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Géomarketing : localisation commerciale multiple

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par Jérôme Baray
Université de Rennes I - Doctorat 2002
  

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Conclusion générale

Les profondes mutations des structures commerciales en cette période de transition entre l'ancien et le nouveau millénaire poussent les décideurs des grandes entreprises à revoir, de nos jours, l'organisation des réseaux tant sur le plan horizontal (fusions entre réseaux) que vertical (apparition de nouveaux modes de distribution comme Internet). Sur le plan horizontal tout d'abord, il s'agit d'apprécier l'intérêt de tel point de vente qui se trouve par hasard proche de tel autre anciennement concurrent mais désormais partenaire. De fait, nous

ne sommes plus à l'heure actuelle dans une phase de développement des surfaces commerciales mis à part dans des filons comme les produits biologiques, mais plutôt dans une logique d'optimisation des réseaux de vente existants. D'un autre côté, sur le plan vertical, on cherche à améliorer les logistiques d'approvisionnement des réseaux de points de vente en marchandises en provenance des quatre coins du monde, tout en développant de nouveaux centres de distribution destinés à satisfaire les nouveaux Internautes-consommateurs. Le secteur public n'échappe pas à la règle et souhaite, sous la pression de contraintes budgétaires, réorganiser son système hospitalier, ses administrations territoriales et nationales, son éducation et même son organisation de défense et de sécurité (fermeture de casernes, ouverture de commissariat de quartier).

L'algorithme général décrit dans cet exposé, associant les principes du traitement du signal aux modèles de localisation-allocation (p-médian, p-centré, couverture maximale,...), a son mot à dire dans toutes ces problématiques de localisation. Comme nous l'avons vu, il se compose globalement de quatre phases. La phase 1 de géocodage consiste à exploiter une base de données d'adresses de clients potentiels ou réels et à représenter ces localisations sur une carte. La représentation cartographique obtenue montre grossièrement les zones géographiques où se concentrent les clients par la forte densité des points s'y accumulant. La phase 2 correspond à la délimitation de ces zones denses de clients et donc à la zone de

chalandise (nous avons nommé dans notre exposé ces zones denses de clientèle, aires de

chalandise). La distinction des aires de chalandise est grandement facilitée en traitant au préalable la carte avec un filtre qui a tendance à lisser les contours et/ou à tisser des liaisons entre les zones géographiques les plus proches. Les aires de chalandise apparaissent alors, avec des contours nets et peuvent ensuite être délimitées par l'opérateur de convolution

(§ 3.2.4). Lorsque les points clients sont très éloignés les uns des autres, un filtre morphologique de type dilatation ou de fermeture est alors tout indiqué pour remplir les interstices et faire naître les formes pleines des aires homogènes de chalandise. Lorsque l'éparpillement des points clients se fait de manière continue et qu'un simple lissage est nécessaire, il alors souhaitable d'utiliser un filtre Nagao qui conserve les contours ou bien un filtre médian (§ 3.2.3). On calculera dans la phase 3 les coordonnées des centres de gravité de chaque aire délimitée dans la phase précédente de manière à modéliser un réseau p-médian (§

3.3) : les noeuds du réseau seront représentés par les centres de gravité et les segments par les distances routières ou par un indicateur d'éloignement (temporel, kilométrique, généralisé...). Des localisations potentielles supplémentaires pourront, d'autre part, être introduites comme noeud, même si elles ne comptent pas de clients. Il est possible de bâtir un réseau pondéré et l'on affectera, dans ce cas, à chaque noeud, un poids représentatif de l'importance de la clientèle ou de son potentiel. Nous avons utilisé la surface de l'aire homogène associée représentative de l'importance de la clientèle locale comme pondération de chaque noeud dans notre analyse de localisation des commerces "bio" de l'Ouest parisien (§ 4.2.3.1). Dans la phase 4, le réseau sera résolu sur la base du modèle p-médian grâce aux algorithmes classiques de résolution et d'amélioration (algorithmes de voisinage, génétique, flou, multiplicateurs de Lagrange - § 2.2.1.2) de manière à trouver les localisations optimales pour

