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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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Conclusion générale

Le développement n'est plus imaginé qu'en termes d'intégration au marché mondial,

et cette nouvelle modernité bouleverse complètement les rapports entre progrès économique, progrès politique et progrès social. L'Etat sénégalais a clairement affiché son intention de confier le développement du monde rural aux initiatives privées ou populaires. Mais en se réservant le droit d'encourager, par des mesures appropriées, les investissements privés lourds étrangers ou nationaux, le pouvoir politique central a décidé de faire de la zone d'étude une annexe urbaine plutôt qu'une entité rurale spécifique, dans une volonté de discipliner l'extension urbaine de Dakar et dans la mouvance d'un axe de développement privilégié s'étendant de Dakar à Thiès. L'espace périurbain est donc géré en fonction des priorités des acteurs citadins qui le perçoivent comme une zone transitoire. Ces zones agricoles autour de

la ville sont des zones à raser lorsque le besoin se fera sentir...

Si des ateliers de concertation locale ont bien permis de faire émerger le point de vue

des acteurs locaux sur l'évolution souhaitable des communes concernées par le projet de ville,

il faut rendre compte de la crainte, formulée par certains acteurs au cours des entretiens de voir les propositions formulées rester « lettre morte » et que le processus de concertation ne serve que « d'alibi », pour asseoir la légitimité de l'Etat. Les agriculteurs redoutent la répétition du « syndrome de la ZAC de Mbao », où les agriculteurs n'ont pas été indemnisés,

et les investissements qu'ils avaient effectués n'ont pas été pris en compte par l'Etat. Dans cette perspective, les promesses d'embauche consécutives aux expropriations apparaissent comme des leurres pour des populations locales manquant cruellement de formation et d'informations. Pour le pouvoir politique, c'est désormais à la région du fleuve Sénégal qu'appartient l'avenir agricole du pays. Les entrepreneurs agricoles les plus avisés ont bien intégrés cette tendance en s'arrogeant des réserves foncières au sein de communautés rurales situées dans les départements de Louga et de Podor.

L'interpénétration ville campagne peut-elle être facteur de développement pour les agriculteurs périurbains? D'un point de vue économique, la réponse est nuancée. Les producteurs de Diamniadio et de Sébikhotane sont maintenant dépendants du marché pour

leur subsistance.

Au moment des enquêtes de terrain, la phase de transition entre économie de subsistance et économie de marché était largement achevée. Mais ce système repose sur une politique du prix des céréales importées d'Asie, qui rend hypothétique les cultures céréalières,

et impossible le retour à une agriculture rurale indépendante de la ville. La seule alternative

des agriculteurs réside dans une intensification de leurs productions tant agricoles que pastorales. Or, celle-ci passera sans aucun doute par une réforme de la loi sur le Domaine National. La loi d'orientation agro-sylvo-pastorale adoptée en juin 2003 vise à définir une nouvelle politique foncière qui permettrait une appropriation privée de la terre, d'ici quatre à cinq ans, comme le préconise la Banque mondiale. Celle-ci y voit la nécessité d'assurer, par le

jeu des hypothèques, un accès au crédit rural. La privatisation des terres du Domaine National permettrait aussi l'établissement d'un impôt foncier, nécessaire au budget de l'Etat. En s'accompagnant d'un remembrement des terres, les appropriations privées pourraient être une occasion pour l'ethnie Lébou, qui détient à la fois le pouvoir politique et coutumier, de chasser les ethnies et entrepreneurs allochtones de leurs terres.

Le développement de l'espace urbain au Sénégal semble donc devoir passer par une accentuation des inégalités, et par l'émergence d'une classe paysanne pluri fonctionnelle,

intégrée et fortement dépendante de l'économie de marché.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery