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Les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et politiques de l'accès à l'eau dans l'agglomération de Lima et plus spécialement dans les quartiers dits « asentamientos humanos », quel avenir pour une ville assoifée ?

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par Claire Gaillardou
UFR de Géographie Bordeaux III - DEA de géographie, mention développement, sociétés et cultures 2007
  

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IV Manque de constance du service et impact environnemental,

un réseau d'eau « malade»

IV-1 Le manque de constance du service:

Selon le dernier rapport de l'Organizacion Panamericana de la Salud sur les services d'eau et d'assainissement au Pérou, datant de 20002, on note que dans le milieu urbain, presque tous les systèmes d'approvisionnement (99%) offrent des services en manière discontinue : le nombre moyen d'heures de service est de 13.7. À Lima, le pourcentage de la population approvisionnée de manière intermittente est de l'ordre de 70%. Cette situation constitue un facteur de risque pour la détérioration de la qualité de l'eau sur le plan domiciliaire, puisque le manque de continuité oblige à la population à construire des moyens de stockage intra domiciliaire (citernes et réservoirs en hauteur) qui ne sont pas suffisamment protégés et qui ne reçoivent pas propreté et désinfection périodiques. D'après Silvia de Los Rios (CIDAP), 50% de l'eau est perdue dans les « asentamientos humanos » à cause de la mauvaise qualité des canalisations et de l'inadéquation de l'installation du réseau par rapport à la pente.

IV-2 L'impact environnemental:

Moins de 5 % des eaux d'égout dans les villes d'Amérique Latine reçoivent un traitement (World Bank). Au Pérou, ces problèmes environnementaux ont été très tardivement pris en compte par les autorités publiques, comme en témoigne la création en 2003, d'un Service de Gestion de l'Environnement et des Ressources Naturelles au Gouvernement Régional de Callao.

La pollution de l'eau concerne aussi bien les eaux souterraines que les eaux en surface.

1 INEI, 2000, Anuario estadistico, Peru en numeros 2000.

2 Organizacion Panamericana de la Salud, 2000, Evaluacion global de los servicios de abastecimiento de agua y sanéamiento 2000: Informe analitico, Resumen Peru, Lima : OPS, 50 pages.

-La contamination des eaux souterraines:

Une grande partie de la population de Lima dépend de l'eau souterraine ou des puits privés ou collectifs. La qualité est particulièrement mauvaise dans les puits où le taux de nitrates dépasse largement les concentrations permises. Le plus inquiétant, sont les activités urbaines générant la présence d'autres contaminants comme les pesticides, métaux lourds, hydrocarbures. L'extraction excessive de l'eau provoque également la diminution des nappes phréatiques et la salinisation de l'eau.

Dans les dernières décennies, on a réduit les secteurs cultivés sous irrigation étant donné le changement d'utilisation de la terre, d'agricole à urbain, ce qui est à l'origine de la diminution significative de la charge de l'aquifère. En même temps, des problèmes de surexploitation des eaux souterraines se sont présentés autour de 1997, caractérisés par la tendance à la diminution permanente du niveau la nappe et la présence de zones critiques avec détérioration de la qualité de l'eau. Toutefois, ce processus de surexploitation a été contrôlé avec l'exécution des projets mentionnés précédemment. Le rythme de rénovation de l'eau souterraine est très lent. Il peut couler, par exemple, entre 1 et 100 mètres à l'année. En extrayant l'eau souterraine au moyen de puits, on crée une zone sans eau en forme de cône autour du point d'extraction. Tout polluant qui est déchargé au-dessus de ce lieu est porté par le cône directement à la zone du puits et peut affecter de manière très importante la qualité de l'eau extraite. D'autre part, quand l'extraction dépasse la charge dans un aquifère, un déséquilibre hydraulique se produit et le niveau de la nappe peut diminuer aux niveaux critiques, mettant en risque les réserves d'eaux souterraines et sa qualité. Pour que toute la population dispose d'une quantité d'eau suffisante, de qualité appropriée et de manière soutenable, il est nécessaire d'effectuer une gestion efficace de la ressource hydrique souterraine.

-Pollution et essoufflement des eaux de surface

Pollution des eaux en surface : Des 3 rivières existantes à Lima, la rivière RIMAC est la plus importante et fournit 61% de l'eau potable distribuée par SEDAPAL, servant à environ 75% de la population. Dans la station d'épuration de l'Atarjea administrée par SEDAPAL, la rivière contient un haut niveau de pollution d'origine bactériologique et chimique, provenant des « asentamientos humanos » et des mines situées en amont.

Le processus de traitement permet de diminuer une partie de la pollution mais il reste deux préoccupations majeures:

o La concentration de métaux (plomb) dans les robinets,

o L'exposition directe des classes défavorisées aux eaux polluées :

beaucoup d'habitants utilisent directement l'eau de la rivière pour la consommation

humaine, le nettoyage des aliments, des outils, l'irrigation des zones agricoles...

Selon le Ministère de la Santé et la Direction Générale de la Santé Environnementale1 , à cause de ces agents contaminants, les Rios Rímac et Chillon sont aujourd'hui en perte d'équilibre écologique, et l'avenir n'annonce pas une inversion immédiate de cette tendance par faute de traitement des eaux usées.

- Le manque de traitement des eaux usées ; conséquence de la pollution de la côte

Lima Métropolitaine a plus de 8 millions d'habitants, et l'eau utilisée se transforme en eaux d'égout ou en eaux usées. Par manque de traitement de ces eaux usées, on déverse quotidiennement aux rivières et à la mer presque 2 millions de mètres cube. Étant donné la présence de micro-résidus hydro biologiques contaminées, la décharge des eaux usées au niveau de la plage est à l'origine d'une série de problèmes associés à la santé publique (constatations de maladies de la peau et des yeux après s'être recrée sur dans des plages contaminées), perte de l'esthétique des plages et détérioration et/ou perturbation des ressources marines en général. Cette situation affecte particulièrement à la baie de Miraflores, et spécialement les plages de la Costa Verde, principal centre de dissémination de la population métropolitaine.

SEDAPAL, conscient de ce problème, développe de grands projets dans les zones sud et nord de Lima pour récolter toutes les eaux servies d'utilisation domestique et industrielle et leur donner le traitement adéquat. En accord avec le plan d'assainissement de l'entreprise, les excédents d'eaux d'égout et usée « disparaitront », à travers 2 futurs canalisations sous-marines, dans le sud et dans le nord, après un « traitement spécial ».

La situation actuelle de l'agglomération de Lima est préoccupante, en particulier dans les zones de grande pauvreté. Elle s'est construite et continue à évoluer en dehors des principes de développement durable ce qui peut menacer son futur

1 Ministerio de Salud et Direccion General de Salud Ambiental (DIGESA), 2000, Peru aspectos ambientales y opciones estrategicas, Documento del Banco Mundial.

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