WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE DE LA NOTION DE
L'ADJECTIF

Les notions grammaticales connues aujourd'hui tirent leur source dans une longue tradition qui remonte parfois à l'Antiquité. En effet, la plupart des constituants et des fonctions grammaticales existantes ont été conceptualisées dans les périodes antérieures. Il en est ainsi du nom, de l'adverbe, du verbe, de la proposition, de l'attribut, du complément d'objet, etc. Aussi est-il important d'avoir recours aux théories ayant eu cours à ces différentes époques pour mieux saisir les faits modernes. Car, le discours grammatical passé et ses fondements peuvent déteindre sur les analyses actuelles. En linguistique, rien n'est isolé. Les ères d'étude se caractérisent par la continuité, les ruptures et les redécouvertes.

La notion de l'adjectif telle que nous la connaissons aujourd'hui a ainsi connu une évolution. Pour mieux la déployer dans le travail, il importe de (re) découvrir ses fondements et son analyse au fils du temps en grammaire. Il s'agit d'un travail diachronique. Selon Dubois et al. (1973 : 148), on caractérise de diachroniques des études, des recherches, une linguistique, dans la mesure où elles ont comme point de vue la diachronie, c'est-à-dire l'évolution des faits linguistiques.

De ce fait, le présent chapitre voudrait répondre à trois questions. D'une part, comment l'étude grammaticale des parties du discours a-t-elle été faite par les Anciens et quelle place y occupe l'adjectif ? Quelle évolution y a-t-il dans la saisie de cette espèce de mot au gré du temps ? Enfin, quels sont les propriétés de l'adjectif qui découlent de ces présentations ? L'analyse suit une progression bipartite. La première partie revient sur les fondements logico-sémantiques de l'adjectif. Elle passe en revue les développements grammaticaux de l'Antiquité jusqu'à Port-Royal et leurs retombées relativement à la saisie de l'adjectif en grammaire classique. La deuxième articulation quant à elle est consacrée à l'étude de l'adjectif en grammaire structurale.

1. LES FONDEMENTS LOGICO-SÉMANTIQUES DE L'ADJECTIF

Pour mieux comprendre la notion de l'adjectif de nos jours, il est nécessaire de retourner à l'activité grammaticale des siècles antérieurs. Son fonctionnement et plusieurs de ses propriétés y tirent leurs sources. En effet, selon Piron (2008 :1) en suivant ainsi les

méandres de la réflexion grammaticale sur la langue française, nous pourrons mieux comprendre l'origine des nomenclatures modernes, en particulier celle de la grammaire dite traditionnelle. Conséquemment, majoritairement historique, cette section du travail interroge l'activité sur le langage des anciens. Elle met par ailleurs en lumière la place de Port-Royal dans les études grammaticales et ses retombées dans les siècles de grammaire scolaire qui s'en suivent.

1.1. Le langage et les langues chez les Anciens : une réflexion extra ou périlinguistique

La grammaire, les débats sur le langage et les langues du monde existent depuis l'Antiquité. Mais, contrairement à leur orientation de nos jours, ils ont des préoccupations étrangères au fonctionnement interne de la langue. La problématique de la langue et du langage est liée au droit, à la politique, à la religion, à la pédagogie, à la logique et à la philosophie.

La période allant de l'Antiquité au XVIIe siècle a une réflexion dense sur le langage. Le cadre restreint de la présente étude ne saurait en faire un développement complet. Nous en donnons un aperçu succinct. Nous tirons profit des développements de Paveau et Sarfati (2003).

De l'Antiquité aux Lumières, la réflexion linguistique est secondaire et subsidiaire. Les philosophes et les légistes pratiquent l'étymologie sous sa forme embryonnaire en vue de la définition des mots et de la légitimation de leurs disciplines. Les philosophes animent un débat sur l'origine, le sens des mots et leur capacité à référer à la réalité pendant plusieurs siècles. La querelle entre Aristote et Platon est liée à l'origine des mots. Les deux philosophes se demandent en fait si le langage humain émane de la nature ou de la convention. Le Cratyle de Platon permet de mettre ne lumière les débats de cette époque. Platon soutient la thèse de la justesse naturelle des mots. Aristote par contre penche pour la thèse conventionnelle. La réflexion tourne donc globalement autour de l'articulation entre la pensée et le discours. Aristote oriente la réflexion dans une dimension plus empirique. Il propose de ce fait le premier découpage de langue en partie du discours.

Denys le Thrace est un auteur majeur de cette vaine. C'est lui qui, dans sa Tékhné gramatiké, propose un classement de huit parties du discours. Il recense le nom, le verbe, le participe, l'article, le pronom, la préposition, l'adverbe et la conjonction. On peut y lire la préfiguration de la nomenclature actuelle.

L'époque médiévale est dominée par le latin et les langues vernaculaires en France. L'Eglise impose et vulgarise l'usage du latin. Ce dernier doit servir à l'analyse de la Vulgate. Néanmoins, deux noms retiennent l'attention : Donat et Priscien. Contrairement aux autres grammairiens et pédagogues de l'époque, fascinés par le latin, ces deux auteurs préconisent l'usage des langues vernaculaires. Ils en esquissent des descriptions. Les débats liés à la langue, à son fonctionnement et à son usage restent sommeillant jusqu'aux XVIè et XVIIè siècles avec l'érection de Port-Royal.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King