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Rapport de projet d'intervention - prévention des syndromes coronariens aigus chez les immigrants non européens du Québec à¢gés de 20 ans et plus


par Ghislain Muzinga Kasenda
Université Laval - M.Sc. Santé publique 2024
  

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2.2.1.3. Revenu des immigrants

En 2020, le revenu hebdomadaire moyen des personnes immigrantes (983,31$) était inférieur à celui de la population née au Canada (1011,29$) (Levert & Fakhoury, 2021). Toutefois, les données provenant du Ministère de l'Immigration, Francisation et

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Intégration indiquent que le revenu moyen des immigrants a connu une importante hausse (+8,7%), comparativement à celui des personnes nées au Canada (+6,2%) (Levert & Fakhoury, 2021). Cette croissance significative du revenu moyen des immigrants a permis la réduction des inégalités salariales, de 5,2% en 2019 à 2,8% en 2020 (Levert & Fakhoury, 2021). En dépit de la forte croissance observée ces dernières années, le revenu moyen ou médian des immigrants reste toutefois en-deçà de celui de la population née au Canada (Levert & Fakhoury, 2021 ; Posca, 2016). Au sein des populations migrantes, les données gouvernementales récentes indiquent une réduction des inégalités salariales entre les femmes immigrantes et les hommes immigrants du Québec (Levert & Fakhoury, 2021). En 2019-2020, on a observé une croissance du revenu hebdomadaire moyen des femmes immigrantes bien supérieure à celle des hommes immigrants, quelle que soit la durée de résidence au Québec (Levert & Fakhoury, 2021). Par ailleurs, des disparités de revenu sont observées entre immigrants récents et immigrants établis (Posca, 2016 ; Levert & Fakhoury, 2021). En 2020, comme le montre le tableau 2, le revenu hebdomadaire moyen des immigrants récents était significativement inférieur à celui des immigrants établis (Levert & Fakhoury, 2021). On remarque que le revenu des personnes immigrantes tend généralement à s'améliorer au fur et à mesure que le séjour au Québec se prolonge (Posca, 2016 ; Levert & Fakhoury, 2021). Il tend ainsi à se rapprocher au fil des années de celui des personnes nées au pays (Posca, 2016). Les immigrants récents sont particulièrement plus nombreux à vivre sous le seuil du faible revenu (Posca, 2016). En 2019, le ratio de faible revenu était plus élevé chez les immigrants (10,7%) que chez les non-immigrants (9,1%) (Institut de la statistique du Québec, 2022). En outre, le taux moyen de faible revenu observé chez les personnes immigrantes varie énormément en fonction de divers facteurs, entre autres, le niveau de scolarité, le pays ou la région d'origine, le sexe et l'âge des personnes (Posca, 2016).

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Les contraintes financières découlant de la précarité des revenus des immigrants ont des conséquences psychologiques, sociales et surtout nutritionnelles importantes chez une proportion considérable des immigrants (Girard & Sercia, 2014). Sur le plan nutritionnel, ces contraintes financières ont particulièrement des répercussions sur l'approvisionnement alimentaire (Girard & Sercia, 2014). L'étude de Girard et Sercia (2014) montre que plus de 39% des immigrants ont des difficultés à se procurer certains aliments essentiels au maintien d'une saine alimentation, tels que les poissons, les fruits et les légumes frais de bonne qualité et ce, en raison de limitations financières (Girard & Sercia, 2014). Ces limitations financières ont des effets non seulement sur la quantité et la qualité des aliments achetés, mais aussi et surtout sur les manières de se procurer ces aliments (Girard & Sercia, 2014). L'étude de Sercia et al. (2018) montre d'une part que peu de temps après l'arrivée au Québec, plus de 25% des immigrants consomment moins de fruits, de légumes, de légumineuses et de produits laitiers, et 43% de ces immigrants consomment moins de produits de la mer. D'autre part, les données de l'étude montrent que la consommation des produits alimentaires réputés nocifs pour la santé augmente chez les immigrants peu de temps après l'installation au Québec (Sercia & al., 2018). Plus de 30% des immigrants récents consomment davantage de viande rouge, 40%

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consomment plus de desserts (mets sucrés), 35% consomment plus de croustilles et 33% consomment plus de boissons gazeuses sucrées (Sercia & al., 2018). L'étude de Girard et Sercia (2014) mentionne également que plus de 10% des immigrants vivraient en situation d'insécurité alimentaire. Une étude pancanadienne publiée en 2017 mentionne que faute de moyens financiers, les femmes immigrantes récentes renoncent généralement aux aliments frais et abordables, qu'elles remplacent par des produits alimentaires hautement transformés et financièrement plus accessibles (Stone, 2017). Toujours en raison de limitations financières, de nombreuses femmes immigrantes récentes se voient contraintes de compléter leur provision alimentaire avec des produits de basse qualité et de faible valeur nutritionnelle provenant de banques alimentaires (Stone, 2017). Le recours aux banques alimentaires peut toutefois s'avérer stigmatisant et intrusif pour nombre d'immigrants qui estiment par ailleurs que ces banques alimentaires ne tiennent généralement pas compte de la diversité culturelle des cuisines (Stone, 2017).

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