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Utilisation des sous-produits pour l’alimentation des poissons d’élevage en Côte d’Ivoire.


par Emilie Michelle ACHO
Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody - Master de Biodiversité et Valorisation des Ecosystèmes 2014
  

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3-2- DISCUSSION

Les résultats de l'analyse biochimique permettent d'observer que les sous-produits (son de riz, son de blé, son de maïs et farine basse de riz) utilisés par les pisciculteurs pour nourrir les poissons d'élevage sont généralement pauvres en protéines (9,45 - 16,20%) et en calcium (0,89 - 3,41 mg/g), mais riche en fibres (25,17 - 51,54 %) et en phosphore (2,92 - 15,07 mg/g). Ces sous-produits proviennent de produits céréaliers généralement pauvres en protéines et calcium en raison de leur origine végétale (Sauvant et al., 2004, Guillaume et al., 1999). Les faibles teneurs de protéines et de calcium d'une part et les taux élevés en fibres d'autres part pourraient être dus au fait que ces sous-produits sont généralement constitués de fragments d'amidon, de faibles proportions de germes mais en grande partie de péricarpes issus des opérations de décorticage et de blutage des graines (Guillaume et al., 1999). Cependant les compositions biochimiques de ces sous-produits varient en général d'un auteur à l'autre. A ce propos, Guillaume et al. (1999) rapportent des teneurs de 12,8%, 0,07% de calcium et 1,4% de phosphore dans le son de riz. Des teneurs de 15,6% de protéines, de 0,15% de calcium et 0,93% de phosphore dans le son de blé ont été rapportées par ce même auteur. Sauvant et al. (2004) rapportent les taux de 10,8% de protéines, 4,7 mg/g de calcium, 2,9 mg/g de phosphore dans le son de maïs. Des teneurs de 14,8% de protéines, 1,4 mg/g de calcium et 9,7 mg/g de phosphore dans le son de blé ont été rapportés par les mêmes auteurs. De même, 13,8% de protéines, 0,8 mg/g de calcium et 16,1 mg/g de phosphore ont été rapportés dans le son de riz. Abariké et al. (2012) rapportent des teneurs de 6,68% de protéines, 31,47% de fibres dans le son de riz. Ces différences de compositions des sous-produits d'un auteur à l'autre d'une part et entre nos résultats et ceux rapportés par ces différents auteurs pourraient être du aux différences de composition de ces sous-produits (taux de fragment de germe, de balles et de péricarpe) qui peuvent être influencés par le matériel et le procédé de production.

L'utilisation de sous-produits dans l'alimentation des poissons pourrait s'expliquer par leur production locale, leur forte disponibilité et leurs coûts faibles dus au fait que certaines céréales telles que le riz et le maïs sont produits localement, donc disponibles presque toute l'année dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest (PRESAO 2011, Mendel et Bauer, 2013). De plus, l'utilisation de sous-produits agricoles à été vulgarisée dans les projets de développement de

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l'aquaculture initiés en Côte d'Ivoire depuis les années coloniales. Ce qui expliquerait leur fréquence élevée sur les fermes piscicoles. Selon Brechbühl (2009) et Crentsil et Ukpong (2014), ces pisciculteurs sont en général des planteurs de café, de cacao, d'huile de palme, et d'autres cultures pour qui la pisciculture est une seconde activité. De ce fait, ils s'investissent peu dans la pisciculture et donc dans l'alimentation des poissons d'élevage. Nos travaux ont montré qu'une forte proportion de pisciculteurs agriculteurs ivoiriens (Autochtone et allochtone) utilise les sous-produits pour nourrir les poissons d'élevage en système extensif dans les zones rurales. Les pisciculteurs sont localisés en majorité dans les régions du Goh, de la Nawa, de la Marahoué, et du Haut Sassandra. Ces régions ont été les zones de projets d'appui au développement de l'aquaculture orientés vers les systèmes extensif d'élevage. A l'inverse, le système d'élevage semi-intensif à été promu par les projets d'appui à la professionnalisation piscicole dans les régions du sud (Sud Comoé) et de l'Est (Indénié Djuablin) (MIPARH, 2008).

La faible valeur nutritionnelle des sous-produits par rapport aux besoins des espèces élevées variant entre 25-55% (protéines), 4-10% (lipides), 25-40% (glucides), 15-25 kJ/g d'énergie, 1622 mg/kJ (protéines/énergie) et 0,7-1 (calcium/phosphore) avec des taux de fibres et de cendres inférieurs à 10% (Jaucey et Ross, 1982, New, 1987, Guillaume et al., 1999, Lazard et al., 2007, Edwin Robisson et Li, 2008) justifieraient les longues durées de production, les faibles poids marchands tilapia et les gains moyens quotidiens inférieurs à 1,5g/j. En effet, les protéines fournissent les acides aminés essentiels et l'énergie nécessaire aux fonctions vitales, à l'entretien, à la croissance et à la reproduction des poissons (Guillaume et al., 1999). Les aliments pauvres en protéines entrainent donc des retards de croissance. De plus, les fibres ne sont pas digérées par les poissons quelque soit l'espèce élevée (Burel et Medal, 2014). En effet, les fibres lors de la digestion de l'aliment peuvent se lier aux nutriments tel que les lipides, les protéines et les minéraux et réduire leur biodisponibilité (Shah et al., 1982 ; Ward et Reichert, 1986). A l'inverse, les teneurs en fibres de l'aliment en proportion recommandée (moins de 10%) peuvent améliorer la croissance des poissons car elles constituent un lest dans le bol alimentaire qui régule la vitesse du transit intestinal (NRC, 2011). Aussi, les résultats permettent t'ils de constater que les sons de maïs et de blé les plus riches en fibres sont utilisés sous forme de poudre grossière (taille moyenne du grain variant entre 0,81 et 1,01), ce qui pourraient augmenter les difficultés de

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digestion (ballonnement), réduire l'accessibilité des nutriments et causer des retards de croissance et des mortalités chez les poissons.

Toutefois, l'amélioration des paramètres de croissance de production et d'économie avec une intensité de nourrissage soutenue en système semi-intensif laisse penser que les sous-produits peuvent améliorer la productivité des étangs piscicoles. Cette intensité de nourrissage soutenue, contribue à la mise en place d'une alimentation naturelle composée de zooplancton, de phytoplancton, d'insectes, de mollusques et de tous les organismes benthiques de petites tailles disponibles comme alimentation d'appoint pour les poissons (Dabbadié, 1996). Par ailleurs, l'abondance d'aliment naturel dans les étangs en rizi pisciculture due à l'association riz poissons associée à la distribution régulière de sous-produits pourrait expliquer l'amélioration des paramètres de croissance dans ce système par rapport au système extensif (Avit et al., 2012). De plus, le nombre élevé de salariés et d'opérateurs économiques en système semi-intensif qui respectent un minimum de bonnes pratiques de production a positivement influencé la croissance des poissons.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand