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les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes

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par Parvaneh Majd
Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006
  

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I-II- d. Usage et abus :

Ces deux classifications américaines distinguent la dépendance, au sens large l'addiction, à une substance ou un comportement, des usages problématiques.

Autrement dit, il peut y avoir l'existence d'une conduite potentiellement addictive sans qu'il y ait de dépendance, c'est à dire de conséquences négatives pour la personne.

L'usage devient problématique dés lors que l'entourage, la société  sont lésés par cette conduite.

L'usage peut être le résultat de pressions de phénomènes internes et externes : attrait du plaisir interdit, fascination par le danger potentiel, curiosité, intégration dans une communauté, évasion hors d'un monde hostile ou d'une réalité quotidienne contraignante, etc.

Le sujet fait donc l'usage de substance ou adopte des comportements potentiellement addictifs à des fins récréatives, et lors de situations occasionnelles. L'usage est nocif (abusif) lorsque la consommation de substances ou le comportement deviennent susceptibles de provoquer des dommages physiques, affectifs, psychologiques ou sociaux pour le consommateur et son environnement proche ou lointain.5(*)

I-II-e. Tolérance et Manque :

L'OMS distingue ce qui relève de la dépendance physique et de la dépendance psychologique :

La dépendance psychologique « est un état dans lequel une drogue produit un sentiment de satisfaction et une pulsion psychique exigeant l'administration périodique ou continue de la drogue pour provoquer le plaisir ou éviter le malaise » (OMS, 1964).

Le sujet ne supporte plus de se passer de la drogue, toute sa vie est orientée vers la recherche du produit, c'est la situation du toxicomane.

La dépendance physique « est un état adaptatif caractérisé par l'apparition de troubles physiques intenses lorsque l'administration de la drogue est suspendue ou que son action est contrecarrée par un antagoniste spécifique » (OMS, 1964).

Certains auteurs estiment que la dépendance physique est la caractéristique des toxicomanies.

Ces deux définitions renvoient à la notion de « manque », c'est à dire la traduction du syndrome de sevrage, et à celle de tolérance au produit : le processus d'adaptation d'un organisme à une substance qui se traduit par l'affaiblissement progressif des effets de celle ci, le sujet doit donc augmenter la dose pour retrouver les sensation initiales.6(*)

I-III. Les Addictions:

I-III-I. L'addiction à une substance :

I-III-I-a. L'addiction au Tabac :

C'est en 1560 que le Tabac est introduit en France par un moine qui le rapporte du Brésil et par un diplomate français en poste à Lisbonne : Jean Nicot.

Comme toute plante ayant des propriétés psychoactives, le tabac contient des alcaloïdes, dont le principal est la nicotine. Celle-ci possède un effet stimulant, anxiolytique et coupe-faim.

Les méfaits du tabac ne sont plus à démontrer. Il augmente la pression artérielle, accélère le rythme cardiaque et détériore les artères. Les risques coronariens et les décès par infarctus du myocarde sont deux fois plus élevés chez les fumeurs7(*).

Le tabagisme peut être considéré comme une dépendance à la nicotine à laquelle s'ajoute une dépendance psychologique et comportementale au fait de fumer.

La dépendance physique au tabac est confirmée par les fumeurs, la dépendance psychique tenant par ailleurs une place importante dans leur vie. Les travaux actuels confirment le lien existant entre la dépendance tabagique et la régulation des émotions8(*) .

I-III-I- b. L'Addiction à l'Alcool:

L'Alcoolisme est l'addiction la plus anciennement réprée. Depuis des millénaires l'homme consomme de l'alcool.

La molécule d'alcool ou éthanol est connue depuis le XIXe siècle. C'est une substance organique simple, produit de la fermentation des sucres contenus dans les fruits.

L'alcool est essentiellement consommé à des fins récréatives. Au point de vue thérapeutique, on l'utilise principalement comme antiseptique externe et comme solvant pour certains médicaments, bains de bouche et gargarismes.

« Selon la dose, les principales réactions observées sont, en ordre croissant, les suivantes : anxiolyse, euphorie, désinhibition, altération de l'attention et du jugement, diminution des perceptions sensorielles, troubles de la mémoire, sommeil, anesthésie, inconscience, comma et mort9(*). »

L'alcool facilite les échanges interpersonnels ; l'alcool calme les souffrance internes, le mal être psychique, réduction de l'anxiété, de la dépression. L'alcool lève les inhibitions (le Surmoi est soluble dans l'alcool) et peut entraîner des comportements proches du passages à l'acte (violences physique ou sexuelle, actes impulsifs...).

Les conséquences de l'alcoolisme se constatent au niveau somatique : troubles gastro - entérologie (hépatites, cirrhoses, gastrites, etc.)Troubles neurologiques, insuffisance cardiaque, encéphalopathies, polynévrites, épilepsie, atteintes vasculaires. Les troubles du caractère et de l'humeur sont à relever. Au niveau de la sphère intellectuelle, des troubles mnésiques peuvent apparaître.

Le terme d'alcoolisme a été proposé par Magnus Huss en 1849. Une courte définition de l'alcoolisme est donnée par Fouquet (1951) : est alcoolique tout homme ou femme qui a, en fait, perdu la liberté de s'abstenir de consommer de l'alcool.

Pour Fouquet, l'alcoolisme correspond à l'intrication de trois facteurs ; un facteur psychique, un facteur de tolérance et un facteur toxique10(*) .

Dans les trois essais sur la théorie sexuelle (1905), Freud suggère la relation entre la zone labiale et le développement ultérieur de l'alcoolisme.

Freud écrit : « [...] tous les enfants ne suçotent pas. Il est à supposer que ce soit le propre de ceux chez lesquels la sensibilité érogène persiste, l'enfant sera plus tard un amateur de baiser, recherchera les baisers pervers et, devenu homme, il sera prédisposé à être fumeur et buveur ».

Ferenczi a insisté sur la dimension homosexuelle du sujet alcoolique .Il s'agirait d'une homosexualité latente, car le désir homosexuel est refoulé et réprimé.

Chez l'homme , elle se manifesterait par des revendications de virilité lors des ivresses, le choix d'une épouse plus maternelle que féminine, la recherche de camaraderie masculine et de lieux essentiellement masculins 11(*).

En population générale adulte, l'alcool est la substance psychoactive la plus consommée. La boisson alcoolisée est un produit expérimenté par la quasi-totalité des Français. Ainsi, La France se trouve en tête des pays européens pour la consommation d'alcool et demeure le premier pays exportateur12(*).

Un peu plus d'un français sur cinq déclare consommer de l'alcool tous les jours. Les consommateurs d'alcool sont majoritairement des hommes ; ils sont trois fois plus souvent concernés par la dépendance ou l'usage problématique que les femmes.

I-III-I-c. L'Addiction aux substances illicites : la toxicomanie :

Toxicomanie vient du grec toxikon, poison dont les flèches étaient enduites, et de maniaque signifie folie. C'est un comportement de dépendance à l'égard d'une ou plusieurs substances psychoactives13(*).

Le Grand Dictionnaire de la Psychologie définit la toxicomanie comme :

« Une relation de dépendance aliénante à une drogue plus ou moine toxique tendant à subordonner toute l'existence du sujet à la recherche des effets du produit »14(*).

Selon Richard et coll. (2000), la classification la plus répandue isole trois grands groupes de substances :

- Les psycholeptiques ou dépresseurs de l'humeur : les canabis, les barbituriques, l'hydroxybutyrate, les opiacés ;

- Les psychoanaleptiques ou psychostimulants : la cocaïne et le crack, les amphétamines et anorexigènes, L'ecstasy;

- Et enfin, les psychodysleptiques ou hallucinogènes : le LSD, la kétamine ...

- Le Canabis

Le canabis est une plante à l'origine de nombreuses préparations, dont l'activité psychotrope est principalement induite par l'un des cannabinoîdes qu'elle contient, le tétrahydrocannabinol ou THC15(*).

Le canabis est un produit psychoactif, qualifié en France de «  drogues douce » associée le plus souvent à la convivialité et la détente.

Le canabis est le plus souvent fumé, mais, plus rarement, le canabis peut être ingéré par voie orale.

Il provoque « l'ivresse canabique » qui diffère selon la quantité consommée et l'état psychologique du sujet. Dans un premier temps, le sujet éprouve un sentiment de bien-être, d'euphorie. La seconde phase est dite confusionnelle, les perceptions sensorielles du sujet peuvent être modifiées.

Une certaine labilité émotionnelle avec une suggestibilité augmentée est à noter. Puis, les phases suivantes se caractérisent par un progressif retour à la réalité.

Après une phase d'apathie et de sensation d'être dans un monde sans problème suit la phase d'assoupissement16(*).

Dans le cadre d'un usage fréquent et prolongé, on peut constater :

- des effets sur la mémoire. Un usage régulier de cannabis, même sur une courte période, induit des perturbations de la mémoire immédiate, troubles pouvant persister après quelques semaines d'abstinence ;

- des crises d'angoisse (attaque de panique). L'intoxication au canabis semble pouvoir induire des attaques de panique chez des sujets présentant un contexte d'anxiété chronique ;

- Un syndrome « amotivationnel ».Celui-ci se manifeste par un repli sur soi, un désintérêt généralisé qui entraînent un désinvestissement des activités quotidiennes.

Il se caractérise également par un déficit intellectuel et un émoussement affectif ;

- un syndrome confusionnel aigu, parfois appelé psychose canabique, avec des altérations sensorielles, trouble de la mémoire des faits récents, idées délirantes...

La psychose canabique peut se décliner sous trois formes : le syndrome confusionnel aigu avec idées délirantes, altérations sensorielles, labilité émotionnel ; le syndrome schizophréniforme avec idées de persécution, vécu paranoïde ; le trouble psychotique chronique.

Au niveau somatique, quelques troubles sont à relever. Ils concernent plus particulièrement la sphère digestive. Le canabis pourrait avoir un effet sur la spermatogenèse ainsi qu'un pouvoir cancérogène lié à la fumée des cigarettes de canabis.

On estime le nombre de consommateurs quotidiens de canabis chez les 14-18 ans en France à 120 000 individus environ.17(*)

- Les opiacés :

La dépendance aux opiacés constitue l'archétype même de la toxicomanie. Les opiacés sont des produits d'origine naturelle contenus dans le latex (opium) recueilli sur une plante, le pavot, ou synthétique ayant des propriétés similaire à l'opium.

L'héroïne est un dérivé de la morphine qui reste le principal opiacé consommé, hors prescription médicale. Elle se présente sous forme de poudre blanche, mais peut être vendue sous divers aspects.

Ainsi, elle pourra avoir une couleur brunâtre ou grisâtre. Elle peut être prisée : « le sniff », mais elle est le plus souvent injectée par voie parentérale, surtout intraveineuse : « le shoot ».

Les opiacés apportent une sensation agréable de bien-être, d'apaisement, d'extase et un état euphorique.

L'héroïne agit comme un anxiolytique puissant et comme un antidépresseur. On a souvent décrit l'effet de l'héroïne sous forme de « flash » qui correspond à une sensation intense, brutale, physique et psychique.18(*)

Olivenstein (1977) le définit ainsi : «  le flash est une explosion de jouissance dans le corps, la tête et l'esprit. Sa chaleur voluptueuse saisit le ventre, remonte, embrase l'être entier en une flambée instantanée, c'est un orgasme en somme auprès duquel l'orgasme sexuel semble peu de chose ».19(*)

De façon générale, pour ce qui concerne les conséquences physique et médicales de l'intoxication aux opiacés, on peut constater :

- Des effets neuropsychiques : au niveau du système nerveux centrale, les opiacés induisent une analgésie et une sensation d'extrême anxiolyse. L'utilisation chronique entraîne une perturbation continue du psychisme avec des manifestations, par exemple, de type paranoïaque.

- Des effet respiratoires : dépression (syndrome de Cheyne - Stokes), des bronchites sont possible, crise d'arythmie suivie d'un arrêt cardiaque brutale.

- Des effets digestif : retards à la vidange gastrique, stase fécale, diminution générale de toutes les sécrétions non salivaires, coliques hépatiques.

- Des effets gynécologique : les femmes toxicomanes présentent souvent une aménorrhée.

- Des atteintes virales : la consommation d'opiacés par voie intraveineuse constitue un facteur de risque élevé de contracter des virus, notamment le virus de l'immunodéficience humaine( VIH) et le virus de l'hépatite C(VHC).

Le phénomène de manque :

En cas d'absence de consommation d'opiacés pour les sujets dépendants, un phénomène de manque se produit. Massota (1977) le définit de la façon suivante : « L'appellation médicale du manque du toxicomanes recouvre un ensemble de symptômes désagréables ou douloureux qui se produit chez celui qui a développé une dépendance au moment de la suppression de la drogue qu'il prenait habituellement.

Il est variable selon les produits, l'individu, les circonstances, le rythme et la quantité d'injection ».20(*)

Les manifestations du manque, lorsqu'il y a cessation de prise de drogue se traduisent sur le plan physique principalement par :

- des troubles digestifs, le sujet se trouve dans un état nauséeux qui s'accompagne le plus souvent de vomissements et de diarrhées ;

- des troubles viscéralgiques et crampes musculaires ;

- des troubles circulatoires : pâleur, sueurs froides, parfois hypotension ;-

- des insomnies.

- les yeux larmoyants, le nez qui coule.

Si la consommation d'opiacés entraîne une dépendance physique, elle provoque également un phénomène de dépendance psychique.

Sur le plan psychique, le sujet vit dans un état d'excitation et `d'angoisse qui le pousse à la recherche du produit, pas pour retrouver d'emblée le plaisir, mais pour éviter le malaise physique.

* 5 Lore M. (2002).Mémoire de maîtrise de psychologie clinique .Paris X. Internet Relay Chat, addiction et dépression.

* 6 Lore M. (2002).

* 7 Varescon, I. (2005). Psychopathologie des conduites addictives .Edition Belin, 2005.

* 8 Carton, S. (2001). Aspects psychologiques de la régulation émotionnelle dans la dépendance tabagique.Annales de médcine Interne, 152 : 1S60-1S66.

* 9 Brisson, P. (2000). L'usage des drogues et la toxicomanie.volumeIII. Gaëtan morin éditeur Itée.Canada.

* 10 Varescon, I. (2005). Psychopathologie des conduites addictives .Edition Belin, 2005.

* 11 Varescon, I. (2005).

* 12 Valleur, M.Matysiack, J.C. (2003).Sexe, passion et jeux vidéos : les nouvelles formes d`addiction .Paris : Flammarion.

* 13 Richard, D., Senon, J.L (1999).Dictionnaire de drogues, des toxicomanies des dépendances. Paris. Larousse.

* 14 Bloch, G et al. (1999). Grand Dictionnaire de la psychologie .Paris : Larousse.

* 15 Richard, D.Pirot, S. , Senon, J.L. (2000). Les drogues et leur mode d'action. In Toxicomanie Paris.Masson.

* 16 Varescon, I. (2005). Psychopathologie des conduites addictives .Edition Belin, 2005.

* 17 Varescon, I. (2005).

* 18 Varescon I. (2005).

* 19 Olivenstein C. (1977).il n'y a pas de drogués heureux. Paris : PUF.

* 20 Varescon I. (2005).

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