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Les musées: opération de séduction auprès des jeunes

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par Valérie Vandermotten
Solvay Business School (ULB) - Executive Master in Marketing & Advertising 2005
  

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V. ANALYSE INTERNE : LES MUSÉES

V.A. Introduction

L'analyse du secteur muséal est basée entre autres sur l'enquête Portrait socio-économique du secteur muséal en Communauté française, réalisée par COMASE Consulting Management pour le compte de l'Observatoire des Politiques Culturelles (2003) et par ailleurs sur une enquête menée sur le terrain.

Objectif de l'enquête de terrain

L'objectif était de comprendre quels étaient les enjeux des musées, leurs difficultés, et quelles étaient les actions mises en oeuvre afin d'attirer les jeunes. Méthodologie [cf. annexe 5]

V.B. L'origine du musée

A l'origine, dans notre civilisation occidentale, le musée était destiné à conserver des oeuvres devant témoigner de la richesse, du patrimoine d'une époque. Dès le départ, le sujet a développé une double identification face à l'oeuvre exposée. D'abord, il s'identifie à l'oeuvre et se reconnaît dans celle-ci en tant qu'être humain. Ensuite, il reconnaît dans l'oeuvre la culture de l'homme universel. L'oeuvre devient le symbole de la personne humaine et le musée le temple de cette image. Le musée revêt une image quasi religieuse. De là, s'est formée la sacralisation des musées qui explique l'appréhension à l'égard des musées que peuvent ressentir certains publics dont notamment les jeunes. [39]

V.C. La définition du musée

Le musée est une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l'homme et de son environnement, acquiert ceux-là; les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d'études, d'éducation et de délectation.

Champ d'application de la définition [cf. annexe 6]

Source : ICOM (Conseil International des Musées) www.icom.museum - Définitions - 2001 - Article 2

V.D. La raison d'être des musées

Le rôle des musées : un rôle en mutation

Après avoir été conservateur, restaurateur et exposant, le musée devient vecteur d'images, dans le sens « représentation globale » des oeuvres ou objets qui y sont exposés. Par extension, le musée que ce soit par sa structure, son organisation et l'offre qu'il propose, envoie une image de lui-même sur le monde extérieur et ses visiteurs.

Il convient par conséquent de soigner son image pour s'assurer les faveurs du public. Il ne s'agit plus uniquement d'éduquer mais aussi de séduire et satisfaire son public et d'en faire son meilleur allié.

La « vache sacrée » des musées

Les musées ont pris conscience de l'importance de changer leur image, de la « rajeunir ». Dans cette optique, les musées utilisent divers moyens (par exemple les outils technologiques) afin de rendre plus ludiques ou attirantes leurs expositions. Toutefois, les musées veulent rester des lieux de transmission de savoirs, de références et donc maintenir leur rôle éducatif vis-à-vis du public. Il n'est pas question pour eux que la muséographie (l'art d'exposer) prenne le pas sur le contenu de l'exposition. Les musées ne veulent clairement pas devenir des parcs d'attractions.

V.E. Les catégories des musées bruxellois

Les catégories telles que définies par le Conseil bruxellois des musées [40]

· · Archéologie

· Architecture

· Art Ancien

· Art moderne et contemporain

· Civilisations non-européennes

· Histoire, traditions et sociétés

· Livres et littérature

· Maisons-musées et ateliers

· Sciences et nature

· Techniques et industries

· Transport et communication

La moitié des musées en Communauté française appartiennent à trois catégories : musées d'archéologie et d'histoire, musées spécialisés, les musées d'art. Les musées spécialisés sont les plus nombreux par rapport aux autres catégories dans la région de Bruxelles-Capitale.

V.F. La vision des musées

Selon l'enquête COMASE, la vision des musées n'est pas claire pour un nombre significatif des musées. Sur 154 musées, 16 musées (10,4%) présentent un projet muséal non analysable, 111 musées (72,1%) présentent un projet muséal au contenu exploitable et 27 musées (17,5%) décrivent leurs projets futurs. Parmi les réponses analysables, la diffusion/valorisation occupe la première place au rang des projets muséaux (concerne 64% des musées).

V.G. L'objectif des musées

Les musées se préoccupent de plus en plus de la satisfaction de leur public. Leur objectif se focalise principalement sur l'élargissement de leur public dû aux contraintes financières auxquelles ils font face. Afin d'élargir le public, les musées veulent rajeunir leur image et cibler davantage les jeunes.

Changer une image relève de la perception de celle-ci dans la tête du public. Si les musées veulent changer leur image, une connaissance profonde sur la perception que leur public en a est indispensable. Ils découvriraient alors que les jeunes ne perçoivent les musées ni comme des endroits « ringards » ou « poussiéreux ». Au contraire, les jeunes ressentent du respect pour les musées qu'ils perçoivent très bien comme « temples des savoirs anciens ». Ils éprouvent du respect mais une certaine appréhension aussi à y aller à cause du caractère sacré de l'image des musées qu'ils en ont. (voir sous-chapitre de ce travail IV.H. Perception, motivations, barrières, etc. - Les jeunes se dévoilent p.20)

Si les musées veulent rajeunir leur image et toucher plus la cible des jeunes, une désacralisation de l'image s'impose.

Musées -> Désacralisation de l'image -> Cible jeune -> Image jeune -> Elargissement du public

V.H. Le « produit » muséal

L'exposition

L'offre se compose principalement des expositions temporaires et permanentes. L'exposition temporaire demande un grand investissement en termes de coût et de temps. La durée de l'organisation une grande exposition est de deux à trois ans dont le coût peu atteindre par exemple 1.700.000 euros (exposition Tatu Tattoo). Pour une plus petite (moins de cent objets exposés), la durée est d'environ un an et le coût de l'organisation revient à environ 50.000 euros.

Les services et facilités

Les principaux services et facilités dont disposent les musées sont :

· · Un point de vente pour les publications

· L'accès aux personnes à mobilité réduite

· Une boutique avec articles divers

· Une bibliothèque accessible au public

Le prix du ticket [cf. annexe 8]

La très grande majorité des musées sont payants.

L'enquête COMASE révèle deux aspects particulièrement intéressants :

· 92% (57 musées sur 62) des musées ayant comptabilisé plus de 6000 visiteurs en 2003 sont des musées payants.

· Les musées non-payants ont en moyenne quelle que soit leur taille un nombre de visiteurs inférieur à celui des musées payants.

La gratuité n'est pas un levier en soi permettant l'augmentation du nombre de « nouveaux » visiteurs. En réalité la gratuité attire les personnes déjà intéressées par les musées qui voient là l'occasion de satisfaire davantage leur besoin de consommation culturelle [41]. C'est la combinaison tarifaire qui amène du public supplémentaire. Néanmoins la gratuité permet de répéter la visite des personnes déjà intéressées.

L'accessibilité

Les musées offrent de manière générale une bonne accessibilité au public.

La moitié des musées (56,5% de 105 musées participants à l'enquête COMASE) sont ouverts toute l'année. Les musées qui ferment leurs portes, le font en période d'hiver (de novembre à février avec un pic en décembre, mois pendant lequel 28,5% des musées ferment leurs portes). Cette fermeture est due au manque de personnel et au faible taux de fréquentation du musée en regard des heures d'ouverture.

Cette constatation est étonnante. Du personnel supplémentaire devrait être donc mis en place afin de permettre l'ouverture du musée en période d'hiver et des actions promotionnelles devraient être menées afin d'attirer la fréquentation du public.

V.I. Le personnel des musées

Les musées occupent deux catégories de personnel : le personnel occupé et le personnel employé.

Le personnel occupé concerne le personnel dont le musée est l'employeur, le personnel dont le musée n'est pas l'employeur mais qui est mis à la disposition du musée par son personnel officiel, le personnel bénévole. Le personnel employé concerne uniquement le personnel dont le musée est l'employeur.

