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Rapport de projet d'intervention - prévention des syndromes coronariens aigus chez les immigrants non européens du Québec à¢gés de 20 ans et plus


par Ghislain Muzinga Kasenda
Université Laval - M.Sc. Santé publique 2024
  

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3.2.2. Fardeau économique et sanitaire au Québec

Les infarctus du myocarde sont responsables de plus de la moitié des décès liés aux maladies cardiovasculaires dans le monde (Villeneuve & al., 2022). Au Canada, en 20122013, le taux d'incidence des infarctus du myocarde (IM) était de 2,3 pour 1000 personnes-années (Villeneuve & al., 2022). En raison de la proportion annuelle importante des cas d'infarctus du myocarde et de la quantité des ressources de soins de santé nécessaires pour les prendre en charge, les infarctus du myocarde sont généralement considérés au Québec comme un enjeu majeur de santé publique (Villeneuve & al., 2022). Bien que la mortalité due aux infarctus du myocarde a fortement diminué ces dernières décennies en raison d'un meilleur diagnostic et d'une prise en charge rapide, les coûts liés aux soins médicaux ont significativement augmenté suite à une évolution de la pratique clinique ainsi que des recommandations qui y sont associées et résumées dans les lignes directrices de diverses associations médicales (Villeneuve & al., 2022). Par exemple, en ce qui concerne la prise en charge thérapeutique des cas d'infarctus aigu du myocarde avec élévation du segment ST à l'électrocardiographie, la société canadienne de cardiologie a publié de nombreuses lignes directrices entre 1997 et 2018 (Villeneuve & al., 2022). Ces lignes directrices ont eu un impact économique significatif. Avant les années 1990, la société canadienne de cardiologie dans ses recommandations préconisait l'utilisation de la thérapie fibrinolytique comme intervention primaire des infarctus du myocarde (Villeneuve & al., 2022). Vers la fin des années 1990 et le début des années 2000, la société canadienne de cardiologie recommandait l'adoption de l'intervention coronarienne percutanée comme traitement standard des infarctus du myocarde (Villeneuve & al., 2022). Enfin, des recommandations plus récentes soutiennent que la durée de traitement est plus importante dans la prise de décision concernant l'option thérapeutique devant être privilégiée parmi les deux options précédentes (Villeneuve & al., 2022). La société canadienne de cardiologie suggère le recours au pontage coronarien

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uniquement dans le cas où la reperfusion artérielle par intervention coronarienne percutanée et/ou fibrinolyse aurait échoué ou serait impossible (Villeneuve & al., 2022).

Les coûts liés à l'utilisation des ressources de santé par les patients québécois admis à l'hôpital pour une première hospitalisation pour infarctus du myocarde ont considérablement fluctué au cours de la période comprise entre 1997 et 2018 (Villeneuve & al., 2022). Bien que les données suggèrent que la durée d'hospitalisation a diminué d'environ 17% entre 1997 et 2018, les coûts, après prise en compte de l'inflation, ont augmenté de 26% au cours de la même période (Villeneuve & al., 2022). Les coûts associés à la gestion d'une première hospitalisation pour infarctus du myocarde sont passés d'un minimum de 5004$ en 1997 à un maximum de 6310$ en 2018 (Villeneuve & al., 2022). Villeneuve et al. (2022) pensent que cette augmentation des coûts liés à la prise en charge des infarctus du myocarde est due à l'augmentation significative des honoraires des médecins, soit une augmentation de plus 123%, ainsi qu'à l'utilisation de plus en plus importante des procédures de reperfusion. Le recours à ces procédures de reperfusion (revascularisation) parmi les cas hospitalisés pour infarctus du myocarde, est passé de 50% entre 1997 et 2004 à 94,7% pour la période de 2009 à 2018 (Villeneuve & al., 2022).

3.3. Angines de poitrine (angor)

3.3.1. Description et facteurs de risque

L'angor est une douleur ou une sensation d'oppression thoracique qui survient alors que le muscle cardiaque est en état d'ischémie c'est-à-dire qu'il ne reçoit pas suffisamment d'oxygène (Sweis & Jivan, 2022b). Il survient généralement en réponse à un effort physique ou à un stress émotionnel et se soulage souvent par le repos (Sweis & Jivan, 2022b). Toutefois, lorsqu'une artère coronaire est sténosée, l'angor peut survenir même en l'absence d'un effort ou au repos (Sweis & Jivan, 2022b). L'ischémie liée à l'angor survient lorsque la charge de travail du muscle cardiaque surpasse la capacité des artères coronaires à assurer une irrigation adéquate du coeur (Sweis & Jivan, 2022b). Cette ischémie est en fait responsable d'une douleur vague ou sensation d'oppression rétrosternale (derrière le sternum) (Sweis & Jivan, 2022b). La douleur peut également être localisée dans l'épaule ou la face antérieure de l'un ou l'autre bras, le long de la région lombaire, et dans la gorge, la mâchoire ou les dents (Sweis & Jivan, 2022b). Le

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diagnostic de l'angor repose sur l'examen clinique, l'électrocardiographie et des examens d'imagerie (Sweis & Jivan, 2022b). L'électrocardiographie est habituellement réalisée en complément d'un examen clinique, mais elle ne permet de détecter que très peu d'anomalies (Sweis & Jivan, 2022b). Pour ce faire, divers autres examens peuvent être effectués pour évaluer l'apport de sang vers le muscle cardiaque, tels que le test de tolérance à l'exercice où le coeur du patient est soumis à un effort physique important afin d'évaluer l'obstruction potentielle des artères coronaires (Sweis & Jivan, 2022b). Il y a d'autres examens plus précis, mais plus coûteux, notamment l'échocardiographie, la scintigraphie ou encore la coronarographie, afin d'évaluer par exemple la pertinence d'un pontage coronarien (Sweis & Jivan, 2022b). Le traitement de l'angor peut comprendre un traitement non pharmacologique pour contrôler les facteurs de risque intermédiaires et au besoin un traitement pharmacologique ou une revascularisation si le seul contrôle des facteurs de risque montre peu d'effets (Sweis & Jivan, 2022b). Le traitement non pharmacologique consiste en une modification des habitudes de vie, incluant l'adoption d'une alimentation saine faible en sucres et en gras (Sweis & Jivan, 2022b). Il vise à ralentir ou à inverser la progression de la maladie coronarienne en supprimant les facteurs de risque intermédiaires, tels que l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie ou encore la surcharge pondérale (Sweis & Jivan, 2022b). Le traitement pharmacologique consiste en l'administration de certains médicaments, notamment, les nitrates, les bêtabloquants, les statines, les médicaments antiplaquettaires ou au recours à certaines procédures de revascularisation, telles que l'intervention coronarienne percutanée ou le pontage de l'artère coronaire (Sweis & Jivan, 2022b). Il convient par ailleurs de mentionner qu'il existe diverses formes d'angor, notamment l'angor stable et instable. L'angor instable est le type d'angor où la sémiologie des symptômes change et il est également considéré comme un syndrome coronarien aigu au vrai sens du terme (Sweis & Jivan, 2022b). Considérée comme une forme assez grave de syndrome coronarien aigu, l'angor instable entraîne une invalidité et des risques nettement plus importants que ceux créés par l'angor stable (Izadpanah & al., 2020).

Comme pour les infarctus du myocarde, l'âge, le sexe, la consommation de tabac et d'alcool, la sédentarité et les mauvaises habitudes alimentaires constituent les principaux facteurs de risque des angines de poitrine (Kloner & Chaitman, 2017; Organisation mondiale de la santé, 2017; Ford & Berry, 2020). Les patients âgés ont tendance à présenter des formes plus sévères de maladie coronarienne et ne tolèrent pas toujours les

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traitements anti-angineux conventionnels (Kloner & Chaitman, 2017). Pour ce qui est du sexe, les données montrent une augmentation de la prévalence des angors avec l'âge chez les hommes et les femmes (Kloner & Chaitman, 2017). Les femmes ont toutefois tendance à développer des coronaropathies à un âge plus avancé que les hommes (Kloner & Chaitman, 2017). Cependant, les cardiopathies ischémiques restent les principales causes de décès chez les femmes (Kloner & Chaitman, 2017). Il convient par ailleurs de noter que l'angine de poitrine est habituellement la manifestation initiale la plus courante d'une cardiopathie ischémique chez les femmes et chez les hommes (Kloner & Chaitman, 2017). En outre, les femmes sont plus susceptibles de présenter des symptômes atypiques et moins susceptibles d'être diagnostiquées et traitées (Kloner & Chaitman, 2017). La consommation de tabac augmente la pression artérielle, accélère le rythme cardiaque et occasionne une détérioration des artères (Daigle, 2006). La pratique d'une activité physique régulière permet de réduire le poids, d'améliorer la lipidémie et la cholestérolémie, la tension artérielle et la glycémie, et ainsi atténuer le risque global des maladies cardiovasculaires (Daigle, 2006). Une alimentation riche en matières grasses, comme le cholestérol et en sel constitue un facteur de risque important des maladies cardiovasculaires (Daigle, 2006). Un excès de cholestérol dans le sang (hypercholestérolémie) pourrait augmenter le risque d'athérosclérose c'est-à-dire des dépôts de matières graisseuses dans les artères au fil des ans (Daigle, 2006). En outre, une consommation élevée de sel pourrait favoriser l'hypertension artérielle qui représente un facteur de risque intermédiaire des cardiopathies ischémiques (Organisation mondiale de la santé, 2017).

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