Le conseil de sécurité et les questions
africaines de 1990 à nos jours
NOURDINE MED MOEVA
B.P: 1826 MORONI - COMORES
UNIVERSITÉ MOULAY ISMAÏL
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES  ECONOMIQUES ET SOCIALES
- MEKNES
(MAROC)
Travail effectué sous l'encadrement de Monsieur le
professeur Younes BERRADA.
ANNEE  UNIVERSITAIRE  2003/2004
Liste des Abréviations
Res.............................  
Résolution
Pel..............................   Personnel
Civ...................... .......   Civile
P.................................   Page
VOL...........................   Volume
U.N.I.S.A.....................   Initiative
Spéciale du Système des Nations Unies pour
le développent de l'Afrique
P.U.F............. .............  Presse Universitaire
Française O.U.A.......................... 
Organisations de l'Unité Africaine
U.A..................... ...... Union Africaine
E.C.O.M.O.G................   Ecowas Monitoring
Group (Groupe d'Observateurs Militaire de
la CEDEAO)
C.E.D.E.A.O.................   Communauté
Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest
A.P.D..........................   Aide Publique
au Développement
B.E.R.D.......................   Banque
Européenne pour la Reconstruction et le Développement
B.M........................... Banque
Mondiale
C.N.U.C.E.D ... ............   Conférence
des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement
S.D.N..........................   Société des
Nations O.M.P.........................   Opérations de
Maintien de la Paix O.N.U.................. .......  
Organisation des Nations Unies
N.E.P.A.D.....................  Nouveau
Partenariat pour la Paix et le développement de l'Afrique
F.U.N.U.......................   Force d'Urgence
des Nations Unies F.P.I............................   Front
Populaire Ivoirien P.D.C.I........................  Parti
Démocratique de Côte d'Ivoire
P.I.T...........................   Parti Ivoirien des
Travailleurs
R.D.R .........................   Rassemblement
Des Républicains
M.P.C.I .......................   Mouvement
Patriotique de la Côte d'Ivoire
M.P.I.G.O....................   Mouvement Populaire Ivoirien
du Grand Ouest C.E.I...........................  
Communauté des Etats Indépendants
O.T.A.N...................... Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord C.A.E.M......................   Conseil
d'Aide Economique Mutuelle U.N.I.T.A.....................  
Union Nationale pour l'Indépendance Totale en
Angola
O.N.U.C.I......................
Opérations des Nations Unies en Côte d'Ivoire
M.P.L.A ......................  Mouvement
Populaire de Libération de l'Angola
G.A.T.T.......................  
Général Agrément on Tarif and Traid. (Accord
Général sur les
Tarifs Douanières et le Commerce.)
O.M.C........................ Organisation Mondiale du
Commerce P.A.M.........................   Programme
Alimentaire Mondial
TABLE DES MATIERES :
INTRODUCTION GENERALE..................................
4
CHAPITRE PRELIMINAIRE : CADRE CONCEPTUEL DU SUJET......... 9
Section I  :  L'OSSATURE DU SYSTEME
ONUSIEN......................... 11
Section II :  LE CONTENU DU MAINTIEN DE LA
PAIX..................... 16
CHAPITRE I : CHAMP D'ACTION DU CONSEIL DE
SECURITE
   | 
 EN
AFRIQUE.................................................. 
 | 
 23 
 | 
| 
 Section I : 
 | 
 CADRE DU MAINTIEN DE LA PAIX EN
AFRIQUE............. 
 | 
 25 
 | 
| 
 A : 
 | 
 Particularités des conflits africains dans les
années 90.. 
 | 
 26 
 | 
| 
 B : 
 | 
 Le conseil de sécurité face aux conflits
africains........ 
 | 
 30 
 | 
 
Section II :  LES COROLLAIRES DU MAINTIEN DE LA
PAIX EN AFRIQUE    34
| 
 A : 
 | 
 Le cadre sécuritaire et le plan
humanitaire................ 
 | 
 35 
 | 
| 
 B : 
 | 
 Le développement socioéconomique dans les pays 
 | 
   | 
   | 
 victimes des
conflits.......................................... 
 | 
 39 
 | 
 
CHAPITRE II:LE CONSEIL DE SECURITE ENTRE SAISINE ET
AUTO-SAISINE
DES QUESTIONS AFRICAINES...............................
44
Section I : CONTEXTE ET SCENARIO GENERAL DES
CONFLITS
   | 
 AFRICAINS..................................................... 
 | 
 45 
 | 
| 
 A : 
 | 
 Dilemme du conseil et issue des conflits
................ 
 | 
 49 
 | 
| 
 B : 
 | 
 Le conseil et le système complémentaire
............... 
 | 
 54 
 | 
 
Section II:   LES MISSIONS ONUSIENNES EN
AFRIQUE.................. 60
| 
 A : 
 | 
 Les missions dans le cadre du maintien de la
paix...... 
 | 
 63 
 | 
| 
 B : 
 | 
 Le développement africain dans la
déclaration du 
 | 
   | 
 
millénaire, vu du Conseil de
sécurité..................... 79
CONCLUSION...................................................................
87
BIBLIOGRAPHIE
...................................................................
90
WEBOGRAPHIE......................................................................
 93
LOGICIELS
REFERENTIELS...............................................................  
94
(Lors de la mise en forme de ce texte pour la publication, la
pagination n'a pas été respecté : Veuillez faire attention
aux revois vers d'autres pages.)
Introduction générale
Selon la grille de lecture de l'analyse systémique, «
l'Afrique pourrait être considérée
comme  un  sous  système  du  système 
international»1;  or  depuis  la  fin  des  années 
80,  la communauté internationale a vu naître et s'enliser sur
cette partie du monde, un éventail de problèmes   dont   leur  
vaste   majorité   tournent   autour   des   conflits   armés.  
Cependant, l'importance  de  ces  problèmes  africains  à  partir
 des  années  90,  ne  se  résume  pas  à
l'existence  des  conflits  seulement,  car  bien  avant 
l'Afrique  a  connu  un  bon  nombre  de conflits.
En effet, dans les années post 1990, à l'instar
du conflit congolais des années 60 et du conflit  angolais  des 
années  70  et  80,2   l'Afrique  n'était  pas 
épargnée  de  ce  fléau.  Mais contrairement   aux
conflits africains contemporains, la majeur partie de ces derniers
étaient
des conflits qui mettaient en opposition deux sinon plusieurs
Etats. Cependant, tout au long
des années 80 qui ont d'ailleurs été
qualifiées de décennie perdue pour le développement de
l'Afrique, la situation s'est aggravée. C'est ce qui a conduit au
relance du dialogue et des négociations entre pays
développés et ces pays en développement au milieu de ces
années. D'autant plus que les formidables changements qui se sont
produits dans le monde à la fin de
ces  années  80,  ont  obligé  à 
réévaluer  la  coopération  et  le  traitement 
multilatéral  des problèmes3. Ceci dit, certes, la fin
de ces années est marquée  essentiellement sur le plan de
la politique internationale par  la recomposition du
système international suite à la fin de la guerre  froide,  mais 
plus  consistants  sont les  répercutions  qu'a  eu  ces 
événements  sur  les Etats africains.
Dés lors longtemps convoités par  les deux
superpuissances, la fin de la guerre froide a laissé 
déboussolés  nombre  d'Etats  africains4,  qui 
jusqu'à  là  n'existaient  sur  la  scène internationale,
que sous le parrainage respectif de l'un de ces derniers sinon par la voie du
mouvement de non-alignement qui de nos jours n'a qu'un intérêt
purement historique5.
C'est  dans  ce  contexte  que  dés  le  début 
des  années  90,  l'on  se  trouve  partout  à quelques variantes
près, dans une situation où l'Etat africain est désormais
dans l'incapacité d'effectuer les arbitrages nécessaires et de
définir les compromis sociaux indispensables non seulement à tout
passage à l'économie de marché, mais aussi à la
production même de l'ordre public6.  De  cela  s'ajoute  le 
fait  que  comme  l'a  souligné  KODJO  EDEMEDEM,  et  qui
1  Zartman, Africa as a subordinate state system in
international relation, in international organization, 1967, p 545-564.
2  Voir aussi à ce propos: GRESH ALAIN, 
l'Afrique australe, une "sphère de conflits", Le monde diplomatique,
Février 1988
3  CNUCED, Au service de la croissance et du
développement, 30 ans et au-delà (1964-1994),  P 6,
UNCTAD/EDM/ERCP/8, Nations Unies 1994
4   Dans  ces  plans  de  développement 
économique  et  social  pour  1986-1990  et  jusqu'à  l'an  2000,
 l'union  soviétique  avait
ouvertement notifié une vaste programme prometteur pour
l'Afrique ainsi que l'ensemble des pays en développements.
5  Igor Oussatchev, Du décret sur la paix, Vers
un monde sans guerres et sans armes, P 43 et 44, Editions de l'agence de presse
Novosti, Moscou 1987.
6Voir Achile Mbmbe,  Déconfiture de l'Etat et
risques de la "transition démocratique", Le Monde diplomatique,  mai
1993. Voir aussi du même auteur, Afrique indocile, Karthala, Paris
1988.
justifie aisément ce cas présent, « le
continent africain, après deux décennies d'indépendance, 
et  malgré  les  différentes  stratégies  de 
développement  élaborées  pour  la décennie  qui 
vient  de  s'achever,  n'a  pas  encore  réussi  son  décollage 
économique  et industriel  malgré  les  progrès 
accomplis,  il  demeure  par  excellence  le  continent  du  sous-
développement» 7.
C'est dans ce sens aussi qu'une étude intitulée
Ecology  and  Politics:  Environmental
stress  and  security in  Africa, a établie que
«l'appauvrissement des ressources naturelles est étroitement
lié à l'insécurité des personnes, des groupes ou
des Etats8». A partir de là, on peut se poser la
question suivante: Quelle est la part  de la communauté internationale
face à
cet amer constat en Afrique ? . Autrement dit, sur le plan
institutionnel international, quel est
le  rôle  de  l'organisation  des  Nations  Unies  face 
cela ?  .  Cependant,  la  réponse  ne  fut  pas longue à
attendre car l'organisation des Nations Unies lança «le nouvel
ordre du jour pour le développement de l'Afrique», tout au
début des années 19909. Ceci dit, comme l'a
souligné Bertrand  Schneider,  «La  communauté 
internationale  tout  entière  est  concernée  par  le
progrès  de  l'Afrique  car  le  monde  a  besoin  de  l'Afrique  comme 
l'Afrique  a  besoin  du monde10».
Ainsi,  pour  donner  suite  à  cette  initiative,  un 
plan  d'Action  révisé  à  l'échelon  du
système des Nations Unies pour le redressement économique de
l'Afrique a été adopté par
les Nations Unies en 1994. Ceci comportait des mesures
adéquates en vue de coordonner les programmes d'activité, et
d'éviter les chevauchements en créant les synergies souhaitables
pour  ce  continent.  Par  la  suite,  ce  plan  d'action  a  été
 remplacé  en  1996  par  l'Initiative Spéciale des Nations
Unies pour l'Afrique11. Bien plus, et  parallèlement
à cela on retrouve d'autres initiatives tel le Nouveau Partenariat
pour la Paix et le développement (NEPAD)12, dont
l'accent est mis sur le concept de la «bonne gouvernance»
pour les pays africains13.
Cependant, toutes ces initiatives qui sont mises en oeuvre selon
des rythmes et dans
des  conditions  très  variables  selon  les  pays  ou 
groupes  de  pays  et  selon  les  programmes considérés, ont
toujours fait l'objet d'efforts importants de la part du système des
Nations Unies en vue d'en assurer une coordination satisfaisante. D'autant plus
qu'au niveau global
et faisant suite à la résolution 1998/46 du Conseil
Economique et Social, la première réunion
annuelle de coordination régionale du système des
Nations Unies en Afrique qui s'est tenue
à  Nairobi  en  mars  1999  sous  la  Présidence 
de  la  Secrétaire  générale  adjointe  des  Nations
Unies14, a décidé que l'Initiative
spéciale des Nations Unies en Afrique constituait un cadre
7KODJO EDEMEDEM (Ancien secrétaire
général de l'O.U.A), Le retard de l'Afrique peut être
rattrapé, Le Monde diplomatique, Février 1980.
8ROBERT-ALIROBERT-ALI BRAC DE LA PERRIÈRE, 
(oeuvre(s): COLLECTIF),  Scandinavian Instituta of African Studios,
1989.
9  Adopté par l'Assemblée
générale le 18 décembre 1991 : Voir à ce propos :
Documents officiels de l'Assemblée générale,
47éme
session, Supplément n 6 (A/47/6/Rev.1), vol. I, programme
45, Distr. GENERALE A/RES/49/142 le 01 février 1995. de même que
le Rapport de B.B Ghali, Pour la paix et le développement,  DPI/1537,
Nations  Unies,  octobre 1994 : 
www.un.org
10Bertrand Schneider, l'Afrique face à ses
priorités, P 10,  économica, 1987.
11U.N.S.I.A
12Le texte du NEPAD est publié dans son
intégralité sur le site Web : 
http://www.gov.za/issues/nepad.htm>.
13Voir  à ce propos: Ecofinance  N ° 37,  
novembre 2003 : ou aussi l'Extrait de la transcription de la conférence
de   presse du secrétaire d'État adjoint (Américain M.
Kansteiner) aux affaires africaines : 
http://usinfo.state.gov/francais
,   19 septembre 2002
14  Document Coordination and Collaboration among UN
agencies at the regional and subregional levels in Africa
adéquat pour la coordination des activités du
système des Nations Unies en Afrique et  qu'il convenait de simplifier
les procédures de coordination actuelles.  De même lors de sa
session
en  date  de  juillet  1999  (Genève),  le  conseil  a 
procédé  à  l'examen  des  suites  données  aux
recommandations  contenues  dans  le  Rapport  du  Secrétaire 
général  des  Nations  Unies  sur
«les  causes  des  conflits  et  la  promotion  d'une
 paix  et  d'un  développement  durable  en
Afrique15».  A  cet  égard  l'importance 
accordée  à  la  question  de  la  coordination  a 
été particulièrement   soulignée   puisque   le  
rapport   qui   a   été  discuté   comportait   ces   deux
initiatives qu'on vient de mentionner  concernant l'Afrique"16.
Par conséquent force est de reconnaître
qu'à l'époque contemporaine il n'y a guère de
problème qui n'ait pas d'une façon ou d'une autre   une dimension
internationale. Cependant, il est apparu que dans ce «continent soumis
à de multiples menaces [...], seule la paix interne et externe peuvent
permettre d'affronter le redoutable défi que constitue [...],
l'épanouissement des populations chaque jour plus nombreux et le retard
qui s'accroît par rapport au reste du monde 17».
Mais la paix en Afrique en particulier depuis les années 90,
est  devenu  un  problème  assez  épineux  et  ceux
 à  cause  du  caractère  interne  que  revêt  la
majorité des conflits sur ce continent.
Ceci  dit  l'abandon  du  continent  de  la  moindre  valeur 
stratégique  après  la  fin  de  la guerre froide a
coûté très cher en vies humaines africaines et en
«sécurité globale», car s'il
est vrai que le terrorisme fleurit dans le chaos plus encore que
sur la pauvreté,   les conflits africains dits
déstructurés, n'échappent pas à ce constat. Parlant
d'elle mêmes, ces derniers
ont en effet coûté la vie à plus de 3
millions de civils au Congo-Kinshasa, à plus de 300 000 personnes  au 
Burundi,  200  000  en  Sierra  Leone,  et  autant  au  Liberia,  sans 
négliger  la situation actuelle en Côte d'Ivoire, de la Casamance,
du Nord de l'Ouganda, de la Somalie,
ou aussi de la longue guerre civile en Angola qui comptabilise au
moins 500 000 morts,
n'en parlons plus du conflit qui perdure entre le nord et le sud
du Soudan où l'on parle à nos jours de pas moins de 2 millions de
morts18.
En   tant   qu'organe   principal   chargé   du  
maintien   de   la   paix   et   de   la   sécurité
internationales,  le  conseil  de  sécurité  des  nations  unie 
ne  peut  s'y  déroger.  Cependant  sa tâche parait un peu plus
délicat  qu'auparavant et ceux pour deux raisons:
D'une part, face à ces conflits qui en grande partie
sont des conflits internes, le champ d'action  du  conseil  de 
sécurité  tel  qu'il  est  déterminé  par  la 
charte,  ne  lui  permet  pas d'intervenir dans ces derniers tant qu'ils ne
présentent pas des signes expansionnistes sinon catastrophiques de
manière à menacer la paix et la sécurité
internationales.
D'autre par, il est apparut que même s'il intervient,
aussi efficace que soit son action, face aux catastrophes humanitaires qui sont
devenus monnaie courante dans ces conflits, le constat historique de nos jours,
nous renvoi à l'anecdote du médecin après la mort .
15  Rapport du S G de l'O.N.U, Causes des conflits en
Afrique, Section de la technologie de l'information du
Département  de  l'information   Nations  Unies  1998.  
www.onu.fr  :  voir  aussi :  Basic  Facts 
About  the  United  Nations,   P  68, DPI/2155,  United nations, April 2001.
16  Voir à ces propos :   Coordination de
l'action du système des Nations Unies en Afrique, sur le site web des
Nations Unies :
www.unsia.org
17  Ibid. Bertrand Schneider, l'Afrique face à
ses priorités, P 11.
18  Stephen Smith, La seconde "pacification" de
l'Afrique, Le Monde 24juin 2003.  
http://www.lemonde.fr
Toutefois, ceci n'est toujours pas aussi caduc qu'on pourrait le
croire car dans bien des
cas les résultats ont été assez 
remarquables, comme nous le verrons un peu plus loin. Mais, étant
donné que le mandat du conseil de sécurité se limite
principalement au maintien de la paix et de la sécurité
internationales, notre   travail ne peut que porter sur les conflits
armés africains   qui   pourraient   d'une   façon   ou   d'une  
autre   menacer   la   paix   et   la   sécurité internationales.
Cependant, on ne peut prétendre ainsi, avoir fait le tour du sujet et
ceux aussi
pour deux raisons.
Primo,  comme  l'a  fait  remarquer  Boutros.  B  Ghali :  «
dans  ce  nouveau  contexte international, la paix et la
sécurité implique bien d'avantage que des questions de
territoires
et d'armements, mais aussi des questions d'ordre
économique et sociale sont à prendre en compte  à  plus 
fortes  raisons19».  De  plus  ce  caractère 
interne  que  revêt  la  majorité  des conflits  africains  pose 
le  problème  du  fondement  des  interventions  du  conseil  de 
sécurité dans  ce  genre  de  conflits.  D'où  la 
nécessité  de  déterminer  de  prime  abord  :  Quel  est 
le fondement  et  l'étendue  de  la  compétence  du  conseil  de 
sécurité  dans  ce  cas  précis  des questions  africaines
?.  Autrement  dit,  c'est  le  problème  du  champ  d'action  du 
conseil  de sécurité en Afrique que nous allons essayer de
traiter dans un premier chapitre.
Secondo: continuant dans ce même ordre d'idées,
il est à prendre en considération la réalité  de 
ces  conflits  déstructurés  et  à reprendre  d'une 
façon  récapitulative les  actions sinon les réactions du
conseil de sécurité et les issues respectives de ces conflits.
C'est ainsi qu'une question s'impose portant sur la relation entre l'action
sinon la réaction du conseil de sécurité et l'issue d'un
conflit ? C'est ce qui ferra l'objet de notre deuxième chapitre sous
l'intitulé du conseil de sécurité entre saisine et
auto-saisine des questions africaines.
Ce  faisant,  cette  approche  laisse  subsister  quelques  zones
 d'ombres  émanant  des termes mêmes   qui constituent
l'intitulé de ce travail; ce qui ne peut être compréhensif
que
par l'éclaircissement au préalable des ces
derniers. C'est pourquoi, il s'impose de nous poser
ces  quelques  questions:  Que  ce  que  le  conseil  de 
sécurité ?  Quelle  est  sa  place  sinon  sa consistance  au 
sein  du  système  onusien? En  quoi  est  il  concerné  par  les
 questions africaines ? .
Cette première série de questions vise surtout par
leurs réponses, à nous permettre de dégager en premier
lieu l'importance sinon la consistance que porte tel ou tel problème
une
fois saisi par le conseil de
sécurité, mais aussi à mettre en avant le
rôle et la compétence de
cet organe au sein du système onusien, qui se
résume grosso modo au maintien de la paix et
à la sécurité internationales.
C'est de là que vient notre deuxième série
de questions qui s'articule autour de cette compétence du conseil de
sécurité et portant sur le sens du maintien de la paix ainsi que
son contenu tout particulièrement
en Afrique à partir de cette dernière
décennie.   Aussi, convient-il d'introduire par un chapitre
préliminaire tendant à jeter la lumière sur le cadre
conceptuel lié au sujet.
19  Rapport de l'ex-secrétaire
général de l'O.N.U, Boutros.B. Ghali,  pour la paix et le
développement  DPI/1537, Nations Unies, septembre 1994.
CHAPITRE PRELIMINAIRE
CADRE CONCEPTUEL DU SUJET
Guy Lagelée et Gilles Manceron écrivaient
qu'«il aura fallu les horreurs du nazisme
et des autres régimes fascistes et dictatoriaux dans
les années 1941-1945, pour que naisse la conviction que les droits de
l'homme doivent être sauvegardés sur le plan international
pour
que le monde ne soit pas menacé d'un nouveau
conflit»20. Toutefois, il convient de souligner
que la communauté internationale ou le système
international peut être appréhendé comme étant
l'ensemble des acteurs qui ont un certain rôle sur la scène
internationale21. Ce faisant, l'étude  de  ce  système
 nous  indique  que  parmi  ces  acteurs  qui  sont  d'ailleurs  assez
diversifiés,  l'organisation  des  Nations  Unies  occupe une  place 
incontournable  due  à  son universalité  mais  surtout  à
 sa  vocation  globale  qui  l'ont  érigé  au  rang  de 
«système  des Nations Unies»22.
Mise  sur  pied  en  1945  par  la  Conférence  de  San
 Francisco  à  la  fin  de  la  Seconde Guerre Mondiale, l'Organisation
s'est fixée pour objectif de maintenir la paix et la
sécurité internationales,  cultiver  l'amitié  entre  les 
nations,  encourager  le  progrès  social,  favoriser
l'élévation du niveau de vie et les droits de l'homme.
Tout au long des décennies depuis sa création, le
système onusien a su aider à mettre
fin à de nombreux conflits de même qu'à
surmonter moult crises internationales notamment
par  le  biais  de  son  organe  phare  qui  est  le  conseil 
de  sécurité,  dont  sa  tâche  principale s'articule 
autour  du  maintien  de  la  paix  et  la  sécurité 
internationales.  Dés  lors  face  à  la menace  de  guerre 
nucléaire  et  des  conflits  régionaux  apparemment 
interminables,  le maintien  de  la  paix  est  devenu  l'une  des  principales
 préoccupations  de  l'organisation. Cependant, l'organisation est
beaucoup plus qu'un mécanisme de maintien de la paix et une instance de
règlement des conflits. D'autant plus qu'on retrouve au même titre
qu'elle, des institutions qui lui sont reliées menant à bien des
tâches extrêmement diverses qui touchent tous  les  aspects  de  la
 vie  quotidienne  dans  le  monde  entier  et  tout  particulièrement 
en
Afrique23.
Mais,  étant  donné  que  nous  avons  pu 
apercevoir  en  introduction  générale  ainsi qu'au tout
début ce chapitre le pourquoi des ces questions africaines à
partir des années 90, il reste du moins quelques interrogations qui
s'imposent et qui peuvent s'articuler ainsi:
20Guy Lagelée et Gilles Manceron,
Conquête mondiale des droits de l'homme, éditions cherche midi
et
UNESCO, 1998
21  Professeur Younes Berrada, théorie des
organisations internationales ( Cours polycopié pour
la section R.I - UF4, P 1,  faculté des sciences
juridiques économiques et sociales de Meknés, année
universitaire 2003-2004
22Jean François Muracciole, L'O.N.U depuis
1945, Ellipses.
23Voir à ces propos: VIRALLY, Michel,
L'O.N.U. d'hier à demain, Paris, Edition du Seuil,1961; GERBET, Pierre,
GHEBALI, Victor-Yves, et MOUTON, Marie-Renée, Société des
Nations et Organisation des Nations Unies, Paris, Edition Richelieu, 1973:
L'équipe de AJC, O.N.U. carrefour des Nations, Lévis,
Secrétariat du collège de Lévis, 1972 : G.KATZIN, Alfred,
L'O.N.U. pour tous,  France,  Nations  Unies,  1960:  COMPTON'S  NEWMEDIA, 
INC.  ,  Compton's  interactive  encyclopedia,  Cambridge, Compton's home
library, 1997 : LIRIS INTERACTIVE, Larousse Multimédia
Encyclopédique, Paris, Larousse, 1996.
Qu'est ce que le conseil de sécurité ? Quelle
consistance peut avoir une question pour  qu'elle  se  retrouve  soumise 
à  ce  dernier ?  ,  Ou  encore  quel  est  son  domaine  de
compétence?
Ainsi, il s'impose donc de jeter les éclairages sur
l'organisation de Nations Unies, afin
de mettre en évidence l'importance de ce conseil de
sécurité [SECTION I], mais aussi cette démarche
nous amènera nécessairement à voir la notion et le contenu
du maintien de la paix
et  de  la  sécurité  internationales  [SECTION
 II],  qui  constituent  la  principale  tâche  de  ce
dernier.
SECTION I : L'OSSATURE DU SYSTEME ONUSIEN
Au  lendemain  de  la  seconde  guerre  mondiale,  l'Afrique 
n'existait  pas  en  tant qu'entité  signifiante  sur  la  scène 
politique  et  économique  mondiales,  et  les  nouvelles institutions 
qui  venaient  d'être  crées  O.N.U, B.M, FMI,  ne  se 
préoccupaient  guère  de l'environnement  international  pour  la
 paix  et  le  développement  socio-économique  de  ce continent.
Mais la reconnaissance croissante de l'interdépendance économique
des Etats et l'intensification du débat sur la paix et le
développement socio-économique, et à mesure que
les  pays  d'Afrique  accédaient  à 
l'indépendance  dans  les  années  50  et  60,  ont  conduit  au
lancement de la décennie des Nations Unies pour la paix et le
développement24.
Crée  en  1945  pour  pendre  la  relève  de  la
 SDN  installée  à  Genève  depuis  1919, l'organisation  
de   Nations   Unies   qui   a   une   vocation   universelle   et   globale  
est   une conséquence directe de la deuxième guerre
mondiale25. Enumérant les buts de l'organisation, l'article 
premier  de  la  charte  des  Nations  Unies  évoque  la 
réalisation  de  la  coopération internationale   en   relevant  
les   problèmes   internationaux d'ordre   économique,   social,
intellectuel,  et  humanitaire;  le  développement  des  relations 
amicales  entre  les  nations,  et surtout le maintien de la paix et de la
sécurité internationales26. Son article 2 indique que
les principes de l'organisation dans la poursuite des buts qu'elle s'est
fixée sont entre autres : le principe  de  l'égalité 
souveraine  de  tous  les  membres  de  l'organisation  et  le 
règlement pacifique des différends27.
Cependant  à  coté  de  ces  buts  et  principes 
énoncés  par  le  chapitre  premier  de  cette charte, l'ossature
politico-juridique du système onusien apparaît  essentiellement au
chapitre
III de la charte. En effet, l'article 7 dispose qui'«il
est crée comme organes principaux de
l'organisation des Nations Unies: une assemblée
générale, un conseil de sécurité, un conseil
économique  et  social,  un  conseil  de  tutelle,  une  cour 
internationale  de  justice  et  un secrétariat.  Les  organes 
subsidiaires  qui  se  relèveraient  nécessaires  pourront 
être  crées conformément  à  la  présente 
charte28».  Autrement  dit  l'ensemble  de  ce 
système  onusien repose sur l'action de ces six organes dits principaux,
ainsi que sur cette possibilité de créer
24  Ibid. CNUCED, 30 ans et au-delà
(1964-1994),  P 4.
25  Le statut de la cour internationale de
justice25,  fait partie intégrante de la charte des Nations
Unies.
26  paragraphe1, 2 et 3, article 1 de la Charte des
Nations Unies et statut de la cour internationale de justice, p 5, DPI/511,
Nations
Unies-New York réimpression de juin 1998.
27  Charte des Nations Unies et statut de la cour
internationale de justice,  p 6 et 7, DPI/511,  Réimpression de juin
1998
28  Ibid. p 10
aux  besoins  des  organes  subsidiaires.  Et  cette 
possibilité  se  matérialise,  en  premier  lieu  à
l'article  22  qui  dispose  que  «l'assemblée 
générale  peut  créer  les  organes  subsidiaires qu'elle
juge nécessaire à l'exercice de ses
fonctions29». Et par la suite l'article 29 dispose
que  «le  conseil  de  sécurité  peut 
créer  les  organes  subsidiaires  qu'il  juge  nécessaire 
à l'exercice de ses fonctions»30.
Voir schéma ci-après :
29   L'assemblée  générale 
comptabilise  à  nos  jours  plus  de  150  organes  subsidiaires 
crées.  Quant  au  conseil  de  sécurité,  il comptabilise
 pas  moins  de  sept  organes  subsidiaires  et  dans  l'ensemble  on  peut 
relever  que  depuis  sa  création  à  nos  jours, l'O.N.U   a
crée environ 250 organes subsidiaires tous organes confondus : Voir
à ce propos : Mme Wafae   Makoudi, cours de relation internationale,  p
106,  faculté des sciences juridiques économiques et sociales de
Meknés, 1999-2000
30  Ibid. charte des Nations Unies, p 23.

| 
 ? NUEH 
Centre des Nations 
Unies pour les établissements humains
(Habitat) 
? FISE 
Fonds des Nations Unies pour l'enfance 
? FNUAP 
Fonds des Nations Unies pour la 
Population 
? HCR 
Haut Commissariat pour les
réfugiés 
? INSTRAW 
Institut international de recherche et de 
Formation pour le promotion de la  Femme 
? PNUCID 
programme des Nations Unies pour 
contrôle international des drogues 
? PNUD 
programme des Nations Unies pour 
développement 
? PNUE 
programme des Nations Unies pour
l'environnement 
? UNITAR 
Institut des Nations Unies pour la 
Formation et la recherche 
? UNU 
Université des Nations Unies 
? WFC 
Conseil  Mondial de l'Alimentation 
? UNIFEM 
fonds de développement 
des nations   unies pour la femme 
 | 
 ? PAM 
Programme alimentaire mondial 
· COMMISSIONS 
TECHNIQUES 
- Commission de la condition de la femme 
- Commission 
de la population 
- Commission de la science et de la technique 
au service du développement 
-Commission de 
Statistiques 
-Commission  des droits de l'homme 
-Commission des stupéfiants 
-Commission du développement durable 
-Commission du développement sociale 
-Commission  pour 
la prévention du crime et de la
justice 
. Commissions régionales 
-Commission économique 
Pour l'Afrique (CEA) 
-Commission économique pour l'Amérique
latine et les caraïbes (CEPALC) 
-Commission économique 
Pour l'Europe (CEE) 
-Commission économique et 
Sociale pour l'Asie et 
Le pacifique (CESPA) 
-Commission économique et Sociale pour l'Asie
occidentale (CESAO) 
. COMITES DES SESSION ET 
COMITES PERMANENTS 
· ORGANES D'EXPERTS, 
ORGANES AD HOC ET 
ORGANES APPARENTES 
 | 
 _ IDA 
Association 
Internationale 
De développement 
_ SFI 
Société financière 
Internationale 
_ AMGI Agence 
Multilatérale des investissements 
_ FMI 
Fonds monétaire internationale 
_ UPU 
Union postale universelle 
_ UIT Union 
internationale des
télécommunications 
_ OMM Organisation maritime 
internationale 
_ OMPI organisation mondiale de la
propriété intellectuelle 
_ FIDA Fonds 
internationales de développement
agricoles 
_ ONUDI 
Organisation des nation unies pour le
développement industrielle 
_ GATT Accords général sur les tarifs
douaniers et le commerce. 
 | 
 ? ONUSOM 
Opération des 
Nations Unies 
en   Somalie (Avril 
1991) 
? ONUMOZ Opération des nations unies 
au 
Mozambique 
Depuis décembre 
1992 
? MONUOR 
Mission d'observation des nations unies Ouganda- Rwanda
depuis juin 1993 
? MONUL 
Mission d'observation des Nations unies au Liberia depuis
septembre 1993 
 | 
   | 
   | 
   | 
| 
 Légendes : 
? Programmes et Organisations des Nations 
Unies 
(liste indicative) 
_  Institutions spécialisées et autres
organisations 
autonomes faisant partie du système 
·   Autres  commissions, comités et organes
ad 
 | 
 
