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Les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et politiques de l'accès à l'eau dans l'agglomération de Lima et plus spécialement dans les quartiers dits « asentamientos humanos », quel avenir pour une ville assoifée ?

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par Claire Gaillardou
UFR de Géographie Bordeaux III - DEA de géographie, mention développement, sociétés et cultures 2007
  

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Il-La SEDAPAL, une entreprise nationale prise entre l'étau

de la rentabilité et de l'intérêt social

II-1 Création et statuts de l'entreprise

-Statuts et fonction de l'entreprise :

La SEDAPAL -Servicio De Agua Potable y Alcantarillado de Lima- est une entreprise étatique de droit privé, propriété intégrale de l'Etat, à la charge du Ministère du Logement, de la Construction et de l'Assainissement. Elle bénéficie d'une autonomie totale tant au niveau technique, administratif et économique que financier. Ses services sont de nécessité et d'utilité publique et d'intérêt social. Actuellement, la zone géographique de responsabilité de la société pour la prestation des services d'assainissement regroupe la Province de Lima et la Province Constitutionnelle de Callao. Officiellement, sa mission consiste à l'amélioration de la qualité de vie de la population de Lima, à l'administration efficace des ressources en eau, et au traitement adapté des eaux usées afin de préserver l'environnement de la capitale péruvienne.

-Construction historique du statut de la SEDAPAL :

C'est le 21 décembre 1578 que l'eau arrive pour la première fois à la fontaine de la Plazza Mayor, mais il faut attendre 1855 pour voir la création d'une entreprise d'eau potable à Lima. SEDAPAL a beau naître officiellement au lendemain du retour à la démocratie sous la présidence de Fernando Belaunde, le 12 juin 1981 (et former avec les autres entreprises existantes à Arequipa et Trujillo, et la Direction Générale des Travaux Sanitaires du Ministère du Logement SENAPA, l'entreprise mère propriétaire des actions et des trois filiales), il nous faut retenir essentiellement la date de 1962, année de formation de la première entreprise d'assainissement avec une autonomie administrative et financière. En conséquence, aujourd'hui, la mission de SEDAPAL est d'étendre le réseau d'eau à l'ensemble de la communauté liméenne, et ce, tout en essayant d'avoir une balance économique la plus saine possible, ce qui n'est pas chose aisée vu les conditions de crise économique que traverse le Pérou depuis quelques décennies.

II-2 Projets et politiques de la compagnie

- Une plus grande préservation des ressources souterraines...

Comme nous l'avons vu dans la première partie, la santé des nappes phréatiques liméennes est loin d'être bonne. C'est pour cette raison que la SEDAPAL n'a pas eu d'autre choix que d'adapter sa politique d'approvisionnement à ce problème, en privilégiant les eaux de surfaces.

Depuis 1970, la quantité d'eau acheminée à Lima a plus que doublé, passant d'un peu moins de 300 millions de m3 à plus ou moins 650 millions par an. Mais alors que pendant les années 70 et 80, le but essentiel était la production d'eau, celui-ci s'est légèrement infléchi dans la décennie suivante. Certes la mission première est l'acheminement toujours plus important du liquide vital mais l'idée de développement durable a fait son chemin dans les têtes, et les conséquences pour l'avenir des politiques présentes sont prises en compte. Ainsi, l'exploitation des sources de surfaces est préférée aux autres alternatives qui ne doivent être utilisées que comme compléments ou en cas de crise du système principal d'acheminement. En effet, alors que plus de 40% de l'eau acheminée dans la capitale provenait de l'exploitation des galeries d'infiltration ou des pluies en 1980, ce chiffre est retombé à 25% en 2002. Le rapport des forces évolue en faveur des sources de surface, mais il est bien plus significatif de montrer que la production via les sources alternatives diminue même en absolu. Aujourd'hui ; seulement 165 millions de m3 d'eau par an sont prélevés des galeries d'infiltration, et des puits, représentant un peu moins de 80% des prélèvements opérés sur les mêmes sources deux décennies plus tôt.

- ...passant par la potabilisation des eaux de surface

La production d'eau potable issue des eaux de surfaces concerne deux cours d'eaux : le Rio Chillon et le Rio Rímac.

Le processus de traitement du Rio Rímac est réalisé dans deux usines de traitement, localisées sur le site de La Atarjea. La Atarjea signifie le « conduit qui porte les eaux au réservoir fournissant la population ». Ce site, situé à l'est de la ville, entre les districts de San Agustino et Santa Anita, proche des rives du Rímac, à 6 kilomètres de La Plaza Mayor de Lima et au pied des cerros Santa Rosa et Quiroz. Historiquement, c'est dans ce lieu où la nature offrait à l'homme une eau cristalline, que venaient s'approvisionner en eau les premiers habitants de Lima. Depuis son existence la compagnie

des eaux de la ville s'appui principalement sur ce site, et on y trouve les deux usines de traitement, construites entre 1955 et 1994, à l'intérieur d'une aire de 315 hectares, hautement surveillée et qui fait la fierté de la SEDAPAL.

La première usine est constituée de 36 filtres de type Aquazur de 100m2 chacun. Ces filtres sont lavables (au moyen de pulvérisation d'eau et d'air comprimé) et sont équipé de régulateurs qui réalisent la distribution d'eau de manière automatique. L'usine est composée de deux batteries de filtres et d'un réservoir en béton armé d'une capacité de 1000 m3.

La seconde usine a été crée en 1980 à coté de la première et sur le même modèle et dans un but de réduction du captage des eaux souterraine puisque l'eau qu'elle produit couvre certaines zones initialement desservies par des puits. Devant la croissance démographique et urbanistique énorme des années 90, ces usines n'ont plus assuré une production suffisante. Conséquemment, des travaux ont été réalisé, financés par la SEDAPAL (à 60%), par des donations du gouvernement français (7.3%), un apport du Fond National de l'Habitat -FONAVI- (8.5%) et du Trésor Public (24.2%). Ainsi actuellement la capacité totale de ces deux usines est de 20m3 par seconde (hors de la période d'étiage ou elle est considérablement réduite) et bénéficie selon la SEDAPAL à 6 386 308 millions d'habitants (selon les données du 9ème recensement de la population et de l'habitat de 1993).

Photo 15 : Usine de traitement de La Atar4ea :

Source : SEDAPAL.

- A plus long termes, de grands projets en marche :

« Lima a un déficit énorme entre l'approvisionnement et la demande ; les projections officielles disent que celui-ci sera plus grand dans le futur ». Juan Carlos Barandiaran, ex chef de projets de Sedapal.

Pour faire face à cette constatation inquiétante, la SEDAPAL souhaite mettre en oeuvre une série de projets titanesques afin d'acheminer l'eau en plus grande quantité vers la capitale. Pour aborder le problème, l'entreprise SEDAPAL a prévu divers projets de transvasement d'eau entre des bassins situé au pied des Andes. Il est traité dans sa majorité de transvasements d'eau du bassin de la Rivière Mantaro vers celle du Rímac, ainsi que de Jacaybamba, dans le bassin ce qui est Criard, et d'un barrage de Manchay dans le bassin du Lurín. Ces travaux coûtent des sommes astronomiques qui accroîtront un peu plus la dette de l'entreprise. Le Gouvernement d'Alan García essaye par conséquent d'obtenir les fonds nécessaires du secteur privé à travers des participations des projets spécifiques, sans que son discours contre les privatisations des services essentiels soit altéré. C'est en effet la Japan Bank for International Cooperation (JBIC) qui avancera les deniers à l'entreprise publique péruvienne. Cependant ces dépenses semblent être la meilleure alternative à la surexploitation de l'aquifère liméen.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote