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les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes

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par Parvaneh Majd
Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006
  

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II-V- Comorbidité Dépression Addiction :

Au décours des deux dernières décennies, de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont tenté d'évaluer la comorbidité toxicomanie - autre trouble psychiatrique, en particulier les troubles de l'humeur.130(*)

La présence de troubles comorbides, perturbe en effet le bon déroulement du traitement ou l'oriente vers des stratégies qui ne mettent pas au premier plan la modification du comportement de la toxicomanie. Les troubles psychiatriques fréquemment associés (anxiété et dépression), fragilisent le maintien de l'abstinence.131(*)

Nous savons que La dépression est le trouble mental le plus fréquemment associé à la toxicomanie ; elle est particulièrement corrélée à un niveau de dépendance élevé et / ou une polytoxicomanie.

II-V-I- La place et la fonction de la dépression sur l'addiction :

Aujourd'hui, on sait que les toxicomanes présentent plus fréquemment de troubles psychiatriques que dans la population générale et que les sujets présentant des troubles mentaux montrent une plus forte appétence pour les drogues.132(*)

Depuis l'année 1886 où Freud, à propose de ses travaux sur la cocaïne, disait en prendre un peu pour combattre la dépression, les liens entre la toxicomanie et la dépression se sont discrètement maintenus dans la littérature psychanalytique.

Notons que les données concernant la comorbidité chez les sujets toxicomanes est moins abondante que celle qui concerne les relations entre alcoolisme et troubles mentaux. Toutefois, l `association dépression et toxicomanie ne fait plus aucun doute. Qu'elle soit primaire ou secondaire la dépression ne peut qu'aggraver ou maintenir la consommation de drogues.133(*)

Varescon (2005) écrit « La dépression affecte la majorité des sujets dépendants et conduit, dans ses formes extrême, à une fréquence des actes suicidaires chez les toxicomanes. La dépression se manifeste « à découvert » lors de l'arrêt de la consommation de substances. Le recours à la drogue a permis au sujet de masquer une souffrance et a été utilisé comme un moyen de gérer des états émotionnels négatifs. L`absence de prise de produits réactive les affects dépressifs »134(*).

Rosenfeld (1960) pour sa part, rapprochait étroitement toxicomanie et maladie maniaco-dépressive, reliant la manie à l'omnipotence destructrice et la toxicomanie à la dépression par l'identification à un objet malade ou mort.135(*)

Bergeret (1982) met en évidence un certain nombre de caractères communs aux divers aménagements rencontrés dans la clinique : la dépression, les carences identificatoires et l'incapacité à gérer la violence naturelle qui, non élaborée, engendre le besoin de nuire aux autres et à soi-même.136(*)

Bergeret (1982), décrit les toxicomanes selon leur structure de personnalité. Les toxicomanes de structure névrotique, le toxicomane de structure psychotique et le toxicomane dépressif137(*).

Plus précisément (Bergert, 1995) : «  le propre du mécanisme dépressif serait de demeurer en bascule, de se défendre, en essayant de ne rien concéder, en raison de l'angoisse déclenchée par l'évocation de situations régressives comme progressives que représente le maintien des liens oraux et le morcellement psychotique d'une part, et la menace de castration d'autre part ».

En d'autre terme, le sujet addictif agit avec force, ténacité et hargne pour préserver l'espace de sa dépendance (espace interpersonnel, puis espace corporel propre), ce qui le dépersonnalise et l'humilie, mais s'il accepte ce prix, c'est que c'est la seule manière qu'il ait trouvé de signifier une demande à l'objet, tout en préservant un équilibre psychique.

Cet état d'équilibre instable, cette rupture sans effondrement, accentue le déficit narcissique de ces personnalités pré-dépressive, car celles-ci vont, du fait de leurs agir et pour se défendre de tout réveil de la blessure narcissique, avoir tendance à organiser un mode de vie évitant toute relations humaine, mais avides d'un amour, rechercheront un plaisir narcissique vicariant dans l'objet addictif.138(*)

L'utilisation du besoin physiologique comme néo-objet prend le relais des objets de la réalité externe devenus dangereux ou inadéquats à donner une réponse satisfaisante à l'expérience du vide, ou sur lesquels ne peut plus se porter une admiration ou une gratitude, seules suffisantes à contenir la violence intérieure.

Cette ici à souligner que cette dépressivité est une modalité particulière du fonctionnement psychique (et non une structure) servant à aménager un temps des angoisses désorganisantes, mais qui nécessite une énergie considérable et totalement improductive pour se maintenir.

Cette dépressivité antidépressive est absolument confondue avec la conduite addictive. On pourrait ainsi dire que la conduite addictive, dans sa symptomatologie même (Manque - frustration ; excitation-élation), est le reflet exact d'une économie à la fois dépressive et antidépressive.139(*)

On voit ainsi cliniquement dans toutes les conduites addictives la successions rapide, voire la juxtaposition des symptômes dépressifs suivants : perte de l'estime de soi, honte, morosité, perte d'élan et des capacités créatives, avidité affective et agrippement à l'interlocuteur ; excitation hypomaniaque, dépendance et gestion de l'espace de dépendance, affolement et auto-sabotage. Fait important, il nous semble qu'au début cette succession garde quelque sens et quelque émotion mais que progressivement ce n'est plus que la répétition mécanique de ces séquences qui est « investie », la protection narcissique étant jugée meilleure si elle est froide. 140(*)

* 130 Lepine, J-P, Pezous. A.M. Comorbidité troubles de l'humeur-troubles liés aux substances psychoactives In .Bailly, D, Venisse, J.L. (2001). Addiction et psychiatrie. Masson. Paris.

* 131 Varesscon I. (2005).

* 132 Farger F (2000).Dépendance, abus, usage.In Angel P, Richard D, Valleur M.Toxicomanie.Paris : Masson : 16-22.

* 133 Varescon I. (2005). Psychopathologie des conduites addictives .Edition Belin.Paris

* 134 Varescon I. (2005).

* 135 Rosenfeld H (1960). La toxicomanie. In Etats psychotiques. Paris : PUF «  le fil rouge ».

* 136 Varescon I. (2005).

* 137 Bergeret J. (1982). Toxicomanie et personnalité. Paris. PUF.

* 138 Grunberger B. (1975). Le narcissisme. Petite bibliothèque, Payot. Paris In Jeammet P et coll. (2003).

* 139 Bergeret j (1995). La dépression et les états vraiment limites dans la clinique psychanalytique contemporaine. In Narcissisme oedipe et violence .PUF. Paris.

* 140 Jeammet P et coll (2003).

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