les emplacements commerciaux. On aboutira donc au choix de certains noeuds comme localisations optimales. Pour améliorer la précision, on pourra, dans une étape supplémentaire

de rétroaction, réitérer le processus d'identification d'aires homogènes en se concentrant cette

fois au niveau de chaque noeud et en augmentant l'échelle d'analyse. Pour améliorer la finesse des localisations optimales, l'examen d'aires de plus en plus petites est susceptible de se faire autant de fois que souhaité sous réserve de l'existence d'un nombre suffisant de clients ou d'emplacements potentiels à cette échelle. Nous avons été ainsi conduit à introduire une nouvelle définition de la zone de chalandise fondée sur la notion de densité à la marge des nombreuses approches existantes (§1.2), à savoir que la zone de chalandise est l'aire géographique d'influence où la densité de clientèle dépasse un certain seuil. L'intérêt du traitement préalable à la délimitation de la zone de chalandise, à savoir le processus de dilatation dans l'analyse des magasins du secteur biologique, permet justement de cerner les aires d'équidensité en terme de clientèle. La distribution de la clientèle n'est pas aléatoire, en général, ce qui se démontre par un calcul d'autocorrélation, mais se fait selon des regroupements ou clusters rassemblant une densité homogène de clients. Nous avons mis en évidence deux seuils caractérisant les zones d'équidensité des clients potentiels des produits "bio" correspondant aux zones de chalandise primaire et secondaire (§ 4.2.3). Il serait possible sans doute de distinguer d'autres seuils supplémentaires de densité dans d'autres cas d'études. Cette approche, qui considère les points du plan comme un signal discret à deux dimensions, s'apparente entièrement aux méthodes scientifiques de reconnaissance des objets et des formes. L'analyse des images satellites utilise, depuis deux décennies sur le modèle de notre étude, les filtres d'images réelles pour y détecter les différents types de territoire, les forêts, les

déserts, les montagnes, les zones inondées664. L'originalité de notre démarche a été de montrer

que ces mêmes techniques peuvent être utilisées sur des données virtuelles à savoir les bases

de données géomarketing transposées sur une carte. Etant donné que le traitement des données se fait indifféremment dans tout le plan, l'analyse ne connaît pas de frontière méthodologique contrairement aux logiciels actuels de géomarketing (d'ailleurs plutôt des

664 MARCHIONNI D., CAVAYAS F., ROLLERI E. (1999) Potentiel de Détection des Traits Structuraux d'un

Territoire Semi-Désertique sur des Images RADARSAT : Le Cas du Macizo del Deseado, Argentina, Rapport

du Committee on Earth Observation Satellite.

logiciels de cartographie améliorée) qui, du fait de leur mode de fonctionnement en dessin vectoriel et non sous forme d'images composées de pixels, imposent des frontières artificielles (les représentations vectorielles possèdent à l'arrière plan une base de données de tous les objets, rues, ronds-points, jardins publics,... sous forme de coordonnées ce qui ne permet pas

de mettre en évidence des zones de chalandise coupant ces objets).

Sur le plan de la gestion, notre méthode conciliant traitement du signal et modèle p-médian recèle un grand nombre d'avantages. Tout d'abord, nous l'avons souligné à de multiples reprises, l'étude de localisation s'accompagne de l'analyse de la zone de chalandise et de sa délimitation. Ainsi, on pourra se rendre compte de l'importance du potentiel commercial entourant le point de vente que l'on associe, dans notre méthode, à l'aire de chalandise dont la surface connue révèle le niveau de ce potentiel. Cependant, l'évaluation de la future fréquentation du magasin nécessitera toujours une bonne connaissance du secteur et du profil des clients, en particulier concernant la distance maximale que ceux-ci sont prêts à parcourir pour s'y rendre. La zone de chalandise, délimitée dans notre étude, était une zone de chalandise de clients potentiels puisque nous sommes partis d'une base de données de personnes susceptibles d'acheter des produits biologiques. La même méthode de délimitation pourra servir, après ouverture du ou des points de vente et constitution d'une base de données

de clients réels cette fois, à définir sur une carte la zone de chalandise réelle du magasin. Cette zone de chalandise réelle sera très certainement composée de fragments centrés autour du magasin de la zone de chalandise potentielle préalablement déterminée. La comparaison des deux types de zone de chalandise sera une indication précieuse pour le manager sur la distance maximale que les clients sont prêts à parcourir en mesurant la distance kilométrique

ou temporelle moyenne séparant le point de vente et la frontière de la zone de chalandise réelle. La gestion d'un réseau de points de vente sera riche d'enseignement, puisqu'elle

apportera une certaine expérience en particulier sur les habitudes de déplacement de la

clientèle, expérience pouvant être transposée lors de la recherche de nouvelles localisations.

La bonne connaissance des clients d'une enseigne permettra également de se constituer dans

les régions où l'on cherche à créer de nouvelles surfaces commerciales, des bases de données

de clients potentiels correspondant à la segmentation marketing mise en évidence.

La mise en oeuvre de notre méthode anticipe, d'autre part, la phase de gestion quotidienne du point de vente : la détermination très fine (au niveau de la rue) des frontières de la zone de chalandise facilitera considérablement la tâche du directeur commercial dans le ciblage géographique des campagnes de promotion, que ces dernières prennent la forme de prospectus distribués dans les boîtes aux lettres, d'envois d'e-mail, ou encore de panneaux publicitaires à placer aux endroits stratégiques,... Un avantage de la méthode combinant traitement du signal

et modèle p-médian est en effet sa grande précision à délimiter la zone de chalandise et dans une étape ultérieure à spécifier les localisations optimales en pratiquant un zoom au niveau des aires de chalandise les plus intéressantes. Comme nous l'avons vu, les mêmes filtres et traitements sont alors utilisés à un niveau local pour accroître la finesse de l'analyse. Nos entretiens avec des professionnels de la distribution de prospectus publicitaires comme les dirigeants du groupe français leader Spir Communication qui offre des prestation de services pour la grande distribution, nous ont confirmé l'importance d'une délimitation précise de la zone de chalandise. Alors que les logiciels du marché n'offre qu'une précision au niveau du quartier ou des îlots (INSEE), notre méthode reconnue par ces dirigeants cerne la zone de chalandise pratiquement au niveau du numéro de rue. Les imprimés publicitaires sont en effet distribués dans certaines aires préalablement définis correspondant à la zone de chalandise du magasin dont on souhaite faire la promotion. Le fait de cibler ces aires avec précision permet d'engendrer des économies notables, puisque l'on évite ainsi de remplir les boîtes aux lettres

de personnes hors zone et donc non concernées par l'offre promotionnelle (économies de

prospectus et de frais de distribution). Ce géomarketing très fin permet, d'autre part, de cibler

des aires de chalandise d'étendue limitée (immeubles isolés, petit groupe de maisons recelant

de nombreux clients potentiels). Les efforts commerciaux se centreront au sein de la zone de chalandise si l'on souhaite la renforcer en terme de densité de clients ou au contraire, en dehors de cette zone, si on souhaite l'étendre (en s'apercevant par exemple que la zone de chalandise réelle est moins large que pour d'autres points de vente similaires du réseau).

D'autre part, notre méthode met en évidence les localisations optimales en une suite d'étapes logiques, ce qui n'est pas sans intérêt pour les réseaux de points de vente et dans le cadre général de la réticulation des activités commerciales665. En particulier, en ce qui concerne la réorganisation de réseaux, un processus intégré de géocodage des clients, une délimitation des aires de chalandise et la résolution d'un modèle de localisation-allocation simplifié permettent

de se rendre très rapidement compte du double emploi ou non de certains points de vente. Ainsi, la méthode est aussi bien adaptée à des stratégies d'évitement visant à rechercher des opportunités d'implantation dans les aires lacunaires délaissées par la concurrence (§ 3.4.1) qu'à une stratégie de recherche de concurrents ou même de prédation dans laquelle on ira s'implanter directement au voisinage des compétiteurs, quitte à se lancer dans une guerre des prix effrénés (§ 3.4.2). La méthode s'attaquera, dans le premier cas, plutôt à la délimitation du complémentaire des aires où sont implantés les concurrents (image inversée de la cartographie des concurrents) et, dans l'autre cas, à la délimitation directe de leurs aires d'implantation. Cette approche, en terme de concurrence, est tout à fait conciliable avec l'approche client. Une stratégie d'évitement cherchera donc les implantations les plus éloignées des concurrents tout

en la croisant avec les implantations des clients, deux modèles différents de réseau p-médian pouvant alors être bâtis, l'un de concurrence, l'autre de clientèle.

Notre méthode est également rapide. Nous avons montré, dans notre cas d'étude de magasins

de produits "bio", qu'un ensemble de 10211 clients pouvait finalement se simplifier à un

665 CLIQUET G. (2000) Plural Form in Store Networks : A Model for Store Network Evolution, The

International Review of Retail, Distribution and Consumer Research, vol. 10, n°4, pp 369-387.

réseau de 25 noeuds, tout en ayant dans le même temps réussi à délimiter la zone de chalandise et à la caractériser. La recherche de localisations optimales en considérant les

10211 clients comme autant de noeuds d'un réseau p-médian aurait pris sinon plusieurs jours

du moins plusieurs heures même avec les heuristiques de résolution actuelle alors qu'avec notre méthode, il est possible de parvenir à un résultat en quelques minutes.

Par voie de conséquence, cette méthode offre aussi la possibilité de mesurer le potentiel des ventes de telle ou telle région au niveau local, régional ou national selon le secteur d'analyse

(§ 6.2.5). L'apparition d'un nouveau concurrent dans la zone de chalandise donnera alors l'occasion de faire fonctionner l'algorithme pour évaluer l'impact de son arrivée sur le chiffre d'affaires du magasin : ce nouvel arrivant occupe-t-il une meilleure localisation ? Quelle est la part du chiffre d'affaires qu'il ponctionnera compte-tenu des clients habitant dans son environnement immédiat ? Est-il intéressant sur le plan des bénéfices de changer d'emplacement par rapport au coût que ce déménagement risque d'impliquer ? N'est-il pas plus rentable de chercher à s'allier avec ce concurrent ? Voilà à quel genre de questions, touchant la gestion stratégique du point de vente, la mise en oeuvre de notre algorithme peut répondre avec grande précision et rapidité moyennant quelques petites règles de trois supplémentaires et parfois une analyse qualitative. Sur le plan de la logistique interne au réseau de vente (éventuellement à la suite de son remodelage avec celui d'un concurrent par une opération de fusion ou d'acquisition), la localisation adéquate des centrales de distribution

ou des plates-formes de transport ou d'acheminement vers les points de vente de détail pourra

être revue de la même manière en faisant donc appel au traitement du signal et à un autre

Fig. Conclusion.1- Les possibilités d'applications de la méthode selon les données à traiter

525

modèle de localisation-allocation plus adapté à cette problématique comme le p-centré (la

même méthodologie servira de la même façon à localiser les grossistes indépendants par rapport aux magasins de détail) : les points de vente joueront alors, dans cette optique, le rôle des clients avec un certain niveau de demande, clients approvisionnés par les centrales de distribution

Ainsi, notre problématique de recherche apparaît avoir trouvé une solution attractive à travers

ce nouvel outil qui possède une précision et une rapidité indéniable. Les autres éléments que nous avons cherché à améliorer étaient (voir introduction) la démonstrativité et la capacité à utiliser de grandes bases de données (les datawarehouses) que les firmes n'exploitent actuellement pas pleinement. Cette dernière contrainte est un autre des points forts de notre méthode qui, justement nécessite l'introduction de ces bases de géodonnées volumineuses. Comme on l'a dit au départ, le traitement du signal serait sans intérêt pour traiter des fichiers

ne comptant que quelques dizaines de clients puisque l'on pourrait les introduire directement dans un modèle p-médian (sans être capable d'ailleurs de cerner alors la zone de chalandise correspondante). Les données géomarketing se doivent justement d'être suffisamment nombreuses de manière à constituer un signal à deux dimensions (dans le plan géographique)

qui pourra être analysé par des filtres. Enfin, la méthode à base de traitement du signal est démonstrative, puisqu'elle permet de suivre, sur une succession de cartes détaillées, le cheminement intellectuel modélisé au sein d'un algorithme qui va indiquer la zone de chalandise, puis les localisations optimales. Le manager non aguerri à ces techniques "hermétiques" confirmera d'un simple coup d'oeil les résultats obtenus, puisque, dans la plupart des cas, les zones optimales d'implantation correspondent assez bien aux lieux les plus

denses en clientèle.

Cependant, la méthode comporte un certain nombre de limites. Outre le fait qu'il est assez difficile de se procurer les bases de données de clients potentiels lorsque l'on cherche à créer des points de vente, l'utilisation de filtres nécessite un minimum de données. L'analyse d'une représentation spatiale de quelques dizaines de clients ou de concurrents ne requiert pas les outils de traitement du signal étant donné que dans ce cas, on peut facilement construire un réseau p-médian en considérant autant de noeuds qu'il y a de clients ou de concurrents et le résoudre sans trop de difficultés par les méthodes traditionnelles. Egalement, la détection de localisations optimales reste un exercice théorique. Encore faut-il s'assurer par une visite sur

le terrain que les emplacements mis en évidence correspondent effectivement à des sites viables et disponibles à l'achat ou à la location. Une autre limite relatives aux localisations commerciales trouvées vient du fait que l'on ne considère dans la démarche que les adresses des clients, tout au moins dans le cas pratique étudié des magasins de produits biologiques. Sans doute, faudrait-il prendre en compte aussi tous leurs déplacements et les endroits où ces clients potentiels peuvent résider temporairement (lieux de travail par exemple) qui constituent autant de lieux d'achats possibles. Il paraît néanmoins difficile de constituer une volumineuse base de données répertoriant tous les trajets d'un ensemble d'acheteurs probables

de certains produits ou services.

Sur le plan des perspectives de recherche, le traitement du signal pourrait s'adapter à la localisation de bien d'autres activités que celles des points de vente et de service à travers le modèle p-médian. La figure précédente (fig. Conclusion.1) montre les possibilités variées d'applications théoriques de notre méthode selon les données à traiter. Celles-ci peuvent être, comme on l'a vu, des bases de données de clients ou de concurrents ou bien même des données socio-économiques. Rien n'empêche, en effet, d'utiliser notre méthode pour délimiter non plus des zones de chalandise, mais par exemple les zones de plein-emploi ou les quartiers rassemblant certaines tranches de population pour des études à vocation économique. La

phase suivante, après le géocodage, consistera de la même façon à prétraiter ces données par des filtres morphologiques ou bien spatiaux selon que les données forment des points espacés

(le filtre de dilatation remplira les interstices pour repérer les aires d'équidensité) ou bien des zones sans discontinuité d'information. Suite à une délimitation des aires homogènes par la désormais connue convolution, divers modèles de localisation-allocation sont susceptibles d'être appliqués. Outre le p-médian dédié surtout à la localisation des points de vente et de service, le modèle p-centré cherchant, non plus la proximité des clients mais les sites les plus centraux, convient bien à la localisation de services d'urgence (casernes de pompiers, commissariat, Samu). Le modèle de couverture maximale préconise quant à lui, que les sites possèdent une localisation optimale, si la distance maximale qui les sépare des points-clients associés est minimisée. Ainsi, à partir de ce site, l'on peut atteindre facilement tous les clients, même les plus éloignés avec un coût minimum. Le modèle de couverture maximale est donc bien adapté à la localisation de services de livraison ou d'entrepôts. C'est en particulier l'un des objectifs réservés à la suite de cette recherche que de démontrer l'intérêt de notre démarche méthodologique comparée aux autres modèles de localisation-allocation, dans d'autres cas de figure que la localisation d'activités commerciales, comme la logistique de livraison de l'entreprise interne (localisation des centrales de distribution) et externe (localisation des centres de livraison des commandes Internet) ou la réorganisation spatiale des services publics à l'échelon national. Une autre perspective de recherche est d'appliquer notre démarche à la segmentation de données statistiques. Les techniques de filtrages devraient en effet être capables de délimiter des paquets de données possédant une certaine similitude et les modèles de localisation-allocation de spécifier les caractéristiques les plus

marquantes de ces données.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote