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Rapport de projet d'intervention - prévention des syndromes coronariens aigus chez les immigrants non européens du Québec à¢gés de 20 ans et plus


par Ghislain Muzinga Kasenda
Université Laval - M.Sc. Santé publique 2024
  

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2.2.2.2. Stress d'acculturation

L'acculturation fait référence au processus par lequel les nouveaux immigrants adoptent et s'adaptent à un nouvel environnement social et culturel (Rosenthal & al., 2022). Pour faire face aux enjeux liés à ce processus d'acculturation, les immigrants utilisent généralement l'une ou l'autre des quatre stratégies d'acculturation ci-après : l'assimilation, l'intégration, la séparation et la marginalisation (Rosenthal & al., 2022). L'assimilation se caractérise par la recherche d'une interaction quotidienne avec la culture de la société d'accueil (Rosenthal & al., 2022). L'intégration quant à elle renvoie à la conciliation harmonieuse des pratiques culturelles de la société d'accueil et du pays d'origine (Rosenthal & al., 2022). La séparation se traduit par le maintien de l'identité culturelle du pays d'origine et l'évitement d'une interaction avec la culture de la société d'accueil (Rosenthal & al., 2022). Enfin, la marginalisation fait référence à la perte de la capacité et de l'intérêt d'interagir avec la culture d'accueil et du pays d'origine (Rosenthal & al., 2022). Des études suggèrent que l'intégration et l'assimilation représentent les stratégies d'acculturation associées à une meilleure gestion de la santé et à des comportements sains (Rosenthal & al., 2022). L'acculturation entraîne en outre des changements dans plusieurs dimensions du mode de vie des immigrants, incluant les habitudes de vie et les pratiques alimentaires (Rosenthal & al., 2022). Ces changements sont associés à une augmentation du niveau de stress (stress d'acculturation) chez les immigrants et peuvent avoir des effets directs et indirects sur la santé (Rosenthal & al., 2022).

Le stress d'acculturation résulte des efforts déployés par la personne immigrante durant le processus d'acculturation afin de minimiser les défis liés aux différences culturelles avec la culture de la société d'accueil (Drouin, 2020). Il constitue de ce fait une réponse aux défis vécus positivement ou négativement par la personne immigrante dans son

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adaptation culturelle (Drouin, 2020). En contexte de stress acculturatif, la personne immigrante pourrait être amenée à vivre de l'incertitude, de l'anxiété et de la dépression (Drouin, 2020). Le stress d'acculturation se manifeste généralement suivant un continuum en débutant par un changement de comportement, suivi d'un état de stress acculturatif à proprement parler et enfin d'un état de stress psychopathologique (Drouin, 2020). Au stade de changement de comportement, la personne immigrante s'adapte sans beaucoup de difficultés à son nouvel environnement culturel et a tendance à ne pas percevoir les expériences acculturatives comme problématiques (Drouin, 2020). En ce qui concerne le stade de stress acculturatif, la personne immigrante perçoit les expériences liées au processus d'acculturation comme étant plus problématiques et a donc tendance à vivre un plus grand stress face à son adaptation culturelle (Drouin, 2020). Les personnes immigrantes se trouvant à ce stade parviennent habituellement à s'adapter au nouvel environnement culturel, étant donné que les défis rencontrés sont perçus comme étant surmontables (Drouin, 2020). Finalement, lors du stade de stress psychopathologique, les personnes immigrantes concernées font face à une détresse significative et à d'importantes difficultés adaptatives pour lesquelles elles ressentent le besoin d'un soutien pour affronter ces difficultés (Drouin, 2020). Fort heureusement, les données suggèrent que de nombreux immigrants se retrouvent au stade de changement comportemental durant leur processus d'acculturation (Drouin, 2020). Le stress acculturatif comme enjeu d'acculturation peut avoir des conséquences délétères sur la santé mentale des personnes immigrantes, car il est susceptible d'accroître l'occurrence des troubles mentaux (Drouin, 2020). Les données provenant de l'étude de Sercia et al. (2018) indiquent que près de 70% des immigrants déclarent se sentir stressés et estiment que ce stress a plus ou moins un impact sur leur santé et leur bien-être. En outre, les femmes immigrantes sont plus nombreuses à rapporter un niveau de stress élevé et à vivre des épisodes de détresse psychologique (Sercia & al., 2018). L'aggravation de la détresse psychologique liée au stress acculturatif pourrait entraîner une inadaptation chez les personnes concernées, particulièrement lorsque les différences culturelles entre la société d'accueil et celle d'origine sont importantes (Drouin, 2020), comme c'est le cas pour les personnes immigrantes non occidentales au Canada. D'autre part, des niveaux particulièrement élevés de stress acculturatif sont associés à une consommation accrue d'aliments hautement énergétiques et ultra-transformés, une faible consommation de fruits et légumes, ainsi qu'une consommation accrue de plats cuisinés (Popovic-Lipovac & Strasser, 2015). Ballon et al. (2015) expliquent dans leur concept d'alimentation

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émotionnelle que la consommation de certains aliments peut être modulée en réponse à un ressenti émotionnel plutôt qu'à une sensation de faim ou de satiété. Ainsi, suivant ce concept, le stress est généralement associé à une consommation accrue des produits alimentaires plus sucrés et gras (Ballon & al., 2015).

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