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Dynamique intercommunale et aménagement d'un territoire

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par Emmanuel FOUCHEROT
Université de Bourgogne - Dijon - Master professionnel "Transports, mobilités, environnement" 2006
  

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Troisième Partie

LA CCVO,

VERS UNE INTERCOMMUNALITÉ RÉUSSIE ?

I. Un bilan de l'intercommunalité en 2005

1. L'intercommunalité vue par les Français

Un sondage réalisé par l'Institut Français d'opinion publique (IFOP) en octobre 2005 pour l'Assemblée des Communes de France (ACDF) porte sur la représentation de l'intercommunalité chez les Français. Ce sondage peut faire l'objet d'une réflexion à l'échelle de la CCVO. Il apparaît que même si la grande majorité des personnes interrogées savent que leur commune appartient à une structure intercommunale, le rôle de cette dernière leur semble pourtant encore imprécis. En effet, seules 40 % des personnes interrogées estiment connaître le champ d'action de leur structure intercommunale.

Malgré cette connaissance imparfaite, il n'en demeure pas moins que 87 % des Français consultés estiment que l'intercommunalité est une démarche positive. En effet, les personnes sondées estiment qu'un EPCI va faciliter diverses actions telles que, par ordre de priorité : la réalisation d'investissements difficiles à prendre en charge par une seule commune (équipements sportifs, moyens de transports...) ; la possibilité de répondre à des problématiques d'échelle plus étendue que la simple commune (circulation, logement, ramassage des ordures, développement économique...) ; la mise en commun de leurs moyens par les communes membres pour gagner en efficacité,

Concernant les personnes résidant dans une commune encore non attachée à un EPCI, 70 % d'entre elles se déclarent favorables à intégrer une telle structure. En termes d'attentes pour l'avenir, trois axes majeurs se dégagent quand à la désignation des élus représentants au sein des structures intercommunales :

Ø un premier tiers de citoyens souhaite désigner directement son représentant communal,

Ø un second tiers souhaite désigner directement les responsables intercommunaux,

Ø le dernier tiers souhaite conserver le fonctionnement actuellement mis en place.

L'intercommunalité est donc globalement bien perçue par les Français qui attendent de celle-ci qu'elle intervienne efficacement et plus particulièrement dans les domaines du développement économique et de l'emploi, des transports en commun, de la gestion de l'eau potable et de l'assainissement des eaux usées, de l'entretien des routes, du ramassage des ordures ménagères et des équipements culturels et sportifs.

2. L'avis des élus de la CCVO

Au cours du stage, plusieurs rendez-vous ont été pris auprès des responsables de commissions et maires de la Communauté de Communes afin de recueillir leur ressenti sur leur intégration à cette dernière. Il en ressort que la CCVO semble s'être constituée dans une « bonne ambiance » avec des élus qui se respectent, où « on travaille pour le but à atteindre et non pour des idéologies », allant pour certains jusqu'à considérer les réunions d'élus comme une « bande de copains qui discutent ». L'intercommunalité est perçue comme un atout même si elle est ressentie comme inévitable, voire imposée. On ne peut donc pas encore parler d'une réelle identification à la CCVO de la part des citoyens, certains maires allant jusqu'à parler d'une « mort lente » des petits villages du fait de la non participation des habitants à la vie de la collectivité.

Une question accompagne la montée en puissance d'une Communauté de Communes qui remplace petit à petit les communes. Quel est dès lors l'intérêt d'un maire, d'un conseil municipal quand on dépend des autres ? Certains élus sont ainsi à ce titre partisans de supprimer l'échelon communal, déplorant le trop grand nombre d'échelons administratifs où on fait de la « réunionite aigue ». Dans cette première optique adoptée par une partie des élus, il semble apparaître que l'intercommunalité repose sur deux problématiques essentielles : la réelle place des mairies et leur gestion administrative de plus en plus limitée ; l'obsolescence du canton et du département qui se révèlent aujourd'hui des maillons faibles et qui n'auraient peut-être plus lieu d'être avec l'intercommunalité.

Les citoyens ont plus ou moins conscience de l'intercommunalité. On note une importante évolution sociologique. En effet, la population d'il y a dix ans était essentiellement composée de ruraux attentifs à leurs seules petites exploitations. Aujourd'hui, les rurbains prennent conscience de l'intercommunalité, notamment par le biais de la fiscalité et des projets communs. La CCVO a fait le choix d'une intercommunalité ambitieuse mais il est à souligner que certains élus ont tendance à oublier, l'intercommunalité leur accaparant trop de temps, qu'ils sont avant tout élus d'une commune. La CCVO est à envisager comme une ville de 6 000 habitants avec des moyens et des équipements pas toujours à la hauteur. La population est donc quelquefois perdue face aux décisions qui peuvent être prises, d'où un manque de traçabilité et le faible sentiment d'identification, d'appartenance à un groupe intercommunal.

A terme, le danger est que les compétences des communes soient de plus en plus limitées et que de moins en moins de personnes acceptent de travailler à la fois pour cet échelon territorial et pour l'échelon intercommunal. On assiste actuellement à une usure de l'élu de proximité.

Une autre partie des élus interrogés ne manquent toutefois pas de rappeler que la vocation première de la CCVO n'est en aucun cas de se substituer aux communes. C'est avant tout aux maires de porter le message selon lequel ce sont bien eux qui ont initiés la CCVO et non qu'ils ont été rattachés de force à celle-ci, la mutualisation appartenant à tout le monde. Ce second groupe d'élus pense en effet que l'arrivée de la Communauté de Communes n'a pas changé en soi la compétence communale. La CCVO a par exemple permis de reprendre rapidement un ensemble de compétences jusqu'alors fragmentées et se chevauchant sur de multiples syndicats. Aujourd'hui, la CCVO présente l'avantage de concentrer ces mêmes compétences sur un échelon administratif unique, celles déléguées aux communes demeurant des compétences simples.

Ces élus admettent néanmoins que la fatigue et l'usure évoquées par certains élus de proximité, est compréhensible. L'EPCI à fiscalité propre est selon eux un outil puissant et sophistiqué dont la gestion et le pilotage ne se suffisent pas d'une légitimité électorale. Ils ajoutent en outre qu'aujourd'hui, c'est au maire de savoir s'entourer s'il ne veut pas être perdu. D'une manière générale, ces élus estiment que la CCVO a répondu aux attentes de ses communes en simplifiant le paysage administratif et en prenant à sa charge les compétences lourdes qu'une petite commune ne peut assurer elle même (ordures ménagères, périscolaire, assainissement...). Une telle structure permet aux communes de la vallée de l'Ouche de ne pas être asphyxiées par perte démographique ou encore perte de croissance financière face à une agglomération dijonnaise en pleine expansion.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote