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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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Troisième partie

L'agriculture périurbaine au risque de la ville ? Le cas de Diamniadio (Dakar, Sénégal)

Conflits et mutations d'une agriculture sous tutelle urbaine

La confirmation a été apportée que les relations entre urbanisation et agriculture ne relèvent pas d'une coupure simple entre « citadins » et « ruraux », et entre « ville » et

« campagne ». Cette analyse, trop réductrice, ne rendrait pas compte de l'hétérogénéité des intérêts, et de la capacité des acteurs à jouer sur différents plans. Le territoire d'étude est révélateur de césures qui apparaissent lorsque l'on tente de le décrire. Celles-ci sont dynamiques et autant révélatrices de contradictions qui se régulent entre entreprises, collectivités locales, pouvoirs coutumiers et agriculteurs, grâce à de nouvelles règles du jeu

qui ont pour arrière plan la marchandisation des ressources. Car même si elle se mondialise et

se libéralise, l'économie ne peut être indifférente aux ancrages locaux et doit forcément s'appuyer sur eux pour s'implanter. La problématique de l'eau, la pression foncière et la quête d'un emploi seront les entrées d'une grille d'analyse révélatrice de compétitions et de coopérations entre acteurs d'un même endroit et nouveaux venus, tout en étant porteuse d'une nouvelle urbanité.

1 Accès à l'eau : une compétition exacerbée face à un épuisement de la ressource

L'un des champs majeurs de confrontation entre l'urbanisation et son environnement rural est celui de l'usage de l'eau. L'agriculture irriguée consomme la majeure partie de l'eau disponible, grâce à des forages profonds dans la nappe souterraine, mais la croissance de la population dakaroise s'accompagne également d'une augmentation de la demande par tête. La nappe phréatique est donc surexploitée alors même que la région a connu des années de sécheresse successives. Dans les communes de Diamniadio et Sébikhotane, « tout le monde » veut faire du maraîchage et planter des manguiers, mais la baisse de la nappe exclut les petits exploitants dont les puits sont asséchés. Ceux qui n'abandonnent pas leur exploitation recourent à des quotas d'eau auprès de la Sénégalaise Des Eaux (SDE), car c'est désormais le

système marchand qui joue le rôle d'arbitre entre usages concurrents de la ressource.

A) Des problèmes de compétition pour une ressource de plus en plus rare

La succession d'années sèches que le pays a connu au cours de la période écoulée a entraîné un abaissement progressif de la nappe phréatique. Cet abaissement est lié non seulement à la faible recharge, mais aussi à la surexploitation des nappes qui subissent des prélèvements intensifs pour satisfaire la forte demande en eau de la ville de Dakar. Actuellement, les prélèvements effectués dépassent la capacité de la nappe du paléocène de Sébikotane. En effet, celle-ci s'est abaissée de 15 mètres depuis la fin des années 70. Une telle situation entraîne des risques importants de tarissement. La Sénégalaise des eaux dispose de

5 forages dans la commune et d'un équipement de pressurisation qui prend part dans l'approvisionnement de la ville de Dakar et contribuent à l'assèchement de la ressource.

S'agissant des techniques d'exhaure et d'irrigation, il faut noter que l'exploitation des puis traditionnels n'est plus possible sur la commune de Sébikhotane, suite à l'abaissement de

la nappe phréatique ces dernières années.

Photo 11-Forage privé d'une entreprise agricole Photo 12-Un puit traditionnel rendu

inutilisable par la course à la profondeur : le propriétaire de la parcelle a abandonné l'arboriculture par manque d'eau.

Celle-ci est attribuée aux 10 forages, dont 5 privés qui permettent une exhaure de l'eau

en profondeur et rendent inutiles les puits traditionnels. Au niveau de l'arboriculture, la zone était très productive auparavant avec les mangues, les papayes, les mandarines, les pamplemousses. Mais la baisse de la nappe phréatique durant ces deux dernières décennies à causé la perte de plus des 2/3 des manguiers et 3 /4 des mandariniers, surtout chez les petits producteurs. Le lac de barrage de Séby-Ponty constitue une réserve d'eau intéressante pour les

exploitations familiales alentours, mais le manque de pompes rend l'irrigation difficile.

Photo13-Départ pour la borne fontaine

payante le long de la N1: des quartiers de

Diamniadio ne sont pas encore équipés

Photo 14-Une retenue colinéaire peu mise

en valeur. Le manque de pompe a été invoqué par les enquêtés

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo