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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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B) Un fonctionnement déterminé par le marché international, et nécessitant des investissements lourds

Les exploitations d'entreprise privilégient des spéculations destinées à l'exportation (mangue, tomate cerise), des légumes utilisés dans la préparation de plats de type européens (haricot, pomme de terre) ou rares sur le marché à certaines périodes de l'année (arachide). Les exploitations d'entreprise et les exploitations familiales ne cultivent pas les mêmes variétés de fruits et légumes. Par exemple, les entreprises agricoles cultivent une variété de mangue destinée uniquement au marché européen, la mangue « Kent », qui est une variété à chair ferme supportant mieux le stockage prolongé que les variétés locales. On constate un désintérêt de ces exploitations vis-à-vis de productions locales comme les aubergines amères

et les choux par exemple.

Photos 5-Conditionnement de tomates cerises dans

une coopérative de Sébikhotane.

Photo 6-Champs de mangues Kent destinées au

marché européen. Un système d'irrigation par goutte à goutte est utilisé.

Toutes les exploitations d'entreprise de l'échantillon sont dotées de réseaux

d'irrigation. La connexion au réseau de la Sénégalaise Des Eaux est le fait de promoteurs qui exploitent des superficies peu importantes (entre 0,5 et 3 hectares). En revanche, l'aménagement de forages concerne une exploitation de l'échantillon qui met en valeur un domaine de 90 hectares. Les équipements inventoriés sont divers : tracteurs, groupes électrogènes, véhicules, pulvérisateurs, semoirs, charrues, charrettes. La plus grande des exploitations possède sa propre chaîne de conditionnement et sa chambre froide, les autres utilisent les installations de la fédération des producteurs maraîchers.

Selon les résultats de l'enquête, la majorité des exploitations d'entreprise dispose d'un personnel permanent composé non seulement d'ouvriers agricoles, mais aussi de techniciens chargés du conseil et du suivi titulaires au minimum du baccalauréat. Mais parfois, la gestion

de certaines exploitations implique aussi la main-d'oeuvre familiale. Dans ce cas de figure, les promoteurs font appel à des membres de la famille (épouses, fils, frères) ou à d'autres personnes apparentées (neveux, cousins, etc.) pour qu'ils apportent un appui dans la conduite

des activités en prenant en charge des tâches, telles que la supervision des ouvriers.

Pour le Président de la Fédération des producteurs maraîchers, les horticulteurs sénégalais bénéficient d'un environnement favorable aux productions de contre-saison pour le marché européen. En effet, le pays jouit d'une position géographique lui permettant de se positionner de façon avantageuse sur le créneau de la fourniture de fruits et légumes hors saison aux clients européens. Ces produits pourraient également trouver des débouchés dans

d'autres régions du monde (en particulier, Amérique du Nord et Moyen-Orient).

L'entité Syspro de l'Ong Enda a effectué durant une année des exportations d'haricots

à destination des Etats-Unis. Il s'y ajoute que le transport maritime offre actuellement des possibilités plus grandes d'exporter des produits réfrigérés vers l'Europe. Un plus grand recours aux bateaux pourrait permettre d'exporter des volumes plus importants de légumes à

des coûts inférieurs à ceux du fret aérien qui concentre plus des trois quarts des exportations actuelles.

Le développement des exportations de produits frais se heurte cependant aux contraintes liées aux normes de calibrage et de qualité exigées par les pays européens : seuls quelques grands exploitants sont actuellement en mesure de satisfaire les conditions de qualité

des produits qu'exigent les pays du Nord. Les petits producteurs, qui sont les plus nombreux

au niveau de la filière horticole, cherchent à intégrer le cercle des exportateurs par l'intermédiaire de fédérations maraîchères. Aujourd'hui, à l'échelle nationale, cinq exploitants réalisent environ 80% des exportations de produits horticoles (dont 30% pour la seule

entreprise FilFili).

Photo 7-Champs de haricots à Sébikhotane Photo 8-Triage des haricots avant conditionnement

Photo 9-Bâtiment avec chambre froide d'une

coopérative maraîchère.(Sébikhotane)

Photo 10 Tomates cerise prêtes à être envoyées sur le

marché européen

Un rapport élaboré récemment par le ministère chargé de l'agriculture (MAE, 2001) indique que l'accroissement du niveau des exportations de produits horticoles est entravé par trois séries de contraintes qui concernent :

· le non respect des normes de qualité par les acteurs de la filière ;

· l'insuffisance des infrastructures de base (entrepôts frigorifiques et infrastructures de transport) ;

· l'inexistence de systèmes de crédit adapté aux besoins des exportateurs.

Les chefs d'exploitations d'entreprises interrogés ont déclaré que le projet de marché national, par la mise en place d'unités de conservation, de transformation, et de conditionnement favoriserait l'écoulement des produits de la zone. Cette structure nationale pourrait aussi jouer un rôle d'information sur les prix des spéculations sur les marchés internationaux. Le projet de plate-forme multimodale constitue une aubaine pour ces agriculteurs, qui, lors des enquêtes, ne se sentaient pas immédiatement concernés par d'éventuelles expropriations.

La majeure partie des interlocuteurs rencontrés déclare entretenir des relations cordiales avec les populations des villages situés à la périphérie de leurs exploitations. Dans certains cas, des relations de confiance ont été favorisées entre les promoteurs agricoles et les villageois, à la suite de l'intermédiation de ressortissants de la zone lors de transactions foncières conduites entre autochtones et exploitants agricoles.

Une concurrence de débouchés entre agriculture d'entreprise et agriculture familiale ?

De l'avis de certains interlocuteurs, c'est au niveau de la commercialisation que les exploitants traditionnels subissent le préjudice le plus important. «Ces gens-là ont les moyens

de produire de grandes quantités de légumes et ils inondent les marchés. Forcément, les prix baissent et cela pose des problèmes aux petits producteurs qui sont obligés de vendre leurs récoltes à des prix très bas. C'est une perte énorme de revenus pour nous», rapporte un petit exploitant lors d'un entretien.

Ces appréciations sont contestées par les promoteurs des exploitations agricoles qui considèrent que leur intervention dans la zone n'affecte pas, de façon négative, l'activité des familles paysannes autochtones. Pour eux, il n'y a pas véritablement de concurrence sur le marché entre les deux groupes parce qu'ils ne se positionnent pas sur les mêmes filières de

production.

Certains d'entre eux considèrent que la situation créée par l'arrivée des opérateurs agricoles ouvre des perspectives de développement local et de création d'emplois pour les jeunes et les femmes des villages de la zone.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery