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Rapport de projet d'intervention - prévention des syndromes coronariens aigus chez les immigrants non européens du Québec à¢gés de 20 ans et plus


par Ghislain Muzinga Kasenda
Université Laval - M.Sc. Santé publique 2024
  

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2.2.1.2. Portrait de l'emploi chez les immigrants

Au moment de s'insérer dans la vie économique québécoise, les immigrants sont confrontés à divers obstacles qui limitent les chances d'obtenir un emploi correspondant à leur qualification et à leur expérience (Posca, 2016 ; Malambwe, 2017). Les contraintes liées à la reconnaissance des diplômes étrangers et de l'expérience acquise à l'étranger, les barrières linguistiques, les pratiques discriminatoires et le racisme font partie de quelques-uns de ces obstacles rencontrés par les immigrants (Posca, 2016 ; Malambwe, 2017 ; Castro & Villeneuve, 2019). Par conséquent, ils sont généralement désavantagés en ce qui concerne la participation au marché du travail, tant sur le plan du taux d'emploi que de la qualité de l'emploi (Malambwe, 2017 ; Posca, 2016). Ces inégalités en termes de participation au marché du travail sont plus prononcées chez les femmes immigrantes (Castro & Villeneuve, 2019 ; Posca, 2016 ; Giroux & al., 2011). Les immigrants du Québec affichent des taux d'emploi plus élevés que ceux des immigrants du reste du Canada (Levert & Fakhoury, 2021). En 2020, le taux d'emploi au Québec pour les personnes immigrantes était de 60,5%, contre environ 56,7% pour les autres immigrants canadiens (Levert & Fakhoury, 2021). Le taux d'emploi des immigrants au Québec a toutefois diminué puisqu'il était de 63,1% en 2019 (Levert & Fakhoury, 2021). Le taux de chômage chez les immigrants au Québec a significativement augmenté en 2019-2020, passant de 7% à 10,7% (Levert & Fakhoury, 2021). De plus, le taux de chômage chez la population migrante du Québec en 2020 (10,7%) était significativement plus élevé que chez la population née au Canada (8,3%) (Levert & Fakhoury, 2021). Au sein des

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populations migrantes, les écarts en matière de participation au marché du travail varient en fonction de la durée de séjour au Québec (Levert & Fakhoury, 2021 ; Posca, 2016). Les immigrants récents affichent généralement des taux d'emploi plus faibles que les immigrants établis (Levert & Fakhoury, 2021 ; Posca, 2016). En 2020, le taux d'emploi chez les immigrants récents âgés de 15 à 64 ans était de 58,8% contre 70,8% chez les immigrants établis (Levert & Fakhoury, 2021). De nombreuses personnes immigrantes sont également en situation de surqualification professionnelle, car elles occupent habituellement des emplois ne correspondant pas à leur niveau de scolarité (Levert & Fakhoury, 2021 ; Malambwe, 2017 ; Posca, 2016). Les données récentes montrent que le taux de surqualification de la population québécoise générale était de 28,9% en 2020 (Levert & Fakhoury, 2021). Chez les immigrants, ce taux de surqualification (42,6%) était plus élevé que chez la population née au Canada (24,9%) (Levert & Fakhoury, 2021). En 2020, les femmes immigrantes au Québec affichaient un taux de surqualification (43%) légèrement supérieur à celui des hommes immigrants (42,2%) (Levert & Fakhoury, 2021). Ces taux de surqualification sont plus élevés chez les immigrants récents (Posca, 2016). En 2020, plus de 52,4% des immigrants récents occupaient en effet un emploi pour lequel ils étaient surqualifiés, contre 38,3% des immigrants de très longue date (Levert & Fakhoury, 2021). Le tableau 1 montre parfaitement les disparités dans les taux de surqualification chez les immigrants et le reste de la population québécoise. Les immigrants sont également plus nombreux à occuper des emplois de faible qualité, particulièrement les femmes immigrantes (Malambwe, 2017 ; Posca, 2016 ; Castro & Villeneuve, 2019).

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Le taux de chômage élevé des immigrants ainsi que la faible qualité des emplois qu'ils occupent généralement au pays augmentent significativement les risques de transition nutritionnelle (Sia & al., 2019; Sanou & al., 2014; Stone, 2017). Des données suggèrent que l'alimentation traditionnelle des immigrants sans emploi ou occupant un emploi précaire semble évoluer très rapidement peu de temps après l'arrivée au pays vers une alimentation d'une part plus riche en sucre, en gras saturés et en gras transformés, et d'autre part plus pauvre en fruits, légumes et fibres (Sia & al., 2019; Girard & Sercia, 2014). Un statut d'emploi précaire chez l'immigrant semble être associé à une réduction de l'accessibilité à des aliments sains en quantité et en qualité, ce qui est susceptible de conduire à une mauvaise alimentation et augmenter ainsi le risque de développer des maladies cardiovasculaires (Sia & al., 2019 ; Blanchet & al., 2018).

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