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Etude de la biodiversité microbienne dans un sol polué par les hydrocarbures


par Amina Bennabi
Université de Mascara - Master 2018
  

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I.6.6.Biodégradation

La biodégradation des hydrocarbures par les bactéries et les champignons marins contribue de façon significative à la transformation des hydrocarbures en produits oxydés. La vitesse de dégradation dépend de la chaleur, des éléments nutritifs et de la teneur en oxygène dissous ainsi que du type d'hydrocarbure. Les composés les plus légers se dégradent plus vite que ceux qui ont un poids moléculaire élevé (SAUER et al., 1993). L'importance de la biodégradation dans l'élimination du pétrole ; les voies métaboliques d'oxydation des hydrocarbures par les bactéries et les paramètres qui peuvent influencer la biodégradation. (SOLTANI ,2004).

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Tableau 1 : Exemples de durée de demi- vie des HAPs dans le sol (LCPE, 1994)

HAPs Demi-vie

Fluorène 32 à 60 jours

Phénanthrène 2.5 à 210 jours

Anthracène 170 jours à 8 ans

Fluoranthène 268 jours à 377 jours

Pyrène 2010 jours à 5.5 ans

Benzo (a) pyrène 0.3 à 58 ans

I.6.7.Pénétration dans la chaîne alimentaire

Suite à leur exposition à des composés pétroliers variés, plusieurs organismes marins tels que les organismes planctoniques, les invertébrés (bivalves) et les poissons, peuvent accumuler les hydrocarbures sous forme de vésicules intracytoplasmique (BERTRAND et MILLE, 1989). Les organismes planctoniques qui sont solidaires des masses d'eau dans lesquelles ils sont en suspension, sont incapables d'éviter les zones contaminées par des déversements pétroliers et ils incorporent ainsi les hydrocarbures directement dans leurs cellules ce qui constitue une voie de pénétration de ces composés dans la chaîne alimentaire. Par conséquent une altération affectant le plancton se répercute forcement sur les niveaux trophiques les plus élevés de la chaîne alimentaire (LACAZE, 1980).

I.7. Conséquences de la pollution de l'environnement par les hydrocarbures

La notion de la pollution est toute relative .On peut considérer qu'il y a pollution par les hydrocarbures lorsque l'action de ceux-ci peut être considérée comme néfaste aux conditions de vie de l'homme directement, ou indirectement si elle affecte les populations animales et végétales qui lui sont utiles (BRIANT et GATELIER ,1971).

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L'étude de la pollution des hydrocarbures nécessite des dosages très précis:200 ppb d'hydrocarbures dans l'eau sont suffisantes pour altérer son odeur. On constateque10 ans peuvent s'écouler entre un déversement dans le sol et son arrivée dans une nappe aquifère (BRIANT et GATELIER, 1971).

I.7.1. Pollution du sol par les hydrocarbures

L'exploitation des hydrocarbures nécessite et engendre des opération et activités importantes qui perturbent notre environnement provoquant des effets néfastes pour la santé humain. (ARBAOUI et AFFANE, 2005). Les hydrocarbures consistent les éléments essentiels des pétroles; leurs molécules ne contiennent que du carbone et de l'hydrogène, elles se devisent en plusieurs familles chimiques selon leur structure (WAUQUIER, 1994). Toutes ces structures sont basées sur le carbone (WAUQUIER, 1994). Les enchainements moléculaires carbones - carbone peuvent être : soit réunis par une simple liaison -C-C- (suffixe ANE) soit par liaisons multiples : Doubles C=C (suffixe ENE) ou triples C=C (suffixe YNE) (WAUQUIER, 1994).

I.7.2. Origines de pollution

A. Pollutions accidentelles : ou une grande quantité de polluant est déversée en fonction du temps (déversement ou dépôt ponctuel de polluants).

B. Pollutions chroniques : dont les effets cumulés peuvent être plus importants que ceux d'une pollution accidentelle (JEANNOT et LEMIERE ,2001).

I.7.3. Types de polluants

Les groupes de composes pétroliers polluants pour lesquelles la biodépollution est possible sont : A. Les hydrocarbures pétroliers (gasoils, fuel, kérosène, huiles minérales).

B. Les déchets d'exploitation du pétrole (boues et résidus d'huiles goudrons) (BLIEFERT et PERRAVD, 2004).

I.7.4. Biodétection de la pollution du sol par les hydrocarbures

Une méthode plus pratique pour épurer les environnements contaminés par des produits dangereux est la biorémediation ou la dépollution biologique (DAVID ,2005).

Il s'avère que le traitement des terres polluées se fait majoritairement à l'aide de techniques biologiques qui s'appliquent préférentiellement hors site, dans des installations spécialisées recevant des terres de plusieurs origines. Suivent les techniques de biodépollution des sols in situ puis la biodégradation des polluants des terres mises en andain sur le site. Ces techniques

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se basent sur le fait que les micro-organismes qui se développent dans un sol pollué y trouvent des conditions favorables et se nourrissent notamment du polluant présent qui est alors dégradé. En modulant des paramètres comme l'oxygène, l'humidité, la température et les éléments nutritifs, la croissance des micro- organismes dépollueurs peut être optimisée. (DAVID .C ,2005). L'ensemble des procédés d'élimination de polluants, organiques ou minéraux, présents dans les milieux naturels par l'action de microorganismes (DAVID ,2005).

I.7.4.1. Quatre types de procédés

A. Biodégradation: Décomposition d'un substrat organique, par action de microorganismes vivants.

B. Bioréduction: Réduction des composés oxydés (nitrates, oxydes métalliques) par voie biologique.

C. Biolixiviation: Extraction des métaux contenus dans une boue, un sol, un sédiment ou un minerai par solubilisation provoquée par des microorganismes.

D. Biofixation/Biosorption:"Fixation" de polluants, la plupart du temps, métalliques, présents dans un effluent liquide sur des microorganismes.

I.7.5. Biorémediation

La bioremédiation est définie par l'utilisation d'organismes vivants pour détruire les polluants environnementaux. Elle a été appliquée au traitement de contaminations inhabituelles (PERR ,2001) par l'activité des bactéries l'action de leur condition de prolifération (KOLLER, 2004).

I.7.5.1. Micro-organismes effectuant la bioremédiation

L'évolution a permis l'émergence d'une grande variété de micro-organismes présentant des capacités de biodégradation larges et flexibles. Ils peuvent survivre et détruire ou détoxifier des composés chimiques dans une grande variété de niche environnementales (chaleur, froid, PH bas, avec ou sans oxygène, etc.).Les organismes les mieux adaptés pour la bioremédiation sont souvent les espèces indigènes d'un habitat pollué particulier. Les microorganismes indigènes par définition survivre et se multiplie en présence de substances toxiques (PERRY, 2001).

I.7.5.2. Micro-organismes utilisés

La dépollution de sols contaminés par hydrocarbures en utilisant les microorganismes appelés hydrocarbonoclastes a été mise en évidence des 1946 par ZoBell (SOLTANI, 2OO4).

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Les microorganismes impliqués dans cette biodégradation peuvent être : des bactéries, des archées, des algues ou encore des champignons. On dénombre après un siècle d'études 200 genres de ces microorganismes, représentant plus de 500 espèces et souches décrites (TERRAT ,2001)

Depuis cette date le nombre d'espèces bactériennes identifiées possédant cette propriété n'a cessé d'augmentes. En se basant sur la fréquence d'isolement, les genres bactériens prédominants sont Pseudomonas, Acinetobacter, Alcaligénes, Vibro, Flavobacterium, Achromobacter, Micrococcus, Corynebacteria, et Nocardia, Ces organismes dégradant les hydrocarbures sont ubiquistes (SOLTANI ,2004).

I.7.5.2.1. Bactéries

Dans le sol, les bactéries sont les micro-organismes les plus abondants et les plus actifs. En fonction des propriétés physico-chimique du sol ; tous les types physiologiques bactériens sont représentés dans la microflore tellurique : Autotrophes et hétérotrophes, thermophiles et psychrophiles, aérobies, anaérobies facultatifs et anaérobies très répandus, les actinomycètes jouent un rôle important dans la décomposition de la matière organique. Certaines espèces d'actinomycètes du genre Streptomyces produisent la géosmine, un composé volatil qui donne au sol son odeur terreuse caractéristique (BOUSSEBOUA, 2005).

I.7.5.2.2. Champignons

Les champignons semblent plus résistants que les bactéries dans les conditions de très faible humidité et sont relativement plus abondants (SASSON, 1967).

I.7.5.2.3. Plantes

De nombreuses plantes sont capables de fixer dans leurs cellules les métaux lourds, radionucléides, composés organiques polluants et autres produits indésirables; certaines plantes produisent des enzymes qui dégradent ces polluants en des produits moins toxiques ou non-toxiques. Elles peuvent également être accompagnées d'une mycorrhizosphére se chargeant du travail de fixation et / ou de transformation, dont l'étude visant aux applications à l'échelle industrielle est en plein essor. Ces propriétés en ont fait des candidates d'avenir à la dépollution des sols. Les plantes sont aussi sélectionnées selon leur taille et aptitude à faire plonger leurs racines profondément dans le sol, de manière à atteindre les couches polluées profondes (quelques mètres), et selon le type de polluant qu'elles sont capables d'emprisonner ainsi. (COLOMBANO et al ,2010).

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En pratique on peut aussi excaver la terre et l'épandre sur une membrane imperméable sous serre, de manière à isoler la matière polluante et contrôler précisément les paramètres influant sur la croissance des plantes sélectionnées. Cela retire toutefois un des bénéfices majeurs de la phytoremédiation, à savoir son coût d'opération peu élevé (COLOMBANO et al ,2010).

L'un des avantages de la phytoremédiation est la possible revalorisation des polluants recyclables, aussi appelé phytominage. Ainsi, les plantes dites hyperaccumulatrices, qui stockent le polluant dans leurs tiges et leurs feuilles peuvent être récoltées puis incinérées en vue de récupérer les métaux parmi les cendres et les réutiliser en métallurgie (COLOMBANO et al ,2010).

I.7.6. Traitement des sols pollués par les hydrocarbures

Les hydrocarbures en forte concentration dans l'environnement ainsi que leur transfert ont un effet néfaste vis-à-vis la santé de l'homme et les écosystèmes. Le choix d'une méthode de dépollution doit être préalablement étudié à fin d'éviter la diffusion du polluant des sites contaminés. Les différents paramètres étudiés généralement sont :

· Type de polluant

· Nature du sol et son accessibilité ainsi que sa localisation

· Date de la pollution (récente ou ancienne)

· L'étendu de la surface contaminée

· les exigences économiques et administratives

Les opérations de traitements des sols polluées peuvent se faire de plusieurs manières (physico-chimique et biologique). Les procédés physico-chimiques englobent des traitements physiques comme les lavages et l'extraction des polluants, des traitements thermiques par incinération des produits organiques polluants réduits en CO 2 et H 2 O et des traitements chimiques qui ont pour but de détruire les polluants ou les rendre moins toxiques. Les procédés biologiques qui sont plus écologiques sont aussi employés, comme la phytoremédiation qui par certaines plantes permet de transformer les polluants dans les sols par association (racines-microflore). Le « Landfarming » qui repose sur le déversement de terres contaminées sur des surfaces plus ou moins préparées { l'avance. L'ajustement du pH et l'additionnement de l'azote sont réalisés afin de stimuler s'emploie hors site ou sur le site. Une autre technique biologique par aération du sol ou bioventing, repose sur l'injection d'air

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dans le sol pour fournir aux microorganismes l'oxygène nécessaire (la biodégradation) (BOUDERHEM ,2011).

II. Biodégradation des hydrocarbures

La biodégradation des hydrocarbures pose un certain nombre de défis aux micro-organismes. D'une part, le pétrole et ses dérivés se présentent comme des mélanges complexes. D'autre part, les hydrocarbures à faible poids moléculaire montrent une toxicité due à leur effet solvant sur les membranes. Enfin, la majorité des hydrocarbures présente une solubilité limitée dans l'eau (MORGAN et al., 1989).

Les microorganismes doivent donc s'adapter à ces substrats et être capables de les utiliser comme source de carbone. Il est actuellement établi que l'hydrocarbure, pour être assimilé par la cellule, doit subir une transformation. Actuellement, on peut dire que les micro-organismes sont capables de dégrader certains constituants des pétroles, mais que les taux de décomposition dans les écosystèmes naturels sont encore très mal connus. Par ailleurs, la pollution par les hydrocarbures peut souvent être qualifiée de multi-pollution car elle est associée aux métaux lourds, en particulier le vanadium et le nickel naturellement présents dans les pétroles. La concentration du vanadium peut atteindre les 400 à 580 ppm (ENVIRONNEMENT CANADA, 2005).

L'utilisation d'une grande variété d'hydrocarbures par les bactéries a été démontrée. En effet, des souches bactériennes dégradent les paraffines, les cycloparaffines, les HAM et les HAP (MORGAN et WATKINSON, 1989 ; DOELLE, 1979 ;SCHNEIDER et al., 1996 ; SANSEVERINO et al., 1993 ; MALAKUL et al., 1998 ; DEAN et al.,2001 ; GRIFOLLet al., 1992 ; SCRIBAN, 1999 et BOLDRIN et al., 1993). Cette dégradation fait intervenir l'équipement enzymatique des germes caractérisé par une faible spécificité, ou par la synthèse de nouvelles enzymes spécifiques aux polluants présents. Cette voie peut s'opérer jusqu'à un stade avancé qui peut aller jusqu'à la minéralisation complète du substrat (PELMONT, 1993).

Certaines souches transforment les hydrocarbures en la présence obligatoire d'un autre substrat. Le cométabolisme est notamment la voie utilisée par Mycobacterium sp. pour transformer le fluorène en présence de l'extrait de levure et de la peptone (BOLDRIN et al., 1993). Par ailleurs, plusieurs espèces de champignons ont l'aptitude de transformer les hydrocarbures aromatiques polycycliques (BUMPUS, 1988 ; STAPLETON et al., 1998 ; BZALEL et al., 1996 et CERNIGLIA, 1992). Les champignons lignolytiques tels que Phanerochaete chrysosporium dégradent les HAP au moyen des enzymes dégradant la lignine (BUMPUS, 1988). Les champignons non lignolytiques utilisent les monooxygénases du cytochrome P-450. Le plus étudié est Cunninghamella elegans qui transforme les HAP en

produits moins mutagènes, aboutissant ainsi à leurs détoxification (CERNIGLIA, 1992). L'attaque des HAP par les champignons conduit à la détoxification alors que la voie bactérienne conduit à la rupture des cycles avec assimilation du carbone (CERNIGLIA, 1984 ; CERNIGLIA et al., 1992 ; SUTHERLAND, 1992 cité par CERNIGLIA, 1992).

Les algues vertes et les cyanobactéries transforment les HAP sous conditions photoautotrophes. Selenatrum capricornutum dégraderait le Benz[a]pyrène en faisant intervenir une dioxygénase similaire à celle des bactéries (CERNIGLIA, 1992).

Le taux de dégradation des HAP est en général inversement proportionnel au nombre de cycle dans la molécule. La biodégradation de ces composés aussi bien par les procaryotes que par les eucaryotes nécessite la présence d'oxygène pour effectuer la première attaque sur les noyaux (GIBSON et SUBRAMANIAN, 1984 cités par CERNIGLIA, 1992).

Figure 3 : Dégradation du pyrène proposée par LIANG et al. (2006).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus