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Les contrats dans le cyberespace à l'épreuve de la théorie générale: problèmes et perspectives

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par Cica Mathilda DADJO
Université d'Abomey Calavi - BENIN - Maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires 2003
  

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Paragraphe 2 Supranationalité et Autonomie.

Grâce à l'ubiquité et la délocalisation, le cyberespace s'affranchit des notions de frontière et de nationalité. De plus, le cyberespace se déroge à tout contrôle par quelque autorité qu'elle soit étatique ou privée; il est entièrement autonome.

A. LA SUPRANATIONALITE

La supranationalité du cyberespace vient du fait que les interconnexions entre les différents réseaux emportent la création d'un espace global à la grandeur de la planète. En effet, il est quasiment impossible de relier à un territoire précis les relations cyberspatiales et ce surtout à cause de l'ubiquité des informations disponibles sur le réseau Internet.

L'ubiquité est la « possibilité d'être présent en plusieurs lieux à la fois »37. Dans le monde virtuel, l'ubiquité se manifeste de différentes façons. D'une part, il arrive parfois qu'une même information ou un même ensemble d'informations soient disponibles en même temps à plusieurs endroits sur le réseau, comme c'est le cas avec les sites miroirs38.

D'autre part, une même information peut se trouver, au gré des consultations, simultanément à Cotonou et au Québec, qu'il s'agisse d'une

36 Pour plus de détails sur l'interactivité dans le cyberespace voir GUILLEMARD (S.), Le droit international privé face au

contrat cyberspatial, op. cit.

37 Le nouveau petit robert 2000.

page Web ou du texte d'une lettre expédiée par messagerie électronique à plusieurs destinataires. En ce sens, le monde virtuel ressemble à la télévision puisque divers usagers ont accès en même temps à des données identiques.

L'information inscrite sur un support numérique, peut être reproduite et transmise indéfiniment en conservant ses qualités propres. En réalité, il ne s'agit pas d'une véritable ubiquité car l'original de l'information reste dans l'ordinateur du créateur et ce qui est accessible à autrui n'en est qu'une reproduction. Cependant, le temps de traitement pour la reproduction et la transmission est tellement minime et la copie si fidèle à l'original que l'on peut parler de documents identiques.

Par conséquent, contrairement au document sur support physique, comme le papier, le document numérique peut être lu ou utilisé en même temps par plusieurs personnes qui peuvent simultanément le modifier39.

La notion d'ubiquité, dans le monde virtuel, est intimement liée à celle

de délocalisation. En effet, dire que toutes les informations sont accessibles simultanément en divers « lieux » signifie qu'elles sont disponibles en même temps dans le cyberespace. Elles circulent à la fois partout et en aucun endroit déterminé puisque par essence la transmission numérique s'effectue par le biais du réseau et non par voie terrestre. Du point de vue de la transmission des données numérisées, le flux d'information ignore les frontières terrestres. Seule importe la localisation des machines dans l'espace virtuel, localisation déterminée au sein du système par l'adresse IP. Le message ne parvient pas

à Paris, par exemple, mais à 270.403.33.24 et il ne provient pas du Québec mais de 559.342.15.34. Les notions de lieu physique et de frontières ne riment

à rien au sein même du cyberespace et les activités y sont

« déterritorialisées »40.

38 Il s'agit des sites dans lesquels sont stockées des copies de données provenant d'autres sites.

39 Ce qui renvoie à l'interactivité.

40 GUILLEMARD (S.), Le droit international privé face au contrat cyberspatial, op. cit.

Dans ces conditions, il est difficile de parler d'activité cyberspatiale nationale ou de contrat international41.

B. L'AUTONOMIE DU CYBERESPACE

La dimension mondiale d'Internet rend impossible tout contrôle global des activités qui se déroulent dans le cyberespace. Celui-ci n'a pas d'autorité centrale et est entièrement décentralisé.

Des sociétés conçoivent leurs logiciels et promeuvent leur propre standard dans l'espoir de les voir adopter par l'ensemble des acteurs du réseau Internet. Le réseau se développe grâce aux apports de multiples chercheurs du domaine privé ou public qui contribuent à l'évolution des techniques et ceci de manière absolument indépendante. La seule supervision

est celle effectuée par Internet Society qui avalise les standards de communication. Mais cette supervision n'a aucune prise sur les activités du cyberespace et ne fait qu'assurer l'harmonie des normes techniques, permettant ainsi à tous les serveurs d'échanger des informations entre eux.

Internet étant un réseau ouvert, toute personne disposant d'un serveur peut entrer dans le cyberespace et y introduire à son gré les informations qu'il souhaiterait mettre à la disposition de la communauté des cybernautes. Il dispose ainsi d'une partie du cyberespace.

Le seul contrôle possible est de couper le lien physique au réseau. Toutefois, il ne paraît pas possible à l'heure actuelle de couper un réseau qui dispose de plus de 50 millions de portes d'accès. En effet, les fournisseurs d'accès au réseau sont très nombreux et se comptent par milliers42. De plus,

le cyberespace couvre des pays dont les législations ne sont pas identiques.

Par ailleurs, Internet est constitué de milliers de réseaux autonomes ;

les multitudes de serveurs d'origines différentes qui composent le réseau

41 Conseil National du crédit et du titre, « problèmes juridiques liés à la dématérialisation des moyens de paiement et des

titres » op. cit. , p. 379.

42 En Afrique il y a au moins un fournisseur d'accès par pays contre une centaine en France sans parler des fournisseurs d'accès américains et des fournisseurs d'accès en ligne.

Internet sont entièrement indépendants les uns des aux autres. La mise hors circuit d'un de ces réseaux n'empêche pas l'ensemble de fonctionner.

Cette brève présentation du cyberespace met principalement en relief tant son caractère novateur que les incroyables possibilités qu'elle offre aux êtres humains. Le cyberespace offre indiscutablement des « modes de fonctionnement nouveaux, différents de ceux établis par la révolution industrielle43 », notamment en raison de ses caractéristiques fondamentales

ou de leur combinaison, relevant d'une science encore inconnue il y a peu.

En particulier, l'ubiquité et la dématérialisation, rêves inaccessibles jusqu'à récemment 44 , permettent de se « déplacer » et de communiquer partout où peut se rendre le réseau tout en ayant accès à une quantité indescriptible de données, de renseignements non tangibles et ce, grâce à une gamme diversifiée de services ou d'« outils ».

Une double constatation s'impose : ni le support matériel, ni le territoire

ne font partie du monde cyberspatial. Si l'absence du premier pose des problèmes au juriste principalement en matière de preuve, la question territoriale oblige le droit international privé à une réflexion en profondeur sur

les lois applicables aux contrats cyberspatiaux.

43 FIDA (S.), Des autoroutes de l'information au cyberespace, Paris, Flammarion, 1997 p. 6.

44 VALERY (P.), « La conquête de l'ubiquité » dans Pièces sur l'Art, OEuvres complètes, t.2, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1928.

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