complétive de l'adverbe n'en est pas une. Il s'agit d'une structure intégrant une proposition indépendante. Au lieu d'y voir une complétive, nous préférons parler d'une phrase à adverbe associé. Cette dernière est modalisée au moyen de l'adverbe. En tant qu'unité indépendante, la proposition n'y a pas de fonction syntaxique. L'adverbe porte sur toute la phrase. En tant que circonstant, il peut se placer à diverses postions dans la phrase. C'est donc un complément de phrase. Contrairement à la complétive du nom qui a une variété de structures, la phrase à adverbe associé n'a qu'une seule structure, à savoir Adv+Que P. Antéposé à la proposition indépendante, l'adverbe est régulièrement en position initiale. Cette phrase peut donner lieu à plusieurs réécritures dérivationnelles sur la forme Il est Adj+Que P, Il y a +SN Que P et (Adv., Que P), (Que P, Adv.) ou simplement se réduire en P.

On peut également se demander si les dérivés possibles ci-dessus présentent les mêmes possibilités distributionnelles et sémantiques que la phrase à adverbe associé. Dans les structures Adv Que P, la nature de l'adverbe est sélectionnée et conditionnée. Les catégories sémantiques de ces adverbes et leurs contours morphosyntaxiques restent à définir. Au bout du compte, les complétives non-verbales posent des problèmes dignes d'être analysés à la juste mesure et dans des études spécifiques. Leurs contours ne sont pas totalement découverts. Tout comme le nom et le verbe, l'adjectif qualificatif est suivi d'une phrase complétive. Cette dernière est classée parmi les complétives non-verbales. Le nom, l'adjectif et l'adverbe sont généralement en interrelation. L'adjectif est rattaché au nom, l'adverbe modifie l'adjectif qualificatif. On se demande donc si les propriétés de la complétive du nom et celles de la phrase à adverbe associé peuvent être corrélées à la complétive de l'adjectif qualificatif. En d'autres termes, comment se présente la complétive adjectivale ? La complétive de l'adjectif fonctionne-t-elle comme ses parentes qui viennent d'être analysées ? Ses prédicats induisent-ils aussi des contraintes ? Nous tenterons de donner des réponses à ces questions au chapitre 4.

CHAPITRE QUATRIÈME

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault