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Etude de la biodiversité microbienne dans un sol polué par les hydrocarbures


par Amina Bennabi
Université de Mascara - Master 2018
  

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II.2. Types de biodégradation

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II.2.1. Biodégradation aérobie

Selon ZHENPENG et al.,(2002), La biodégradation aérobie d'une substance organique est le degré de modification physique et chimique que subit cette matière organique par les microorganismes. Celle-ci peut être affectée par la modification de l'un des facteurs suivants :

· Vitesse de dégradation des composés organiques.

· Quantité de l'oxygène consommée.

· Produits résultant de la dégradation.

· Activité microbienne.

Figure 4 : Dégradation du naphtalène en salicylate par voie intradiol par des bactéries
aérobies du genre Pseudomonas (VANDECASTEELE, 2005).

II.2.2. Biodégradation anaérobie

La biodégradation anaérobie d'une substance organique est le degré de modification physique et chimique que subit cette matière organique par les microorganismes en conditions d'anaérobiose. La figure 2 illustre les processus de biodégradation que subit la matière organique en condition anaérobie (HONGWIE et al., 2003).

II.3. Facteurs affectant la biodégradation des hydrocarbures dans l'environnement

La biodégradation des hydrocarbures est l'un des premiers mécanismes conduisant à la transformation de ces polluants en produits moins toxiques. Les travaux de recherche sur l'oxydation des hydrocarbures par les microorganismes ont montré que ce processus dépend de la structure chimique des hydrocarbures et des conditions environnementales (COSTES et DRUELLE, 1997). Les facteurs physicochimiques influant sur la vitesse de biodégradation microbienne sont :

A.

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La structure du sol et leur nature (composition structure et surtout diffusion d'oxygène).

B. La composition du polluant selon SOLTANI (2004) (la vitesse de biodégradation est plus élevée pour les hydrocarbures saturés, viennent en suite les aromatiques légers, les aromatiques à haut poids moléculaire).

C. Température (entre 25°C à 37°C.)

D. Ressources en oxygène ; sous forme d'oxygène pure, air atmosphérique ou le peroxyde d'hydrogène (H 2 O 2)

E. La pression et l'humidité

F. Les nutriments (azote et phosphore en particulier)

G. Le potentiel d'hydrogène (entre 6 et 8)

H. Effet de la salinité

II.4. Biodégradation du pétrole brut

La spécificité des substrats à l'attaque microbienne a été largement étudiée. ATLAS 1981 et LEAHY et COLWELL (1990), ont classé les composés du pétrole en quatre familles. Ces composés différents par leur susceptibilité à l'attaque microbienne. Ainsi la vitesse de biodégradation est plus élevée pour les saturés, viennent ensuite les aromatiques légers, les aromatiques à haut poids moléculaire, les composés polaires ayant la vitesse de dégradation la plus faible.

Les hydrocarbures saturés incluent les n-alcanes, les alcanes ramifiés et les cycloalcanes. Les alcanes à chaines linéaires sont les plus abondants des hydrocarbures totaux dans le cas du pétrole léger et peuvent atteindre dans certains cas 60%, les plus rapidement dégradable tels les n-alcanes à nombre de carbone supérieur à 44 peuvent être métabolisés par les microorganismes et ceux ayant de 10 à 24 atomes de carbone (C10-4) sont généralement les plus facilement dégradables. Les alcanes ramifiés sont plus récalcitrants à la biodégradation que les n-alcanes et plus le nombre de ramification augmente, moins ces composés sont susceptibles à la biodégradation microbienne. Les hydrocarbures cycliques constituent une fraction importante des hydrocarbures dans la plupart des bruts pétroliers, ils sont difficilement dégradables que les deux séries précédentes à cause de leur toxicité suite à l'interaction avec la membrane cellulaire des microorganismes (SIKKEMA et al., 1995).

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Les expériences montrent de façon équivoque que la biodégradation des cycloalcanes est très limitée (ATLAS 1981). La non accumulation des hydrocarbures cycliques dans l'environnement implique des phénomènes non conventionnels de dégradation telle que l'intervention des phénomènes de Co-oxydation impliquant plusieurs souches microbiennes dont l'équipement enzymatique est complémentaire (BERTRAND et al., 1989, ROTANI et al.,1992).

II.5. Biodégradation par type d'hydrocarbure

En aérobiose, de nombreuses bactéries ont développé des stratégies enzymatiques qui leur permettent d'incorporer un ou deux atomes d'oxygène à la molécule cible. Cette réaction d'oxydation rend l'hydrocarbure plus hydrophile et par conséquent plus facilement dégradable par le métabolisme bactérien. Les réactions impliquées dans ces processus font le plus souvent appel à l'action d'oxygénases (mono- ou dioxygénase). L'acquisition par les organismes des gènes de dégradation des hydrocarbures se fait le plus souvent par transfert horizontal via des plasmides, des transposons (PHALE et al., 2007).

II.5.1. Biodégradation des hydrocarbures saturés II.5.1.1. Voies de dégradation des alcanes linéaires

La dégradation aérobie des alcanes est amorcée par l'introduction d'un atome d'oxygène sur la chaîne aliphatique via l'action d'une monooxygénase pour former un alcool linéaire. Cette réaction peut être réalisée par des cytochromes P450 (SARIASLANI et OMER, 1992), des méthanes monooxygénases et des systèmes d'hydroxylases à fer non hémique appelés « alcane hydroxylase » qui semblent être les plus répandus dans la dégradation des alcanes (VAN BEILEN et al., 2001).

II.6. Biodégradation oxydative des HAPs par les bactéries

Une grande variété de bactéries à Gram-positif et Gram-négatif ont été isolées et caractérisées pour leur capacité à métaboliser les HAPs. Si la dégradation bactérienne des HAPs à faible poids moléculaire tels que le naphtalène, le phénanthrène, ou encore l'anthracène est clairement mise en évidence et présente des similarités importantes (CERNIGLIA, 1992), les mécanismes intervenants dans celle des HAPs à cinq cycles aromatiques ou plus tels que le Benzo Pyrène restent encore à explorer. Les HAPs peuvent être dégradés et minéralisés par un seul organisme ou par cométabolisme. Les bactéries oxydent initialement les HAPs par l'incorporation de deux atomes d'oxygène via l'action d'une dioxygénase entraînant ainsi l'oxydation d'un cycle aromatique. L'étape initiale d'attaque des HAPs peut être réalisée via

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une monooxygénase, une dioxygénase, ou par oxydation du groupement substitué par l'action de monooxygénase (GIBSON et PARALES, 2000 ; KHAN et al., 2001 ; WILLIAMS et SAYERS, 1994). A l'issu de plusieurs réactions biochimiques, l'attaque par une dioxygénase conduit à un cis-dihydrodiol caractéristique de la dégradation bactérienne. Les produits sont par la suite minéralisés ou incorporés en biomasse cellulaire (dépendant du nombre de cycles et de substitutions). La dégradation du naphtalène par clivage intradiol est la mieux connue et constitue la référence pour la dégradation des HAPs. L'étape initiale de la dégradation du naphtalène, catalysée par la naphtalène dioxygénase (NahAc) implique l'incorporation de deux atomes d'oxygène pour former le cis-1,2-naphtalène dihydrodiol. Les étapes enzymatiques suivantes aboutissent à la formation de salicylate et sont spécifiques des composés polyaromatiques (EATON, 1994).

II.7. Microbiologie classique

La microbiologie, selon la technique utilisée, permet de définir les trais morphologiques, physiologiques et/ou métaboliques des microorganismes d'un écosystème donné (HEITKAMP et al., 1988). La majeure partie des connaissances concernant la biodégradation des hydrocarbures dans l'environnement a été acquise à partir d'études basées sur l'isolement de microorganismes hydrocarbonoclastes (WATANBE et HAMAMURA, 2003).

L'isolement présente comme avantage essentiel de pouvoir travailler sur des souches pures et ainsi d'étudier précisément un microorganisme et certaines de ses fonctions. Il est par exemple possible de caractériser in vitro les mécanismes biochimiques et moléculaires impliqués dans la dégradation d'un hydrocarbure. Cependant, les souches hydrocarbonoclastes isolées ne sont pas forcément représentatives des capacités métaboliques de la communauté naturellement présente (THOMPSON et al., 2005).

En effet, seul 1% des bactéries d'une communauté serait cultivable en condition de laboratoire (AMANN et al., 1995), le principal biais de ces techniques étant une sous-estimation importante de la diversité soit une sous-estimation des capacités métaboliques de la communauté étudiée. Aussi, les cinétiques de biodégradation d'un polluant in vitro sont très différentes de celles observées dans l'environnement (WATANBE et BAKER, 2000).

Toutes ces méthodes, à l'exception des comptages directs, sont dépendantes de la culture des microorganismes. Afin de s'affranchir de tels biais, des approches biochimiques et moléculaires ont été développées au cours de ces vingt dernières années. La simple utilisation de techniques de microbiologie classique ne permet pas la caractérisation de communautés complexes. Elles sont aujourd'hui généralement utilisées en complément d'approches moléculaires afin d'apporter des informations complémentaires sur la communauté

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bactérienne étudiée. Au début du XXème siècle, la classification des microorganismes reposait sur des critères morphologiques observés par microscopie ou cultures pures sur boites de Petri. A cette époque, les microbiologistes étaient conscients que ces méthodes étaient restrictives et insuffisantes pour distinguer les espèces les unes des autres (JANSSEN, 2006).

Matériels et méthodes

I. Objectif

Notre travail a pour objectif d'essayer de réhabiliter un sol agricole contaminé par les hydrocarbures pétroliers en utilisant des souches bactériennes.

Ce chapitre a pour but de décrire les différents protocoles et méthodes mis en oeuvre au cours de ce travail. Certains protocoles sont détaillés en annexe.

II. Milieux de culture

Gélose nutritive : GN (la composition voir annexe) : un milieu d'isolement et de purification Gélose au cétrimide (la composition voir annexe) : un milieu sélectif, qui permet l'isolement des Pseudomonas et notamment de P.aeruginosa. Ce milieu, proche du milieu King A, favorise aussi la production de pigments par P.aeruginosa.

BN (la composition voir annexe) : un milieu destiné à obtenir une croissance rapide du microorganisme étudié.

MSM (la composition voir annexe) : un milieu des sels minéraux

III. Matériel biologique :

Pour la réalisation de nos expériences, nous avons utilisé des échantillons de sols contaminés par les hydrocarbures prélevés au niveau des champs de Mascara, Ouargla, la raffinerie d'Arzew (Sonatrach, compagnie Algérienne de pétrole). Un autre échantillon est prélevé d'un sol n'ayant pas subit de rejets pétroliers, il s'agit de sfisef. Afin de déterminer la répartition des bactéries telluriques en fonction du degré de pollution du sol par les hydrocarbures.

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Figure 5 : Site d'échantillonnage de Mascara (Google, 2018)

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Figure 6 : Site d'échantillonnage d'Ouargla (Google, 2018)

Figure 7 : Site d'échantillonnage d'Arzew (Google, 2018)

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Figure 8 : Site d'échantillonnage de Sfisef (Google, 2018)

IIII. Méthode

IIII.1.Echantillonnage

L'échantillonnage est effectué au centre de chaque site. Les prélèvements ont été réalisés à l'aide d'une spatule stérile à une profondeur de 20 cm. Pour chaque échantillon, 1Kg de sol prélevé est mis dans des flacons en verre stériles. Les échantillons de sols obtenus sont ensuite tamisés à 5 mm puis à 2 mm pour éliminer les éléments grossiers et les débris organiques. Les échantillons de sols sont conservés au frais (environ 4°C) (CHAUSSOD et al, 1992 ; FARDOUX et al, 2000).

IIII.2. Analyses physico-chimiques IIII.2.1. Teneur en eau ou humidité

Nous avons procédé à la détermination de la teneur pondérale en eau du sol par la méthode gravimétrique selon la norme NF ISO 1146. Elle s'exprime en % c'est-à-dire en gramme d'eau pour 100 g de sol déshydraté à 105°C. Le taux d'humidité s'exprime en % selon la formule suivante : H% = P 1 - P 0 / P 0

P 0 : poids de la prise d'essai du sol (g).

P 1 : poids de la prise d'essai de sol après séchage à 105°C (g).

IIII.2.2. Potentiel d'hydrogène (pH)

Le pH est déterminé selon la norme AFNOR X 31-103 (AFNOR, 1994) par la mesure du pH d'une suspension de sol dans l'eau à 2/5 (rapport masse/volume) après 1 heure d'agitation puis décantation à l'aide d'un pH mètre.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo