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Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes Biochimiques

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par Houssam Abu Mussallam Houssam El-Yafi
Université Lumière Lyon 2 - DEA en Langues et Cultures étrangères (LTMT) 2004
  

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VII. Les traits de substance de l'UR 

En lexicologie, le signifié d'un mot peut comporter plusieurs éléments appelés sèmes qui sont les plus petites unités porteuses de sens non susceptibles de réalisation indépendantes. Lelubre dit qu' «  en terminologie on ne parle pas de sèmes, mais de traits de substance [ou traits conceptuels selon certains auteurs comme Ph. THOIRON], traits propres à I'unité référentielle »76(*). Lelubre ajoute qu'  « en terminologie, on part de la réalité extérieure à la langue, extra-linguistique : l'UR ».

Cette opération qui se consiste à mettre en relation entre une unité référentielle « extra-linguistique » et une unité lexicale « linguistique » pour donner une « unité terminologique - UT » s'appelle « la dénomination ».

Les spécialistes parlent de deux démarches de dénominations : une démarche onomasiologique et une démarche sémasiologique, Lelubre montre que les démarches en lexicologie et en terminologie ne sont pas les mêmes : « en lexicologie, la démarche est une démarche sémasiologique : on part du mot - du signe - pour arriver à la notion [...]  en terminologie, ma démarche fondamentale est une démarche onomasiologique : on part de l'unité référentielle pour arriver à la dénomination »77(*).

Mais Lelubre voit que le terminologue ne se limite pas à la démarche purement onomasiologique, mais ont en général recourt aux deux démarches, onomasiologique et sémasiologique :

« Quand les terminologues ont à traiter un domaine, ils combinent les deux démarches successivement

- démarche onomasiologique

Exploration du "champ notionnel" du domaine ; organisation des unités référentielles de manière hiérarchique : c'est la construction de I'arbre du domaine. On inscrit alors aux noeuds des arbres les dénominations existantes. Le travail à ce niveau repose sur la consultation de la documentation relative à ce domaine (manuels, encyclopédies,.) ; elle est l'affaire du spécialiste du domaine.

- la démarche sémasiologique

La démarche sémasiologique utilisée par les terminologues consiste à faire le recensement des dénominations relevant d'un domaine, explorer les unités référentielles qu'elles recouvrent et pouvoir ainsi les classer. Cela implique le dépouillement de documents traitant du domaine étudié. Les terminologues procèdent à la collecte des termes en dépouillant la littérature traitant de ce domaine, y compris, bien sur, les dictionnaires spécialises »78(*).

Mais pour dénommer une UR, est-ce qu'on tient compte de tous les traits de substances de cette UR ; ou on en choisit quelques-uns. Thoiron affirme que «  la nomination ne doit pas être assimilée à la description, ou à la définition du concept »79(*).

Les traits choisis peuvent différer d'une langue à une autre. «  Par exemple dans 'fire fighter', les traits dénotés par le terme anglais sont "homme combattant" et "feu", à 1'exclusion d'autres traits. Pour le terme français "pompier", les traits de substance retenus sont "machine porté par un homme" et "une valeur grammaticale d'agent". Un autre exemple cité par Lelubre : « Par exemple dans "computer", les traits dénotés par le terme anglais sont "machine" et "calculer", à 1'exclusion d'autres traits. Pour le terme français "ordinateur", les traits de substance retenus sont "machine" (eur) et "mise en ordre" »80(*).

Dans le monde arabe, le travail terminologique est tributaire des terminologies anglaise et française. Pour former le terme arabe, on tient compte, pour la plupart des cas, des traits de substance choisis par le français ou l'anglais. Lelubre affirme qu' « il s'agit bien d'une activité de transfert de terminologie, pour laquelle c'est la forme linguistique du terme source qui prédomine, constituant la base sur laquelle s'effectue le travail terminologique, qui est la recherche du terme cible »81(*).

Concernant la langue arabe, note ce qui suit :

« Les conditions sociolinguistiques, comme, de manière négative, le volume de la terminologie à traiter, la culture scientifique des spécialistes en langue étrangère, mais aussi, de manière positive, l'intérêt de calquer et de serrer

Au plus prés, par une correspondance facile à décoder, en quelque sorte transparente, - ce qui est une option possible, tout à fait acceptable, à condition qu'on la prenne en connaissance de cause - les termes français et anglais, répandus internationalement, et qui sort les références pour les scientifiques, et plus largement, les usagers arabes, font qu'il ne peut être, de fait, question de démarche terminologique autonome »82(*).

LELUBRE nous présente trois schémas83(*) afin d'illustrer mieux ses propos : Dans le premier schéma : le terme arabe adopte le ou les même (s) trait(s) de substance choisi(s) par le français ou l'anglais,

Dans le deuxième schéma : L'arabe choisit ou l'un ou l'autre des traits de substance, quand chaque langue choisi des traits de substances différentes,

Dans le troisième schéma : l'arabe choisit un TS non sélectionné par le français ou l'anglais dans une démarche autonome,

* 76 LELUBRE, Xavier (2003-2004) : « Introduction à la terminologie arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon 2.Chap.I.

* 77 LELUBRE, Xavier (2003-2004) : « Introduction à la terminologie arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon 2.Chap.I

* 78 LELUBRE, Xavier (2003-2004) : « Introduction à la terminologie arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon 2.Chap.I

* 79 THOIRON, Philippe (1994) : « La terminologie multilingue : une aide a la maîtrise des concepts », Meta, Montréal, Presses de l'université de Montréal, vol. 39, n'4, p767.

* 80 LELUBRE, Xavier (2003-2004) : « Introduction à la terminologie arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon 2.Chap.I

* 81 LELUBRE, Xavier (1992) : « La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits - théories - évaluation », thèse de doctorat, université Lumière-Lyon 2. p525.

* 82 LELUBRE, Xavier (1992) : « La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits - théories - évaluation », thèse de doctorat, université Lumière-Lyon 2. p525p.

* 83 Ibid. pp 552-562

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