Ainsi, Il s'impose de mettre l'accent sur l'organe qui est le
conseil de sécurité dans la
mesure où il constitue l'un des clefs de ce sujet, mais
surtout étant donné qu'il constitue le cadre  principal 
d'affermissement  de  la  paix  et  la  sécurité 
internationales31.  D'autant  plus qu'il apparaît une
importance toute particulière de cet organe tant par sa composition que
sur
ses compétences.
31  voir à ce propos l'article 12 et 24 de la
charte des Nations Unies
Concernant  sa  composition,  en  dehors  de  la  cour 
internationale  de  justice  qui  ne connaît qu'une participation de
«juge ad hoc», à l'instar de l'assemblée
générale qui est un organe  plénier,  en  dépit 
des  cinquante  membres  qui  composent  le  conseil  économique  et
social, se passant du conseil de tutelle qui de nos jours n'existe que dans la
charte et non par
son  utilité32,  ou  aussi  du 
secrétariat  général  de  l'organisation  qui  n'a  en 
principe  qu'une
fonction  purement  administrative  sinon  de  coordination; 
fort  de  ces  quinze  membres,  le conseil de sécurité incarne
la clef de voûte de l'organisation des Nations Unies. A ce propos
il est significatif de noter que l'article 23 de la charte
dispose dans son premier paragraphe
que  «Le  Conseil  de  sécurité  se 
compose  de  quinze  Membres  de  l'Organisation »,  dont  la
République  de  Chine,  la  France,  l'Union  des  Républiques 
Socialistes  Soviétiques,  le Royaume-Uni  de  Grande-Bretagne  et 
d'Irlande  du  Nord,  et  les  Etats-Unis  d'Amérique, constituent  les 
«membres  permanents  de  ce  dernier33».  Les 
«Dix  autres  Membres  de l'Organisation sont élus, à
titre de membres non permanents, par l'Assemblée générale
qui tient spécialement compte, en premier lieu, de la contribution des
Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la
sécurité internationales et aux autres fins de l'Organisation,
mais aussi d'une répartition géographique
équitable34».
Ceci dit, d'un coté la désignation explicite de ces
cinq membres qui ne sont autres que
les  vainqueurs  de  la  deuxième  guerre  mondiale, 
et  de  l'autre  les  mesures restrictives  qui s'accompagnent de la
désignation en tant que membres non permanents, et qui s'articulent
aussi,  d'un  coté  autour  des  buts  principaux  qui  est  le 
maintien  de  la  paix  et  la  sécurité internationales  et  aux
 autres  fins  de  l'Organisation;  et  de  l'autre  sur  la 
considération
«équitable» d'ordre géographique
quant à l'élection de ces derniers au conseil de
sécurité, traduisent l'importance de cet organe.
En ce qui est de sa compétence, ce même
paragraphe nous interpelle quant à faire la liaison avec les
dispositions de l'article 24 de la charte qui dispose expressément
qu'«Afin d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation, ses
Membres confèrent au Conseil de sécurité la
responsabilité principale du maintien de la paix et de la
sécurité internationales
et reconnaissent qu'en s'acquittant des devoirs que lui
impose cette responsabilité, le Conseil
de sécurité agit en leur
nom35». De surcroît, l'article 25 vient corroborer
cela en disposant explicitement  que:  «Les  Membres  de 
l'Organisation  conviennent d'accepter  et d'appliquer
les décisions du Conseil de sécurité
conformément à la présente Charte».
Ce faisant, la genèse de cette importance   ne peut
s'apprécier dans son vaste étendue qu'à la lumière
du contenu tant juridique que pratique de ce concept qui est le maintien de la
paix et la sécurité internationales.
32  Avec l'indépendance des Palaos, dernier
territoire sous tutelle des Nations Unies, le Conseil de tutelle a
officiellement suspendu
ses activités le 1er  novembre 1994. Il a
depuis modifié son règlement intérieur et ainsi mit fin
à l'obligation qui lui était faite de se
réunir  annuellement:    Source:  La  composition  des 
organes  principaux  de  l'organisation  en  2003, Nations
Unies, New York, janvier 2003, 
http://www.droitshumains.org
33  Notons que ces cinq membres permanents sont les
seuls à bénéficier du droit de veto.
34  Ibid. charte des Nations Unies, p 19
35  Ibid. article 24 paragraphe 1, p 20
SECTION II : LE CONTENU DU MAINTIEN DE LA PAIX.
Le concept de maintien de la paix relève
essentiellement de la problématique de la sécurité 
collective.  C'est  à  dire  d'un  régime  visant  à 
garantir  multilatéralement,  par  un dispositif juridique
l'indépendance politique et l'intégrité territoriale de
chacun des Etats de
la communauté internationale, Impliquant un sens à
la fois dynamique et statique. En ce sens donc, on peut soutenir que le
maintien de la paix englobe l'idée de restauration aussi
bien
que de préservation, et par conséquent
peut exiger le recours à des moyens coercitifs autant que
préventifs.
Ceci dit, à première vue le règlement
pacifique des différends tel qu'il est mentionné dans la charte,
semble ne devoir être qu'une simple modalité préventive du
maintien de la paix. Cependant la réalité est plus complexe et ce
pour deux raisons:
D'une  part,  la  pratique  des  organisations  internationales 
de  sécurité  collective,  la
S.D.N.,(1919-1939)  ,  et  depuis  1945  l'O.N.U, 
révèle  que  les  procédures  de  règlement
pacifique  sont  souvent utilisées  postérieurement  au  recours 
à la  force.  Or  souvent y'a  des
situations qui ne demandent que la mise en oeuvre de ces
procédures de règlement pacifiques
plutôt que le recours à la force qui pourrait les
freiner dans leurs élans de destructions.
D'autre  part,  il  apparaît  que  le  règlement 
pacifique  des  différends  a  une  finalité  en principe
curative, alors que celle du maintien de la paix est normalement
conservatoire.
Delà,  le  maintien  de  la  paix constitue  l'objectif
 naturel  de  tout  régime  de  sécurité collective.  Mais
 en  tant  que  concept  abstrait,  la  sécurité  collective  a 
des  origines  très anciennes:  elle  a  fait  l'objet  d'innombrables 
projets  avancés  par  des  hommes  d'Etat,  des intellectuels  de 
renom  ou  de  simples  utopistes  (Sully,  Jeremy  Bentham,  Emmanuel 
Kant, William  Penn,  Emeric  Crucé,  l'abbé  de 
Saint-Pierre...),  depuis  le  XIVe siècle 
jusqu'à  la première guerre mondiale. Elle n'a trouvé son
expression juridique qu'en 1919 avec le pacte
de la S.D.N. Celui-ci garantissait en effet,
l'intégrité territoriale et l'indépendance politique
des pays membres contre toute agression extérieure, et
proclamait le principe de l'indivisibilité de la paix36, tout
en affirmant la solidarité automatique de la communauté des Etats
 membres  en  cas  d'agression37.  Cela  dit,  son  dispositif 
reposait  sur  le  triptyque désarmement-règlement pacifique des
différends-sanctions économiques. Mais l'expérience
de la S.D.N. en matière de sécurité
collective a été considérée comme celle de la
faillite de la paix.  Ainsi,  compte  tenu  des  leçons  de  l'entre 
deux  guerres,  le  régime  de  la  sécurité collective de
l'O.N.U. fut conçue à partir de l'idée selon laquelle
le fardeau du maintien de
la paix devait obligatoirement incomber aux cinq grandes
puissances victorieuses.
Dés lors la nouvelle organisation mondiale a pu disposer
de pouvoirs plus importants
que  ceux  de  la  S.D.N.,  pour  la  simple  raison  que  ces 
pouvoirs  revenaient  en  réalité  aux membres permanents du
conseil de sécurité. Cela explique que dans la
problématique initiale
de l'O.N.U.,  le désarmement et  même le 
règlement pacifique des différends occupent une
36  Le pacte de la SDN stipule que : « toute
guerre ou menace de guerre, qu'elle affecte directement ou non 'un des membres
de la
Société, intéresse la Société
tout entière »
37  Ibid. « Si un membre de la
Société recourt à la guerre [...], il est ipso facto
considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tous les
autres membres de la Société. »
place assez secondaire par rapport aux sanctions militaires et
non militaires que le conseil de sécurité  a  toute  latitude  de
 décréter  par  décisions  juridiquement  obligatoires  en
 vertu  du chapitre VII de la Charte. Celle-ci fut en tout cas
élaborée dans la perspective d'un monde placé  sous 
l'égide  d'un  directoire  de  pays  au-dessus  de  tout 
soupçon,  puisque  dotés  d'un droit  de  veto  conférant 
d'avance  à  chacun  d'eux  une  totale  immunité  politique,  et
 entre lesquels était censée régner une harmonie politique
durable.
Toutefois,  les  débuts  de  la  guerre  froide  en  1947,
 rendirent  aussitôt  caducs  les postulats sur la base desquels reposait
la Charte à savoir ceux de la responsabilité naturelle,
de  la  probité  morale  et  de  l'entente  continue 
des  grandes  puissances.  La  création  de l'O.T.A.N., en 1949,
puis la conclusion du pacte de Varsovie en 1955,
confirmèrent que la sécurité collective
n'était comme à l'époque de la S.D.N., qu'un mirage dans
les relations internationales.  Ainsi,  le  conseil  de  sécurité
 sous  la  pression  des  circonstances  renonça
tacitement  à l'objectif  de la sécurité 
collective au profit de celui de la gestion limitée  des crises.
Dés lors les opérations dites de maintien de la paix, entreprises
sur une base ad hoc et
à l'aide de contingents nationaux pourvus de casques
bleus portant le logo de l'O.N.U., aller traduire une mutation qui de nos jours
reste le moyen le plus adéquat pour le maintien de la paix
38.
En effet, dans une période fortement
imprégnée du spectre de la guerre, à l'heure où
le monde se trouve scinder en deux portions idéologiques
antagonistes; bref dans un climat
de  tension  cadencé  par  un  fragile 
équilibre  des  forces  nucléaires,  dans  sa  formulation,  le
maintien de la paix et de la sécurité internationales ne pouvait
pas ignorer ce contexte. C'est dans ce sens qu'on peut comprendre le maintien
de la paix comme  moyen de préserver tout d'abord la paix dans cette
période que l'on appelle communément guerre froide, avant de  le
prendre dans le sens de préserver les générations futures
du fléau de la guerre.
Ce  faisant  à  cette  époque  les 
opérations  en  questions  n'allaient  avoir  qu'un  but modeste qui se
résume à la stabilisation de certaines situations conflictuelles.
Dés lors forces neutres  et  non  combattantes,  les  Casques  bleus 
qui  constituent  l'élément  moteur  des opérations  de 
maintien  de  la  paix  n'entrent  en  scène  qu'avec  l'aval  des 
parties  et  ne stationnent sur le territoire de l'une d'elles qu'avec l'accord
exprès du pays hôte39; et ils ne
sont autorisés à utiliser la force qu'en cas de
légitime défense.
Ainsi, les Casques bleus peuvent être
considérés comme des soldats sans ennemis: ils n'interviennent 
pas  comme  dans  un  régime  de  sécurité  collective
à  titre  de  gendarmes chargés de châtier un agresseur, 
mais comme de simples «pompiers» dont la seule tâche est
de maîtriser un sinistre dont l'origine ou les
responsabilités ne les concernent pas40.
Toutefois,  Au  terme  du  paragraphe  premier  de  l'article 
24,  la  disposition  indiquant qu'«en  s'acquittant  des  devoirs 
que  lui  impose  cette  responsabilité  le  conseil  de 
sécurité
38  Voir à Ces propos :  paix et maintien de la
paix, Encyclopaedia universalis 8. (Sur Cd Room ): 2002 Encyclopaedia
Universalis
France S.A.
39  Exception faite de l'expérience congolaise
(1960-1964)
40  Casques bleus déployés en Afrique
jusqu'en 1990:  Opérations des Nations Unies au Congo (O.N.U.C.)
1960-1964 ;    Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de
transition en Namibie (G.A.N.U.P.T.) 1989-1990.
agit» au nom de  l'organisation, laissent entrevoir
 un probable appréciation discrétionnaire ainsi qu'une
légitimité d'avance du conseil de sécurité quant
aux méthodes de mise en oeuvre
du maintien de la paix. Mais le paragraphe 2 de ce même 
article vient délimiter de jure cette dernière  en 
précisant  que  «Dans  l'accomplissement  de  ces  devoirs,  le
 Conseil  de  sécurité agit conformément aux buts et
principes des Nations Unies». De plus le même paragraphe ajoute
 que  les  pouvoirs  spécifiques  accordés  au  Conseil  de 
sécurité  pour  lui  permettre
d'accomplir lesdits devoirs sont définis aux
Chapitres VI, VII, VIII et XII.   Il apparaît donc clairement que
cette notion de maintien de la paix  et de la sécurité
internationales n'est pas totalement laisser à un pouvoir
discrétionnaire du conseil de sécurité, comme l'a
démontré magistralement Mohammed Bedjaoui : «un organe
crée par un traité est d'évidence soumis
à celui-ci dans son existence, sa mission et ses
pouvoirs. Le conseil de sécurité doit obéir
aux  dispositions  de  la  charte  dans  sa  mission  au 
service  de  l'organisation  des  Nations
Unies41».
L'idée  véhiculée  par  cette  notion  qui 
tende  à  préserver  la  paix  et  la  sécurité
internationales se retrouve donc soumise au même titre que les autres
fins de l'organisation,
au même régime juridique que les autres fins des
Nations Unies. D'autant plus que, compte- tenu  des  implications  à  la
 fois  politiques,  économiques  voir  sociologiques  qu'engendre  le
maintien de la paix, il est tout à fait louable qu'elle soit liée
au besoin, aux autres fins de
l'organisation. A ce titre, il est significatif d'évoquer
l'article 65 de la charte qui dispose
que «Le Conseil économique et social peut fournir
des informations au Conseil de sécurité
et  l'assister  si  celui-ci  le 
demande42».  C'est  ainsi  que  dans  son  rapport 
l'ex-secrétaire général  de  l'O.N.U,  disait  que 
«Dans  ce  nouveau  contexte  international,  nous 
nous
somme  engagés  résolument  et  de 
concert  sur  le  chemin  qui  conduit  à  la  paix  et  à  la
sécurité, au progrès économique et
l'équité sociale, à la démocratie et au respect des
droits
de l'homme. [...]. A l'heure actuelle, nous
saisissons mieux l'origine des problèmes que la
sécurité implique bien d'avantage
que des questions de territoires et d'armements. Nous comprenons  que  les 
lacunes  du  développement  économique,  social  et  politique 
sont  les causes des conflits43».
Cependant, pour mieux apprécier le contenu de cette notion
de maintien de la paix et
de la sécurité en Afrique, il nous faut revenir
tout au début des années 90.  Plus précisément
le 31 janvier 1992, pour la première fois dans son
histoire le conseil de sécurité s'est réuni au niveau des
chefs d'Etats ou de gouvernement et a adopté une importante
déclarations. Dans celle-ci les quinze invitaient le secrétaire
général de l'organisation B.B Ghali, à élaborer une
étude et des recommandations sur le moyen de renforcer la
capacité de l'organisation dans
les domaines de la diplomatie préventive, du maintien et
du rétablissement de la paix et sur
la façon d'accroître son efficacité dans le
cadre des dispositions de la charte. Le 23 juin de la même  année,
 B.B  Ghali  a  remis  ses  propositions  sous  forme  d'un  petit  rapport 
d'une
soixantaine  de  pages,  intitulé  « AGENDA  POUR 
LA  PAIX ».  Depuis  cette  date,  la technique  des 
«AGENDAs»,  est  devenue  aux  Nations  Unies  une  pratique
 courante.  Sont
41   Mohammed  Bedjaoui,    Nouvel  ordre  mondial  et
 contrôle  de  la  légalité  des  actes  du  conseil  de 
sécurité,  p  24,  Bruylant
Bruxelles, 1994
42  Ibid. charte des Nations Unies, p 43.
43Rapport  de  l'ex-secrétaire 
général  de  l'O.N.U,  Boutros.  B.  Ghali,  septembre  1994. 
Voir  aussi :  Daniel  Colard,  la  société internationale
après la guerre froide, P 8, édition Armand Colin, 1996.
venus ainsi s'ajouter «un agenda sur l'environnement
», adopté au Sommet de RIO en juin
1992, un «agenda de vie » en date de 1993,
et un «agenda pour le développement », appelé
aussi  action  21  en  date  de  mai  1994.  Ces  quatre  rapports  se 
complètent  et  souligne  les nouvelles préoccupations dignes
d'intérêt et débouche sur une nouvelle stratégie
internationale de la paix et la sécurité.
Le plus significatif et le plus connu est l'agenda pour la
paix, dans lequel on trouve d'une façon très
détaillée le contenu de cette notion de maintien de la paix et de
la sécurité internationales,   et   dont l'essentielle   concerne
  quatre   grands   problèmes qui   sont: Le développement de la
diplomatie préventive, Le rétablissement de la paix, Le maintien
de la paix,  la  consolidation  de  la  paix  et  la  coopération  avec 
les  accords  et  les  organismes régionaux. Ces techniques dites de
«prévention de la paix » sont singulièrement
définies de
la façon suivante :
- La diplomatie préventive a pour objet d'éviter
que des différends ne surgissent entre
les parties, d'empêcher  qu'un différend existant ne
se transforme en conflit ouvert, et si un conflit éclate, de faire en
sorte qu'il s'étende le moins possible.
- Le rétablissement de la paix vise à rapprocher
des parties hostiles, essentiellement
par  des  moyens  pacifiques  tels  que  ceux  prévus  au 
chapitre  VI  de  la  charte  des  Nations
Unies.
-  Le  maintien  de  la  paix  consiste  à 
établir  une  présence  des  Nations  Unies  sur  le terrain;  ce
 qui  n'a  jusqu'à  présent  été  fait  qu'avec 
l'assentiment  de  toutes  les  parties concernées, et s'est normalement
traduit par un déploiement d'effectifs militaires et/ou   de police des
Nations Unies, aussi dans bien des cas de personnel civil. Cette technique
élargit
les responsabilités de préventions des conflits
aussi bien que de rétablissement de la paix.
- La consolidation de la paix après les conflits qui est
un concept entièrement nouveau, traduit une action menée en vue
de définir et d'étayer les structures propres à raffermir
la
paix afin d'éviter une reprise  des hostilités.
En somme, on peut dire que la diplomatie préventive vise
à régler les conflits avant
que la violence n'éclate. Le rétablissement et le
maintien de la paix ont pour objet de mettre
fin aux conflits et de préserver la paix une fois qu'elle
a été instaurée. En cas de succès, l'un
et  l'autre débouchent sur la consolidation de la paix 
après les conflits,  contribuant ainsi  à empêcher que les
actes de violence ne reprennent entre les nations et les peuples.
Quant aux techniques utilisées pour l'application de ces
divers procédés du maintien
de  la  paix  et  de  la  sécurité 
internationales,  en  ce  qui  concerne  le  recours  à  la  diplomatie
préventive,  il  recommande : l'utilisation  de  mesures  visant 
à  renforcer  la  confiance;  le recours  aux  procédés 
d'établissement  des  faits;  la  mise  sur  pied  d'un  réseau 
de  système
d'alerte  rapide;  le  déploiement  préventif 
dans  quatre  zones  en  crises  d'une  présence onusienne  et  la 
création  de  zones  démilitarisées  des  deux 
coté  ou  d'un  seul  coté  d'une frontière. Pour le
rétablissement de la paix44, il implique la saisine de la
cour internationale
de justice ainsi que l'organisation d'une action internationale
pour améliorer la situation qui
a donnée naissance au différend ou au conflit sous
la forme d'une assistance aux personnes
44  Chapitre VI de la charte des Nations Unies.
ou mobilisation des ressources ce   qui fait recours si
nécessaire  aux  sanctions économiques45  .  Enfin  en
 cas  d'échec  au  chapitre  VI  de  la  charte,  la 
sécurité  collective autorise  le  passage  au  chapitre  VII 
pour  maintenir  ou  rétablir  la  paix  et  la  sécurité
internationales en  cas  de «menace contre la  paix, rupture de la
paix ou d'acte d'agression46».
Pour  ce  qui  est  des sanctions  coercitives, la  plus 
grave  est  prévue  par  l'article  42 à savoir : l'action 
militaire,  c'est  à dire  le  recours à  la  force  armée
 ou tout  simplement  à la violence47   .  Plus 
intéressant  aussi  est  la  technique  du  maintien  de  la  paix 
à  la  quelle  on retrouve des missions d'observations ou  
d'interposition inventée par l'O.N.U à l'occasion
de  la  crise de  Suez  en  date  de  1956,  plus  connue 
sous  l'appellation  «d'opération  de maintien de la paix
» (OMPs). Notons à ce propos qu'on a compté treize OMPs
pendant la guerre froide, et plus d'une vingtaine depuis le bouleversement
survenu après 1989. De nos
jours  la  demande  d'intervention  ne  cesse  de 
s'accroître  comme  en  témoigne  la  situation actuelle  au 
Côte  d'Ivoire, bien  que  les  OMPs  récents  doivent  satisfaire
 de  nouveaux besoins; d'où la diversification des missions qui par
conséquent occasionnent des coûts de plus en plus
élevés quant au niveau des moyens à
rassembler48.
Enfin,  la  consolidation  de  la  paix  ou  la  construction 
de  la  paix  se  pose  après  les conflits.  Elle  vise  à 
instaurer  un  environnement  favorable,  par  une  série  de  mesures
politiques,  économiques  et  sociales  pour éviter  qu'ils 
n'éclatent  à  nouveau.  Et  dans l'ensemble on peut dire donc
que cette conception du maintien de la paix et de la sécurité
internationales  est  très  novatrice  et  donne  un  contenu 
très  large  à  la  notion  de  sécurité collective
 dont  l'O.N.U  a  la  charge,  et  par-là  même  l'importance  du
 conseil  de  sécurité. C'est dans ce sens que l'Afrique
où   souvent la conjoncture   politique et socio-économique
laisse  à  désirer,  et  où  les  questions  s'articulent 
en  grande  partie  autour  des  conflits,  a contribué de façon
évidente à ces innovations de la sécurité
collective notamment à partir
des années 90.
Cependant, une question assez pertinente s'impose :
Quel est le contenu juridique, politique et surtout
sécuritaire de la compétence du conseil de sécurité
en Afrique ? C'est ce que nous allons voir dans notre premier chapitre
ci-après sous
l'intitulé : Champ d'action du conseil de
sécurité en afrique.
45Article 41 de la charte des Nations Unies.
46  CHAPITRE VII / Action en cas de menace contre
la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression.
Article  39 « Le  Conseil  de  sécurité 
constate  l'existence  d'une  menace  contre  la  paix,  d'une  rupture  de  la
 paix  ou  d'un  acte d'agression  et  fait  des  recommandations  ou 
décide  quelles  mesures  seront  prises  conformément  aux 
Articles  41  et  42  pour maintenir ou rétablir la paix et la
sécurité internationales »
47Exemple :  le  feu  vert  donné  par  le 
conseil  de  sécurité  sur  la  base  du  chapitre  VII 
précité  à  la  coalition  contre  l'Irak  le  25
novembre 1990.
48  Moyens Logistique, personnel, matériel,
sécurité du personnel, transport, ...
Notes :
 .Certains des passages de ce
deuxième point sur le maintien de la paix et la sécurité
internationales, notamment à partir de l'«AGENDA POUR LA
PAIX », sont tirés presque
intégralement dans l'ouvrage précité de
Daniel Colard, « La société Internationale après la
guerre froide », P 8 et P31.
 . La notion ou aussi le concept de maintien de la paix serra
utilisée tout au long de ce travail comme terme générique
englobant nécessairement :La diplomatie préventive ; le
rétablissement de la paix  ainsi que la consolidation de la paix.
CHAPITRE I
CHAMP D'ACTION DU CONSEIL DE SECURITE EN AFRIQUE
Selon  la  charte,  l'organisation  des  Nations  Unies 
à  été  crée  entre  autres  pour préserver
les générations futures du fléau de la guerre. Et comme en
témoigne l'article 42, le maintien de   la paix repose essentiellement
sur le conseil de sécurité49. Cependant, il s'est
avéré que dans le contexte de la guerre froide, le conseil de
sécurité s'est trouvé confronté au problème
du veto de ses membres permanents, et par conséquent son action
principalement dans  le  domaine  du  maintien  de  la  paix  fut 
paralysée50   .  Pour  pallier  à  ce  problème
 la résolution  337  du  3  novembre  1950  «UNION  POUR  LE 
MAINTIEN  DE  LA  PAIX»,  dite  aussi résolution DEAN ACHERSON, a
mis en avant le rôle moteur de l'Assemblée Générale
en
cas  de  paralysie  du  conseil  de  sécurité. 
Et  ceci  était  nécessaire  particulièrement  pour
l'Afrique puisque durant cette période, des régimes non
démocratiques étaient soutenus et alimentés par les
superpuissances au nom de leurs objectifs stratégiques. Mais lorsque
cette drôle de guerre a prit fin, l'Afrique a tout à coup
été laissé à elle-même, et un nombre de plus
en plus grandissant d'Etats africains se trouvent prises par des conflits et
des troubles violents.51    D'ailleurs, parlant de cette situation
dans son rapport sur les causes des conflits
en  Afrique,  Kofi  Annan  disait  que  «depuis  1970
 à  nos  jours,  il  y  a  eu  sur le  continent africain  plus  de 
trente  guerres  qui  dans  leur  majorité  ont  pour  origines  des 
conflits internes52».
Ceci  dit,  étant  donné  que  l'organisation  a
 comme  but  premier  de  régler  les  guerres inter-Etats, ces conflits
ne peuvent que compromettre ou sinon rendent difficiles les efforts
menés par cette dernière pour instaurer la paix et la
prospérité de même que le bon respect
des droits de l'homme dans cette parie du globe.
C'est  ainsi  qu'à  partir  des  années  90 
l'Afrique  s'est  trouvait  au  centre  de  l'action onusienne. C'est dans ce
sens aussi que l'Assemblée Générale a lancé une
série d'initiatives ambitieuses sur ce continent sous le slogan de
«Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour
le développement de l'Afrique». Toutefois
force est de souligner que l'essentielle du contenu
de  ces  initiatives  réside  nécessairement 
dans  une  optique  plus  socio-économique  que politique53. 
D'autant  plus  que  ce  nouvel  ordre  du  jour  tient  aussi  son  importance
 dans  le domaine politique ou plus précisément dans le champ
d'action du conseil de sécurité qui se résume au maintien
de la paix et de la sécurité internationales.
49  Ibid.  préambule de la charte, p 3 et
article 42, p 28.
50  Mohammed Bedjaoui, Nouvel ordre mondial et
contrôle de la légalité des actes du conseil de
sécurité, p 12, Bruylant Bruxelles,
1994.
51  Voir à ce propos : Selon la Charte de
l'O.N.U. : Article paru sur le site web : http 
:www.hippiesylvain.free.fr. Url
complet: http 
:www.hippiesylvain.free.fr
/HTML/selon_la_charte_de_l.htm
52  Rapport du  S G  de l'O.N.U,  Causes des 
conflits en  Afrique,  Section de  la technologie  de l'information  du 
Département de l'information   Nations Unies  1998. 
www.onu.fr : voir aussi : Basic Facts About the
United Nations,   P68,   DPI/2155,   United nations, April 2001.
53Ibid. Documents officiels de l'Assemblée
générale, 94e séance plénière, 23
décembre 1994.
Résumant  cette  situation  dans  son rapport 
précité,  suite  à  la  réunion  tenue  par  le
conseil   de   sécurité   le   25   septembre   1997   pour  
examiner   la   nécessité   d'une   action internationale 
concertée  en  vue  de  promouvoir  la  paix  et  la 
sécurité  internationales  en Afrique, Kofi Annan disait que  le
conseil lui a prié de présenter un rapport sur les sources
des conflits en Afrique, les moyens de prévenir ces
conflits et d'y mettre fin et la manière de poser par la suite les
fondements d'une paix et d'une croissance économique durable. Mais
considérant que  la  question  dépasse  son 
domaine  de  compétence,  il  «soumets  le  présent
rapport également à l'assemblée générale et
aux organes du système des Nations Unies dont
les  responsabilités  englobent  l'Afrique  y 
compris  les  institutions  de  Bretton  Woods54».
Autrement  dit,  le  secrétaire  général  comme  l'a 
demandé  le  conseil  de  sécurité,  a  mit  en
évidence  par  ce  rapport  le  lien  de  causalité  directe  et 
étroit  qui  existe  entre  le  socio- économique,  la  paix  et 
la  sécurité  en  Afrique,  mais  aussi  la 
nécessité  d'une  coordination effective entre les organes du
système onusien ainsi que la B.M, F.M.,...
Delà,  force  est  de  constater que  le  conseil  de 
sécurité,  l'Assemblée  générale,  le
secrétariat général ainsi que des organismes autonomes, en
bref la majorité des organes du système  onusien,  jouent  de 
concert  des  rôles  complémentaire  majeurs,  certes  dans  le
maintien  de  la  paix  et  de  la  sécurité  internationales, 
mais  aussi  dans  le  domaine  socio- économique en Afrique. D'ailleurs
les moyens et les techniques de maintien de la paix et de
la sécurité internationales tels qu'ils sont
définis dans l'agenda pour la paix  et tels que nous
les  avons  exposés  dans  le  cadre  du  chapitre 
préliminaire  de  ce  travail,  en  sont  assez démonstratifs.
Ainsi, il se déduit par conséquent que les
questions africaines s'inscrivent d'une part dans   la   problématique  
centrale   du   conseil   de   sécurité   et   ce   par   les  
caractéristiques spécifiques des conflits africaines; autrement
c'est le problème du CADRE DU MAINTIEN DE LA PAIX  EN  AFRIQUE 
[Section  I  ].  D'autre  part  elles  s'apprécient 
également sous  l'angle  de l'action  préventive  et  humanitaire
 du  conseil  de  sécurité,  dans  la  mesure  que  ces 
derniers
aspects sont avec le développement
socio-économique, les COROLLAIRES  directs des conflits
et donc DU  MAINTIEN  DE  LA  PAIX  ET  DE  LA  SECURITE  tout
particulièrement sur ce continent
[Section II ].
SECTION I :
CADRE DU MAINTIEN DE  LA PAIX  ET DE LA SECURITE EN
AFRIQUE
.
L'expérience de ces dernières années a
poussé les Nations Unies à se focaliser sur la
construction de la paix et de la sécurité en
Afrique55. Cependant les menaces de paix sur ce continent par leurs
caractéristiques, font que le maintien de la paix dans le sens
d'éviter le conflit militaire n'est pas suffisant pour
l'établissement de la sécurité et de la paix durable. Mais
 une  telle  sécurité  ne  peut  se  réaliser  que  par 
un  relèvement  socio-économique  et l'épanouissement des
peuples africains. Ainsi, sachant que les activités du conseil de
sécurité
couvrent  principalement  les  domaines  de  prévention 
de  la  Paix56,  et  vu  que ces types d'engagements doivent pour
être efficaces, prendre place simultanément ou se chevaucher,
il
54  Le rapport relève qu'en 1996 seulement, 14
des 53 pays d'Afrique ont connu des conflits armés,   Rapport de Kofi
Annan,   25
septembre 1997.
55  Voir l'introduction de ce chapitre I.
56   Maintien  de  la  paix:  peace  making; 
Rétablissement  de  la  paix:  peace  keeping ;  Renforcement  de  la 
paix :  renforcement  et
Construction de la paix: peace bulding
est tout à fait souhaitable que les trois organes
centraux du système onusien57, oeuvrent par synergie afin de
pouvoir faire face à un tel problème58. Aussi il n'est
pas à négliger non plus, l'intervention des  autres organes  en
particuliers le conseil économique  et social et la  cour internationale
de justice, étant donnée qu'ils sont eux aussi et souvent
sollicités par le conseil
de sécurité dans le cadre du maintien de la paix
sur ce continent.
De  ce  fait,  ce  cadre  du  maintien  de  la  paix  et  de 
la  sécurité  en  Afrique  s'apprécie d'une part sur la
définition même des conflits africains, et d'autre part sur  le
regard qu'a le conseil de sécurité sur ces derniers. C'est pour
cela qu'il convient de voir les particularités
des  conflits  africains  des  années  90  [A],  avant  de
 s'intéresser  à  l'attitude  du  conseil  de
sécurité face à ces conflits [B].
A : PARTICULARITES DES CONFLITS AFRICAINS DES ANNEES 90.
Dés le début des années 90, pour causes
de fin de guerre froide, la communauté internationale   a   cessé
  de   s'intéresser   à   un   continent   africain   en   grande
  difficulté59. Cependant, il apparaît qu'au centre de
ces dernières figurent les conflits qui ne cessent de s'amplifier de
part et d'autre sur l'étendue du continent. La particularité
première commune
à  ces  conflits,  réside  dans  le  fait  que 
pas  moins  de  90%  d'entre  eux  prennent  place  à l'intérieur
plutôt qu'entre des Etats souverains60. Toutefois, ce
caractère interne est souvent sujet à discussion et ceux à
cause du fait que l'une des parties peut considérée le
différend comme étant interne tandis que  l'autre  l'assimile
comme un différend d'ordre externe; c'est
à dire qui oppose deux entités qui en principes
devraient être souverains61. Plus regrettable encore  est  le 
cas  des  conflits  dits sécessionnistes,  qui  prenant  prétexte
 de  l'absence  de démocratie  ou  de  tout  autre  motif  pseudo- 
juridique,  menacent  l'unité  nationale  voir l'existence même
d'un Etat62. Dans ce sens relevons un premier cas aujourd'hui
théoriquement réglé, qui est  celui de l'Erythrée,
et qui grâce à une lutte armée de vingt ans a finalement
réussi à se détacher de l'Ethiopie et devenir un Etat
indépendant.
A  ce  propos,  dans  son  ouvrage  intitulé  RELATIONS
 INTERNATIONALES  AFRICAINS, Pierre   François   Gonidec   traitant  
sur   ce   problème,   distingue   les   conflits   liés  
à la décolonisation  et  ceux  non  liés 
à  cette  dernière.  Et  par  conflit  de 
décolonisation,  l'auteur entend les conflits «qui n'opposent
pas des africains entre eux, mais la puissance coloniale
et des mouvements de
libération63». Toutefois, depuis fort longtemps ce
genre de conflits ne
représentent  qu'un  intérêt  historique.  Et
 lorsque  la  décolonisation  s'est  effectuée  dans  des
57  Conseil de sécurité,
Assemblée générale et Secrétariat
général
58  Ibid. Basic facts about the United Nations, P
67.
59   Voir Ecofinance N° 37, rubrique
éclairage,  novembre 2003,
60   Ibid. basic Facts about the united nations  P 67,
: voir aussi  Pierre François Gonidec, relations Internationales
Africains, Tome
5,  P 6,  Bibliothèque africaine et Malgache
61  Ibid. Pierre François Gonidec, relations
Internationales Africains, P 147-148 et 149.
62Tel  est  le  cas  du  Conflit  qui  a  abouti 
à  l'indépendance  de  l'Erythrée  le  24  mai  1993,  de 
celui  de  l'ex  république  Fédérale islamique  des 
Comores  qui  suite  à  un  mouvement  sécessionniste  qui 
débuta  le  14  juillet  1997  a  fini  par  la  transformation  du
régime  fédérale en  union des îles
Comores au mois de décembre 2001( voir jeune Afrique l'intelligent, N
° 2251, du 29 février
au 6  mars 2004) ; Ou aussi celui qui perdure sous le nom du
Conflit du Sahara occidental qui depuis le 6 septembre 1991 un cessez-le feu
est entrée en vigueur, mettant ainsi fin à 16 années de
conflit armée. Source: (respectivement) prises de vue
générale
et actualité politique de 1990 à 2001,
Encyclopaedia Universalis 8 ( Sur Cd Room ).
63  Ibid., Pierre François Gonidec , relations
Internationales Africains,  P 148.
conditions telles qu'elle conduit une partie de la population
à contester la solution retenue
par l'Etat colonial ou par une instance internationale, Tran
Van Minh quant à  lui, qualifie ce genre de conflit  de conflit de
décolonisation de type nouveau64. Selon lui, la
caractéristique essentielle  de  ces  conflits,  est  qu'ils  opposent 
non  pas  un  Etat  colonial  non  africain  à  un mouvement de
libération dont l'objectif est l'indépendance, mais un peuple
face à un Etat africain  dont l'existence  est  parfois  ancienne. 
C'est  tout  particulièrement  le  cas  de l'Erythrée qu'on vient
de mentionner ou aussi le cas du soudan qui depuis le 23 avril 1990,
après avoir déjoué un putsch organisé par de jeunes
militaires et des officiers à la retraite, le général 
Omar  Hassan  El  -  Béchir  a  exécuté pas  moins  de 28 
officiers  qui  contribua  aux motifs du soulèvement sur la
capitale65.
Et dans un tout autre registre, on retrouve les
internationalistes qui parlent, quant à eux
de  conflits  juridiques  et  de  conflits  politiques. 
Entendant  par  conflit  juridique,  le  conflit relatif à 
l'application ou  à l'interprétation d'un droit  existant. Et 
par opposition,  le conflit politique veut dire tout conflit qui n'est pas
juridique66.
Dans  cette  étude  consacrée  aux  conflits, 
Tran  Van  Minh  souligne  aussi que  «la pratique  africaine  de 
règlement  de  conflits  n'a  pas  reprit  cette  distinction  de 
litiges juridiques et de litiges politiques67». En fait,
cette pratique a montré une certaine préférence
à recourir à l'intervention devenue de plus en
plus systématique, des anciennes puissances coloniales en cas de
règlement de conflit. Cela dit, de nos jours les conflits africains dans
leur vaste majorité sont liés d'une façon ou d'une autre
à la décolonisation. Ainsi force est
de  reconnaître  l'influence  néfaste  de  la  non 
prise  en  compte,  ni  des  diverses  origines ethniques, ni des origines
historico-géographiques voir culturels des peuples africains, lors
de  la  délimitation  des  frontières  de  ces 
Etats  africains68. A  titre  d'exemple,  citons  le génocide
 perpétré  au  Rwanda  en  1994 ;  Ou  aussi  le  conflit  du 
Sahara  occidentale, qui
d'ailleurs  la  cour  internationale  de  justice  a  reconnu 
par  avis  consultatif,  l'appartenance historique  du  Sahara  à 
l'ensemble  du  Grand  Royaume  du  Maroc,  et  ce  bien  avant
l'indépendance69.  Cependant  en  l'espèce le  conflit
 Rwandais,  comme  l'a  qualifié  Pierre François Gonidec, est
«Un conflit Typiquement lié à la question
ethnique70». Autrement dit, c'est un conflit issu en
quelque sorte d'un manque de politique d'intérêt
général commun  et effectif.   Cela   dit,   comme  
particularité,   il   n'est   pas   non   plu   à  
négliger   le   caractère individualiste  de  facto  qui 
s'attache à  la  grande  majorité  des  Etats  africains,  quant 
au détenteur de la souveraineté. En d'autre terme, face à
des gouvernants soucieux en priorité
de se maintenir au pouvoir, souvent au grand dam de
l'intérêt général et par conséquent de la
64  Tran Van Minh, Encyclopédie juridique de
l'Afrique, P 103 à 105,. Volume I  -1979.
65  Le  30 juin de la même année,
plusieurs centaines de milliers de manifestants qui réclamaient la mise
en application immédiate
de la charia,  ont fait qu'à partir  du 25  juillet 1993, 
les combats s'intensifient entre les  troupes gouvernementales et  les forces
rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan 
(A.P.L.S), provoquant l'évacuation de plus de 100 000 civils,
et ce jusqu'à
la mise à l'écart d'Hassan El - Tourabi,  en 2000
(Après avoir nommé Omar Hassan El - Béchir à la
haute magistrature du pays,
El - Tourabi revient pour incarner l'homme fort du régime 
le 1er  avril 1999) : Source : Actualité politique du soudan
depuis 1990
à 2001,
Encyclopaedia Universalis 8 ( Sur Cd Room ) 2002.
66  Ibid. Relations internationales africains.
67  Ibid Tran Van Minh, P 103 .
68  Rapport  de  Affolabi  Moussa  Okanla,   Afrique, 
Désarmement  et  sécurité,  P  12,   Alger  24-25  mars 
1990,  UNIDIR  90/109, Nations Unies 1991.
69  Ibid. Relations Internationales africains, P 149
à 150.
70  Ibid.
masse  populaire,  il  est  systématiquement  question 
de  conflit  soit  pour  l'accession  au pouvoir, soit de rébellion
revendiquant des droits de participations aux affaires étatiques, ou
aussi de sécession voir d'irrédentisme71.
Et d'un point de vue socio-économique, la
singularité des conflits africains peut aussi s'illustrer  d'une  part, 
par  la  lutte  pour  la défense  ou  contre  l'appropriation  des 
ressources naturelles  d'un  Etat  par  une  minorité;  et  d'autre 
part,  par  un  grand  refus  contre  la marginalisation
socio-économique d'une minorité du peuple ou de la masse
populaire dans
sa globalité. C'est en tout cas dans ce sens que dans son
rapport en date du 02 septembre
2003, le secrétaire général de l'O.N.U,
s'exprimait en disant que «Toutefois, la pénurie de certaines
ressources naturelles, leurs mauvaises gestions ou leur épuisement et
l'inégalité d'accès à ces ressources, doivent aussi
être considérées comme des causes potentielles de
conflits72  ».
Ainsi, de  revendication  sectorielle  sous  le  bouclier 
juridique  du  fameux  droit  des peuples à disposer d'eux-mêmes
à la lutte contre l'oppression et le favoritisme, tous rendent compte du
caractère intra-étatique des la plupart des conflits africains.
Cela étant aussi qu'à coté de ces conflits ils subsistent
des questions qui rentrent à juste titre dans le domaine de
compétence du conseil de sécurité. Autrement dit, des
litiges qui mettent en opposition des Etats indépendants et
souverains.
Tel est le cas de ce même conflit du Sahara qui
«par interposition», oppose également
le Maroc et l'Algérie73.  Mais compte tenu de
leur caractère plus diplomatique que militaire, sinon de leur
rareté notamment à partir dans ces dernières
décennies, force est de souligner
que dans l'ensemble, qu'ils soient internes ou entre Etats
souverains, les conflits africains dans  la  plupart  des  cas  accentuent 
l'instabilité  politique  des  ces  derniers,  voir  de  toute  la
région concernée; d'où le problème de
plus en plus fréquent des personnes dites déplacés
et
des réfugiés.
D'ailleurs, en plus du cas extrême de
Génocide ou tout simplement de crime contre
l'humanité  comme  ce  fut  le  cas  au  Rwanda  et  au  Burundi, 
ce  phénomène  des  personnes déplacés et de
réfugiés constitue l'un des facteurs qui a mit le conseil de
sécurité sur le qui- vive face à ces questions africaines
depuis 1990.
C'est pourquoi il importe de voir quelle est la position sinon
l'attitude du conseil de sécurité face à ses conflits
africaines.
B : LE CONSEIL DE SECURITE FACE AUX CONFLITS AFRICAINS
Depuis  la  création  de  l'O.U.A74, 
la  doctrine  de  l'O.N.U  a  été  d'abandonner  aux africains le
soin de régler eux même leurs problèmes. Et ceci a prit
naissance solennellement
du coté africain depuis 1964 à propos du conflit
Somalo-Ethiopien. En effet, à cette date le
71  Ibid.
72  Rapport de Kofi Annan faisant suite à
l'application de la déclaration du millénaire (06 au 8 septembre
2000); A/58/323, 58éme session de l'A G, Nations Unies, 02 septembre
2003.
73  Ibid. relations internationales africains, P
148.
74  Depuis 2001,   on parle plutôt de Union
africaine. Voir à ce propos : Union africaine: Encore Un Virage ou
Mirage par Najib Mouhtadi,    article  paru  sur  Libération 
(Casablanca)    24  juillet    2001;  également  disponible  sur  le 
site  web :    http// :Www. Perspectives-africaines.com ; ou aussi  jeune
Afrique l'intelligent,  N ° 2251, 29 février au 6 mars 2004.
conseil des ministres de l'O.U.A, vota une résolution
dans laquelle il dispose que «l'unité de l'Afrique  exige  que 
le  règlement  de  tous  les  conflits  qui  peuvent  subvenir  entre 
les  Etats membres  soit  recherché  dans  le  cadre  de 
l'O.U.A75».  Cette  disposition  traduit  donc  la
préoccupation des africains de vouloir régler eux-mêmes
leurs conflits, soit dans le cadre des organisations  régionales  ou 
sous  régionales,  soit  aussi  dans  celui  de  la  relation  plus
informelle entre dirigeants d'Etats africains.
Cependant,  l'existence  de  ces  préférences 
africaines  dans  le  règlement  des  conflits, bien qu'ils
écartent si fréquemment ou plutôt retardent
grièvement l'intervention onusienne, n'exclut  pas  l'action  du 
conseil  de  sécurité  à  qui  incombe  la 
responsabilité  principale  du maintien de la paix et de la
sécurité  internationales. Toutefois, force est de souligner
qu'à bien des occasions cette intervention du conseil fut sujet à
controverse particulièrement dans
le  cas  où  les  actions  de  ce  dernier 
n'interviennent  qu'après  que  le  pire  se  soit  produit  ou
aussi du fait qu'il recourt par manque de moyens logistiques et
techniques, à un Etat étranger
à un conflit afin de s'acquitter de sa tache comme lui
autorise l'article 43 de la charte des
Nations Unies76.
Ce double constat bien qu'il soit systématique valable
pour l'ensemble des interventions du conseil de sécurité en 
Afrique,  fut  le  cas  surtout lors du conflit somalien dans lequel
après que 22 casques blues pakistanais et 18 marines américains
furent tués en octobre 1993 au cours d'attaques armées, sur la
base de la   résolution 837, les Américains
ont  par  la  suite  donné  l'impression  que  c'est 
plutôt  un  conflit  «Americano-Aïdidienne» qu'une 
opération  de  maintien  de  la  paix  et  ce  du  fait  que  leur 
principal  mission  fut  de capturer sinon de mettre hors d'état de
nuire le Général Aïdid au détriment des populations
civiles77.
C'est ainsi que ces préférences africaines
arrivent à s`expliquer de nos jours, par des telles  dérives  qui
 font  que  comme  l'a  souligné  Kofi  Annan,  Faute  d'avoir 
prévenu  ces épouvantables tragédies en Somalie et au
Rwanda certes, les dirigeants des pays africains
ont manqué à leurs responsabilités
à l'égard de leurs peuples, mais surtout l'Organisation des
Nations Unies  a  manqué  à  ses  devoirs78. 
Cela  dit,  l'O.N.U  a  perdu une  grande  part de  sa
crédibilité en Afrique.
Toutefois sur le plan juridique, le conseil de
sécurité conformément à l'article 24 de la charte,
conserve son droit ainsi que son devoir d'intervenir ailleurs comme en Afrique
afin
d'y trouver une solution et ce dans le souci d'éviter
qu'un conflit interne ou non ne s'ébranle
75  Ibid. Relations Internationales Africains, P
168.
76  L'Article 43 dispose que «Tous les Membres
des Nations Unies, afin de contribuer au maintien de la paix et de la  
sécurité internationale, s'engagent à mettre à la
disposition du Conseil de sécurité, sur son invitation et
conformément à  un accord spécial
ou à des accords spéciaux, les forces
armées, l'assistance et les facilités, y compris le droit de 
passage, nécessaires au maintien de
la paix et de la sécurité internationale.   2.
L'accord ou les accords susvisés fixeront les effectifs et la nature de
ces forces, leur degré de préparation et leur emplacement
général, ainsi que la nature des facilités et de
l'assistance à fournir.  3. L'accord ou les accords seront
négociés aussitôt que possible, sur l'initiative du Conseil
de sécurité. Ils seront conclus entre le Conseil de
sécurité
et des Membres de l'Organisation, ou entre le Conseil de
sécurité et des groupes de Membres de l'Organisation, et devront
être ratifiés par les Etats signataires selon  leurs règles
constitutionnelles respectives».
77  Ibid. Nouvel ordre mondial et contrôle de la
légalité des actes du conseil de sécurité, P 64 et
65. ;  voir aussi Anatole AYISSI, PAIX GENERALE ET SECURITE FRAGMENTEE,  
L'Afrique dans/et le nouvel ordre sécuritaire mondial,   UNIDIR, 18
mars
2000
78  Rapport de Kofi Annan, Les conflits, une
réalité à laquelle il faut faire face, 25 septembre
1997.
au point d'atteindre des dimensions
internationales79. De même que comme prévue dans le
cadre du chapitre VIII, l'organisation des Nations Unies sous l'égide du
conseil de sécurité, peut  coopérer  avec  les 
organisations  régionales  et  sous  régionales dans  leur  tache
 du maintien de la paix et la sécurité.
A  ce  titre, rentrant  dans  le  cadre  des  innovations 
dans  les interventions  face  aux conflits  en  Afrique  introduites  par  le 
secrétaire  général  dans  la  gestion  stratégique
 de l'O.N.U,  des  nominations  en  1997  comme  celle  d'un  envoyé 
spécial  de  l'O.N.U  et  de l'O.U.A. pour la région des grands
lacs, et la nomination la même année d'un représentant
spécial de l'O.N.U pour les enfants dans les conflits armés, 
constituent des initiatives assez significatives dans ce domaine. De même
que le déploiement commun des forces régionales
et sous-régionales  avec  celles de l'O.N.U  (forces
multinationales), sont eux  aussi évocatrices. Mais plus concret 
restent les déploiements complémentaires  de forces
d'observateurs comme la force d'observateurs militaires des
Nations Unies (sans armes) qui
a été déployée parallèlement
à l'ECOMOG, avec pour mandat de travailler avec les forces de l'Afrique
occidentale afin d'appliquer l'accord de paix au
Libéria80.
Force est de reconnaître donc que bien des initiatives
du conseil de sécurité face aux conflits  africains  restent 
à  saluer.  D'autant  plus  que  le  conseil  adopta  diverses 
résolutions allant  par  diversifications  dans  le  sens  du  maintien 
de  la  paix  et  de  la  sécurité  sur  ce continent. A titre de
référence on pourrait citer:  La résolution 658
relative à la situation au Sahara occidental en date du 27 juin
1990 ; La résolution 696 relative au conflit en Angola
en  date  du  30  mai  1991; La  résolution  797 
en  date  du  16  décembre  1992  relative  à  la situation 
au  Mozambique;  La  résolution  872  du  5  octobre  1993  qui
 créait  la  mission  des Nations Unies au Rwanda; La
résolution 866 du 22 septembre et qui prévoyait entre
autres
la création d'une mission d'observateurs internationaux
chargée de superviser
l'acheminement de l'aide humanitaire et le bon déroulement
des élections fixées à février- mars 1994 au
Liberia et celle de 1995 (résolution 985)  créant le
comité des sanctions contre
ce pays sur la base d'une violation des accords de cessez le
feu;   La résolution 1044 du 31 janvier 1996 condamnant la
tentative d'assassinat dont le président égyptien a
été l'objet; de même la Mission d'Observation des
Nations-Unies en Angola qui est le fruit de la résolution
1118 du conseil de sécurité en date du 30
juin 1997; La résolution 1192 du 27 septembre
1998  conditionnant  la  levée des sanctions sur la 
Libye  à  propos de  l'extradition des  deux libyens  responsables 
présumés  du  détournement  de  la  Pan-Am  qui  doivent 
comparaître devant le tribunal écossais basé à
Amsterdam (Pays bas); La résolution 1258, relative à la
grave situation humanitaire que connaît la république du Congo;  
Et pour l'année 1999, la Résolution  1271 adoptée
 par  le  Conseil  de  sécurité  sur  la  situation  en 
République centrafricaine;  La  Résolution  1320 
concerne  quant  à  elle  la  situation  entre  l'Erythrée 
et l'Ethiopie en date de l'année 2000; La Résolution 1375
adoptée par le Conseil de sécurité en
2001,  relative  à  la  situation  humanitaire  au 
Burundi;  Egalement  on  retrouve  pour  l'année
2002 des résolutions comme la Résolution 1399
relative encore à la situation en République
79  Voir à ce propos : articles 24, 36 et 37 de
la charte des Nations Unies.
80   Ibid.  Kofi  Annan,  Les  conflits,  une 
réalité  à  laquelle  il  faut  faire  face :  voir  aussi
 les  résumés  de  ce  rapport  intitulés respectivement :
 Les  innovations  dans  les  interventions  face  aux  conflits  en  Afrique ;
 Les  principales  recommandations  du Secrétaire  général
 Préparé  pour  Internet  par  la  Section  de  la  technologie 
de  l'information  du  Département  de  l'information  (c) Nations Unies
1998 : 
www.un.org
démocratique du Congo  et avec le conflit qui vient de
s'intensifier en Côte d'Ivoire,  on peut noter  pour  l'année 
2003  la  Résolution  1514. Et  enfin pour  cette 
année,  il  convient  de mentionner les deux Résolution
concernant encore cette situation en Côte d'Ivoire à savoir
la Résolution 1528 ainsi que la
Résolution 1527 portant création de l'ONUCI81.
De tout ceci, il convient de retenir que :
Tout d'abord il est à savoir que pour un conflit
donné voire une question donnée parmi ceux  et  celles  qu'on 
vient  de  mentionner  ou  les  autres  qui  n'apparaissent  pas  ici,  le 
plus souvent on retrouve pas moins de  deux à trois résolutions
ou plus qui sont adoptées dans la même année pour le
même  conflit sinon pour la même question. Ensuite, entre toutes
ces résolutions concernant le cas par cas des questions africaines, il
existe d'autres qui par leur formulation  concernent  l'Afrique  sinon  les 
questions  africaines  sans  qu'elles  s'adressent particulièrement 
à  un  cas  précis.  Tel  est  par  exemple  le  contenu  de  la 
résolution  1196
Adoptée par le Conseil de sécurité
à sa 3927éme  séance  du 16 septembre 1998
portant sur l'obligation  des tous les  Etats  membres  de l'O.U.A d'appliquer 
les décisions  relatives  aux embargos  sur  les  armes 
décrétés  contre  les  pays  et  les  zones  africains  en
 situation  de conflit82.
Ainsi, par  de  telles  résolutions  qui  sont 
d'ailleurs  assez nombreuses, il  apparaît que l'action  du  conseil  de 
sécurité  face  à  ces  questions  africaines  ne  se 
borne  pas  aux  seules situations armées, mais qu'à coté
il existe aussi des retombés sinon des causes souvent plus
menaçantes faisant figure par conséquent de corollaires directs
du maintien de la paix et de
la sécurité en Afrique.
SECTION II :
LES COROLLAIRES DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA
SECURITE EN AFRIQUE
L'un  des buts que l'O.N.U.  se  propose de  réaliser
au même  titre que la  paix,  est  la sécurité et le
développement socio-économique des nations83. Et dans
le sillage des questions africaines depuis la fin des années 80, le
conseil de sécurité, interprétant dans un sens très
libéral le chapitre premier de la charte, n'hésite plus à
renforcer son action notamment par la création et l'intervention des
organes subsidiaires afin de mieux s'acquitter de  sa
tâche84.
En effet, l'expérience de ces dernières
années a montré que le maintien de la paix en particulier en
Afrique, s'il se limite à la prévention des conflits ne suffit
pas à instaurer une paix solide et durable; mais qu'une telle
sécurité peut seulement être réaliser en aidant les
pays à promouvoir le développement économique, la justice
sociale, la protection des droits
de l'homme, la bonne gouvernance et le processus de
démocratique.85. De ce fait,  il est clair
81   Pour  les  résolutions  mentionnées
 ici  et  qui  s'inscrivent  dans  la  période  90  à  92,  voir 
Karel  C.  Wellens,  Résolutions  et déclarations  du  conseil 
de  sécurité  (1946-1992),  P  70; Pour  ceux  d'après 
92,  voir sur  le  site  des  Nations  Unies :
http://www.un.org/french/ ; Chronologie
des résolutions du conseil de sécurité jusqu'à nos
jours (Mars 2004).
82  Référence onusienne de cette
résolution : S/RES/1196 (1998), 19980916,le 16 septembre 1998.
83  Ibid. charte des Nations Unies, article 1 et 55,
respectivement page 5 et 37.
84Jean François Muracciole, L'O.N.U depuis
1945, P 44 et 45, Ellipses.
85  Bilan des missions des Nations Unies pour la paix,
Centre d'informations des Nations Unies, janvier 2003. Site web: 
wwww.un.org
que le maintien de la paix ne se résume pas à la
seule action qui tend à freiner les conflits
une fois éclatés, mais que c'est tout un
mécanisme qui en principe devrait à la lumière des moyens 
et  des  techniques  que  nous  venons  de  souligner 
précédemment  dans  le  chapitre préliminaire,
éviter l'embrasement sinon diminuer l'intensité voire supporter
les méfaits des conflits avant même que les hostilités
armés n'éclatent et/ou après que ces derniers se sont
tues.
Cela dit, comme corollaires du maintien de la paix et de la
sécurité en Afrique,  force
est  de  nous  intéresser  au  cadre  sécuritaire 
et  humanitaire  [A],  avant  de  nous  pencher nécessairement sur la
question du développement  socio-économique [B].
A : LE CADRE SECURITAIRE ET LE PLAN HUMANITAIRE EN
AFRIQUE
Dans  son  rapport en  date  du  02  septembre  2003,  le 
secrétaire  général  de l'Organisation  des  Nations 
Unies,  estime  qu' «un  grand  nombre  des  conflits  récents 
du continent africain, ont été caractérisé par des
actes d'extrêmes violences perpétrées contre
des   civils,   notamment   des   actes   brutaux   de  
torture,   des   viols,   des   mutilations,   des harcèlements et des
exécutions86». Ceci dit, il ne serait pas
illégitime que le maintien de la paix implique nécessairement
d'un coté l'arrêt des combats, mais de l'autre la protection
des civils qui dans la plupart des cas sont des innocentes
victimes de ces conflits87.
C'est dans ce sens que le conseil de sécurité
adopta diverses résolutions dans ce cadre
du maintien de la paix et de la sécurité en
Afrique, tendant à faire appliquer des accords de cessez-le  feu,  sinon
 à  faire  échec  d'une  manière  ou  d'une  autre  aux 
affrontements  armés avant  leurs  déclenchements  ou  aussi 
leur  reprises.  Il  est  significatif  dans  ce  contexte  de mentionner des
résolutions comme la résolution 1474 relative à la
situation en somalie, la résolution 1493 relative au conflit qui perdure
en république démocratique du Congo; ...etc.,
étant donné qu'elles portent  embargos  sur les
armes  en  destination  des pays  d'Afrique  en situation de
conflit88. Il est également, de la résolution 1467
dite «Mobilisation concernant le trafic  d'armes 
légères»,  portant  sur  une  mobilisation  devant 
l'ampleur  du  trafic  illicite d'armes  légères  en  Afrique  de
 l'Ouest  et  le  phénomène  de  mercenariat.  Plus 
évocatrice encore  est  la  résolution  1459  dite 
«système  de  certification  du  processus  de  Kimberley
», portant  son  soutien  au  système   de  certification  des
 diamants  bruts  du  processus  de Kimberley;   appelés   aussi  
«Diamants   de   la   guerre »,   étant  
donné   qu'ils   alimentent considérablement les conflits
armés en afrique.89  A ce titre rappelons que ce processus a
été établi à l'instigation des pays de l'Afrique
australe producteurs de diamants pour mettre fin
au commerce illicite des diamants bruts.
Dans l'optique du bon respect des accords conclu de part et
d'autres en Afrique, entre partis à un conflit notamment afin d'aboutir
à un cessez-le feu, force est de relever le cas de
la Namibie qui en 1989-1990 le conseil de sécurité
avait mis en place un groupe d'assistance
86  Application de la déclaration du
millénaire, point 61 de l'ordre du jour du 58éme assemblée
générale des Nations Unies, 02
septembre 2003, A58/323.
87  Voir à ce propos : Afrique,
désarmement et sécurité ( Alger 24 - 25 mars 1990),
UNIDIR, Nations Unies 1991.
88  Ibid. Centre d'information des Nations Unies, 
résumé des Résolutions du conseil de
sécurité, octobre 2003
89  Ibid.
des Nations Unies pour la période de transition dans ce
pays afin de compléter le respect du cessez-le feu et d'assister le
déroulement d'élections démocratiques antérieur au
conflit armé
qui opposé ce pays et l'Afrique du sud90.
De  même,  c'est  sur  le  rapport  du  secrétaire 
général  de  l'Organisation  des  Nations
Unies, relatif au déploiement préliminaire des
Nations Unies en République Démocratique
du Congo daté du 15 juillet 1999, et sur l'accord de
cessez-le feu signé à Lusaka le 10 juillet
1999, et celui du premier août 1999 signé par le
mouvement de libération du Congo, que le conseil de
sécurité s'est basé pour adopter lors de sa
403éme  session le 06 août de la même
année, la résolution 1258 relative à la grave situation
humanitaire que connaissait ce pays notamment en ce qui concerne le retour au
foyer des réfugiés et des personnes déplacées en
particuliers les enfants91.
Notons  aussi  que  dans  le  cadre  de  sa  compétence
 de  créer  les  organes  subsidiaires dans l'accomplissement de sa
tache en vertu de l'article 29 de la charte des Nations Unies, le conseil de
sécurité a mit sur pied chronologiquement dans ce sillage des
conflits en Afrique
à partir des années 1990, six commissions de
sanctions entre 1992 à 1997 dont :  Le Comité
des  sanctions  contre  la  Libye:  résolution  748 
(1992 ;  Comité  des  sanctions  contre  la
Somalie:  résolution  751  (1992);  Comité
 des  sanctions  contre  l'Angola:  résolution  864 (1993);
Comité des sanctions contre le Rwanda: résolution 918
(1994; Comité des sanctions
contre le Libéria: résolution 985 (1995), 
et enfin le Comité   des sanctions contre la Sierra
Leone institué par résolution 1132
(1997)92.
Soulignons cependant que la création de ces commissions
intervenait soit suite à un
non-respect des embargos prises par le conseil de
sécurité, ou à un non-respect des accords
de cessez-le feu signé entre belligérants sous les
auspices de l'O.N.U ou non, voire à une violation de toutes autres
mesures du conseil de sécurité prise dans le sens du maintien de
la
paix et de la sécurité en Afrique.
Sur le plan humanitaire, la résolution du conseil de
sécurité dite «les enfants et les conflits
armés93» est assez signifiante. D'autant
plus qu'au même titre que la condamnation
du terrorisme décrétée par le conseil de
sécurité, l'assistance humanitaire est devenue elle aussi un
élément central des opérations du maintien de la paix et
de la sécurité en Afrique94.
La résolution 688 du conseil de sécurité
vient corroborer cela dans le sens qu'elle opéra le
lien entre la violation des droits de l'homme  et la  menace
pour la paix, bien que dans un autre sens elle ouvre la voie à la
définition «d'un droit 
d'ingérence95». Et dans ce sens aussi, bien 
qu'elle  fut  l'oeuvre  de  l'assemblée  générale,  la 
résolution  43  -131  portant  assistance
90   Ibid. L'O.N.U depuis 1945, P 45 et 46.
91   Groupe  de  recherche  et  d'informations  sur 
la  paix  et  la  sécurité  (GRIP):  
www.Grip.org  Réf :  GRIP  DATA : 
G1699,  04
novembre 1999.
92  Ibid. les organes subsidiaires du conseil de
sécurité de l'O.N.U,   centre d'informations des Nations Unies,
MAE/NU07,   25
juillet 1998. 
www.un.org
93  Résolution 1460   du 30 janvier 2003
portant sur la mise en place de mesures appropriées contre le
recrutement et l'utilisation d'enfants soldats
94  Ibid. l'O.N.U depuis 1945, P 46
95  Cette résolution qui condamne le
terrorisme à par sa formulation   opéré un lien entre la
violation des droits de l'homme et la menace conter la paix, mais comme l'a
confirmé tout récemment les évènements qui ont
précédé la chute du régime irakien, elle
représente aussi une source « légale» 
d'ingérence à la limite de le grossièreté.
humanitaire  aux  victimes  des  catastrophes  naturelles  et 
aux  situations  d'urgences,  est  elle aussi significative. De plus cette
dernière allait être complétée par une autre en date
du 14 décembre 1990, sur la mise en place de corridor humanitaire dans
les zones en situation de conflit96.
Professant  à  ce  propos,  le président  F 
Mitterrand  disait  qu'«Il  existe  dans  notre droit  pénal 
un  délit  grave,  celui  du  non-assistance  à  personne  en 
danger.  en  droit international, la non-assistance aux peuples en danger n'est
pas encore un délit, mais c'est
une faute morale et politique qui a déjà
coûté trop de mort et trop de douleurs à trop de peuples
abandonnés pour que nous acceptions à notre tour de la
commettre97». Dés lors les atrocités 
commises  de  part  et  d'autre  sur  le  continent  africain  ne  peuvent  que
 poussé  le conseil  de  sécurité  à  instituer 
des  Tribunaux  pénales  chargés  de  juger  les  auteurs  de
ces «crimes contre l'humanité». A ce
titre on retrouve donc, le tribunal pénal international
pour  le  Rwanda  institué  par  la 
résolution  955  en  date  du  08  novembre  1994,  siégeant
 à Arusha  (Tanzanie).  Ce  tribunal  a  commencé 
à  fonctionner  au  siége  à  compter  du  27 novembre
1995. Ses objectifs sont de juger les personnes présumées
responsables d'actes de génocides ou d'autres violations graves du droit
international humanitaire commises sur le territoire  du  Rwanda  et  les 
citoyens  Rwandais  présumés  responsables  de  tels  actes ou
violations  commises  sur  le  territoire  d'Etats  voisins  entre  le  premier
 et  le  31  décembre
199498.  De  même,  il  convient 
aussi  de  mentionner  la  Cour  Pénale  Internationale  qui  est
appelée à juger les crimes conter l'humanité, les crimes
de guerre et les actes de génocide, dont  de  nos  jours  on 
évoque  déjà  le  chiffre  de  quelque  200  plaintes 
s'accumulant  sur  le bureau du procureur. Notons à ce propos que 143
Etats ont déjà signé le traité de Rome en
1998,  instituant  cette  dernière.  Et  parmi  eux,  89 
l'ont  ratifié  dont  22  pour  le  continent africain, et sont donc
considérés comme
«Etats-parties99».
Toutefois, malgré cet effort conjugué
essentiellement sous les auspices du conseil de sécurité en
collaboration avec les diverses institutions onusiennes et autonomes, comme
l'a
fait remarquer le Pape Paul VI, «le développement
est le nouveau nom de la paix, et la paix
est une condition nécessaire au développement
durable humain100». C'est aussi le point de
vue  de  l'ex-secrétaire  général  de 
l'organisation  des  Nations  Unies  qui  en  parlait  par  ces termes: 
«Nous  savons  maintenant  que  la  sécurité  implique 
bien  d'avantage  que  des
questions de territoires et d'armements, [...], que les
lacunes du développement économique, social et politique sont les
causes des conflits101». Dans ce sens aussi, force est
de  mentionner  l'intervention  de  Jacqueline  Oble,  lors 
de  la  conférence  de  l'institut  des Nations  Unies  pour  la 
recherche  sur  le  désarmement  en  date  du  24  et  25  mars  1990 
qui estime qu'«à cela, il faut ajouter des
préoccupations beaucoup plus récents et qui par leur
généralisation menacent la sécurité de nos
pays[...], je veux parler de la sécurité sur le plan
économique.  Il  est  évident qu'un  Etat digne de  ce  nom doit
assurer  à ses  concitoyens la
96  Source :Communauté  internationale et les
droits de la personne  humaine,  travaux dédiés à la 
mémoire de DRISS  SLAOUI, Journée  d'étude 
organisée  le  07  février  2002,  Fondation  Roi  Abul-Aziz  Al 
Saoud  pour  les  études  islamiques  et  sciences
humaines, Edition 2001.
97F Mitterrand, Discours prononcé à
Mexico en 1981 à la veille de la conférence de CANCH. Ibid.
Daniel Colard, P 25.
98  Source : Centre d'informations de Nations Unies,
25 juillet 1998.
99   Anna Borrel , 18 juges, une CPI,  Source : 
www.Afrik.com, 12 mars 2003.
100   Discours du pape Paul VI à l'O.N.U en
1965, voir Ibid. Daniel Colard, P 31
101  Ibid. B.B Ghali,  pour la paix et le
développement, DPI/1537, Nations Unies
sécurité  alimentaire,  or  l'observation 
de  la  réalité  africaine  montre  que  cette 
sécurité alimentaire fait souvent défaut à cause
bien entendu des calamités naturelles, mais aussi et surtout à
causes des guerres102».
C'est delà que vient la dimension socio-économique
du maintien de la paix et de la sécurité dans les pays africains
victimes des conflits.
B : LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DANS LES PAYS
AFRICAINS VICTIMES DES CONFLITS
Fixant  les  objectifs  de  l'organisation,  le 
préambule  de  la  charte  des  Nations  Unies proclame la paix et la
sécurité,   et le développement   en vue de
résoudre   les problèmes de caractère  économique, 
social  et  humain103.  Dans  son  ouvrage  LE  REGAIN 
DEMOCRATIQUE, Jean  François  Revel,  écrit  ceci :  «il
 est  plus  facile  de  sauver  un  Etat  chancelant,  que  des citoyens 
persécutés104».  Et  l'actuel 
secrétaire  général  de  l'organisation  des  Nations 
Unies quant à lui écrivit dans son rapport relatif à la
situation en Afrique, en date du 16 avril 1998
que «les efforts de l'Afrique doivent
bénéficier d'un appui international mieux affirmé dans
l'arène tant politique qu'économique; les mesures
d'allégement de la dette doivent aller plus loin et les produits
africains doivent avoir plus facilement accès aux marchés
d'exploitation,
si l'on veut accroître le niveau de la vie et partout,
promouvoir la stabilité 105».
Et parlant des spécificités des nouveaux conflits
africains, Daniel Colard fait observer
que  «l'effondrement ou la désintégration
des structures de l'Etat, notamment de la police et
de la justice [...] », fait que
«l'organisation des Nations Unies est donc obligée de
dépasser
les simples taches militaires, humanitaires
(opérations de maintien de la paix de première
génération), et d'interposition (opération d maintien de
la paix de seconde génération), pour restaure  l'autorité 
du  pouvoir  politique,  favoriser  la  réconciliation  entre  les 
clans  ou  les factions  rivales  qui  veulent  imposer  leur  loi  au 
pays106».  Sous  cet  aspect,  des  exemples comme celui
de la Namibie, Angola, Mozambique, paraissent donc assez illustratifs. Ainsi
donc, cette multiplicité des fonctions démontre que le conseil de
sécurité et l'ensemble des autres  organes  du  système 
onusien  et/ou  autonomes  doivent  jouer  de  concert  un  rôle 
très utile voire crucial avant et/ou après l'adoption d'un
règlement ou d'un accord de paix..
De ce fait, il n'est pas étonnant que l'organisation
dans son ensemble soit appelée à exercer   des taches   comme  
de   regroupement et   démobilisation   des forces autrefois
belligérantes107,  opérations  de  déminage, 
réinsertion  des  combattants  dans  la  vie  civile, rapatriement des
réfugiés et des personnes déplacées, fournitures
d'une assistance sanitaire, alimentaire, surveillance du respect des droits de
l'homme et des opérations électorales, et surtout des mises en
place de nouvelles structures administratives et policières, routier,
allant
102  Ibid. UNIDIR, P 38.
103  Ibid. préambule de la charte de Nations
Unies, P 3 et 4
104  Voir à ce propos : Veynes et Viljoen, la
protection des droits de l'homme en Afrique,  P 10 et 11, RMEI N° 3/ 
1999
105  Ibid. Rapport de Kofi Annan, « les conflits
une réalité a laquelle il faut faire face », 25 septembre
1997.
106  Ibid. Daniel Colard,  P 38.
107  C'est fut le cas en Centrafrique
jusqu'à  la  restauration  et  au  redressement 
économique  d'un  pays  tout  entier108.  C'est d'ailleurs
à ce propos que monsieur B.B Ghali, parlait à bon escient de
«consolidation de la paix après les conflits», et
d'«opération de maintien de la paix de troisième
génération109».
Il appartient donc à l'O.N.U. toute entière, dans
cette optique du maintien de la paix
qui  échoit  inévitablement  de  droit  au  conseil
 de  sécurité,  de  prendre  un  maximum  de mesure110 
dans des domaines différents et pendant une longue durée,
de façon à supprimer
les  causes  des  conflits  et  à  construire  ainsi  la 
paix  sur  des  fondations  solides  et  durables.
Cela  dit,  on  touche  nécessairement  ici  à 
l'armature  des  institutions  de  l'Etat,  à  son fonctionnement, 
à  la  question  des  droits  de  l'homme;  en  somme  aux 
problèmes  du développement économique et social et
à la démocratisation sous toutes ses formes.
Quant au domaine politique, notons que l'O.N.U. en conjuguant
ses efforts à ceux des organisations  régionales  en 
l'occurrence  O.U.A et  certains  mouvements  de  libérations
nationales,  a  contribué puissamment  à  la fois  à 
mettre  fin  à  la  domination  coloniale  et  au système de
l'apartheid111.
Cela  dit,  le  maintien  de  la  paix,  jadis  appel  au 
même  titre  que  la  diplomatie, l'intervention de forces ou aussi
l'assistance humanitaire, une aide technique et économique notamment 
après  que  les  hostilités  armées  se  sont  tues.  De 
ce  fait,  étant  toujours dans  ce cadre  de  maintien  de  la  paix, 
le  conseil  de  sécurité  certes  y  est  impliqué  mais 
aussi l'assemblée  générale,  le  secrétariat 
général,  ou  en  un  mot,  l'ensemble  des  organes  du
système  onusien  ainsi  que  les  organisations  autonomes,  peuvent 
contribuer  à  ce  vaste chantier. A ce titre aussi l'existence et la
création des organismes spécialisés qui couvrent tous  les
 domaines  et  qui  ont  vocation  globale  à  agir  pour  le  bien  de 
l'humanité,  et particulièrement  pour  la  plupart  des  pays 
africains  victimes  des  conflits,  ne  peut  que renforcer ce noble
chantier112.
Force  est  donc  de  mentionner  à  ce  propos 
certains  programmes  onusiens  à  l'instar U.N.I.S.A113,
lancée le 15 mars 1996 par le secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies,  le  président  de  l'ex-Organisation 
de  l'Unité  Africaine,  le  président  de  la  banque mondiale,
les présidents du Ghana et du Sénégal, le
vice-président du Kenya et les chefs des agences de l'organisation des
Nations Unies. Cette dernière est en effet un programme de
dix  ans  composé  d'actions  concrètes 
destinées  à  accélérer  le  développement 
dans  des domaines prioritaires désignés préalablement par
les pays africains. Cette initiative constitue
le  mécanisme  de  mise  en  oeuvre  du  nouvel  ordre  du
 jour  des  Nations  Unies  pour  le développement de l'Afrique dans les
années 90.
108  STÉPHANE  HESSEL,  Vers  un conseil de
sécurité économique et social,  LE  MONDE  DIPLOMATIQUE, 
jUILLET  2003. Url: 
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/HESSEL/10235
.
109  Ibid. Agenda pour la paix. Ibid. Daniel
Colard.
110  Ou d'encourager les Etats ou les institutions
internationales compétentes, à coordonner des programmes,
111  La domination coloniale se réfère
ici à l'indépendance de la Namibie intervenue en 1991 au
gré du conseil de sécurité face à la
république sud africaine. ; L'étape finale de l'abolition de
l'apartheid fut observée en Afrique du sud officiellement en 1994.
Voir
à ces propos : Ibid. Relations Internationales africains,
P 58
112  Ibid. Vers un conseil de sécurité
économique et social, STÉPHANE HESSEL,  Le Monde diplomatique,
juillet 2003.
113  Terminologies Anglaise: United Nations For
African Development
A  ses  origines,  l'initiative  compte  de  nombreux 
domaines  prioritaires.  Et  par  ses objectifs, il vise à permettre aux
africains de prendre en main leur propre développement,
d'améliorer  la  coordination  des  donateurs  et  d'accroître 
l'efficacité  de  l'aide  fournie. Cependant, une proposition faite
récemment tendait à accorder une attention particulière
aux cinq  objectifs  suivant :  Elargir  l'éducation  de  base  et  les 
soins  de  santé  essentielles; Promouvoir la bonne gouvernance;
Maîtriser la technologie de l'information et Intégrer les
préoccupations  démographiques  à  tous  les  niveaux  du 
développement,  avec  un  accent particulier  sur  la  pleine 
participation  des  femmes.  Et  Il  incombe  à  cet  effet,  à 
une  ou plusieurs  agences  de  l'organisation  des  Nations  Unies,  la 
responsabilité  de  mobiliser  les ressources et de coordonner la mise
en oeuvre de chaque action prévue dans le programme. Sont  inclus  dans 
les  autres  domaines  prioritaires  de  cette  initiative:  la  mobilisation 
des ressources; l'allégement de la dette; l'accès des produits
africains aux marchés internationales; la coopération sud-sud;
l'édification de la paix et le règlement des conflits;
le  développement  des  ressources  en  eau  et  la 
sécurité  alimentaire;  la  lutte  contre  la dégradation
des sols et la désertification ainsi que la réduction de la
pauvreté et la garantie
des moyens d'existence durables.
En ce qui est des institutions participantes à cette
initiative qui incarne par excellence
le nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le
développement de l'Afrique, on retrouve:
la  B.M;  la  Commission  Economique  pour  l'Afrique;  la 
C.N.U.C.E.D;  le  département  des affaires économiques et
sociales des Nations Unies; le fond de développement des Nations Unies
pour la femme; le  fonds des  Nations Unies pour l'enfance; le  fond
international de développement  agricole;  le  F.M.I;  le  haut 
commissaire  aux  droits  de  l'homme;  le  haut commissariat  des  Nations 
Unies  pour les réfugiés;  l'organisations  des  Nations  Unies 
pour l'éducation la science et la culture; l'organisation des Nations
Unies pour l'alimentation et l'agriculture; l'organisation internationale du 
travail ; l'organisation météorologique mondiale;  l'organisation
 mondiale  de  la  santé;  l'O.M.C;  Le  P.A.M;  le  programme  des
Nations Unies pour le développement;  le programme des Nations Unies
pour l'environnement;  l'union  internationale  des 
télécommunications  et  enfin  l'union postale
universelle 114.
S'exprimant  à  ce  sujet,  Kofi  Annan  disait  que ce
 «programme  devait  être  jugé  en partie  sur  la 
capacité  qu'il  confère  à  l'organisation  des  Nations 
Unies  de  répondre  aux besoins des plus pauvres en Afrique et
ailleurs», avant d'ajouter que «les efforts de
l'Afrique
on fait que 11 pays du continent ont atteint en 1997 des taux
de croissance économique de
6% et plus. Ce taux de croissance atteint ou
dépasse l'objectif fixé en 1991 par l'Assemblée
générale dans le cadre du nouvel ordre du jour des Nations Unies
pour le développement de l'Afrique dans les années 90, dont
l'initiative spéciale est désormais le véhicule de mise en
oeuvre  au  titre  d'une  résolution  de  l'assemblée 
générale  en  date  de  décembre  1997».  De
même il souligne en outre que «ce qui est
particulièrement encouragent dans ces taux de croissances,   c'est  
qu'ils   ont   été   enregistrés   à   une  
période   ou   l'aide   publique   au développement est en
déclin, et où la croissance rapide des flux d'investissements
étrangers directs  à  destination  des  pays  en 
développement,  a  largement  ignoré  l'Afrique  et  où 
ne
114   voir  à  ce  propos :  Que  ce  que 
l'initiative  spéciale  du  système  des  Nations  Unies ?  : 
Afrique  relance,  département  de l'information des  Nations Unies,
Bureau S-931, Nations Unies, New York 10017 :  
www.un.org.
l'oublions pas, certains partis du continent sont encore en
proie à des conflits et des luttes internes115». Et
dans ses dernières phrases de ce message, le secrétaire
général, indiquait que
«le conseil de sécurité a
récemment tenu sa toute première réunion au niveau
ministériel, consacrée  à l'Afrique,  gage  d'un 
renouveau  d'intérêt pour  les  perspectives  de 
l'Afrique». Puis il clôtura son discours en indiquant, qu'il
soumettra «bientôt au conseil de sécurité un
rapport  recommandant  des  façons  de  renforcer  le  soutien  que 
l'organisation  apporte  aux
efforts  de  l'Afrique,  d'aborder  les  problèmes  de
 conflits  et  de  poser  les  fondations  d'une paix et d'un
développement durable116».
Autre   programme   allant   dans   ce   sens   du  
développement   socio-économique   de l'Afrique est celui connu
sous le nom du N.E.P.A.D117, qui se traduit par un Partenariat sur
divers niveaux entre l'Afrique et presque tous les organismes du système
onusien voir aussi
un grands nombres d'Etats faisant figure de puissance
économique. De même,   notons que
par  sa  déclaration  du  06  avril  1994,  la 
quatrième  conférence  des  ministres  du  comité
consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de
sécurité en Afrique centrale qui s'est tenue à
Yaoundé, a recommandé la création d'un centre sous
régional pour les droit de l'homme et de la démocratie sous
l'égide du haut commissariat des droits de l'homme aux Nations
Unies118.
En bref, quelle que soit l'opération envisager ou
l'organe voir l'organisation mise à contribution,  en matière de
maintien de la paix et de la sécurité voire aussi du
développent socio-économique en Afrique, on peut dire sans
crainte que cette dernière à les faveurs du conseil de
sécurité étant donné le cause à effet qui
anime ces deux dimensions qui intègrent forcement et
nécessairement le champ d'action du conseil de sécurité en
Afrique, et par là même les efforts et les opérations du 
maintien de la paix sur ce continent.
Et comme le souligne d'ailleurs B.B Ghali, «les
opérations de maintien de la paix, on
fait preuve de leur importance; elles peuvent surveiller le
respect des modalités d'un accord
de  paix,  elles peuvent  offrir  aux  combattants  du 
temps  et  une incitation  à  rechercher  une paix  durable,  elles 
peuvent  fournir  une  aide  humanitaire,  et  dans  le  cadre  des  nouvelles
formes des conflits, elles peuvent aider à reconstruire des
sociétés entières119».
Cependant,  il  s'est  avéré  que  souvent  ce 
temps  offert  aux  combattants  par  ses opérations et par
conséquent par le conseil de sécurité, permet d'accentuer
et d'alourdir le bilan  de  ces  conflits  africains.  De  même 
qu'à  l'instar  de  «restore  Hope»  ainsi  que
l' «opération  turquoise»,  il 
apparaît  que  le  conseil  de  sécurité,  sinon  ces 
opérations  de maintien de la paix par leur source, dérivent au
point que l'on vient à se demander. Quel est
le sens de ces O.M.Ps en Afrique ?; Où se situe la
légalité et où réside l'irrégularité
? Mais
115Ibid., Afrique relance,   Message du
secrétaire général de L'O.N.U en date de 1999,   sur
l'initiative spéciale pour la   mise en oeuvre du nouvel ordre du jour
pour l'afrique. 
(www.afrik.com  ou 
www.un.org)
116Le rapport en question est celui que nous avons
mentionné précédemment sous l`intitulé « les
conflits une réalité à laquelle il
faut faire face » qui date du 25 septembre 1997.
117Nouveau Partenariat Pour le Développement de
l'Afrique
118  UNHCHR, Central Africa, 2002
119  Ibid. Rapport de B.B Ghali, Pour la paix et le
développement : voir aussi Ibid. Société internationale
après la guerre froide, P
38
aussi, quel bilan pour la décennie 90, et quelles sont les
perspectives d'avenir pour l'Afrique notamment au regard du conseil de
sécurité ?.
C'est ce qui ferra l'objet de notre dernier chapitre sous
l'intitulé du Conseil de sécurité entre saisine et
auto-saisine des questions africaines.
CHAPITRE II
LE CONSEIL DE SECURITE ENTRE SAISINE ET AUTO-SAISINE
DES QUESTIONS
AFRICAINES
Le  préambule  de  la  charte  des  Nations  Unies 
dispose  qu'afin  de  «préserver  les générations
futures du fléau de la guerre [...], les Nations Unies unissent leurs
forces pour maintenir  la  paix  et  la  sécurité 
internationales120». A  cette  fin,  elles 
confèrent  à  titre principal cette responsabilité au
conseil de sécurité et précise qu'en
«s'acquittant des devoirs
qui  incombe  cette  responsabilité»,  ce 
dernier  agit  en  leur  nom121.  Cependant,  tout  en
évinçant  le  spectre  d'une  guerre  mondiale, 
l'immédiat  de  l'après  guerre  froide  a  renfloué
l'idée  d'un  nouvel  ordre  mondial  plus  juste,  plus 
équitable  et  surtout  plus  sensible  aux problèmes des plus
démunis. Dés lors en Afrique dont la conjoncture
socioéconomique est surtout marquée par une augmentation des
points de tensions et de violence, le conseil de sécurité 
désormais  libéré  de  l'emprise  de  l'antagonisme  des 
blocs,  s'est  vu  multiplier  les opérations  de  maintien  de  la 
paix.  C'est  donc  dans  ce  «new  thinking» 
généralisé  que  le
«conseil de sécurité quarante ans
débilité par les rivalités et la paralysie, focalise tous
les espoirs  que  l'on  veut  bien  placer  dans  l'avènement  de  ce 
nouvel  ordre  mondial122». Néanmoins  à  la
 lecture  des  événements  et  des  issues  des  conflits 
africaines,  une  question s'impose:
Quel est l'impact de  l'action du conseil de
sécurité sur  l'Afrique ?
Ou  en  plus  claire,  Comment  ce  fait-il  que  jusqu'à 
nos  jours  les  conflits  africains  restent toujours presque sur le
même statu quo ?
Or pour répondre à cette interrogation, force est
de voir au préalable, LE CONTEXTE ET
LE  SCENARIO  GENERAL  DES  CONFLITS  SUR  CE  CONTINENT 
[SECTION  I];  avant  d'étaler  le contenu des LES MISSIONS ONUSIENNES
EN AFRIQUE. [SECTION II ].
SECTION I :
CONTEXTE ET SCENARIO GENERAL DES CONFLITS
AFRICAINS.
A l'heure où le monde occidental célébrait
la chute du rideau de fer, et au moment où
la menace d'une guerre totale fait place aux espoirs d'une
communauté internationale plus
120120  Nous, peuples des Nations Unies,
résolus à préserver les générations futures
du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a
infligé à
l'humanité d'indicibles souffrances, à proclamer
à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la
dignité et la valeur de la personne humaine, dans
l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des
nations, grandes et petites, à créer les conditions
nécessaires au maintien de la justice et du
respect des obligations nées des traités et autres
sources du droit international,
à favoriser le progrès social et instaurer de
meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande, et, à
ces fins,
à pratiquer la tolérance, à vivre en paix
l'un avec l'autre dans un esprit de bon voisinage,
à unir nos forces pour maintenir la paix et la
sécurité internationales,
à accepter des principes et instituer des méthodes
garantissant qu'il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans
l'intérêt commun, à recourir aux institutions
internationales pour favoriser le progrès économique et social de
tous les peuples, avons décidé d'associer nos efforts pour
réaliser ces desseins. En
conséquence, nos gouvernements respectifs, par
l'intermédiaire de leurs représentants, réunis en la ville
de San Francisco, et munis de pleins pouvoirs reconnus en bonne et due forme,
ont adopté la présente Charte des Nations Unies et
établissent par les présentes une organisation internationale qui
prendra le nom de Nations
Unies.
121  Ibid. Charte des Nations Unies, article 24, P
20.
122  Ibid. Nouvel ordre mondial et contrôle de
la légalité des actes du conseil de sécurité, P 12
et 13.
pacifiste  et  plus  humanitaire,  sinon  plus 
épanouie  dans  son  corps  composant,  comme  l'a souligné Kofi
Annan «la paix demeure cependant précaire dans de nombreuses
régions du monde. De plus, les processus de paix de diverses
régions [...], ont tendance à se dénouer
de façons douloureuses 123».
En  effet, la disparition de  la  Guerre froide  a lieu durant
les années 1989-1991 avec l'effondrement  des  régimes 
communistes  de  l'Europe  de  l'est  et  l'implosion  de  l'URSS. Durant la
deuxième moitié de 1989 une série de révolutions
non violentes124  mettent fin aux régimes  communistes  des 
démocraties  populaires.  Le  9  novembre  1989  le  mur  de  Berlin
devenu sans objet s'est écroulé sous la liesse des retrouvailles
du peuple allemand. Plus rien
dès lors ne s'oppose à la réunification de
l'Allemagne qui a lieu le 3 octobre 1990. Pendant
que l'URSS se délite, Gorbatchev accepte le retrait des
soldats soviétiques125  et l'entrée de l'Allemagne
réunifiée à l'OTAN. Partout les communistes sont
évincés du pouvoir126, seul le
régime  de  Ceausescu  semble  résister  en 
Roumanie  bien  qu'une  révolution  violente  s'y déroule 
s'achevant  par  l'exécution  du  dictateur  communiste  le  25 
décembre  après  une parodie de procès.
Dés  1990  des  élections  libres  sont 
organisées  dans  tous  les  pays  d'Europe  de  l'Est. Finalement en
juin et juillet 1991 le CAEM127  et le Pacte de Varsovie sont
dissous précédant cette même année l'effondrement de
l'URSS le 25 décembre, laissant la place à la CEI128. 
Et
de leur part, les occidentaux mettent en place en avril 1991 la
BERD129  afin de venir en aide
aux nouvelles démocraties.
De  tout  cela,  Il  résulte  que  les  USA  émerge
 comme  le  seul  gendarme  capable  du monde et le seul véritable 
arbitre du nouvel ordre international.
Dans ce contexte, le tiers monde qui en majorité est
constitué par les pays africains, ne
pouvait échappé aux conséquences de tels
évènements.  D'autant plus qu'avec l'O.N.U. qui
se trouve désormais libérée d'un droit de
veto abusif130, les brûlots de la Guerre froide vont
par conséquent trouver une solution forcement politique et
théoriquement pacifique.
Cela dit, la chute du mur de Berlin et l'éclatement de
l'Union soviétique ouvrirent soudain le champ à ce qui semblait
jusqu'alors d'impossibles règlements. Ce qui fait aussi
que  des  négociations  pour  la  résolution 
des  conflits  d'après-guerre  froide  en  Afrique,  se mirent en branle
à Luanda et à Maputo sous le patronage actif des Nations Unies,
bien que le régime communisant du colonel Mengistu à Addis-Abeba
ployait sous l'offensive conjointe
des  fronts  de  libération  du  Tigre  et 
d'Erythrée.  D'ailleurs  ce  dernier  allait  obtenir  son
indépendance  réclamée  par  les  armes  depuis  plus  de 
vingt  ans.  D'autant  plus  qu'ailleurs l'union nationale  pour
l'indépendance totale de l'Angola131  et la 
Résistance  Nationale du
123  Kofi Annan, Partnership For global community,
Nations Unies 1998.
124Sauf les évènements tragiques de
Roumanie un peu plus tard et l'éclatement de la Yougoslavie.
125  Qui prendra effet en1994.
126  Novembre 1989 en Bulgarie, puis
"Révolution de velours" en chécoslovaquie avec Vaclav Havel.
127  Conseil d'aide économique mutuelle Ou
Comecon, crée le 25 janvier 1949 entre l'URSS et les démocraties
populaires.
128  Communauté des Etats
indépendants
129  Banque européenne pour la reconstruction
et le développement
130  l'O.N.U. recevra d'ailleurs en 1988 le Prix Nobel
de la Paix
131  UNITA
Mozambique132,   qui   contestaient   les  
démocraties   populaires   mises   en   place   par   les mouvements  de
 libération  de  tendance  marxiste  avec  le  soutien  de  l'ex-URSS 
et  de l'ensemble  de  la  mouvance  tiers-mondiste,  étaient  devenus 
en  1991  et  1992  des  partis légalement reconnus133.
Dés lors l'Amérique démocrate soucieuse de
faire oublier les compromissions passées,
se pose en «parrain» des nouveaux
régimes d'Afrique australe et de la Corne, conduits par d'anciens
marxistes conquis à l'économie de marché. Ainsi une vague
de démocratisations secoua  le  continent  de  part  en  part  avec 
force.  Conférences  nationales,  constitutions pluripartites, 
élections,...  tant  de  signaux  fort  paraissaient  ouvrir  pour 
cette  autre  Afrique
une ère de renaissance avec le sentiment d'avoir enfin
soldé une génération après la vague des
indépendances des années 60.
Cependant on allait assister à des sommets d'horreur tout
long des événements futurs,
à l'instar de l'année 1994 avec le
génocide des Tutsis du Rwanda, et les affrontements au Burundi  entre 
Hutus  et  Tutsis,  ainsi  que  les  dernières  affres 
surréalistes  du  régime  de Mobutu au Zaïre qui allait
bientôt être emporté par l'onde de choc de la
tragédie rwandaise dont les répliques se font encore sentir
jusqu'à nos jours dans toute l'Afrique centrale.
En somme on peut constater que le spectacle donné  par
cette partie du continent fait balancer entre incrédulité et
désespérance comme en témoigne les cas suivants :
Mozambique: Moscou annonce en 1989 le retrait
des conseillers militaires soviétiques. Et dans la Corne de l'Afrique,
il exerce des pressions sur l'Ethiopie134  pour
qu'il cesse la guerre d'Erythrée qui fut une province rattachée
à l'Ethiopie et qui oppose depuis trente  ans  Addis  Abeba  au 
F.P.LE135.  un  cessez-le  feu  sera  signé  en  1991 
après  le renversement de Mengistu.
Afrique du Sud: la libération de M.
Nelson Mandela considéré comme le «plus vieux prisonnier
du monde», la fin de l'apartheid et l'accession au pouvoir de la
majorité noire, signaient la fin d'une époque.
Angola: une «guerre de cent
ans» s'est de nouveau rallumée, signant un des
échecs
les plus retentissants de l'O.N.U. et de la communauté
internationale, dans un pays qui avait
été le théâtre sanglant d'un des
grands affrontements Est-Ouest des années 70 et 80, et où un
«siècle de paix» serait
nécessaire pour venir à bout du déminage136.
D'autant plus que le chef de guerre de l'UNITA, M. Jonas Savimbi qui avait
repris les combats pour le contrôle
des gisements de pétrole et de diamants après
avoir refusé d'admettre son échec à l'élection
présidentielle  de  septembre  1992,  avait  dû  se 
résoudre  sous  la  pression  internationale  à souscrire  en 
1994  aux  «accords  de  Lusaka»  qui  prévoyaient 
la  mise  en  place  d'un gouvernement d'union nationale et pour lui-même
un «statut spécial ».
132  RENAMO. ( un mouvements armés à
recrutement ethnique)
133  Ils ont pu  de ce fait, conclure des accords de
paix qui prévoyaient des élections pluripartites sous
l'égide de l'Organisation des
Nations Unies.
134  le gouvernement Mengistu, s'était
rallié en 1982 au camp socialiste
135  Front de libération de
l'Erythrée
136  En août 1988, sous l'arbitrage des U.S.A, 
est signé à Genève, entre l'Afrique du Sud, Cuba et
l'Angola et la Namibie un accord prévoyant un retrait des troupes
cubaines et sud-africaines de l'Angola et de la Namibie136. A propos
de la Namibie, les U.S.A et l'U.R.S.S conviennent, en mai 1988, d'appliquer la
résolution 435 du Conseil de sécurité de l'O.N.U . source
: LE MONDE DIPLOMATIQUE,AVRIL 1999 , P 16 et 17
url 
:http://www.monde-diplomatique.fr/1999/04/LEYMARIE/11906
Congo: En proie à la vindicte des milices
à Brazzaville, le régime a fait nettoyer des quartiers à
l'arme lourde .
Somalie: le pays demeure fragmenté sans
Etat comme «hors du monde», malgré une dizaine de
tentatives de réconciliation en cinq ans.
Centrafrique et
Guinée-Bissau: des mutineries à
répétition ont surgi en dépit de tous
les cessez-le-feu mis en oeuvre.
Sierra Leone: des rebelles se vengent en coupant
les bras et les mains des civils alors
que dans une capitale en feu, des gouvernementaux interdisent
l'accès des salles d'opérations aux french doctors.
Océan indien: Iles sans cesse
batailleuses, l'archipel des Comores est secouée par des mouvements
sécessionnistes,  tandis que dans une île Maurice couverte
d'éloges137, la colère
de la minorité créole laissée pour compte
éclate d'une façon sans précédente dans ce pays.
Algérie:  l'horreur  du  terrorisme 
islamiste  s'est  banalisée  comme  en  témoigne  le charnier
découvert le samedi 27 décembre 2003 dans l'ouest de ce
pays à Relizane, ville
située à 350 km à l'ouest d'Alger.  Ce
charnier comportait  des squelettes entiers de plusieurs
personnes dont la tête porte des gros orifices
creusés par des balles avec lesquelles ils ont été
exécutés dans les années 1995138.
Cependant  et  malheureusement,  tous  ces  conflits 
malgré  l'euphorie  d'espoirs  que faisait  naître  cette  fin  de
 la  guerre  froide,  sont  loin  d'avoir  disparu.  Mais  plus 
inquiétant
encore reste le fait que certains s'éternisent et d'autres
sont apparus à la faveur de la détente entre les
grands139.
Force est donc de constater que dans l'ensemble un
scénario   pareil ne pouvait et/ou
ne peut que contribuer à ancrer   les problèmes
de paix et de la sécurité de ce continent au centre  de 
l'activité  onusienne  par  là  même  au  coeur  de 
l'action  du  conseil  de  sécurité140. D'autant plus
qu'à l'époque contemporaine, il n'y a guère de
problème qui n'aient pas une dimension internationale, d'où la
fortune du concept controversé de droit, voire de devoir
d'ingérence. Ceci n'est en fait qu'une des conséquences du
caractère interne de la majorité
des conflits africains comme nous l'avons évoqué
dans le chapitre précédent. Il paraît donc aisé de
comprendre la compétence du conseil de sécurité pour ce
genre de questions dont par nature, sont des questions internes, mais ayant un
impact sur la sécurité et la paix régionales voire
internationales. Ainsi, force est donc de se demander à quel moment un
conflit interne
en vienne à être considéré comme
une menace à la paix et à la sécurité
internationales ?. Ou aussi quel est le fondement de ce droit sinon de ce
devoir d'ingérence ? Et enfin, quelle est l'issue de ces conflits
africains dits internes face à l'action du conseil de
sécurité ?
Ainsi fait, il s'impose de voir tout d'abord: LE  DILEMME  DU 
CONSEIL  ET  L'ISSUE  DES CONFLITS AFRICAINS [A]; et ensuite: LE CONSEIL DE
SECURITE ET LE SYSTEME COMPLEMENTAIRE DE  L'O.N.U.[B].
137  Destination privilégiée du tourisme
international
138  Source : Conférence de presse de Hadj
Smain, représentant local de la Ligue Algérienne de
Défense des Droits de l'Homme
(LADDH), ALGER (AP), samedi 27 décembre 2003, 23h06
.
139  Source : 
http://www.rabac.com,  Relinter :
Éléments de mise en place du Monde Contemporain depuis la
moitié du XXème
siècle :  Les nouveaux rapports internationaux dans le
Monde après la fin de la Guerre froide dans les années 90
140  Ibid. Basic facts, about the united nations, P
67.
A : LE DILEMME DU CONSEIL DE SECURITE ET ISSUE DES CONFLITS
AFRICAINS
Dans le chapitre précédent, il a
été souligné que depuis la création de
l'organisation de l'unité  africaine141, la  doctrine  de 
l'organisation  des  Nations  Unies  fut  d'abandonner  aux africains  le  soin
 de  régler  eux-même  leurs  propres  problèmes. 
Cependant  dans  ce  monde d'aujourd'hui marqué par
l'interdépendance croissante, il n'y a guère de problèmes
qui n'est
pas  une  dimension  internationale.  De  plus,  en 
dépit de l'existence  de  ces  préférences africaines 
dans  le  règlement  des  conflits,  bien  qu'ils  écartent  si 
fréquemment  ou  plutôt retardent  grièvement 
l'intervention  onusienne, ces  préférences  africaines 
n'excluent  pas l'action du conseil de sécurité à qui
incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la
sécurité  internationales. D'autant plus que comme l'a fait
remarqué John Foster Dulles, «le conseil de
sécurité n'est pas un organe qui simplement applique le droit
convenu,
il est par lui-même un droit 142».
Ceci dit, en dépit de ces préférences africaines, en plus
de
sa compétence reconnue dans la charte des Nations Unies,
le conseil de sécurité s'est par sa pratique, reconnu une
compétence dont selon Mohammed Bedjaoui, est une compétence
qui
se base sur une interprétation de la
charte143.
Dans le cadre de sa compétence reconnue par la charte,
l'article 34 dispose que «le conseil de sécurité peut
enquêter sur tout différent ou toute situation qui pourrait
entraîner
un désaccord entre nations ou engendrer un
différent, afin de déterminer si la prolongation
de ce différend ou de cette situation semble devoir
menacer le maintien de la paix et de la sécurité 
internationales144».  Dans  ce  sens,  il  parait 
soutenable  que  le  conseil  de  sécurité dispose d'un pouvoir
discrétionnaire pour déterminer cas par cas les situations qui
semblent devoir menacer le maintien de la paix et de la sécurité
internationales.
Toutefois,  appliquée  aux  cas  africains  depuis 
1990,  en  dépit  de  l'incapacité  de l'organisation   de  
l'unité   africaine   contrairement à   certaines   organisations
régionales occidentales145,  il s'est avéré que
des réticences sont  exprimés  du  moins tacitement  par le
conseil  quant  à  intervenir  sur  ces  questions  africaines. 
Déplorablement,  cette  attitude  de réticence  a  causé 
et  ne  cesse  d'engendrer  de  nombreuses  victimes  et  dommages.  Cela  dit
aussi, qu'au terme de l'article 34 précité et à la lecture
des articles 37 et 39, force   est de constater que bien qu'il ait recouvert le
plein exercice des ses compétences après la chute du communisme,
l'issue de ces conflits africains sinon le déroulement de l'action du
conseil de
sécurité face à ces derniers, laisse
apparaître un dilemme largement mesurable. Fâcheusement  ce 
dilemme  est  justifiable  sur  les  termes  mêmes  employés  par 
ces  articles dont  en particulier l'article  34 qui parle  de
«désaccord  entre nations»,  contrairement aux
conflits africaines de cette dernière décennie qui comme nous
l'avons souligné ne sont dans leur vaste majorité que des
conflits internes.
141  De nos jours l'O.U.A a cédé la
place à l'U.A ( union Africaine)
142  John Foster Dulles, War or Peace, The Mac  Milan
company, New York, 1950
143  Ibid. Nouvel ordre mondial et Contrôle de
la légalité des actes du conseil de sécurité.
144  Ibid. Charte des Nations Unies, article 34, P
24.
145  En l'exemple de l'OTAN qui a su s'imposer voir
évincer l'O.N.U. dans des conflits européens comme celui du
Kosovo en
1998.
Aussi,  il  est  à  noter  que  bien  que  divers 
articles  de  la  charte  donnent  pouvoir  à l'Assemblée 
générale  et  au  secrétaire  général  de 
faire  des  études  et  des  recommandations concernant  le  maintien 
de  la  paix146,  l'article  36  indique  clairement  que 
«le  conseil  de sécurité peut à tout moment de
l'évolution d'un différend de la nature mentionnée
à l'article
33  ou  d'une  situation  analogue,  recommander  les 
procédures  ou  méthodes  d'ajustement
appropriés». Delà, il convient de faire deux
remarques:
Primo:  l'article  33  par  sa  formulation  relève 
que  le  point  de  départ  pour  qu'un différend  soit  de 
nature  à  menacer  la  paix  et  la  sécurité 
internationale, réside  sur  la prolongation de ce dernier. Cependant
plutôt que de renfermer nécessairement et préventivement 
l'appréciation  de  cette  prolongation  dans  un  délai  sinon 
dans  des  signes distinctifs  pour  le  conseil  de  sécurité, 
cette  prolongation  reste  de  jure  comme  de  facto  à
l'appréciation discrétionnaire des parties concernées et
aussi du conseil de sécurité147. C'est
qui bien évidemment est un superflu quant on sait que la
fin envisager distinctivement par
les protagonistes, conditionne à elle seule tout en
outrepassant le droit conventionnel, l'arrêt sinon  la  continuité
 d'un  conflit.  Dés  lors  on  peut  par  conséquent  comprendre
 que  sans interposition à défaut d'un compromis, un conflit
comme celui du Rwanda arrive à atteindre
de tels sommets de violence.
Secondo: Il est aussi à signaler que cet article 33
énonce certes un certains nombres
de mesures et de moyens à suivre pour parvenir aussi
efficacement que possible à un issue pacifique d'un conflit, mais il
apparaît que le facteur temps n'est pas pris en compte par ce dernier.
Pourtant l'expérience a montrée certes les mérites de ces
moyens pacifiques, mais également ses limites sinon ses risques
notamment face à un conflit   qui se trouve déjà en phase
de «négociation par les armes».
De ce fait et à la lumière de ces articles, on
peut soutenir donc que certes la charte fidèle   à   ses  
principes   et   a   son   attachement   indéfectible   à   la  
paix   et   à   la   sécurité internationales
privilégie fidèlement les moyens pacifiques et consensuels, mais
ces moyens
par leurs procédures qui sont assez longs par nature
laissent souvent persister périlleusement une situation qui n'a de
révérence que l'arrêt à temps des hostilités
armées.
Dans son paragraphe 2 le même article 33 dispose que
«le conseil de sécurité devra prendre en
considération toutes procédures déjà
adoptées par les parties pour ce différend». C'est fut
le cas notamment en 1991 dont suite à l'accord conclu entre M.P.L.A et
l'UNITA,
qui  prévoyait  entre  autre  l'appel  à  des 
forces  de l'O.N.U.  pour  garantir  la  régularité  des
élections, l'O.N.U. a conduit son action de maintien de la paix en
Angola conformément à ce dernier148.
146   l'article 35 dispose dans ses paragraphes 1 et 2
que «tout membres de l'organisation peut attirer l'attention du
conseil de sécurité [...], sur un différend ou une
situation de la nature visée dans l'article 34»; de même
qu'«un Etat qui n'est pas membre
de l'organisation peut attirer l'attention du conseil de
sécurité [...], sur tout différend auquel il est partie
».
147  «Les parties à tout différend
dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la
sécurité internationales doivent en rechercher le solution, avant
tout,  par négociation, d'enquête, de médiation, de
conciliation,
d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux
organismes ou accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques de
leur choix».
148  Ibid. relations internationales africaines, P
97.
Toutefois par assortiment, les faits ainsi que les
dénouements de ces conflits africains appellent à une
réflexion quant au danger et aux conséquences du prolongement
d'un conflit sans que l'action du conseil de sécurité ne se
trouve mise en application. C'est dans ce sens
que lors de sa déclaration à la réunion
du conseil de sécurité en date du 24 janvier 2000, le ministre
des affaires étrangers canadien, l'honorable LLOYD AXWORTHY, s'exprimant
à propos de la commission d'enquête indépendante
chargée d'enquêter   sur le comportement
de  l'O.N.U.  pendant  le  génocide  commis  au  Rwanda
 en  1994,  soulignait  que  «l'enquête renforce l'importance
des questions africaines dans les activités du conseil de
sécurité et la crédibilité de celui-ci. Elle
explique comment le conseil néglige le continent à ses risques et
périls et décrit le prix épouvantable que les africains
paient en conséquence; elle expose tout cela clairement,
méthodiquement et de manière indélébile, à
tel point qu'il est difficile voire impossible au conseil de
sécurité de se dérober à son obligation de soutenir
la paix et la sécurité en Afrique ou de
l'ignorer149».
Cette déclaration assez réaliste s'appuie sur le
fait que comme l'a affirmé Jean Pierre
Lafon150  à propos de ce même conflit,
«les Nations Unies n'ont pas été sérieusement
saisies
du conflit au Rwanda qu'à partir du début de
l'année 1993».  En fait, la première fois que le
Conseil de Sécurité exprimait son opinion sur la question du
Rwanda, Il invitait le Secrétaire général avec un luxe de
précautions qui allait beaucoup plus loin que ce qui était
souhaité, à
étudier en consultation avec l'organisation de
l'unité africaine la contribution que les Nations
Unies pourraient apporter en appui aux efforts de l'organisation
de l'unité africaine. Ceci dit
les  Nations  Unies  n'étaient  pas  mises  sur  le 
devant  de  la  scène,  mais  que  le  conseil  de
sécurité  étudiait  plutôt  la  possibilité 
d'établir  une  force  internationale  sous  les  auspices conjoints de
l'O.U.A. et de l'O.N.U., chargée de l'assistance humanitaire, de la
protection des populations civiles. En outre Il était aussi
proposé que le Secrétaire général étudie la
création d'une force permettant le déploiement d'observateurs le
long de la frontière entre le Rwanda
et  l'Ouganda.  C'est  ce  qui  arriva  avec  la 
résolution  812,  qui  traduit  en  effet  la  première
implication des Nations Unies dans le conflit du Rwanda bien que c'est fut
à l'initiative de la France.151
A ce propos aussi, M Lafon tout en distinguant la
période précédent la signature  des accords  d'Arusha 
intervenus  le  04  août  1993  et  la  période  d'entrée 
en  application  de  ces derniers jusqu'à  l'assassinat le 06 avril 1994
du président rwandais  ainsi que la période à compter du
07 avril 1994 qui a abouti au génocide, a déclaré que la
France avait entreprise la première à New York tout au
début du mois de mars 1993, les démarches nécessaires pour
impliquer  l'organisation  des  Nations  Unies  dans  la  recherche  d'un 
règlement  du  conflit qu'était  causé  depuis  un 
certain  nombre  d'années  par  l'affrontement  du  front  patriotique
rwandais et des forces gouvernementales rwandais. Il ajoute en outre que les
partenaires de
la France ont été saisies en négociations
informelles en mars 1993 et des instructions de la direction des Nations Unies
ont été envoyés à leurs ambassadeurs à
l'O.N.U à cet effet. Puis
149  Déclaration faite à la
réunion du conseil de sécurité des Nations Unies sur la
république du Congo, New York , 24 janvier 200. Source :
ministère des affaires étrangère et du commerce
internationale canadien
150  directeur du service des Nations Unies et des
relations internationales au ministère des affaires
étrangères française : (Il fut à ce poste de mai 89
à avril 1994).
151  Commission d'enquête parlementaire
française sur les opérations militaires au Rwanda entre 1990 et
1994 -Audition de
M. Jean-Pierre LAFON, directeur des Nations Unies et des
Relations internationales au ministère des Affaires
étrangères (mai
1989-avril 1994), source :   
http://www.reseauvoltaire.net/
il a fait remarquer que c'est cette initiative française
qui fut à l'origine de cette résolution
812 du conseil de sécurité dans laquelle pour la
première fois jadis, le conseil de sécurité se montrait
gravement préoccupé par le conflit notamment par les
conséquences qu'ils pourrait avoir  pour  la  paix  et  la 
sécurité  dans  cette  région  ainsi  que  sur  tout  le 
continent  voire  à l'échelle internationale152.
Plus  délicat  encore,  M. Jean-Pierre  Lafon  a 
indiqué  que  des  réticences  que  pourra confirmer 
l'ambassadeur  auprès  des  Nations  Unies  avaient  été 
ressenties  tant  du  côté  du Secrétaire
général adjoint parce qu'il y avait des conflits interafricains
dont il avait minimisé
la  gravité,  que  de  la  part  de  leurs  partenaires
 occidentaux  à  propos  d'une  implication  des Nations  Unies.  Il 
souligne  enfin  que  la  France  avait  été 
étonnée  de  cette  attitude  du Secrétaire
général adjoint, dans la mesure où elle ne correspondait
pas à la prise de position
de M. Boutros Boutros-Ghali qui était très
conscient des dangers de la situation rwandaise.
Enfin, selon M. Jean-Pierre Lafon, l'ambassadeur français
aux Nations Unies avait rapporté
que «le représentant de la Grande-Bretagne
s'était interrogé sur l'opportunité qu'il y avait pour  
l'Organisation  des   Nations   Unies  à   agir   au   Rwanda   et  
estimait   que   la   seule organisation concernée était
l'OUA. Les représentants du Japon, de l'Espagne et des Etats-
Unis s'étaient aligné en partie sur l'ambassadeur de
Grande-Bretagne». Pourtant, quelques jours  plus  tard,  M. Boutros 
Boutros-Ghali  devait  souligner  comme  il  l'a  toujours  fait
d'ailleurs, que l'OUA n'avait aucune efficacité et aucune
crédibilité sur le terrain153.
Ainsi et comme pour tant d'autres questions similaires en Afrique
à partir de 1990, à l'instar de la question somalienne qui fut
largement soumise à l'appréciation
«discrétionnaire» de la puissance
américaine par la voie légitime du conseil de
sécurité,  les conflits  africaines  que  ce  soit  par  le 
déroulement  de  l'action  du  conseil  de  sécurité  ou 
de leurs issues, traduisent largement dans cette vue un dilemme du conseil de
sécurité.
Ce faisant en dépit de ce dilemme, il existe tout un
mécanisme qui concoure sinon qui pâlie   à ce
défaillance. Tel le «système de
complémentarité » entre le conseil de
sécurité et
les autres organes du système onusien.
B : LE CONSEIL DE SECURITE ET LE SYSTEME COMPLEMENTAIRE
Fort  de  ses  quinze  membres,  monopolisé  par  les 
cinq  permanents,  le  conseil  de sécurité a comme principale et
unique tâche, de veiller au maintien de la paix et la
sécurité internationales. Ce faisant ce lourd tribut ne lui
revient pas à lui seul puisque par la simple lecture de la charte, il
apparaît que bien d'autres organes interviennent nécessairement et
aux besoins dans son champ d' action.
152  Ibid. Commission d'enquête parlementaire
française sur les opérations militaires au Rwanda entre 1990 et
1994 -Audition de
M. Jean-Pierre LAFON, directeur des Nations Unies et des
Relations internationales au ministère des Affaires
étrangères (mai
1989-avril 1994), source :  
http://www.reseauvoltaire.net/
153  Ibid. Commission d'enquête parlementaire
française sur les opérations militaires au Rwanda entre 1990 et
1994 -Audition de
M. Jean-Pierre LAFON, directeur des Nations Unies et des
Relations internationales au ministère des Affaires
étrangères (mai
1989-avril 1994), source :  
http://www.reseauvoltaire.net/
En effet, l'article 10 de la charte des Nations Unies dispose
que «l'Assemblée générale peut discuter toute
question ou  affaire rentrant dans  le  cadre de la présente  charte  ou
se rapportant  aux  pouvoirs  et  fonctions  de  l'un  quelconque  des  organes
 prévus  dans  la présente charte154».
Cependant force est de constater que formulé ainsi, cet article assoit
une compétence  générale  à  l'Assemblée 
générale.  Dès  lors  il  n'est  pas  surprenant  que 
cette dernière s'immisce dans le champ d'action du conseil de
sécurité. Toute fois le même article ajoute que cette
dernière ne peut agir ainsi que «sous resserve des dispositions
de l'article
12». Or ce fameux article 12 dispose explicitement
dans son paragraphe premier que «Tant
que le Conseil de sécurité remplit à
l'égard d'un différend ou d'une situation quelconque, les
fonctions qui lui sont attribuées par la présente Charte,
l'Assemblée générale ne doit faire aucune  recommandation 
sur  ce  différend  ou  cette  situation,  à  moins  que  le 
Conseil  de sécurité  ne  le  lui 
demande155».  Ceci-dit,  malgré  sa 
compétence  générale,  l'Assemblée
générale  des  Nations  Unies  ne  peut  s'occuper  d'une 
affaire  rentrant  dans  le  cadre  du maintient  de  la  paix  et  de  la 
sécurité  internationales,  tant  que  ce  dernier  ne  se  soit 
pas dessaisi implicitement ou explicitement.
De plus, soulignons aussi que comme  l'a précisé
d'une façon générale l'article 10 de
la charte, la compétence de l'Assemblée
générale dans ce cas précis se borne à
«formuler sur
ces questions ou affaires, des recommandations [...], au
conseil de sécurité». Et ici encore, force est de
remarquer que par la pratique cette compétence de l'Assemblée
générale dans ce domaine du maintien de la paix et de la
sécurité internationales se manifeste surtout en cas
d'impossibilité du conseil de s'acquitter de son devoir. Tel fut le cas
du temps de la guerre froide  dont  le  conseil  s'est  trouvé 
confronté  systématiquement  au  problème  du  veto;  par
conséquent son action en matière de maintien de la paix et de la
sécurité internationale s'est
vue  paralysé  d'où  la  résolution  DEAN 
ACHERSON  qui  a  mit  en  avant  ce  rôle  de
l'Assemblée générale en cas de paralysie du
conseil de sécurité.
Mais cette compétence qui d'ailleurs parait être
plus palliative que complémentaire à celle du conseil de
sécurité, n'est pas la seule à soutenir le conseil de
sécurité dans sa tache principale. Mais également on
retrouve celle du secrétaire général.
En effet dans un cadre plus administratif que politique qui
lui revient de son statut de secrétaire général de presque
tous les organes principaux de l'organisation excepté la cour
internationale de justice156, ce dernier intervient dans le domaine
du maintien de la paix et de
la  sécurité  internationales,  faisant  office 
de  secrétaire  général  du  conseil  de 
sécurité  et  de l'Assemblée 
générale157.  A  ce  titre  l'article  99  dispose 
que  «Le  Secrétaire  général  peut attirer
l'attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui,
à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la
sécurité internationales158». Toutefois il
convient de souligner   que   cette   possibilité   ne   lui   ait   pas
  exclusive,   car   dans   les   mêmes   terme l'Assemblée 
générale  peut  elle  aussi  l'exercé.  Mais 
l'originalité  de  l'intervention  du
154  Ibid. Charte des Nations Unies, P 11.
155  Ibid. charte des Nations Unies, P 13
156  l'article 98 de la charte dispose que « Le
Secrétaire général agit en cette qualité à
toutes les réunions de l'Assemblée générale,
du Conseil de sécurité, du Conseil
économique et social et du Conseil de tutelle. Il remplit toutes autres
fonctions dont il est chargé par ces organes. Il présente
à l'Assemblée générale un rapport annuel sur
l'activité de l'Organisation ».
157  Ibid.
158  Ibid. P 61
secrétaire  général  dans  ce  cadre, 
réside  dans  la  pratique.  En  effet  aussi,  se  basant  sur  de
l'article 98 de la charte, ce dernier a fait sien depuis le premier titulaire
de ce poste à celui d'aujourd'hui de focaliser pertinemment son action
dans le domaine du maintien de la paix
et de la sécurité internationales. Cet
état des choses se constate surtout à la lecture des divers
rapports  annuels  qu'ils  présentent  en  l'exemple  de  celui  de 
Boutros  B  Ghali,  intitulé symboliquement AGENDA POUR LA PAIX,  Ou
celui qui porte comme titre: POUR LA PAIX ET LE
DEVELOPPEMENT; de même que celui de l'actuel
secrétaire général qui s'intitule symboliquement: LES
CONFLITS, UNE REALITE A LAQUELLE IL FAUT FAIRE FACE159.
Mais  plus  consistant encore  est  le fait que  les  missions
de  maintien de la paix bien qu'ils soient établies par le conseil de
sécurité, ils sont placés sous la coordination sinon le
contrôle du secrétaire général. Dés lors bien
que dans le cadre de cette section ça n'a qu'un intérêt 
historique,  il  est  significatif  de  rappeler  que  lors  du  conflit 
congolais  de  1960,  le secrétaire  général  de 
l'organisation  des  Nations  Unies  trouva  la  mort  dans  le  cadre  de
l'exercice de ces fonctions160.
Notons enfin qu'en ce qui concerne le conseil
économique et social, l'article 65 de la charte  dispose  que  ce 
dernier  «peut  fournier  des  informations  au  conseil  de 
sécurité  et l'assister  si  celui-ci  le  demande ». 
Ceci  est  d'autant  plus  crucial  dans  ce  cadre  précis  des
questions africaines à partir des années 90, étant
donné que la dimension socio-économique
et  humanitaire  sont  surtout  les  plus  critiques  de  tous
 les  conséquences de  ces  conflits africaines. C'est dans ce sens
qu'on retrouve de nos jours des organes subsidiaires voir des institutions
spécialisés qui interviennent eux aussi dans ce champ d'action du
maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. Parmi eux,
notons pertinemment et à titre indicatif le cas de
la  C.N.U.C.E.D,  qui depuis sa huitième  session qui
s'est tenu à  Carthagène en  Colombie, sous le thème entre
autres du consensus sur le développement pour les années 90, a
mit en oeuvre un mécanisme de «conversion des capacités
militaires à des fins civils», qui sous tend
un réel volonté «d`analyser les
coûts et les avantages [...], devant permettre d'assurer la transition 
en  matière  de  désarmement161».  Et 
aussi,  bien  qu'elle  s'inscrit  dans  le  cadre purement
socio-économique, soulignons néanmoins que lors de cette session,
la Conférence
a  consacré  l'un  de  ses  thèmes  sur  le 
redressement  économique  et  le  développement  de l'Afrique en
guise de «contribution à la mise en oeuvre du nouvel ordre du
jour des Nations Unies  pour  le  développement  de  l'Afrique  dans 
les  années  90162».  C'est ainsi  qu'
«un
159  Depuis, l'agenda pour la paix,  de nos jours on
retrouve les rapports du secrétaire général sous cette
forme, tel l'agenda pour l'environnement, pour le développement, ...
(Pour les références voir la bibliographie.)
160   Lors de la crise du Congo en 1960, suite la
sécession Katanga, qui brisa l'unité afro-asiatique,  et rend par
là même le
Secrétaire général  Hammarskjöld
vulnérable aux attaques de l'U.R.S.S., qui l'accuse de « collusion
avec les puissances impérialistes » tout en réclamant
remplacement par « un organe exécutif collectif, composé de
trois personnes dont chacune représenterait un groupe
déterminé d'Etats » (Khrouchtchev à
l'Assemblée générale du 23 septembre 1961).
Hammarskjöld n'acceptant pas l'échec et cet état des choses
succomba à une crise cardiaque dans l'avion qui le conduit sur les lieux
d'une nouvelle négociation avec Tschombé.  Par la suite,  son
successeur U Thant a déclaré qu'il en était «
arrivé à se confondre avec
les buts et principes mêmes de la Charte des Nations Unies
» reçut le prix Nobel à titre posthume en 1961 : source :
Encyclopaedia universalis, (Biographie de Hammarskjöld
161  La Huitième session s'est tenue en 1992
à Carthagène (en Colombie) : Guide de la CNUCED, 30 ans au
delà, P 25, UNCTAD
1964-1994, Nations Unies 1994.
162  Ibid. P 37.
service  de  la  C.N.U.C.E.D  est  spécialement 
chargé  d'étudier  les  questions  intéressant
particulièrement les pays africains163.
Cependant le plus significatif de tous les organes
subsidiaires faisant partie du système complémentaire  du 
maintien  de  la  paix  et  de  la  sécurité  internationales  en
 Afrique  est  le comité  d'état  major,  organe  subsidiaire  du
 conseil  de  sécurité  prévu  explicitement  par
l'article 47 de la charte164.
ORGANES SUBSIDIAIRES DU CONSEIL DE SECURITE  QUI PRENNENT PAR
AUX
QUESTIONS AFRICAINES AU 25 juillet
1998165:
1.COMITE POUR L'ADMISSION  DE  NOUVEAUX
MEMBRES
Historique : Ce Comité,
après s'être prononcé sur la plupart des demandes
d'admission aux
Nations Unies présentées entre mai 1946 et juillet
1947, n'a plus été appelé à intervenir dans
la procédure d'admission des nouveaux membres jusqu'en
février 1971 où il a repris son rôle
à l'occasion de la demande d'admission du Bhoutan. C'est
ainsi qu'il prit part également aux questions africaines au conseil de
sécurité à partir des années 90 lors de l'admission
la
Namibie le 23 avril 1990 et de l'Erythrée le  28 mai
1993.
Objectifs : Chargé d'examiner les
demandes d'admission à l'Organisation des Nations Unies
(article 59 du règlement intérieur provisoire du
Conseil de sécurité).
Composition:  Les représentants de
tous les Etats membres du Conseil de sécurité.
Réunions selon les besoins.
2. COMITES DES SANCTIONS
Historique: Depuis 1946, le Conseil de
sécurité a créé plusieurs Comités
chargés de suivre
l'application de sanctions décidées à
l'encontre de pays membres : les 15 pays membres du Conseil de
sécurité y participent et élisent chaque année un
nouveau bureau qui se réunit en séances privées.
La présidence des Comités
est exercée, à titre personnel, par l'Ambassadeur d'un membre non
permanent du Conseil de sécurité.
Les vice-présidences sont
attribuées à des délégations et ne revêtent
aucun caractère
personnel.
A ).Comité créé par la
résolution 748 (1992) - Libye
Président: M. Türk
(Slovénie)
Vice-présidents : Portugal et
Gabon
163  Soulignons que dans ce sens, les nouvelles
orientations définies par la conférence à cette occasion,
portent notamment sur l'étude du développement durable, les
ressources financières et humaines pour le développement, le
commerce, les produits de base et la diversification des exportations des pays
africaine (Ibid.)
164  l'article 47 dispose  «  Il est
établi un Comité d'état-major chargé de conseiller
et d'assister le Conseil de sécurité pour tout ce
qui concerne les moyens d'ordre militaire nécessaires au
Conseil pour maintenir la paix et la sécurité internationales,
l'emploi et le commandement des forces mises à sa disposition, la
réglementation des armements et le désarmement éventuel.
»
165  Nb : le comité
d'état major, en vertu de l'article 47 de la charte, participe
systématiquement au maintien de la paix et
de la sécurité internationales une fois que
ce dernier  comporte  un volet militaire ou paramilitaire.
B ).Comité créé par la
résolution 751 (1992) - Somalie
Président: M. Buallay
(Bahreïn)
Vice-présidents : Costa Rica et
Gambie
C ).Comité créé par la
résolution 864 (1993) -Angola
Président: M. Mahugu (Kenya)
Vice-présidents : Costa Rica et
Japon.
D ).Comité créé par la
résolution 918 (1994) - Rwanda
Président:M. Hisashi Owada
(Japon)
Vice-présidents : Bahreïn et
Suède.
E ).Comité créé par la
résolution 985 (1995) - Liberia
Président: M. Fernando Berrocal
Soto (Costa Rica)
Vice-présidents : Japon et
Suède.
F ).COMITE CREE PAR LA RESOLUTION 1132 (1997) - SIERRA
LEONE
Président: M. Hans Dahlgren
(Suède)
Vice-présidents : Costa Rica et
Kenya
3. TRIBUNAL INTERNATIONAL POUR LE RWANDA
Historique : Institué le 8/11/94
par la résolution 955 du Conseil de sécurité agissant en
vertu
du chapitre VII de la Charte, en application des recommandations
du rapport rendu par la
Commission d'experts pour le
Rwanda166.
Objectifs : - Juger les personnes
présumées responsables d'actes de génocide ou d'autres
violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire
du Rwanda et les
citoyens rwandais présumés responsables de tels
actes ou violations commis sur le territoire d'Etats voisins entre le 1er
janvier et le 31 décembre 1994.
Siège: Arusha (Tanzanie)
Bureau du Procureur : Kigali (Rwanda)
Fonctionnement :  Composition  : 
définie  conformément  au  statut  adopté  en  annexe  de 
la résolution   955.   Il   s'agit   d'une   juridiction  
indépendante,   mais   liée   au   Tribunal   pénal
international pour l'ex-Yougoslavie : le procureur et les
chambres d'appel des deux tribunaux sont les mêmes.
1   -   Le   Procureur   est   le   Procureur   du  
Tribunal   pénal   international   pour   l'ex- Yougoslavie : Mme Louise
Arbour (Canada) depuis le 1/10/96 ; elle a succédé à M.
Richard Goldstone (Afrique du Sud)167.
2 - Les deux Chambres de première instance, sont
composées de trois juges chacune.
Les juges : au nombre de 6, ont été
élus  par  l'Assemblée  générale, les 24 et
25 mai 1995, pour  un  mandat  de  4  ans sur une liste
présentée par le Conseil de sécurité : ils doivent
être
des  personnes  de  haute  moralité,  possédant 
les  qualifications  requises  dans  leur  pays
respectif pour être nommés aux plus hautes fonctions
judiciaires ; il a été tenu compte de leur  expérience  en
 matière  de  droit  pénal  et  de  droit  international, 
notamment  de  droit
166  Le Tribunal a commencé à
fonctionner au Siège à compter du 27/11/95.
167  Le Procureur-adjoint,
chargé, notamment, de la supervision du Bureau de Kigali, est
M.Muna (Cameroun).
international humanitaire  et  des  droits  de l'homme.168
(Bangladesh),  Yakov  A.  Ostrovsky
(Russie) , Navanethem Pillay (Afrique du Sud) et enfin William H.
Sekule (Tanzanie)169.
En somme,  on peut sans crainte soutenir que ce système
complémentaire comme  le démontre l'histoire de ces diverse
institutions qu'on viennent de mentionner ci-dessous, est loin d'avoir
épuisé ses ressources et ceux pour deux raisons :
Primo : Les liens étroites et de plus en plus croissants
que tissent le maintien de la paix
et de la sécurité internationales ne cessent de
s'élargir touchant même des domaines dont il
n'y a pas longtemps on ne pouvait les concevoir que sous
l'optique du «domaine réservé de l'Etat»  et 
non  du  droit  conventionnel.  Tel  par  exemple  les  droits  de  l'homme  et
 les conditions désastreuses des après conflit.
Secondo: et comme conséquence de ce premier constat, les
organes composantes du
système  onusien,  que  ce  soit  ceux  dits 
principaux,  subsidiaires  ou spécialisés  voire  aussi
autonomes, par la pratique ils tendent de plus en plus à instituer un
fonctionnement interne propre qui tend à prendre en considération
presque tous les secteurs des autres organes du système   onusien,  
comme   en   témoigne   la   préoccupation   de   la  
C.N.U.C.E.D,   organe subsidiaire  de  l'assemblée 
générale  des  Nations  Unies,  qui  a  vocation  principalement
économique et commerciale,   à prendre en
considération et à contribuer aux problèmes du maintien de
la paix et de la sécurité internationales.
Ceci  dit,  cette  complémentarité  tend  en 
quelque  sorte  vers  une  fusion  et non  une confusion, comme le laisse
entendre certains auteurs qui de nos jours avancent l'idée d'un conseil
de sécurité, économique et social à la place d'un
conseil de sécurité170.
Mais pour une bonne compréhension à cela, il
importe donc de s'intéresser aux situations sur le terrain, autrement
dit LES MISSIONS ONUSIENNES EN AFRIQUE.
SECTION II :
LES MISSIONS ONUSIENNES EN AFRIQUE.
Dans  son  article  42,  la  charte  des  Nations  Unies 
dispose  que  «le  Conseil  peut entreprendre toute action qu'il juge
nécessaire au maintien ou au rétablissement de la
paix». Toutefois  et  comme  nous  l'avons  souligné  plus 
haut,  durant  le  contexte  particulier  de  la guerre froide le Conseil de
sécurité s'est trouvé confronté au problème
du veto et son action
en  matière  de  maintien  de  la  paix  s'est  vue 
paralysée.  Cependant  la  résolution  377  du  3
novembre 1950 de l'Assemblée Générale
"Union pour le maintien de la paix" dite résolution
168  Le Greffier est nommé par
le Secrétaire général pour un mandat de quatre
ans168.
169  La Chambre d'appel est
composée des cinq juges qui siègent également à la
Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
170  « La responsabilité de la gestion,
à l'échelle mondiale, du développement économique
et social, ainsi que des menaces qui
pèsent sur la paix et la sécurité
internationales, doit être partagée entre toutes les nations du
monde et devrait être exercée dans un cadre multilatéral.
Étant l'organisation la plus universelle et la plus
représentative qui existe dans le monde, l'O.N.U. a un rôle
central à jouer à cet égard. Pour traduire
ces valeurs communes en actes, nous avons défini des objectifs auxquels
nous attachons
une importance particulière » :Source :
STÉPHANE HESSEL,LE MONDE DIPLOMATIQUE | JUILLET 2003 ,  vers un
conseil
de sécurité économique et social,  URL : 
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/HESSEL/10235.
Dean Acheson, est venue pallier à ce problème en
cas de paralysie du Conseil de Sécurité171. Cette 
dernière  opère  en  effet  un  transfert  de  la 
responsabilité  du  maintien  de  la  paix  à l'Assemblée
générale. Ce qui fait que dans cette hypothèse, à
défaut du conseil de sécurité, l'Assemblée
générale peut décider l'envoi d'une opération de
maintien de la paix sur tel ou
tel conflit172. C'est tout spécialement
à base de cette résolution, que l'Assemblée
Générale a décidé l'envoi d'une force de maintien
de la paix à la suite de la crise de Suez en créant la
F.U.N.U. dans cette période. Et cette force avait pour
mission de vérifier le retrait effectif des troupes et de pacifier la
région173.
Ce  faisant  à  cette  époque,  les 
opérations  en  question  n'allaient  avoir  qu'un  but modeste qui se
résume à la stabilisation de certaines situations conflictuelles.
Mais selon le
cas aussi, ils ont eu pour objectifs de superviser un
cessez-le-feu, de servir de tampon pour prévenir toute escalade, ou de
faciliter le retour  à la normale.  Dans tous les  cas, leur 
rôle
essentiel a été de geler momentanément un
conflit donné ou d'en contenir la violence dans certaines  limites, 
sans  pour  autant  régler  le  problème  ni  même  en 
modifier  les  données fondamentales174.  Mais  si  ces 
opérations  de  maintien  de  la  paix  traduisent  la  remarquable
faculté d'adaptation de l'O.N.U175, elles n'en
reflètent pas moins les limites du rôle politique
de l'Organisation dans ce monde unipolaire176.
En effet dans le contexte de son renouveau politique
favorisé par la nouvelle politique multilatérale pratiquée
par l'U.R.S.S. depuis 1987, l'O.N.U. a connu une double évolution
positive marquée par un retour à l'idéal de la
sécurité collective et par une mutation dans les fonctions
exercées jusque là par les Casques bleus. D'autant plus
qu'à la suite de l'invasion
du Koweït par l'Irak en août 1990, l'O.N.U. est
parvenue à mettre en oeuvre les dispositions
du chapitre VII de la Charte que l'on croyait inapplicables.
Ainsi d'août à novembre 1990, le
Conseil  de  sécurité  a  agi  pour  la 
première  fois  dans  son  histoire,  comme  un  véritable
directoire et assumé pleinement ses responsabilités statutaires.
Dès l'invasion du Koweït et
conformément au grand rite de la sécurité
collective, il a condamné sans appel l'agresseur et
conféré à la victime la légitimation
morale ainsi que le soutien politique de la communauté
internationale177.
C'est  de  ce  retour espéré  et  durable que 
les  missions  des  casques  bleus  se  sont développées  dans 
une  direction  qualitativement  nouvelle.  Ainsi  depuis  1990  diverses
opérations   ont   combiné   des   fonctions   de   maintien   de
  la   paix   et   des   fonctions   de
171  la saisine de l'Assemblée se fait soit par
l'Assemblée elle-même par un vote à la majorité de
ses membres , soit à la demande
du Conseil de Sécurité par un vote affirmatif de
neuf quelconques de ses membres. Voir l'Article 18 de la charte des Nations
Unies.
172  Soulignons tout de même  qu'en principe, 
les opérations de maintien de la paix sont établies par le
conseil de sécurité et sont dirigés par le
secrétaire général ou souvent ses représentants
spéciaux. Les aspects militaires sont quant à eux sous le
contrôle du
comité d'état major.
173  la crise de Suez a eu lieu en 1956.
174   En  1967,  le  départ  des  troupes 
onusiennes  stationnées  à  la  frontière 
Egypto-israélienne  depuis  1956  (retrait  effectué  à 
la demande de l'Egypte) entraîna aussitôt le déclenchement
de la guerre dite de Six Jours .
175  Problème soulevé au Section deux du
chapitre préliminaire
176  C'est néanmoins pour rendre hommage
à leur contribution spécifique que le prix Nobel de la paix a
été décerné en 1988 aux
Forces des Nations Unies pour le maintien de la paix.
177  Faisant preuve d'une cohésion sans
précédent, il a adopté - à l'unanimité ou
à la quasi-unanimité ,   un ensemble de douze décisions 
décrétant  des  sanctions  économiques  (résolution
661),  un  blocus  naval  (résolution 666)  ainsi  qu'un  blocus 
aérien (résolution 670) et, par ailleurs, fixé un
délai de quarante-sept jours avant l'application de sanctions militaires
(résolution 678).
rétablissement  de  la  paix sous  l'appellation  commune 
de  missions  de  maintien  et  de rétablissement de la paix ou plus
générique encore, de missions de maintien de la paix et de
la  sécurité  internationales.  Dans  cette 
foulée,  certains  pays  membres  de  l'O.N.U.  en  sont venus  
à   proposer   de   confier   aux   casques  bleus   de   nouvelles  
fonctions   allant  de   la surveillance d'élections libres à
l'administration provisoire d'un Etat souverain178, en passant
par la lutte contre le terrorisme ou l'aide aux pays victimes de
catastrophes naturelles.
Dés lors les opérations de maintien de la paix ont
ainsi connu une évolution, passant
des opérations de maintien de la paix  au sens strict
comme ce fut le cas pour les opérations basées  sur  le  chapitre
 VI  de  la  Charte  et  qui  respectaient  les  trois  principes  à 
savoir:  le consentement,  l'impartialité  et  l'interdiction  de 
faire  usage  de  la  force  sauf  en  cas d'autodéfense, à
des opérations de soutien, d'assistance et avec l'apparition de
l'ingérence humanitaire  des  opérations  «
militaro-humanitaires».  De  là  on  retrouve  une  extension 
du
rôle de ces opérations qui doivent désormais
consolider la paix en favorisant la démocratie et
la  tenue  d'élections  libres,  en  désarmant  les
 factions  rivales,  en  protégeant  les  droits  de l'homme, et en
acheminant de l'aide humanitaire. De plus, désormais ils peuvent
être mises
en place en dépit de la volonté de l'Etat sur le
territoire duquel se déroule l'opération. Tel fut
le cas par exemple en Somalie et au Rwanda au tout début
et au milieu des années 90.
Mais dans l'ensemble,  force est de constater que les missions
onusiennes en Afrique
ne dérogent pas au cadre générale de la
sécurité  collective.  Cependant  les spécificités
des conflits africains de cet après guerre froide,  invitent à
distinguer ces missions de ceux qui se déroulent un peu partout
ailleurs179. De plus, étant donnée le contexte
particulier des conflits africains qui se caractérise surtout par la
précarité des conditions de vie sinon la faiblesse de l'Etat
africain ou plus généralement du sous développement,  il
va de soit que le maintien de
la paix sur cette partie du monde comporte une touche toute
particulière.
C'est  en  ce  sens  que  des  initiatives  comme  l'UNISA  ou 
le  NEPAD  qui  se  sont construites parallèlement et qui se
déroulent conjointement avec ces missions de maintien de
la paix et de la sécurité en Afrique [A], rendent
comptes des spécificités de ces derniers.  Il
en est de même de la déclarations du
millénaire dans laquelle on trouve un volet spéciale pour
l'Afrique sous l'intitulé: Répondre aux besoins spéciaux
de l'Afrique. [B].
A : LES MISSIONS ONUSIENNES EN AFRIQUE DANS LE CADRE DU
MAINTIEN DE LA PAIX
Le  bilan  de  cette  dernière  décennie  en 
matière  de  maintien  de  la  paix  en  Afrique  a incité les
Nations Unies à se consacrer plus que jamais à la consolidation
de la paix, l'action visant à soutenir les structures qui renforceront
et consolideront la paix. En effet depuis 1990
178  C'est fut le cas pour le  Cambodge
179  On peut distinguer deux types de conflits en
Afrique qui s'attache à cet après guerre froide : les conflits
«régionaux» qui sont incarnés  en  Afrique  par  la 
question  du  Sahara  occidental;   Et  les  conflits  «Purement 
Internes»  qui  s'attachent   surtout  à  des questions de
Rébellion, d'appartenance ethnique voir aussi sur fond de
problèmes socio-économiques tel qu'ils sont misent en avant  dans
 le  cadre  de  la  déclarations  du  Millénaire  et  qui  sont 
représentés  par  le  cas  extrême  du  Rwanda  et  de  nos
 jours  la situation en Côte d'Ivoire.
à nos jours l'expérience a montré que le
maintien de la paix, s'il se limite à la prévention de conflits
ne suffit pas à instaurer une paix solide et durable180.
Voir le tableau suivant :
Données générales des missions
onusiennes en Afrique, de 1990 à 2000.
| 
 Pays ou région 
 | 
 Nom abrégé de la mission 
 | 
 Durée 
 | 
 Effectif global 
 | 
 Effectif max. 
 | 
 Nom de l'opération et mandat 
 | 
| 
 Angola 
 | 
 UNAVEM I 
Rés 
626 (1988) 
 | 
 1989 
1991 
 | 
 70 
 | 
 ? 
 | 
 Mission de vérification des Nations Unies en 
Angola. Vérifier le retrait des troupes cubaines 
 | 
| 
 Namibie 
 | 
 GANUPT 
Rés 
435 (1978) 
 | 
 1989 
1990 
 | 
 4 500 
1 500 pol civ 
 | 
 301 
100 pol civ 
 | 
 Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de
transition en Namibie. Aider à la transition vers
l'indépendance 
 | 
| 
 Angola 
 | 
 UNAVEM II Rés 
696 (1991) 
 | 
 1991- 
1994 
 | 
 350 
 | 
 15 
 | 
 Mission de vérification des Nations Unies en 
Angola. Surveiller le cessez-le-feu 
 | 
| 
 Sahara occidental 
 | 
 MINURSO Rés 
690 (1991) 
 | 
 1991- 
 | 
 375 
64 pol civ 
 | 
 34 
6 pol civ 
 | 
 Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un
référendum au Sahara occidental. Surveiller le cessez-le-feu 
 | 
| 
 Afrique du 
Sud 
 | 
 UNOMSA 
 | 
 1992 
 | 
 60 
 | 
 ? 
 | 
 Mission d'observation des Nations Unies en Afrique du Sud.
Observer la période préélectorale. 
Personnel de l'O.N.U. seulement 
 | 
| 
 Mozambique 
 | 
 ONUMOZ 
 | 
 1992- 
1995 
 | 
 7 500 
 | 
 15 
 | 
 Opération des Nations Unies au Mozambique. Assurer la
sécurité, surveiller le déminage et les cessez-le-feu 
 | 
| 
 Somalie 
 | 
 UNITAF 
 | 
 1992- 
1993 
 | 
 37 000 
 | 
 1 410 
 | 
 Force multinationale. Distribuer des secours 
 | 
| 
 Somalie 
 | 
 UNUSOM I Rés 751 (1992) 
 | 
 1982 
1993 
 | 
 937 
 | 
 12 
 | 
 Opération des Nations Unies en Somalie. Détacher du
personnel au quartier général 
 | 
| 
 Libéria 
 | 
 UNOMIL 
 | 
 1993- 
 | 
 303 
 | 
 0 
 | 
 Mission d'observation des Nations Unies au Libéria.
Surveiller la mise en oeuvre de l'Accord de paix 
 | 
| 
 Rwanda, Ouganda 
 | 
 Rés 
846 juin 1994 
 | 
 1993- 
1994 
 | 
 100 
 | 
 3 
 | 
 Mission d'observation des Nations Unies en Ouganda et au Rwanda.
Vérifier que l'on ne fait pas passer d'approvisionnements militaires au
Rwanda. 
 | 
| 
 Rwanda 
 | 
 MINUAR 
 | 
 1993- 
1996 
 | 
 5 900 
90 pol civ 
 | 
 430 
1 pol civ 
 | 
 Mission d'assistance des Nations Unies au Rwanda. Aider le
gouvernement en transition en vue des élections. Aider le commission
d'enquête sur le trafic d'armes 
 | 
| 
 Somalie 
 | 
 UNOSOM II 
 | 
 1993- 
1995 
 | 
 28 000 
 | 
 9 
 | 
 Opération des Nations Unies en Somalie. Distribuer des
secours 
 | 
| 
 Afrique du 
Sud 
 | 
 Mission du 
Commonwealth 
 | 
 1994 
 | 
 ? 
 | 
 2 pol civ 
 | 
 Aider le mission du Commonwealth 
 | 
| 
 Tchad 
 | 
 GONUBA Rés 
915 mai 1994 
 | 
 1994 
 | 
 9 
 | 
 0 
 | 
 Groupe d'observateurs des Nations Unies dans la bande d'Aouzou.
Surveiller le retrait de l'administration libyenne 
 | 
   | 
   | 
   | 
   | 
   | 
 Force multinationale pour le Zaïre orientale. 
 | 
 
180  Question déjà étudiée
au chapitre précédent : ( Section II du Chapitre I,  les
corollaires du maintien de la paix en Afrique)
| 
 Zaïre 
 | 
 FMN 
 | 
 1996 
 | 
 452 
 | 
 452 
 | 
 Faciliter le retour des agences humanitaires, le livraison de
l'assistance, et le rapatriement des réfugiés 
 | 
| 
 Ethiopie, Erythrée 
 | 
 MINUEE 
 | 
 2000- 
2002 
 | 
 12,000 
 | 
 450 
 | 
 Force multinationale et observateurs 
 | 
 
Notes : Pel Civ = Personnel civil.
? = donnée non définie.
Des  conflits  sur  le  terrain  et  d'une  analyse 
croisée  avec  ce tableau  on constate donc que dans la foulée de
son processus de paix en Afrique, que ce soit face aux conflits ou aux
impératifs humanitaires voir à la mise en place des structures
étatiques après
que les hostilités se sont tues, le conseil de
sécurité depuis la fin de la guerre froide jusqu'à
nos jours n'a jamais cessé de se consacrer aux
questions africaines. Cependant étant donné qu'une 
présentation  exhaustive  du  cas  par  cas  de  ses  questions 
africaines  aux  conseil  de sécurité  dépasserais  le 
cadre  temporel  de  ce  travail,  néanmoins  il  convient  de  faire 
une précision sur quelques unes de ses missions et opérations du
conseil de sécurité en Afrique dans cette dernière
décennie.
Tenant compte de la prolongation ainsi que de son
déroulement effectif tout au long
des années 90 et au-delà, sélectivement la
situation du Sahara occidental nous parait assez illustratif et ceux aussi
à cause de son caractère interne pour certains des acteurs
à ce conflit,
et externe  pour  les  autres  voir  aussi  du  fait  du  risque 
supposable  de  déboucher  sur  un
embrasement   de   la   région   mettant   du   même
  coup   en   cause   la   paix   régional   voir internationale.
Et  étant  donné  que  dans  le  chapitre  et  les 
sections  précédents  nous  avons  pu apercevoir  le  contenu  et
 le  déroulement  du  conflit  rwandais  qui  soulignons  le  incarne 
le
point culminant des catastrophes humanitaires, des violences
ethniques ainsi que du manque d'effectivité  pour  ces  missions  des 
Nations  Unies  en  Afrique  à  partir  des  années  90,  par
conséquence et par similitude ainsi que pour rester dans
l'actualité, le conflit qui perdure de
nos jours en côte d'ivoire ne peut que s'imposer.
SAHARA OCCIDENTAL 181:
Le Sahara occidental est un territoire qui se situe sur la
côte Nord-Ouest de l'Afrique, limitrophe du Maroc, de la Mauritanie et de
l'Algérie. Il était sous administration espagnole jusqu'en  1976.
 par  la  suite,  le  Maroc  et  la  Mauritanie  l'ont  tous  deux 
revendiqué; revendication à laquelle s'oppose le Front populaire
pour la libération de la Saguía-el-Hamra
et du Río de Oro, dit Front POLISARIO.
Les  Nations  Unies  ont  cherché  un  règlement
 de  la  question  du  Sahara  occidental depuis que l'Espagne s'est
retirée du territoire en 1976 d'autant plus que suite à cela, des
combats ont  éclaté  entre  le Maroc qui  a décidé 
de "réintégrer"  le  Sahara  occidental  à son territoire,
et le Front POLISARIO, soutenu par l'Algérie.
La Mauritanie a quant à elle renoncé à toute
prétention sur le Sahara occidental en 1979182.
181   voir aussi l'avis consultatif de la CIJ en date
de 1975 ,
Url :
http://www.lawschool.cornell.edu/library/cijwww/cijwww/cdecisions/csummaries/csasommaire751016.htm
182  L'Organisation de l'unité africaine (OUA)
est également intervenue en 1979 pour trouver un règlement
pacifique au conflit.
En 1985, le Secrétaire général des Nations
Unies a entrepris, en coopération avec l'Organisation de l'unité
africaine, une mission
Le 27 juin 1990 le Conseil de sécurité a
approuvé le rapport du Secrétaire général en date
du 18 juin 1990 contenant le texte intégral des Propositions de
règlement ainsi qu'un Plan de règlement mis au point par ce
dernier. Le 29 avril 1991, dans sa résolution 690, le Conseil de
sécurité a décidé de créer la Mission des
Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara
occidental  conformément aux indications données dans le rapport
du Secrétaire général du 19 avril dans lequel le Plan de
règlement était présenté en détail.
Le Plan de règlement également appelé Plan
de mise en oeuvre, ménageait une période
de  transition  pendant  laquelle  le  représentant 
spécial  du  Secrétaire  général,  agissant  sous
l'autorité de celui-ci, serait seul responsable de toutes les questions
relatives au référendum
par  la  voie  duquel  le  peuple  sahraoui  choisirait  entre 
l'indépendance  et  l'intégration  au
Maroc. Son contenu est le suivant :
- Surveiller le cessez-le-feu.
- Vérifier la réduction des troupes marocaines sur
le territoire.
- Surveiller la consignation des troupes marocaines et du
Front
POLISARIO dans des emplacements convenus.
- Veiller à la libération de tous les prisonniers
et détenus politiques sahraouis;
- Superviser l'échange des prisonniers de guerre
(Comité international de la
Croix-Rouge).
- Exécuter le programme de retour des
réfugiés (Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés).
- Identifier et inscrire les électeurs habilités
à voter.
- Organiser un référendum libre et équitable
et en proclamer les résultats.
Le représentant spécial serait assisté
dans sa tâche par un adjoint et par un Groupe intégré
composé de civils, de militaires et de policiers civils de l'O.N.U., qui
constituerait la M.I.N.U.R.S.O. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés a été chargé du programme de
rapatriement pour les Sahraouis dont la qualité d'électeurs avait
été établie et
qui souhaitaient retourner dans le territoire. La
période de transition devait commencer au moment  de  l'entrée 
en  vigueur  du  cessez-le-feu  et  se  terminer  avec  la  proclamation  des
résultats du référendum.
Il était prévu que la MINURSO devrait compter de
800 à 1000 agents civils selon les besoins  des  différentes 
phases  de  la  période  de  transition,  environ  1  700  soldats  et
observateurs  militaires,  et  300  fonctionnaires  de  police.  D'après
 le  Plan  de  règlement,  le référendum au Sahara
occidental aurait dû avoir lieu en janvier 1992. Il n'a toutefois pas
été possible de respecter le calendrier initialement
prévu. Le 24 mai 1991, le Secrétaire général
mettant son Plan à exécution a proposé un cessez-le-feu
commençant le 6 septembre. Les deux  parties  ont  accepté.  Les 
trois  mois  suivants  ont  cependant  fait  apparaître  qu'il  serait
impossible de terminer avant le 6 septembre un certain nombre de travaux qui
devaient être achevés  au  moment  du  cessez-le-feu.  Il  est 
également  devenu  évident  qu'en  dépit  de l'acceptation
 des  parties  des  divergences  de  vues  persistaient  entre  elles  sur  un 
certain nombre  de  points  importants.  L'une  des  parties  a  de  ce  fait 
refusé  que  la  période  de
de bons offices qui a abouti aux Propositions de règlement
acceptées en principe par le Maroc et le Front POLISARIO le 30
août
1988.
transition commence le 6 septembre 1991183.  
Entre-temps les hostilités avaient éclaté dans
le territoire et avaient mis un terme à un armistice de
fait qui durait depuis plus de deux ans. Dans ces circonstances, le
Secrétaire général a décidé que le
cessez-le-feu officiel entrerait
en  vigueur  le  6  septembre  comme  convenu,  étant 
entendu  que  la  période  de  transition commencerait  sitôt 
achevées  les  tâches  en  suspens.  Le  Conseil  de 
sécurité  a  retenu  la proposition du Secrétaire
général consistant à déployer d'ici là 100
observateurs militaires
sur le territoire afin de vérifier le cessez-le-feu et
la cessation des hostilités dans certaines zones.  L'effectif  des 
observateurs  militaires  a  ensuite  été  porté  à
 228  hommes  et  du personnel  de  soutien  logistique  et  administratif  a 
également  été  envoyé  sur  place. La MINURSO 
avait  pour  mission  principale  de  vérifier  le  cessez-le-feu  et 
la  cessation  des hostilités.  Le  quartier  général  de 
la MINURSO a  été installé à  Laayoune  et des
postes  de commandements régionaux dans les secteurs Nord et Sud du
territoire. Un bureau de liaison
a  également  été  établi  à 
Tindouf,  qui  permettait  de  rester  en  relation  avec  les 
autorités
algériennes  et  le  Front  POLISARIO.  Ainsi  depuis 
le  déploiement  de  cette  mission  en septembre  1991,  le 
cessez-le-feu  a  été  en  règle  générale 
respecté  mais  la  période  de transition n'a pas  encore 
commencé  jusqu'à  nos jours, étant donné que les 
parties ont des vues divergentes sur certaines dispositions centrales des
Propositions de règlement,  dont en particulier  les  critères 
de  définition  des  électeurs  pouvant  participer au 
référendum. Toutefois et malgré ces difficultés,
les parties continue à se dire engagées à mettre en
oeuvre
le Plan de règlement. Et la MINURSO quant à
elle, rempli le mandat qui lui avait été confié dans  la 
mesure  où  la  situation  le  lui  permettait.  De  son 
côté  le  Secrétaire  général  et  ses
représentants spéciaux ont poursuivi leurs efforts afin de
trouver une solution acceptable par
les deux parties. Ce processus a conduit à des
révisions successives du Plan de règlement et
du calendrier initialement prévu.
La  Commission  d'identification  de  la  M.I.N.U.R.S.O  a 
été  établie  en  mai  1993.  En août  1994, 
après  avoir  terminé  le  travail  de  préparation  - 
notamment  s'être  assuré  de  la coopération  des 
parties,  la  M.I.N.U.R.S.O  a  commencé  le  processus 
d'identification  et d'inscription des électeurs. Du fait des
difficultés procédurales et opérationnelles
rencontrées,  l'identification  des  électeurs  a 
procédé  lentement  et  les  efforts  entrepris  pour
résoudre le différend entre les parties n'ont pu aboutir. En
l'absence de tout progrès du Plan
de règlement, le Secrétaire général a
recommandé en mai 1996 de suspendre le processus d'identification, ce
qui a entraîné le retrait du personnel civil de la MINURSO, et
notamment
de  la  composante  police  civile  chargée  d'assurer  la
 sécurité  et  d'aider  la  Commission d'identification. La
composante militaire est restée déployée sur le terrain
afin de surveiller
et de contrôler le cessez-le-feu, conformément
à son mandat.
Au début de 1997 le Secrétaire
général a intensifié les efforts entrepris pour
régler de manière satisfaisante les principaux points litigieux.
Ainsi une série de pourparlers directs entre les parties a pu être
organisée, sous les auspices de l'Envoyé personnel du
Secrétaire général. A l'issue favorable des derniers
pourparlers, le Secrétaire général a pu constater
dès
le mois de septembre l'entrée en vigueur des accords
conclus au cours des pourparlers. C'est d'ailleurs sur  sa  recommandation, que
 ce processus d'identification  a  repris  en  décembre
1997.  Malgré  un  certain  nombre  de 
difficultés,  l'identification  des  individus  habilités 
à
183  La partie en question est la Maroc.
participer  au  référendum à  l'exception
 des  requérants  appartenant  à  trois  groupements tribaux, 
s'est  achevé  le  3  septembre  1998.  Cela  dit,  les  parties  n'ont 
pas  été  capables d'arriver  à  un  consensus  sur  la 
façon  de  procéder  pour  les  requérants  membres  des 
trois groupements tribaux souhaitant se présenter individuellement.
Afin de faire avancer le processus, le Secrétaire
général a présenté en octobre 1998 un ensemble de
mesures aux parties, parmi lesquelles figuraient un protocole sur
l'identification
de  ceux  des  requérants  membres  des  groupements 
tribaux  qui  souhaiteraient  se  présenter individuellement  et  un 
protocole  sur  les  procédures  de  recours.  Le  Front  POLISARIO  a
accepté l'ensemble des mesures proposées le mois suivant tandis
que le Gouvernement du Maroc ne l'a accepté en principe qu'en mars 1999
après avoir demandé des clarifications.
L'identification  de  ceux  des  requérants  membres 
des  trois  groupements  tribaux  a repris  le  15  juin  1999.  En  ce  qui 
concerne  les  individus  identifiés  en  1994,  1995  et  de
décembre 1997 à septembre 1998, les procédures de recours
ont débuté le 15 juillet lors de la publication de la
première partie de la liste provisoire des électeurs. Cette liste
incluait 84
251  noms  d'individus  habilités  à  voter  sur
 147  249  requérants  identifiés.  Durant  les  six semaines
correspondant à la période de recours pour le groupe 94-95/97-98,
la Commission d'identification  a  reçu  79  000  recours. 
L'identification  des  requérants  membres  des  trois
groupements  tribaux  s'est  achevée  fin 
décembre  1999.  Sur  51  220  requérants  qui  se  sont
présentés,  2  130  ont  été  habilités 
à  voter.  La  période  de  recours  pour  les  individus  de  la
seconde partie de la liste provisoire a commencé le 15 janvier et s'est
poursuivie pendant six
semaines.
Bien que le processus d'identification ait pu être
mené à bien, les parties continuent à avoir  des  vues 
extrêmement  divergentes  en  ce  qui  concerne  les  procédures 
de  recours,  le rapatriement  des  réfugiés  et  plusieurs 
autres  points  fondamentaux  du  Plan.  Le  Secrétaire
général  a  demandé  à  son  Représentant 
spécial  de  poursuivre  les  consultations  qu'  il  avait
engagées avec les parties en vue de tenter de concilier leurs positions
divergentes.
| 
 MINURSO en chiffre.184 
 | 
| 
 Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un
référendum au Sahara Occidental 
Depuis avril 1991 
 | 
| 
 Importance: 
 | 
   | 
| 
 militaires; 
 | 
 208 
 | 
| 
 policiers civils; 
 | 
 25 
 | 
| 
 Civils internationaux; 
 | 
 166 
 | 
| 
 civils locaux 
 | 
 123 
 | 
| 
 Nombre total de pertes en vies humaines: 
 | 
 10 
 | 
| 
 Crédits autorisés entre juillet 2002 à juin
20/03 
 | 
 $US 43.4 millions de dollars (montant brut) 
 | 
 
184  Source :Département de l'information,
DPI/2286--02-61111--décembre 2002--10M , (c) 2002-2003 Les Nations
Unies
Cependant dans un entretien publié en décembre
2001, par le quotidien algérien
''Al  Khabar'',  M.  Messahel,  ministre 
délégué  algérien  chargé  des  questions 
africaines,  a soutenu que ''l'Algérie a milité depuis un
quart de siècle pour que le peuple sahraoui puisse exercer son droit
à l'autodétermination  et à  l'indépendance''
; mais  que ''les  efforts  de  la communauté  internationale  qui 
ont  abouti  aux  accords  d'Houston''  ,  à  l'heure  actuelle
l'application de ces accords ''se heurte à des obstacles
dressés par le Maroc''. ''C'est partant
de  ces  convictions  que  l'Algérie  s'est 
opposée  et  continue  à  s'opposer  au  contenu  de
l'accord-cadre qui ne vise autrement que l'intégration du Sahara
Occidental à l' occupant Marocain, sans tenir compte de la
légalité internationale et violant aussi les droit
légitimes
du  peuple  sahraoui'',  a-t-il  martelé.  En 
revanche,  a  ajouté  le  ministre,  et  dans  le  but  de surmonter 
les  obstacles  dressés  devant  le  règlement  juste  et 
définitif  du  conflit  du  Sahara Occidental, ''l'Algérie a
soutenu les efforts du l'Envoyé Personnel du Secrétaire
général de l'O.N.U. en vue de mettre en ouvre les accords de
Houston''185. C'est dans ce sens que ce conflit revêt un
caractère typiquement juridique.
En ce qui concerne la position du conseil de
sécurité, il convient de la récapituler par ces  quelques
résolutions:
Bien  que  deux  résolutions  concernant  cette  situation
 ont  été  prisent  respectivement dont  la  résolution 
658  en  date  du  27  juin  1990  ainsi  que  résolution  725  du  31 
décembre
1991, c'est avec la résolution
référencée S/RES/690 (1991),  du 29 avril 1991 que le
Conseil
de sécurité a établi la M.I.N.U.R.S.O et
a demandé aux deux parties de coopérer pleinement avec  le 
Secrétaire  général  à  la  mise  en  oeuvre  de 
son  plan  de  règlement186 par  la  suite, divers
résolutions on été adoptés  par le conseil, allant
de la prolongation au renforcement du mandat de cette mission.   Tel fut le cas
par exemple de la résolution 690 adoptée en 1995 amis aussi et
surtout la résolution 1033 adoptée par le Conseil de
sécurité sur le référendum pour
l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et le processus
d'identification. La résolution  1056  elle,  s'inscrit  dans 
l'année  1996.  Pour  l'année  1997,  notons  la 
résolution
1133,  la  résolution  1131  et  la  résolution 
1108.  En  1998,  la  résolution  1215,  la  résolution
1204, la résolution 1198, la résolution 1185 , la
résolution 1163 et en fin la résolution 1148, sont  assez 
démonstratives.  Quant  à  l'année  1999,  la 
résolution  S/RES/1224  du  28  janvier
1999, aux termes de laquelle le Conseil de sécurité
a entre autre, prolongé le mandat de la
MINURSO  jusqu'au  11  février  1999  est  assez 
représentative.  Puis  vient  la  résolution : S/RES/1228 
(1999), 11 février  1999 aux termes  de laquelle  le Conseil  de 
sécurité a  entre autre, prorogé le mandat de la MINURSO
afin que puissent se tenir des consultations dans l'espoir et dans l'attente
d'un accord sur les protocoles relatifs aux activités
d'identification,
de  recours  et  de  planification  du  rapatriement,  ainsi  que
 sur  la  question  essentielle  du calendrier de mise en oeuvre. Par la suite
viendra,  la résolution S/RES/1232 (1999), 30 mars
1999  aux  termes  de laquelle  le  Conseil  de 
sécurité  a  entre  autre,  prorogé  le  mandat  de  la
MINURSO pour permettre de parvenir à un accord entre tous
les intéressés sur des modalités détaillées
d'application des protocoles relatifs à l'identification et à la
procédure de recours ;
la résolution S/RES/1235 (1999), 30 avril 1999 aux termes
de laquelle le Conseil de sécurité
a prorogé le mandat de la MINURSO et a demandé au
Secrétaire général de le tenir informé
185  Source :Sahara Press Service, SPS 001,
RASD/ALGERIE, Messahel: Nous rejetons la 3ème voie'' , le 12
décembre 2001.
186     Section  du  Site  Internet  des  Nations 
Unies  et  la  Section  de  la  paix  et  de  la  sécurité  du 
Département  de  l'information  en coopération avec le
Département des opérations de maintien de la paix. (c) Nations
Unies 2003
de tout fait nouveau important concernant l'application du Plan
de règlement et de la viabilité
du mandat de la MINURSO. La résolution S/RES/1238
(1999), 14 mai 1999 aux termes de laquelle le Conseil de sécurité
a entre autre, prorogé le mandat de la M.I.N.U.R.S.O afin de relancer 
l'opération.  Et  enfin,  la  résolution  S/RES/1263  (1999),  13
 septembre  1999  aux termes de laquelle le Conseil de sécurité a
décidé de proroger le mandat de la M.I.N.U.R.S.O
et a entre autre, prié le Secrétaire
général de continuer à régulièrement rendre
compte des
faits nouveaux d'importance concernant l'application du Plan
de règlement d'identification, ainsi  que  la  résolution 
S/RES/1282  (1999),  14  décembre  1999  aux  termes  de  laquelle  le
Conseil  de  sécurité  a  décidé  de  proroger  le 
mandat  de  la  M.I.N.U.R.S.O  et  a  entre  autre, approuvé la
poursuite de consultations engagées avec les parties en vue de tenter de
concilier leurs positions divergentes mérite aussi d'être
mentionner.
Pour cette nouvelle décennie, tout commence avec la
résolution S/RES/1292 (2000),
29 février 2000 aux termes de laquelle le Conseil de
sécurité a décidé de proroger le mandat
de  la  M.I.N.U.R.S.O  jusqu'au  31  mai  2000  et  a 
appuyé  l'intention  manifestée  par  le Secrétaire 
général  de  demander  à  son  Envoyé  personnel 
de  prendre  l'avis  des  parties  et d'étudier les moyens de parvenir
à un règlement rapide, durable et concerté de leur
différend. Puis  viendra  la  S/RES/1301  (2000),  31  mai  2000  aux 
termes  de  laquelle  le  Conseil  de sécurité  a 
décidé  de  proroger  le  mandat  de  la  M.I.N.U.R.S.O  jusqu'au
 31  juillet  2000,  en
comptant  que  les  parties  présenteront  à 
l'Envoyé  personnel  du  Secrétaire  général  des
propositions précises et concrètes sur lesquelles elles
pourraient s'entendre afin de régler
les   multiples   problèmes   auxquels   se  
heurte   l'application   du   Plan   de   règlement.   La
S/RES/1309 (2000), 25 juillet 2000 aux termes de laquelle le Conseil de
sécurité a décidé de proroger le mandat de la
MINURSO jusqu'au 31 octobre 2000, en comptant que les parties
se  rencontreront  pour  des pourparlers  directs sous  les
auspices de  l'Envoyé personnel du
Secrétaire  général  pour  tenter  de 
résoudre  les  multiples  problèmes  auxquels  se  heurte
l'application du Plan de règlement. La S/RES/1324 (2000), 30
octobre 2000 aux termes de
laquelle le Conseil de sécurité a
décidé de proroger le mandat de la MINURSO jusqu'au 28
février 2001 en comptant que "les parties
continueront de tenter de résoudre les multiples problèmes
auxquels se heurte l'application du Plan de règlement et d'essayer de se
mettre d'accord sur un règlement politique mutuellement acceptable de
leur différend".
Pur   l'année 2001 on notera :   La résolution
S/RES/1342 (2001), du 27 février 2001
aux  termes  de  laquelle  le  Conseil  de 
sécurité  a  décidé  de  proroger  le  mandat  de 
la MINURSO jusqu'au 30 avril 2001 en comptant que "les parties continueront
de tenter de résoudre les multiples problèmes auxquels se heurte
l'application du Plan de règlement et d'essayer de se mettre d'accord
sur un règlement politique mutuellement acceptable de leur
différend au sujet du Sahara occidental". La S/RES/1349 (2001), 27
avril 2001 aux termes
de laquelle le Conseil de sécurité a
décidé de proroger le mandat de la MINURSO jusqu'au
30  juin  2001  "en  comptant  que,  sous  les  auspices 
de  l'Envoyé  personnel  du  Secrétaire général,
les parties continueront de tenter de résoudre les multiples
problèmes auxquels se heurte  l'application  du  Plan  de 
règlement  et  d'essayer  de  se  mettre  d'accord  sur  un
règlement   politique   mutuellement   acceptable   de   leur  
différend   au   sujet   du   Sahara occidental".  La  S/RES/1359 
(2001),  29  juin  2001  aux  termes  de  laquelle  le  Conseil  de
sécurité  a  décidé  de  proroger  le  mandat  de 
la  MINURSO  jusqu'au  30  novembre  2001  et, entre autres, "appuie
pleinement les efforts que fait le Secrétaire général pour
inviter toutes
les parties à se rencontrer face à face ou dans
des pourparlers indirects, sous les auspices
de  son  Envoyé  personnel"  et  la 
S/RES/1380  (2001),  27  novembre  2001  aux  termes  de laquelle le Conseil de
sécurité a décidé de proroger le mandat de la
MINURSO jusqu'au 28 février 2002 et prie le Secrétaire
général de le tenir informé de tout fait nouveau important
dans  un  rapport  intérimaire  présenté  au  plus  tard 
le  15  janvier  2002,  et  de  faire  à  son intention le point de la
situation au plus tard le 18 février 2002.
En 2002 :
S/RES/1394 (2002), 27 février 2002 aux termes de laquelle
le Conseil de sécurité a décidé de proroger le
mandat de la MINURSO jusqu'au 30 avril 2002.
S/RES/1406  (2002),  30  avril  2002  aux  termes  de 
laquelle  le  Conseil  a  décidé  de proroger le mandat de la
MINURSO jusqu'au 31 juillet 2002 afin d'examiner plus avant le rapport du
Secrétaire général en date du 19 février 2002.
Et  enfin,  S/RES/1429  (2002),  30  juillet  2002  aux 
termes  de  laquelle  le  Conseil  a décidé  de  proroger  le 
mandat  de  la  MINURSO  jusqu'au  31  janvier  2003  et  entre  autres
déclare  qu'il  "Continue  d'appuyer  énergiquement  les 
efforts  déployés  par  le  Secrétaire
général et son Envoyé personnel pour trouver une solution
politique à ce différend de longue date, invite l'Envoyé
personnel à poursuivre ces efforts " .
Durant l'année dernier, on a pu comptabilisé quatre
résolutions :
S/RES/1463  (2003),  30  janvier  2003  aux  termes  de 
laquelle  le  Conseil  a  décidé  de proroger le mandat de la
MINURSO jusqu'au 31 mars 2003 afin de donner aux parties le temps d'examiner la
proposition qui leur est présentée par l'Envoyé personnel
du Secrétaire général.
S/RES/1469  (2003),  25  mars  2003  aux  termes  de  laquelle 
le  Conseil  a  décidé  de proroger le mandat de la MINURSO
jusqu'au 31 mai 2003 et prie le Secrétaire général de
présenter  un  rapport  sur  la  situation  avant  le 
19  mai  2003,  comme  le  Secrétaire  général l'avait
proposé  dans sa  lettre datée du  19  mars  2003, 
adressée au  Président du Conseil  de sécurité.
S/RES/1485  (2003),  30  mai  2003  aux  termes  de  laquelle 
le  Conseil  a  décidé  de proroger le mandat de la MINURSO
jusqu'au 31 juillet 2003 pour pouvoir examiner de plus près le rapport
du Secrétaire général en date du 23 mai du même
année
Et  la  S/RES/1495  (2003),  30  juillet  2003  aux  termes  de 
laquelle  le  Conseil  a  entre autres, décidé de proroger le
mandat de la MINURSO jusqu'au 31 octobre 2003 et demande
aux  parties  de  travailler  avec  l'O.N.U.,  l'une  avec 
l'autre  en  vue  de  l'acceptation  et  de l'application du Plan de paix.
Et pour cette année en cours, bine que d'autres n'y
manquerons de venir par la suite, notons  à  ce  jours  la
Résolution  1523  adoptée  dernièrement  concernant  cette
 regrettable situation qui perdure au Sahara occidental.
CÔTE D'IVOIRE :
Le 3 mai 1990, le président Félix
Houphouët-Boigny au pouvoir depuis
l'indépendance  en  1960,  accepte  le  multipartisme:  9 
partis  politiques  d'opposition  sont légalisés le 31. Le 28
octobre, le président Houphouët-Boigny qui est pour la
première fois
confronté  à  un  adversaire  lors  d'une 
élection  présidentielle,  obtient  son  septième  mandat
avec 81,68 p.100 des suffrages. Le candidat de l'opposition Laurent Gbagbo,
chef du Front populaire ivoirien (F.P.I.), recueille 18,32 p. 100 des voix. Le
taux d'abstention est de 30,84 p.100.   Le   25   novembre,   les  
premières   élections   législatives   depuis  
l'instauration   du multipartisme donnent la majorité au Parti
démocratique de Côte d'Ivoire (P.D.C.I., ancien parti  unique), 
avec  163  sièges  sur  175.  Le  F.P.I.  obtient  9  sièges  et 
le  Parti  ivoirien  des travailleurs (P.I.T.), 1. Les 2 autres sièges
reviennent à des candidats indépendants. Le taux d'abstention
s'élève à près de 60 p. 100.
Le 13 février 1992, à Abidjan une centaine de
membres de la Fédération estudiantine
et scolaire de Côte d'Ivoire et son secrétaire
général Martial Ahipeaud, sont interpellés par la police.
Ils manifestaient contre l'impunité des responsables des violences
commises en mai
1991 dans la cité universitaire de Yopougon. Le rapport de
la commission d'enquête relative
à ces violences rendu public le 29 janvier, mettait en
cause le général Gueï chef d'état-major
de l'armée. Le 18 de ce mois, une manifestation
organisée dans la capitale par le F.P.I. pour réclamer la
démission du général Gueï
dégénère en émeute; 300 personnes sont
arrêtées dont Laurent  Gbagbo  et  René 
Dégny-Ségui,  président  de  la  Ligue  ivoirienne  des 
droits  de l'homme.  Ils  sont  condamnés  le  6  mars  à  2  ans
 de  prison  ferme.  Martial  Ahipeaud  a  été condamné en
février à 3 ans de prison ferme.
Le 24 juillet du même année, le président
Houphouët-Boigny annonce l'amnistie des prisonniers politiques. La loi
d'amnistie votée le 29 concerne 75 opposants politiques, dont Laurent
Gbagbo et René Dégny-Ségui, mais bénéficie
aussi aux militaires responsables des violences  perpétrées 
à  l'université  de  Yopougon.  Le  7  décembre  1993, 
c'est  le  décès  du président Félix
Houphouët-Boigny.
Et en application de la Constitution Ivoirienne, le
président de l'Assemblée nationale Henri Konan
Bédié se proclame président. Il doit assumer ses fonctions
jusqu'au terme du mandat  en  cours  en  septembre  1995.  Le  9,  le  Premier 
ministre  Alassane  Ouattara,  qui conteste la légitimité du
nouveau président, démissionne. Le 11, le président Henri
Konan Bédié nomme un technicien, Daniel Kablan Duncan, à
la tête du gouvernement. Le 15, celui-
ci forme un cabinet auquel les 2 principaux partis d'opposition,
le F.P.I. et le P.I.T., refusent
de participer.
Le  20  septembre  1995  le  gouvernement  interdit  toute 
manifestation  en  raison  des violences qui se  multiplient à
l'approche des élections présidentielle et  législatives.
Le  22 octobre le président Henri Konan Bédié, candidat du
P.D.C.I., est élu à la tête de l'Etat avec
96,44 p.100 des suffrages. Les 2 grands partis d'opposition, le
F.P.I. de Laurent Gbagbo et le
Rassemblement des républicains (R.D.R.) de Djény
Kobina, avaient appelé au «boycottage actif»
du  scrutin  afin  de  protester  contre  la  modification  du  code 
électoral  qui  empêchait
l'ancien  Premier  ministre  Alassane  Ouattara,  candidat
 du  R.D.R.  et  principal  rival  du
président  sortant,  de se 
présente187r. Le taux de participation n'est que de
56,03 p. 100. Le
26   novembre,   le   P.D.C.I.   remporte   148   des   172  
sièges   attribués   lors   des   élections
187  C'est sur fond de cette attitude
érigé en concept « D'ivoirité » que va
s'articule l'escalade des violences qui jusqu'à nos jours sont entrains
de détruire ce pays.
législatives. Le R.D.R. en obtient 13 et le F.P.I., 11.
L'opposition avait accepté de participer
au  scrutin  en  contrepartie  de  la  révision  des 
listes  électorales.  Toutefois,  la  loi  électorale interdisait
 à  Djény  Kobina  et  à  Alassane  Ouattara  de  se 
présenter  et  l'élection  dans  la circonscription où
Laurent Gbagbo était candidat est reportée.
er
Le  1
Le 29 décembre, Laurent Gbagbo est élu
député lors d'élections partielles.
janvier  1997 le  secrétaire général  du 
F.P.I.,  Abou  Drahamane  Sangaré,  emprisonné
depuis un an, est libéré. Le 23 décembre
1999 des soldats qui exigent l'amélioration de leurs conditions de vie
descendent dans la rue à Abidjan et occupent divers lieux
stratégiques. Le
24,  les  mutins  appellent  le  général  Robert
 Gueï  ancien  chef  d'état-major  à  participer  aux
négociations avec le pouvoir. Ils exigent la libération des
dirigeants du Rassemblement des républicains,  le  parti  de  l'ancien 
Premier  ministre  Alassane  Ouattara,  auquel  le  pouvoir conteste le droit
de se présenter à l'élection présidentielle
prévue en octobre 2000 et qui vit
en  exil.  Constatant  l'échec  des  négociations. 
Par  la  suite,  le  général  Gueï  annonce  la destitution 
du  président  Bédié,  la  dissolution  des  institutions 
et  la  création  d'un  Conseil
national de salut public. Le 26, le président
Bédié est évacué vers Lomé dans un
hélicoptère militaire  français.  Le  27,  le 
général  Gueï  propose  aux  partis  politiques  de  lui 
fournir  des hommes susceptibles de participer au futur gouvernement. Ils
répondront tous favorablement. Le 29, Alassane Ouattara regagne son
pays.
Les 4 et 5 juillet 2000, des unités de l'armée
se mutinent à Abidjan et en province, exigeant le versement du
«butin de guerre» que leur aurait promis le
général Gueï pour leur participation  au  coup  d'Etat  de 
décembre  1999.  Après  le  retour  au  calme,  moyennant
promesse  du  versement  d'une  prime,  le  général  Gueï 
accuse  «certains  politiques» d'avoir préparé
un «coup d'Etat».   Le 23, le projet de Constitution
élaboré par la junte, en vue du retour  des  civils  au  pouvoir 
est  approuvé  par  référendum. Le  22  octobre,  le 
scrutin présidentiel auquel ni Alassane Ouattara ni aucun candidat du
P.D.C.I. n'a été autorisé à se présenter, 
se  déroule  en  l'absence  d'observateurs  internationaux.  Le  taux 
de  participation serait d'environ 40 p.100. Le 24, Robert Gueï se
proclame élu après que la junte a dissous la commission 
électorale  qui  annonçait  la  victoire  de  Laurent  Gbagbo, 
avec  51  p.100  des suffrages.
Le 25, des dizaines de milliers de manifestants hostiles
à la junte investissent le palais présidentiel. Les forces
armées se rallient à Laurent Gbagbo. Ce dernier fait proclamer
les résultats par la commission électorale. Toutefois les
partisans d'Alassane Ouattara exigent
un nouveau scrutin. Le 26, alors que Laurent Gbagbo est investi
président de la République,
des affrontements entre militants du F.P.I., originaires de
l'Ouest chrétien et du
R.D.R. originaires du Nord musulman, font plusieurs dizaines de
morts.
Le  1er  décembre,  la  Cour  suprême 
rejette  la  candidature  aux  élections  législatives d'Alassane
Ouattara. Le R.D.R. annonce qu'il ne participera pas aux législatives.
Il appelle
ses partisans à une «marche nationale de
protestation», le 4, en direction d'Abidjan, marche
qui est interdite par les autorités. Les 4 et 5, des
dizaines de milliers de partisans d'Alassane
Ouattara affrontent les forces de l'ordre à Abidjan. Le
bilan officiel des violences s'élève à
une  vingtaine  de  morts.  Le  10,  le  F.P.I.  remporte  96
sièges  sur  225  lors  des  élections législatives; le
P.D.C.I., 77. Le taux de participation est de 33 p.100 seulement. Le 8
janvier
2001, les forces loyalistes mettent fin à la
sixième tentative de coup d'Etat militaire depuis
les 13 derniers mois.   Le 25 mars, les élections
municipales se déroulent dans le calme. Le
R.D.R., qui avait boycotté les précédents
scrutins, l'emporte dans 64 municipalités sur 195.
Le P.D.C.I. s'octroie 58 municipalités. Le F.P.I. n'en
obtient que 34. Le taux de participation n'est que de 41 p.100. Le 1er
décembre, Alassane Ouattara en exil en France depuis un an,
rentre  dans  son  pays.  Le  13,  les  autorités  lui 
reconnaissent  finalement  son  «ivoirité »,  qui
doit lui permettre de se présenter aux scrutins électifs.
Le  10  août  2000,  mandatés  par  leurs  pairs 
de  l'O.U.A.,  les  présidents  béninois  et togolais  effectuent
 une  mission  de  bons  offices  à  Yamoussoukro  pour  tenter 
d'apaiser  la situation intérieure.  la fin du mois de septembre,
à l'approche de l'élection présidentielle, 10 chefs d'Etat
de pays voisins se rendent à Abidjan pour une ultime
médiation188.
En bref, soulignons que comme pour le Rwanda et tant d'autres
cas   africain, malgré cette  détérioration 
systématique  et  la  situation  critique  marquée  par  ces 
lots  de  morts épisodique, l'O.N.U, sinon le conseil de
sécurité n'a commencé à se préoccuper
effectivement de la Côte d'Ivoire qu'a partir de l'année 2003. et
pourtant, selon d'Amnesty International  qui  est  vivement 
préoccupée  par  la  recrudescence  d'atteintes  majeures  aux
droits humains, aux exécutions sommaires, aux enlèvements,
"disparitions" et aux tortures et mauvais traitements qui se pratiquent, depuis
le 19 septembre 2002, ce pays fait face à une
des plus graves crises de son histoire.
Seuls  les  forces  militaires  françaises  et 
l'opération  Licorne ont assumé  le  rôle  d'une
force d'interposition puis de surveillance du respect du cessez-le-feu
accepté le 17 octobre
par les deux parties au conflit; forces se réclamant du
groupe d'opposition armée MPCI189  et
les  forces  armées  gouvernementales190. 
D'autant  plus  que  depuis  le  30  octobre  du  même année, des
négociations sont menées à Lomé par le
président togolais Eyadema sous l'égide
de  la  CEDEAO  entre  les  représentants  de  la 
rébellion  armée  et  le  gouvernement  ivoirien. Mais cela n'a
pas pu empêcher l'évolution de la situation en mi-janvier 2003.
Le  5  décembre,  un  charnier  de  plusieurs  dizaines
 de  corps  à  l'instar  de  ceux découvertes  en  Somalie  ,au 
Rwanda,  Burundi,  témoigne  des  souffrances  endurées  par  la
population vivant en Côte d'Ivoire. Plus grave explique Amnesty, ce que
de façon répétée
des violations du cessez-le-feu entraînent des massacres
et des déplacements de civils. le 31 décembre,  les  forces 
gouvernementales  ivoiriennes  bombardent  le  village  de  pêcheurs  de
Menakro au nord de la ligne de cessez-le-feu faisant une dizaine de victimes.
De même que
des accrochages sérieux ont eu lieu entre les forces
françaises de l'Opération Licorne et les
groupes rebelles du front ouest MPIGO, MLP, non signataires
alors de l'accord de cessez-le- feu. La perspective d'une participation aux
négociations proposées par la France a décidé ces
deux mouvements d'insurgés à signer à leur tour une
trêve des combats le 13 janvier 2003 à Lomé.
188  Source : Encyclopaedia universalis,
L'actualité du côte d'ivoire 1990 à 2001.
189  Mouvement Patriotique de la Côte
d'Ivoire
190   Cette  trêve  et  la  ligne  de  front 
reposent  sur  un  fragile  équilibre.  Les  Etats  appartenant 
à  la  CEDEAO  (Communauté économique des Etats d'Afrique
de l'Ouest) ont décidé de la mise en place prochaine d'une force
d'interposition ouest-africaine.
Le  11  décembre,  la  France  décide  de 
renforcer  son  dispositif  miliaire  qui,  à  la  fin décembre
compte près de 2 500 hommes. Au terme d'un nouveau voyage en Côte
d'Ivoire du Ministre  Dominique  de  Villepin,  les  3  et  4  janvier,  la 
diplomatie  française  a  obtenu  des engagements du pouvoir et des
rebelles du MPCI. Un agenda de sortie de crise fixé par la France a
été accepté: le 15 janvier, réunion de toutes les
forces politiques ivoiriennes et une semaine  plus  tard,  un  sommet  des 
chefs  d'Etat  africains  en  présence  de  Kofi  Annan,
Secrétaire   général   de   l'Organisation   des   Nations
  Unies.   Le   départ   des   mercenaires, l'immobilisation  des 
hélicoptères  ont  été  demandés  et  promis
 par  le  Président  Gbagbo. Promesse très incertaine car le 9
janvier, l'armée gouvernementale allait mitrailler un village
le long de la frontière libérienne.
Il a fallu donc attendre jusqu'au 20 décembre du 
même  année, pour que Dans une déclaration,  le  Conseil 
de  sécurité  de  l'O.N.U.  se  prononce  explicitement  en 
invitant  les belligérants  à  trouver  une  solution  politique 
négociée  pour  résoudre  la  crise,  bien  qu'une
délégation du Haut Commissariat de l'O.N.U. aux Droits de l'Homme
avait déjà mené une mission en Côte d'Ivoire fin
décembre 2002. Entre temps, de déviation en évolution,
à l'issue
des négociations de  Marcoussis (22  janvier 2003), un
accord  a été accepté  par
tous191:reconnaissant Laurent Gbagbo en tant  que Président
et la   constitution d'un gouvernement transitoire de Réconciliation
Nationale. La mise en oeuvre de ces accords est difficile car le climat est
surtout marqué par des manifestations de soutien au pouvoir mais
hostiles  aux  accords  de  Marcoussis  et  à  la  France,  assassinat 
d'un  opposant  politique, nombreuses exactions dans l'ouest, démolition
d'habitations à Abidjan,...
Cependant,  la  communauté  internationale  maintient 
la  pression  sur  le  Président Gbagbo  pour  enclencher  l'application
 des  accords  porteurs  de  la  réconciliation  nationale. Deux
résolutions du Conseil de sécurité de L'O.N.U. apportent
un soutien fort à ces accords
et donnent un mandat international aux forces armées
d'interposition françaises et africaines, avec la possibilité
d'usage de la force pour assurer la protection des civils se trouvant sur le
sol ivoirien. Simultanément la France envoie de nouveaux
renforts militaires192  tout en ayant proposé le retour
à ses ressortissants.
Ainsi, pour la position est l'attitude du conseil de
sécurité, notons «Près d'un an et 6
mois  après  la  rébellion  des  forces 
opposés  au  président  Gbagbo,  le  conseil  de 
sécurité  a décidé   vendredi   25   mars   2004,
de   créer   l'Opération   des   Nations   Unies   en  
Côte
d'Ivoire(ONUCI).  La  résolution  1528  des  Nations 
Unies  prévoit  le  déploiement  de  6240
Casques  bleus  à  compter  du  4  avril.  Bien 
que  favorable  à  cet  intervention,  le  président Gbagbo exige
dès le mois de mars le désarmement des forces en présence.
De son côté, l'ex- rébellion exige au préalable un
calendrier des reformes politiques et militaires de la part du
gouvernement193».
En bref, depuis le début de cette crise à ce moment
précis où nous écrivons ces lignes,
le conseil de sécurité a adopté sept
résolutions :
191chefs d'Etat de la CEDEAO, Union Africaine, Union
Européenne, Secrétaire général des Nations Unies.
Un consensus a été trouvé lors du sommet de Kléber
, 25 et 26 janvier 2003
192  450 soldats et 250 gendarmes
193  Ibrahima Dramé ,'La Côte d'Ivoire
sous tutelle internationale',  
http://www.saphirnet.info. (article
paru le 03 mars 2004)
La Résolution 1514 (2003) ; la Résolution 1498
(2003) ; la Résolution 1479 (2003) ;
La Résolution 1464 (2003) ; la Résolution 1528
(2004) ainsi que cette dernière (résolution
1527) portant création de l'ONUCI.
Cette situation bien qu'elle soit similaire à tant
d'autres en Afrique, est d'autant plus inquiétante au point que le chef
des forces nouvelles194, Guillaume Soro a appelé le samedi

27 mars, la communauté internationale à
intervenir en Côte d'Ivoire pour assurer la fin des violences tout en 
prévenant que le président Laurent Gbagbo "respir(ait) l'air de
ses derniers jours au pouvoir"195.
Tel propos ne manque de sens pour ceux qui croient encore
à ce pays, à ce continent et enfin  cet  autres  Afrique  qui 
aspire  à  des  lendemains  meilleurs,  tel  qu'il  figure  tout
particulièrement et tout spécialement dans la déclarations
du millénaire.
B : LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE DANS LA DECLARATION DU
MILLENAIRE, VU DU CONSEIL DE SECURITE
147 chefs d'Etat et de gouvernement sur les 189 Etats membres de
l'organisation
des Nations Unies, représentant les pays riches et les
pays du sud196, ont participé du 6 au 8 septembre  2000, 
à  New  York,  au  Sommet  du  Millénaire.  La  réunion 
s'est  terminée  par l'adoption d'une "Déclaration du
Millénaire" dans laquelle les dirigeants de la planète ont
"décidé"  notamment  "de  réduire  de 
moitié,  d'ici  à  2015,  la  proportion  de  la  population
mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour,
celles des personnes qui souffrent
de la faim".
Et Profitant de cette occasion, les pays du sud ont appelé
les puissances occidentales à annuler en totalité la dette des
pays les plus pauvres.
Cependant,  le principal défi que ce sommet a retenu et
auquel les Nations Unies ont à faire face aujourd'hui est de faire
en sorte que la mondialisation devienne une force positive pour
l'humanité entière, tel qu'il est  affirmé par la
déclaration qui  propose la réduction du fossé entre  
pays riches et pauvres,   par un meilleur partage   des
bénéfices de   la mondialisation, et  rappelle également 
l'engagement des Etats à promouvoir la démocratie
et l'Etat de droit. Ce document fixe aussi, parmi les
objectifs à atteindre au cours de cette décennie en cours, la
réduction des trois quarts de la mortalité maternelle et la
diminution
des deux tiers de la mortalité des enfants de moins
de cinq ans; la mise en place d'un accès facilité à
l'éducation de base de tous les enfants de la planète; la
maîtrise de la pandémie du sida et du "fléau du
paludisme". Soulignant entre autres que  plus de 1,2 milliards
d'hommes
et  de  femmes  vivent  dans  la  plus  grande 
pauvreté  avec  moins  de  un  dollar  par  jour,
194  Ex-rébellion
195  Côte d'Ivoire: Guillaume Soro
réclame une intervention internationale pour assurer la fin des
violences , samedi 27 mars 2004. Source :  Url : 
http://fr.rd.yahoo.com/news/article/rs1/*http://fr.news.yahoo.com/2
196  Les pays du sud regroupent près de la
moitié des 6 milliards de la planète, vivant avec moins de deux
dollars par jour

essentiellement en Asie du sud et en Afrique, un
continent ravagé par les guerres et le fléau
du sida qui y fera 40 millions d'orphelins en 2010.
C'est ainsi, qu'à l'issue de ce Sommet, Kofi Annan,
secrétaire général de organisation,
a souligné l'atmosphère de consensus qui a
prévalu entre les Etats membres au cours de la session par ces mots
:« Je suis frappé par l'extraordinaire convergence de vues sur
les défis
auxquels   nous   sommes   confrontés, vous   avez  
dit   que   votre   première   priorité   est
l'éradication de la pauvreté extrême. Vous avez
énoncé des objectifs pour y parvenir. [...] Si
ces mesures sont vraiment mises en oeuvre, nous savons tous
que le but peut être atteint ».
Ce faisant, le contenu de cette déclaration
adoptée à la 54éme  session de
l'Assemblée générale baptisée pour l'occasion
Assemblée du Millénaire, du 6 au 8 septembre 2000
à New York, se résume aux huit points suivant :
I. Valeurs et principes, II. Paix, sécurité et
désarmement, III.Développement et élimination de la
pauvreté,  IV. Protéger notre environnement commun, V. Droits de
l'homme, démocratie et bonne gouvernance, VI. Protéger les
groupes vulnérables,
VII. Répondre aux besoins spéciaux de
l'Afriqueet enfin, VIII.Renforcer l'Organisation des
Nations Unies.
Toutefois, bien qu'il lui soit réservé tout
particulièrement un volet à lui seul, l'Afrique
est  également  concerné  par  les  autres  points 
de  cette  déclarations  étant  donnée  que  dans
l'ensemble, cette dernière a une  portée
générale.
Ainsi,  pour  le  premier  volet  (Valeurs  et  principes), 
l'Assemblée  souligne  d'entrée l'importance de l'organisation
comme étant l'un des «fondements indispensables d'un monde plus
pacifique, plus prospère et plus juste », et ajoute qu' en
plus des responsabilités propres qu'ils doivent assumer à
l'égard de leurs sociétés respectives, ils sont
collectivement tenus de défendre au niveau mondial, les principes de
la dignité humaine, de l'égalité et de
l'équité.
Et en tant que dirigeants, ils  ont donc des devoirs à
l'égard de tous les citoyens du monde,
en  particulier  les  personnes  les  plus 
vulnérables,  et  tout  spécialement  les  enfants,  à 
qui l'avenir  appartient.  Ainsi  ils  se  sont  résolus  à 
instaurer  une  paix  juste  et  durable  dans  le monde entier
conformément aux buts et aux principes inscrits dans la Charte. Par la
suite on
peut  lire  ceci : «nous  réaffirmons  notre 
volonté  de  tout  faire  pour  assurer  l'égalité
souveraine de tous les Etats; le respect de leur intégrité
territoriale et de leur indépendance politique;  le  règlement 
des  différends  par  des  voies  pacifiques  et  conformément 
aux principes de la justice et du droit international; le droit à
l'autodétermination des peuples
qui sont encore sous domination coloniale ou sous
occupation étrangère; la non-ingérence dans  les  affaires
 intérieures  des  Etats;  le  respect  des  droits  de  l'homme  et 
des  libertés fondamentales; le respect de l'égalité des
droits de tous, sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion; et une coopération
internationale en vue du règlement des problèmes internationaux 
à  caractère  économique,  social,  culturel  ou 
humanitaire .  Nous  sommes convaincus que le principal défi que nous
devons relever aujourd'hui est de faire en sorte
que la mondialisation devienne une force positive pour
l'humanité tout entière. Car, si elle offre  des 
possibilités  immenses,  à  l'heure  actuelle  ses  bienfaits 
sont  très  inégalement répartis,  de  même  que 
les  charges  qu'elle  impose.  Nous  reconnaissons  que  les  pays  en
développement et les pays en transition doivent
surmonter des difficultés particulières pour

faire  face  à  ce  défi  majeur.  La 
mondialisation  ne  sera  donc  profitable  à  tous,  de 
façon
équitable, que si un effort important et soutenu est
consenti pour bâtir un avenir commun fondé sur la condition que
nous partageons en tant qu'êtres humains, dans toute sa
diversité.
Cet effort doit produire des politiques et des mesures,
à l'échelon mondial, qui correspondent  aux  besoins  des  pays 
en  développement  et  des  pays  en  transition  et  sont
formulées et appliquées avec leur participation effective
».
Et  plus  loin,  parlant  de  la  solidarité,  la 
déclaration  du  millénaire  affirme  que  «Les
problèmes mondiaux doivent être gérés
multilatéralement et de telle façon que les coûts
et

les charges soient justement répartis
conformément aux principes fondamentaux de
l'équité
et de la justice sociale. Ceux qui souffrent ou qui sont
particulièrement défavorisés méritent
une  aide de la part des privilégiés
».  quant aux partage des  responsabilités, la
déclaration indique  que  «La  responsabilité  de  la 
gestion,  à  l'échelle  mondiale,  du 
développement
économique  et  social,  ainsi  que  des  menaces 
qui  pèsent  sur  la  paix  et  la  sécurité
internationales, doit être partagée entre toutes les nations du
monde et devrait être exercée dans un cadre multilatéral.
Étant l'organisation la plus universelle et la plus
représentative
qui existe dans le monde, l'O.N.U. a un rôle central
à jouer à cet égard. Pour traduire ces valeurs  communes 
en  actes,  nous  avons  défini  des  objectifs  auxquels  nous 
attachons  une importance particulière ».
Ce  faisant  le plus  consistant  et  le  second volet qui 
s'intitule  symboliquement:  Paix, sécurité  et 
désarmement.  En  effet,  les  147  chefs  d'Etat  et  de  gouvernement 
affirment explicitement dans cette volet, qu'ils «n'épargnerons
aucun effort pour délivrer nos peuples
du fléau de la guerre, qu'il s'agisse des guerres
civiles ou des guerres entre Etats, qui ont coûté la vie à
plus de 5 millions de personnes au cours de la dernière
décennie». C'est dire
que  le  cadre  des  conflits  internes  qu'on  percevait  comme 
un  «obstacle»,  notamment  à
l'action  du  conseil  de  sécurité  tend 
à  être  dépasser  `une  façon  solennelle.  Dans 
sens,  ils indiquent  qu'ils  s'efforceront  également 
d'éliminer  les  dangers  posés  par  les  armes  de destruction
massive. De cela ils décident:
-De mieux faire respecter la primauté du droit dans les
affaires tant internationales que nationales, et en particulier de veiller
à ce que les Etats Membres appliquent les règles et les
décisions de la Cour internationale de Justice, conformément
à la Charte des Nations Unies,
dans les litiges auxquels ils sont parties.
-D'accroître l'efficacité de l'O.N.U. dans le
maintien de la paix et de la sécurité en lui donnant  les  moyens
 et  les  outils  dont  elle  a  besoin  pour  mieux  assurer  la 
prévention  des conflits, le règlement pacifique des
différends, la consolidation de la paix et la reconstruction
après les conflits.
-De renforcer la coopération entre l'O.N.U. et les
organisations régionales conformément aux dispositions du
Chapitre VIII de la Charte.
-De faire appliquer par les Etats parties les traités
conclus dans des domaines tels que
la maîtrise des armements et le désarmement,
ainsi que le droit international humanitaire et
le droit relatif aux droits de l'homme, et de demander
à tous les Etats d'envisager de signer
et de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale
internationale.
-De  prendre  des  mesures  concertées  pour  lutter 
contre  le  terrorisme  international  et d'adhérer dès que
possible à toutes les conventions internationales pertinentes.
-De redoubler d'efforts dans l'accomplissement de notre
engagement à lutter contre le

problème mondial de la drogue.
-D'intensifier la lutte que nous menons contre la
criminalité transnationale dans toutes
ses dimensions, y compris la traite des êtres humains, leur
acheminement clandestin à travers
les frontières et le blanchiment de l'argent sale.
-De  réduire  autant  que  possible  les  effets 
néfastes  que  les  sanctions  économiques imposées par
l'O.N.U. peuvent avoir sur les populations innocentes, de soumettre les
régimes
de sanctions à des examens périodiques et
d'éliminer les effets préjudiciables des sanctions
sur les tiers.
-De travailler à l'élimination des armes de
destruction massive, notamment les armes nucléaires, et de
n'écarter aucune solution possible pour parvenir à cet objectif,
notamment
en ce qui concerne la convocation éventuelle d'une
conférence internationale pour définir les moyens
d'éliminer les dangers nucléaires.
-De  prendre  des  mesures  concertées  pour 
mettre  fin  au  trafic  d'armes  légères, notamment   en  
rendant   les   transferts   d'armes   plus   transparents   et   en  
encourageant l'adoption  de  mesures  de  désarmement  au  niveau 
régional,  compte  tenu  de  toutes  les recommandations  de  la 
prochaine  Conférence  des  Nations  Unies  sur  le  commerce 
illicite
des armes légères ; et enfin, d'inviter
tous les Etats à envisager d'adhérer à la Convention sur
l'interdiction   de   l'emploi,   du   stockage,   de   la   production   et  
du   transfert   des   mines
antipersonnel  et  sur  leur  destruction,  ainsi  qu'au 
Protocole  modifié  relatif  aux  mines  se rapportant à la
Convention sur les armes classiques197  .
Toutefois,   soulignons   tout   d'abord   que   tout   ceci  
s'adresse   à   la   communauté internationale  tout 
entière.  Et  ensuite,  il  est  à  relever  qu'à  bien 
des  égards,  toutes  ces dispositions sont appelés en grande
partie à être mis en oeuvre par le conseil de
sécurité et ceux du fait que la plupart, par leurs formulations
vont dans le sens du maintien de la paix et
de la sécurité internationales.
Et pourtant, comme nous l'avons souligné tout au
début de ce chapitre, depuis la fin
de   la   guerre   froide,  à   cause   des  
situations   précaires   et   souvent   catastrophiques   qui
prédominent  sur  ce  continent  plus  qu'ailleurs,  l'Afrique  s'est 
trouvé  au  centre  de  l'action onusienne.  Des  lors,  il  n'est  pas 
étonnant  qu'on  retrouve  dans  cette  déclaration  un  volet
spéciale  Afrique,  à  savoir  le  point  VII  de  cette 
déclaration,  intitulé  symboliquement:
Répondre aux besoins spéciaux de l'Afrique, dont le
texte intégral de ce volet est le suivant :
«Nous  soutiendrons  la  consolidation  de  la 
démocratie  en  Afrique  et  aiderons  les
Africains dans la lutte qu'ils mènent pour instaurer
une paix et un développement durables
et éliminer la pauvreté, afin d'intégrer
le continent africain dans l'économie mondiale. Nous décidons,
par conséquent :
-D'appuyer  pleinement  les  structures  politiques  et 
institutionnelles  des  démocraties naissantes en Afrique.
-D'encourager   et   de   soutenir   les mécanismes
régionaux et sous-régionaux   de prévention des conflits
et de promotion de la stabilité politique, et d'assurer un financement
régulier aux opérations de maintien de la paix menées sur
le continent.
197  Volet II.  Paix sécurité et
désarment.
-De prendre des mesures spéciales pour relever les
défis que sont l'élimination de la pauvreté et la
réalisation du développement durable en Afrique, y compris
l'annulation de la dette, l'amélioration de l'accès aux
marchés, l'accroissement de l'aide publique au développement
(APD) et des flux d'investissement étrangers directs, ainsi que des
transferts
de technologie198.
-D'aider l'Afrique  à se  doter des  capacités
voulues pour freiner la propagation de la pandémie du VIH/sida et
d'autres maladies infectieuses 199».
Ainsi  formulée,  on  ne  peut  que  constater 
l'engouement  des  Nations  Unies  face  aux questions africaines. Ce faisant,
ceci n'a de sens que par la mise en place d'une  structure et d'un
mécanisme capable d'assurer la mise en action d'une façon
effective d'un tel chantier.
C'est pourquoi, conscient de cela, la déclaration s'est
clôturée sur son volet Numéro
VIII, intitulé: Renforcer l'Organisation des Nations
Unies.
Dans  ce  dernier  volet,  l'Assemblée  a  souligner 
qu'ils  «n'épargnerons  aucun  effort pour  faire de 
l'Organisation des  Nations Unies  un  instrument plus  efficace aux  fins de 
la réalisation des objectifs prioritaires suivants :
-La  lutte  pour  le  développement  de  tous  les 
peuples  du  monde,  la  lutte  contre  la pauvreté, l'ignorance et la
maladie; la lutte contre l'injustice; la lutte contre la violence, la
terreur et la criminalité; et la lutte contre la
dégradation et la destruction de notre planète ».
delà, ils on décider par conséquent et entre autres:
*De redoubler d'efforts pour réformer les
procédures du Conseil de sécurité sous tous leurs aspects.
*De renforcer encore le Conseil économique et social, en faisant fond
sur ses récents succès, afin qu'il puisse être en mesure de
remplir le rôle qui lui est confié dans la Charte. *De renforcer
la Cour internationale de Justice, afin d'assurer la justice et le
régime
du droit dans les affaires internationales. *D'encourager des
consultations et une coordination  régulières  entre  les 
principaux  organes  de  l'Organisation  des  Nations  Unies dans l'exercice de
leurs fonctions. *De faire en sorte que l'Organisation dispose, en temps voulu 
et  de  façon  prévisible,  des  ressources  nécessaires 
pour  s'acquitter  de  ses  mandats.
*D'inviter instamment le Secrétariat à utiliser au
mieux ces ressources, conformément aux règles et
procédures clairement établies par l'Assemblée
générale, dans l'intérêt de tous les
États Membres, en adoptant les meilleures
méthodes de gestion, en utilisant les meilleures technologies 
disponibles  et  en  concentrant  ses  efforts  sur  les  activités  qui
 reflètent  les priorités dont sont convenus les Etats
Membres.*De garantir une plus grande cohérence des politiques   et  
d'améliorer   la   coopération   entre   l'Organisation   des  
Nations   Unies,   les organismes, les institutions de Bretton Woods et
l'Organisation mondiale du commerce, ainsi
que d'autres organismes multilatéraux, afin de suivre une
démarche pleinement coordonnée
vis-à-vis   des   problèmes   de   paix   et   de  
développement.   *De   renforcer   davantage   la coopération
entre l'Organisation des Nations Unies et les parlements nationaux,
représentés
par leur organisation mondiale, l'Union interparlementaire, dans
divers domaines,
198  Ce problème de transfert de technologie
est assez déplorable quant on sait l'immense potentiels en matire
premier que recèle le continent africain et qui ne cesse d'être
découvert au jour le jour. Tout récemment en Angola, on vient de
découvrir un nouveau filon qui ne manquera de faire
réévaluer la positon de ce pays en tant que troisième
exportateur de pétrole de l'Afrique.
199  Volet VII. Répondre aux besoins
spéciaux de l'Afrique
notamment   la   paix   et   la   sécurité,   le  
développement   économique   et   social,   le   droit
international et les droits de l'homme, la démocratie et la
parité entre les sexes; ...200.
En bref, ce dernier est en quelque sorte une proposition sinon
une recommandation de remaniement du fonctionnement du système onusien
à défaut d'une reforme de l'organisation  elle  même.  Et 
parmi  les  causes  qui  ont  alimenté  le  débat  sur 
l'idée  de  ce remaniement ou aussi du reforme du système
onusien,
A  bien  des  égards  les  situations  africaines  qui  ne
 cesse  de  s'alourdir  depuis  le  fin  de  la guerre froide jusqu'à
nos jours.
Cependant, dans son ensemble le contenu de la
déclaration nous renvoie aussi à une appréciation  de 
l'action  future  du  conseil  de  sécurité.  Ainsi,  on  peut 
décèle  une  mise  en cause sinon un fort désire
d'impliquer un peu plus et d'une façon consistante, le conseil de
sécurité étant donné son importance quant à
ses résolutions. Et à ce titre la formulation «redoubler
d'efforts pour réformer les procédures du Conseil de
sécurité sous tous leurs aspects », est assez
signifiante. D'autant plus que dans ce sens et s'exprimant à propos de
l'élargissement  du  Conseil  de sécurité,  Kofi  Annan a 
respectueusement suggéré
aux  leaders  politiques  présents  «qu'aux  yeux
 de  leurs  peuples,  le  fait  qu'un  accord  soit difficile à trouver,
n'excuse pas leurs incapacité à le réaliser ». 
Et par la suite, il ajoute que :
«Si  vous  voulez  que  les  décisions  du 
Conseil  commandent  davantage  de  respect,  surtout dans le monde en
développement, il vous faut aborder la question de sa composition en en
appréciant  mieux  l'urgence ».  Rappelant  également 
ses  suggestions  d'étendre  la  réforme  à
l'Assemblée, "qui a besoin d'être renforcée", et
au Conseil de tutelle dont "le rôle pourrait être revu",
il a indiqué qu'il allait créer un Groupe de haut niveau
composé de personnalités éminentes,  chargé 
d'étudier  les  questions  qui  mettent  en  jeu  la  paix  et  la 
sécurité,  les réponses  à  apporter,  le 
fonctionnement  des  principaux  organes  de  l'O.N.U.  et  leurs
interactions. Enfin, il souligne tout magistralement que
«Les Nations Unies sont loin d'être
un instrument parfait, mais c'est un instrument
précieux».
En somme et en d'autres termes, le développement de
l'Afrique dans la déclaration du millénaire ne peut être
envisageable sans l'action du conseil de sécurité. En effet, il
ne fait
pas de doute pour personne que   les conflits africains ont une
très grande part sur le retard
que connaît ce continent en matière de
développement comme dans l'autre sens le manque
de développement et la précarité des
conditions de vie sont aussi des facteurs influents sur la paix et la
sécurité en Afrique.
Ainsi, dans ce tourbillon de causes à effets en
matière de paix et de développement, le conseil de
sécurité joua et jouera un rôle indiscutable tout au long
de son existence sans qu'il
soit exempté d'une reforme. Dans ce sens que
K Annan, disait qu'il«faut aborder la question de sa
composition en en appréciant mieux l'urgence
201».
200  Volt VIII . Renforcer l'Organisation des Nations
Unies
201« Instaurer  une  instance  coordinatrice  de 
haut  niveau  pourrait  permettre  de  renverser  la  hiérarchie 
actuelle  des  textes internationaux. Il s'agirait d'un Conseil de
sécurité économique et social qui aurait la même
capacité de décision que le Conseil
de sécurité actuel. Cet organe serait comme un
G8 élargi regroupant les grands pays du Nord et du Sud ainsi que les
pays ayant la population la plus nombreuse. Il serait accompagné d'un
secrétariat général qui fonctionnerait comme un procureur
signalant les décalages entre les promesses et les actes. Son rôle
serait d'inciter enfin au respect des normes fixées et de veiller
à l'application
Certes,  bien  des  avancées  considérables 
sont  à  prendre  en  compte  à  l'instar  des interventions  du 
conseil  de  sécurité  dans  des  conflits  internes 
(Guerres  civiles)  sous  la bannière du fameux droit
d'ingérence, ou le souci d'éviter des catastrophes humanitaires,
mais la prise en compte direct par le conseil de sécurité des
impératifs du développement économique et social des pays
africains constitue l'un des objectifs qui devrait permettre à
répondre d'une façon salutaire à ses questions
africaines202.
des programmes d'action. » source: STÉPHANE HESSEL,LE
MONDE DIPLOMATIQUE, JUILLET 2003 ,  vers un conseil de
sécurité économique et social,  URL : 
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/HESSEL/10235.
202  Et comme l'a souligné STÉPHANE
HESSEL certes l'O.N.U. « a organisé, dans les années
1990, de grandes conférences sur
la santé, les droits des femmes, la lutte contre la
pauvreté, les enjeux démographiques, les droits de l'homme et
fait adopter de beaux textes. Mais où en est leur mise en oeuvre
?».  Ibid.
CONCLUSION
L'organisation des Nations Unies a été bâtie
avec des organes de nature diverse203  liés entre eux par une
certaine hiérarchie204  et par une répartition des
compétences leur conférant
une  relative  spécialisation  et  une  certaine 
autonomie  qui  n'excluent  pas  une  nécessaire coordination. Cette
hiérarchie ne se limite pas entre organes principaux et subsidiaires,
mais
elle se traduise également  par une position de force du
conseil de sécurité205. Cette dernière
s'entrevoie  par  cette  relative  spécialisation  qui  fait  que 
presque  la  majorité  des  autres
organes   du système onusien sont tenus à son bon
vouloir de lui porter assistance   sinon de
lui fournir des informations. Et ceci s`apprécie autour
du maintien de la paix et de la sécurité internationales,  but 
central  de  l'organisation  et  en  même  temps  compétence 
exclusive  du conseil de sécurité.
Cependant, on ne peut parler de paix sans développement
puisque «la paix, apporte la sécurité  nécessaire
 à  un  développement206».  D'autant  plus 
que  «la  paix,  l'économie, l'environnement, la justice
sociale et la démocratie constituent les piliers du développement
durable. La croissance économique engendre les ressources
indispensables
aux  progrès  La  justice  sociale  renforce  le 
tissu  de  la  société  et  affermit  la  paix  et  le
développement. La démocratie favorise l'innovation, un meilleur
fonctionnement de l'Etat et
la  stabilité  nécessaire  pour  assurer  un 
développement  durable207».  Ceci  dit  ces 
cinq
dimensions se retrouvent simultanément et par ricochet,
liés à ce champ d'action du conseil
de sécurité en Afrique. Ainsi presque toute
l'armada du système onusien est en quelque sorte
à la disposition du conseil de sécurité;
ce qui se justifie aisément par les multiples et diverses implications 
que  comporte  cette lourde  tache  du  maintien  de  la  paix  et  de  la 
sécurité internationales.
Toutefois  depuis  sa  création  jusqu'à  la 
fin  de  la  guerre  froide,  il  s'est  avéré  que l'action du
conseil de sécurité s'est trouvée bloquer par la pratique
automatique du droit de veto que ce soit par l'ex-URSS ou des Etats unis. Et il
a fallu donc attendre la fin de cette situation  en  1989  pour  voir  un 
renouveau  du  conseil  de  sécurité208.  C'est  dans 
cette perspective  que  l'Afrique  s'est  vue  prise  en  compte  sur 
l'échiquier  mondial  non  par entremise  comme  du  temps  de  la 
guerre  froide,  mais  par  ses  réalités  qui  font  qu'ils
constituent dans ce monde d'interdépendance croissante, un acteur  comme
tant d'autres sur
la scène internationale. Certes dans le contexte des
années 90 marqué par la recomposition
du   système   international   et   la   relance   de  
l'interdépendance   entre   les   nations   et   par
203  Organes : politiques, économiques,
sociaux, administratifs et  judiciaires
204  Organes principaux et subsidiaires voir aussi
organes subsidiaires qui portent des organes et sous organes subsidiaires
205  C'est en guise d'exemple le sens certains
articles de la charte qui excluent la connaissance d'une affaire par
l'assemblée générale des Nations Unies tant que le conseil
ne se soit pas dessaisie de l'affaire ( article 12 paragraphe 1) ou aussi
certains autres qui donnent à ce dernier le pouvoir de demander
assistance et information aux autres organes sans qu'il soit reconnu un
pouvoir de ces derniers de la faire sur leurs propres
initiatives.
(article 65)
206  Ibid. Boutros B Ghali, Pour la paix et le
développement, P 3
207  Ibid.
208Mais que dire d'un conseil
de sécurité qui n'a d'existence que par  une participation 
dominée par ces mêmes
puissances ? Que dire d'un conseil de
sécurité qui n'a de force logistique que ceux fournis par ces
mêmes puissances ?
conséquent aussi d'un conseil de sécurité
plus libre de ses mouvements,  la prise en compte
des  questions  africaines  par  ce  dernier  s'avère 
être  une  évidence  de  droit  comme  de  fait. Toutefois 
à  l'instar  de  la  Somalie,  le  Rwanda,  la  Mozambique,  la 
Namibie,  le  Centre Afrique,  le  Congo,  le  Libéria,  le  Sahara 
occidental  et  de  nos  jours  la  Côte  d'ivoire, l'indignation  face 
aux  conflits  qui  ont  détruit  ces  Etats  invite  à 
réévaluer  l'action  de  ce dernier  sur  ce  continent. 
D'autant  plus  que  dans  ce  monde  contemporain  plus  étatique
qu'humaniste, c'est plus les intérêts individuels
qui priment sur le droit, le devoir voire aussi
sur les nécessités issues de
l'interdépendance des nations209. C'est dans ce sens  que
l'action
du conseil de sécurité en Afrique est
nuancée voire à dénoncer.
A ce propos, le secrétaire général des
Nations Unies, Kofi Annan, a ouvert une conférence sur le
génocide de 1994 au Rwanda en reconnaissant que l'O.N.U et lui
même portaient une part de responsabilité dans le massacre de
800.000 personnes, sur lequel la communauté internationale a dans un
premier temps fermé les yeux:: «La communauté
internationale a péché par omission», a dit Annan qui
à l'époque dirigeait les opérations de maintien de la paix
de l'O.N.U et qui a demandé aux pays de fournir des troupes :
«Je
croyais à l'époque que je faisais de mon mieux.
Mais j'ai réalisé après le génocide que j'aurais pu
et dû faire plus pour tirer la sonnette d'alarme et obtenir de
l'aide210».
Ainsi  on  peut  dire  qu'à  bien  d'autres 
égards,  que  pour  répondre  aux  besoins  de l'Afrique à
partir de cette dernière décennie, le champ d'action du conseil
de sécurité a dû ou aurait dû intégrer un peu
plus d'avantage, en plus du maintien de la paix dans le sens d'éviter
les  conflits  armés,  des  domaines  comme 
l'humanitaire  ainsi  que  des  aspects  relevant  du cadre 
socioéconomique.  C'est  en  tout  cas  dans  ce  sens  qu'on  retrouve 
parallèlement  des programmes et des initiatives autonomes par rapport
au conseil de sécurité, mais liés à lui
par l'entremise  du maintien de la paix et de la
sécurité internationales.
Force est donc de constater qu'entre saisine et auto-saisine
du conseil de sécurité, le contexte  et  le  scénario 
conditionnent  grièvement  l'action  de  ce  dernier  sur  ce  continent
africain.  Autrement  dit,  les  conséquences  désastreuses  de 
ces  questions  africaines,  sont devenus  par  la pratique  de  ce conseil  de
 sécurité,  la  condition  sine  qua  non  pour  qu'une action
soit mise en oeuvre. C'est ainsi que l'événementiel de cette
action arrive à trouver un autre  sens  quant  à  faire  la 
lumière  sur  les  attitudes  de  coulisse  du  maintien  de  la  paix 
en Afrique, ainsi que  par le constat tautologique des situations africaines
sur le terrain.
En somme, on peut dire que certes l'action du conseil de
sécurité face à ces questions africaines  depuis  1990 
à  nos  jours  est  assez  salutaire,  mais  au  même  titre  que 
la  bonne volonté qui vivifie la déclaration du millénaire
dont en particulier celle contenue dans son volet spécial pour
l'Afrique, force est de constater par mimétisme que cette action n'envie
en rien  à  celles  des  puissances  étrangères  qui  le 
plus  souvent  ne  visent  qu'à  protéger  leurs ressortissants, 
leurs  intérêts  voir  à  s'en  servir  comme   moyen 
d'asseoir  sur  la  scène internationale la politique de
légitimation symbolique qui lui est nécessaire.
209  « La société internationale
est le reflet d'une conscience commune des interdépendances multiples
», Pierre Marie Dupuy, droit international public. Source : Ibid. Nouvel
ordre mondial et contrôle de la légalité des actes du
conseil de sécurité, P 150.
210Source : Grant McCool,  Génocide rwandais:
Annan reconnaît des défaillances de l'O.N.U., http
//www.yahoo.com, (article paru
le vendredi 26 mars 2004).

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-   Guinée Bissau 09 juin 2003
-   Liberia (R 1497/1478) 05 août 2003
-   R D C (MONUC) 27 mai 2003
-   Somalie 26 septembre 2000
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-   Sierra Leone  04 octobre 2000 et celui 05 septembre 2003
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(Tous ces documents ci-dessus sont donc
disponibles  sur le site web des Nations Unies : 
www.un.org).

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