L'enquête COMASE met en évidence que la représentation des jeunes parmi le personnel qu'il soit occupé ou employé est extrêmement faible :

Personnel occupé : 3,08% pour les moins de 25 ans et 15,58% pour les 25-35 ans

Personnel employé : aucun pour les moins de 25 ans (concerne 81% des musées) et personne entre 25 et 35 ans (concerne 40% des musées)

Personnel mis à disposition : 4,07 % pour les moins de 25 ans et 18,60% pour les 25-35 ans. Le personnel mis à disposition est aussi globalement plus âgé que le personnel employé.

Personnel bénévole : 48,8% du personnel bénévole est âgé de plus de 60 ans et 19,57 % ont entre 45 et 60 ans. La part des moins de 25 ans représente 4,05 % et les 25-35 ans représentent 3,29 %.

Les stagiaires : 100 étudiants stagiaires ont travaillé pour les 163 musées ayant répondu à cette question, soit en moyenne 0,61 stagiaire par musée. Plus des trois quarts des stagiaires sont âgés de moins de 25 ans, le solde étant principalement composé de personnes entre 25 et 35 ans.

Si les musées veulent rajeunir leur image et toucher plus la cible des jeunes, un « rajeunissement du personnel » s'impose.

Musées -> Engagement ou collaboration avec du personnel jeune -> Image jeune -> Cible jeune -> Elargissement du public

V.J. Les subsides alloués aux musées

Les montants et la répartition des subsides entre les musées

L'enquête COMASE précise que ces montants doivent être pris avec prudence (voir p. 168 du rapport COMASE).

Le montant total des subsides octroyés, tous organismes confondus, représente 8.577.976 euros en 2003, soit en moyenne 66.000 euros par musée. Parmi les musées qui ont reçu effectivement ces subsides, la moyenne est de 99.744 euros par musée.

Presque 50% des musées ne reçoivent pas ou reçoivent très peu de subsides (maximum 1.800 euros).

Septante-cinq pour cent des musées reçoivent moins de 36.000 euros en 2003.

Les 25% restant des musées bénéficient de la plus grande partie des subsides octroyés soit un montant total de 8.145.485 euros en 2003 (soit 95% du total alloué).

Les origines des subsides reçus par les musées

La Communauté Française est à l'origine de presque la moitié des subsides alloués. La Région de Bruxelles Wallon et Région de Bruxelles-Capitale subsidient 18% du total alors que les communes et les provinces subsidient respectivement 8 et 15%.

La Communauté Française ainsi que la Région Wallonne et Bruxelles-Capitale / COCOF subsidient proportionnellement de manière plus important un nombre restreint de grands musées. Par contre, les provinces et commune subsidient de manière plus faible un plus grand nombre de musées.

La Communauté française Wallonie Bruxelles (CFWB) consacre 7% du budget au secteur du Patrimoine et Archives (rubrique sous laquelle sont repris les musées dans les budgets). La moyenne des budgets alloués par musée s'élève à 146.091 eurs (COCOF incluse) et 138.074 euros (hors COCOF) [cf. annexe 9]

L'Administration de la Commission communautaire frangaise (COCOF) : chiffres non communiqués. Mais si l'on prend les chiffres mentionnés ci-plus, le montant s'élève à 8.017 € en moyenne. Ce chiffre est à considérer avec précaution car le calcul utilise comme variable les 80 musées bruxellois. [42]

La Politique scientifique culturelle octroie 18,2 % de son budget total à la culture et l'enseignement A titre d'exemple, le budget total 2003 était de 517 millions euros. Le budget « culture et enseignement » représente donc 94.094.000 euros à répartir parmi les Institutions scientifiques fédérales qui sont sous la tutelle de l'autorité de la Politique scientifique fédérale.[cf. annexe 10 pour la liste de ces institutions] [43]

Les budgets ne sont pas répartis de façon équitable entre les musées. Le montant des subventions dépend de la taille des musées et de son statut juridique. [cf. annexe 9 pour définitions de la taille et du statut].

Les Institutions scientifiques fédérales ont des budgets énormes par rapport aux autres musées (communaux, associatifs, etc.). Cependant, tout est relatif et les problèmes budgétaires sont les mêmes quel que soit le statut juridique des musées.

Les autres organismes subsidiants (à titre informatif) : la Loterie Nationale, l'Agence wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH), le FOREM (service public wallon de l'emploi et de la formation professionnelle) / ORBEM (l'Office Régional Bruxellois de l'Emploi), la Fondation Roi Baudouin, les universités, Euregio.

Autres types d'aide financière

Certains frais et/ou moyens matériels de presque trois-quarts des musées sont pris en charge par des tiers. Il s'agit principalement de certains frais généraux (électricité, eau, gaz, loyer, etc.)

V.K. Les stratégies des musées

Le positionnement

Le positionnement actuel pourrait donc se résumer à prendre en compte trois objectifs : maintenir le rôle scientifique des musées (recherche et conservation des oeuvres), rester avant tout un lieu de transmetteur de l'héritage du passé (rôle éducationnel) et rendre la visite agréable afin de marquer l'esprit du visiteur (procurer du plaisir).

Carte perceptuelle des loisirs

Education

Pratiques culturelles principales des jeunes

Plaisir

· musées

· sport

· Parc d'attractions et les amis

· cinéma

· concerts

· sorties

· médias (TV, radio, Internet)

Positionnement désiré par les musées

Ce positionnement désiré est difficile car il mêle le côté « sérieux » de l'apprentissage et le divertissement de l'autre. De plus, ce positionnement se rapproche de la concurrence et risque de semer la confusion dans la tête du public. Celui-ci peut ne plus comprendre le rôle du musée. Le positionnement doit être clairement communiqué et ne peut se contenter de focaliser sur l'un des deux rôles des musées : éduquer et satisfaire son public. Les musées font partie des loisirs « intelligents » qui se pratiquent avec plaisir et pas uniquement dans le but de s'élever culturellement.

Le but de la visite devrait être « apprendre agréablement ». Le positionnement des musées est donc double.

La communication externe

L'enquête COMASE révèle que les musées ne font que rarement, voire jamais appel aux vecteurs de communication existants. Lorsqu'ils communiquent, ils utilisent principalement d'une part des lettres d'informations sous format papier et d'autre part la présence gratuite dans les médias.

En 2003, le calcul des dépenses consacrées à la communication donne une médiane de 800 euros et le musée qui dépense le plus déclare 150.000 euros de dépense. Trente-deux musées déclarent ne rien avoir dépensé pour la communication.

Autre constatation : les musées qui ont une réelle volonté de communiquer ont recours à la communication gratuite et payante et en utilisant des partenaires médias (la radio, la télévision, etc .) [cf. annexe 10]

V.L. Les actions menées par les musées afin de toucher les jeunes

Les activités scolaires

Les groupes scolaires demeurent le moyen principal d'être en contact avec les jeunes. C'est pourquoi les musées mettent à disposition des professeurs des dossiers pédagogiques relatifs à une exposition quelle soit temporaire ou permanente. Ces dossiers pédagogiques contiennent des informations aidant les professeurs à intégrer la visite dans leur programme scolaire.

-> La visite du groupe scolaire résulte en majorité de l'initiative des professeurs. Les musées essayent d'attirer les groupes scolaires, mais rencontrent deux difficultés majeures. D'une part, les écoles n'ont pas les moyens financiers pour supporter plus de visites scolaires, d'autre part, les professeurs manquent d'informations en début d'année scolaire, ce qui les empêche de prévoir plus aisément une ou plusieurs visites pendant le programme.

Les services éducatifs 

Les services éducatifs appartenant aux musées proposent diverses activités comme des ateliers créatifs répartis en divers groupes selon les âges, mais ces activités sont principalement dirigées vers les enfants jusqu'à 12 ans.

-> Résultat : ce sont des jeunes d'un niveau social élevé qui participent à ces ateliers et ce sont aussi toujours les mêmes jeunes qui reviennent. Cela ne contribue pas vraiment ni à l'élargissement ni à la diversification du public.

Les visites dans les coulisses

Des visites dans les coulisses sont proposées aux jeunes. Ces visites permettent de faire découvrir au public à partir de 14 ans le travail de recherche du personnel scientifique.

Ces visites visaient au départ les 14-18 ans pour les pousser à étudier la science, à éveiller chez eux la passion de la science et créer l'exclusivité.

-> Résultat : cela n'a pas fonctionné car cela attiré plutôt les adultes et les seniors.

Organisation d'expositions en vue d'attirer le public « jeunes »

· L'exposition Tatu Tattoo organisée par les Musées royaux d'Art et d'Histoire a augmenté considérablement le nombre de visiteurs jeunes. Cependant, l'exposition ne fut pas rentable car elle n'a pas attiré les autres publics (les 25-50 ans, etc.) et malgré la très forte augmentation du nombre de visiteurs jeunes, le nombre de tickets vendus n'a pas suffi à rencontrer le « point de rupture ». Cela montre que le thème était bien choisi et qu'il a attiré les jeunes mais que le restant du public n'a pas compris le but de cette exposition.

· L'exposition sur les nouvelles technologies, « Communication », organisée par le Musée des Sciences Naturelles (15 septembre 2000 au 15 avril 2001 - dossier complet sur www.sciencesnaturelles.be dans la rubrique des dossiers didactiques) portait l'espoir de toucher les jeunes. Mais cela n'a pas donné les résultats escomptés. Le musée n'a pas enregistré plus de visiteurs jeunes. Ici le choix a été porté sur un thème actuel mais n'a pas été un succès car trop évident aux yeux des jeunes qui sont des utilisateurs experts des nouvelles technologies.

Les journées portes ouvertes

L'exemple de - L'Observatoire royal de Belgique, l'Institut Royal Météorologique et l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique ont ouvert leurs portes les samedi 17 et dimanche 18 septembre. Environ 10.000 visiteurs sont venus durant le week-end. -> Les journées portes-ouvertes sont une activité qui amène des visiteurs supplémentaires.

L'implication des jeunes dans les projets des musées

L'exemple de l'exposition Tatu Tattoo

Un groupe de jeunes a participé à l'exposition à divers niveaux comme entre autres là la reconstitution de la chambre des jeunes (affiches, CD sur les tatouages). Cette chambre était un espace réservé aux jeunes dans l'exposition elle-même. Ces mêmes jeunes ont également participé à la communication et ont réalisé des interviews dans la rue qui ont été diffusées lors de l'exposition. -> Ce sont des jeunes d'un milieu social favorisé et déjà intéressés par les musées qui ont participé au projet. Ces jeunes ont été contactés par le service éducatif du musée. Néanmoins, les jeunes ont fait preuve d'une grande motivation et se sont impliqués fortement dans le projet.

La communication

L'Internet

Les musées ont développé leur propre site Internet. Ces sites sont très bien structurés et donnent beaucoup d'informations sur les expositions actuelles, futures ou passées.

Le Musée des Sciences Naturelles a tenté l'expérience de communiquer des informations aux jeunes par e-mail (courriel) mais cela n'a pas fonctionné car le nombre d'abonnés n'était pas suffisant et le taux de réponse en deçà de répondre aux attentes.

En réaction, le musée propose sur le site de suivre les expéditions et travaux de recherche du personnel scientifique. Il développe également un projet de questions-réponses (FAQs) sur des sujets scientifiques. S'il n'y a pas de réponse pré-formatée à la question, la question est transférée au personnel scientifique par « e-mail » (courriel). Ce projet tient compte de l'âge des visiteurs pour adapter la réponse mais aussi pour mieux connaître le profil des visiteurs (il y aura un questionnaire à remplir). Il a pour but également de mieux faire connaître le travail des chercheurs.

-> Remarque : ce n'est pas parce que les jeunes ont une pratique très forte de l'Internet et du « chat » (forum de discussion) que l'e-mail est le moyen adéquat pour les toucher. Au contraire, l'e-mail promotionnel peut être perçu comme une intrusion dans l'univers des jeunes.

Projet de musée virtuel

Ce projet est en cours de développement au Musée des Sciences Naturelles. Il a pour but de garder le contact avec les jeunes et le grand public.

La téléphonie mobile

Il semble que l'envoi d'SMS (Short Message System) afin d'informer le public des nouveautés n'est pas non plus un outil efficace pour communiquer. (action menée par le Musée des Sciences Naturelles). -> Résultat : il n'y a eu que 150 abonnés. Le projet (envoi d'un SMS/mois) a été abonné car cela coûtait trop cher.

Les cartes boomerang

Utilisation des cartes boomerang pour faire la promotion d'expositions. -> Résultat : ces cartes ont du succès auprès des jeunes mais aucun chiffre précis sur la corrélation entre ce type de médias et le nombre de visiteurs « jeunes » n'ont pu être communiqués par les musées.

Les sous-verres en carton

Afin d'attirer les jeunes, les Musées royaux d'Art et d'Histoire ont utilisé les sous-verres en carton dans les cafés comme moyen de promotion de l'exposition de Tatu Tattoo. -> Cette expérience a très bien fonctionné, mais encore une fois aucuns chiffres précis n'ont pu être donnés. Les résultats sont évalués selon une estimation.

Les médias : télévision, radio et presse écrite mais moins spécifiques aux jeunes. Le choix des partenaires médias se fait surtout pour attirer le plus large public possible.

Ex. Le journal « Métro ».

Le partenariat événementiel

Vingt-six musées provenant de différentes régions ont participé à l'action « Festival Rock Werchter- Il y a de la musique dans les musées », avec des résultats très positifs. (voir chapitre Benchmarking, p. 36 de ce travail).

V.M. Les moyens utilisés par les musées afin de satisfaire le visiteur « jeune »

L'utilisation des moyens multimédias, de la muséographie et de la scénographie

Les moyens multimédia

· Les bornes interactives

· Les audioguides

· L'ordinateur

· L'écran télévisé - projection de films

On pourrait croire que les moyens multimédia sont des outils adaptés à la cible jeune, experte en nouvelles technologies. Mais ce serait oublier le fait que ces outils ne permettent pas de créer un lien émotif avec les oeuvres ou objets exposés.

Ce lien émotif ne peut être transmis que par une personne et/ou une activité. De même les audioguides empêchent de favoriser l'expérience humainement interactive. Le visiteur est seul avec son audioguide. Or les jeunes attachent beaucoup d'importance à vivre une expérience vécue en groupe que ce soit à deux ou à plusieurs.

De même l'ordinateur ou la projection de films ne vont pas non plus motiver les jeunes dont la plupart possèdent ces outils à la maison.

Les moyens multimédias n'apportent pas réellement de valeur ajoutée à l'exposition qu'elle soit temporaire ou permanente. Ils n'apportent non plus aucune différenciation par rapport aux loisirs pratiqués par les jeunes. Les moyens multimédias ne font qu'apporter un complément d'information. Ils ne créent pas l'émotion et ne sont donc pas les outils qui vont provoquer l'envie de revenir.

L'art de la scène ou la scénographie

· La mise en scène théâtrale (ex. l'exposition Indian Summer organisé par les Musées royaux d'Art et d'Histoire a fait venir de sculpteurs de totems, des indiens, etc.)

L'art d'exposer ou la muséographie

· La musique

· La lumière

· Le choix de l'emplacement des objets

· Le choix du parcours entre les divers objets et les salles d'exposition.

La muséographie et la scénographie, au contraire des moyens multimédias, vont créer la surprise, l'émotion mais plus important encore, elle va établir un contact avec les objets exposés. La scénographie permet de raconter une histoire.

V.N. Les acteurs intermédiaires entre le public et les musées bruxellois

Le Conseil bruxellois des musées (CBM)

Le Conseil bruxellois des Musées a été mis en place en 1995 et représente les 80 musées de Bruxelles. Son rôle est double : d'une part il consiste à améliorer la communication entre ses membres, à harmoniser l'image des musées sous une identité collective et à tenter de résoudre les problèmes rencontrés par les musées. D'autre part, le Conseil bruxellois des Musées s'occupe de la promotion des musées de Bruxelles en tant qu'éléments essentiels de la vie culturelle et de l'identité régionale. Source: www.museesdebruxelles.be

Le CBM mène diverses activités [cf. annexe 12] mais est composé d'une très petite équipe (trois personnes). En réalité, il est donc obligé de poser des priorités et estime qu'il n'a pas le temps de se pencher sur la cible « jeunes » en raison de la complexité de cette cible et du faible résultat par rapport aux moyens nécessaires à développer.

Illustration

« Les adolescents sont un public difficile à attirer au musée hors du cadre scolaire : ils ont de nombreuses activités, sont très fort sollicités, exigent une approche sur mesure (usage de moyens multimédias, communication très dynamique (sms, e-mails, ...), activités interactives, ludiques et insolites...). Cela exige une réflexion importante et de nombreux moyens. Les résultats sont souvent limités par rapport aux moyens mise en oeuvre. »

Entretien avec Stéphanie Masuy, membre de l'équipe du CBM.

A noter : le CBM ne s'occupe pas de la promotion des musées auprès des écoles.

Les réseaux de jeunesse

Jeunesse

Organisations de Jeunesse : 81 Centres de Jeunes ; 164 reconnus,

Centres de rencontres et d'hébergement : 17

Fédération des Centres d'information des Jeunes : 18 (dont Fédération Infor-Jeunes Wallonie-Bruxelles, S.I.E.P. - Service d'information sur les études et les professions, C.I.D. - Centre d'information et de documentation pour les jeunes).

Ecoles des devoirs : Fédération : 1, Coordinations par Provinces : 5

Bureau International de la Jeunesse : Programmes européens d'échange, Agence Québec/Wallonie-Bruxelles, Conseil de l'Europe.

Source : Etats Généraux de la Culture http://www.forumculture.be/chiffres_budget.htm

Les réseaux de jeunesse sont en contact direct avec les jeunes. Ils offrent aux jeunes des services tels que l'information, la documentation sur loisirs, les vacances, la culture, l'emploi/le chômage, etc. [cf. annexe 13]

Ils peuvent être un excellent relais d'informations pour les musées, voire une source d'adresses pour faire un mailing direct.

V.O. Les moyens utilisés pour observer les publics des musées

Les musées utilisent principalement l'estimation pour déterminer le profil de leurs visiteurs (type de visiteurs, provenance de ces visiteurs et l'objet de la visite).

Néanmoins, les musées utilisent également d'autres méthodes : le comptage des tickets vendus et/ou distribués [cf. annexe 14 pour exemple de méthode de comptage] et des enquêtes réalisées auprès du public (concerne moins de 20 % des musées répondants à l'enquête réalisée par COMASE).

Les visiteurs sont regroupés sous quatre types de groupes différents : les individus (47,95 %), les groupes scolaires (26,71 %), les groupes des seniors (15,31 %) et les autres groupes (10,03 %).

V.P. Les difficultés rencontrées par les musées

1. L'aspect financier : la difficulté majeure rencontrée aujourd'hui par les musées réside dans le manque de moyens financiers que ce soit pour un musée de grande taille ou de petite taille. Les subsides reçus paient seulement les salaires. Le ticket d'entrée permet de financer le reste (expositions, recherches, promotion, etc.). Il faut savoir aussi que les assurances servant à protéger les collections coûtent extrêmement cher. Pour indication, la moyenne de la valeur assurée des collections s'élève à 1.194.098,32 euros

2. La difficulté au niveau du positionnement : les musées tentent de relever le défi de changer leur image, d'être éducatifs et de donner du plaisir à la fois.

3. La recherche du large public et plus uniquement « les connaisseurs ».

4. L'organisation des expositions est coûteuse et exige une longue préparation.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon