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les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes

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par Parvaneh Majd
Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006
  

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III-I-II- La personnalité dépendante :

Birtchnell en 1988 a proposé de définir la dépendance pathologique à partir de cinq déficits développementaux :

- déficit dans le processus de séparation en sécurité ;

- déficit dans l'établissement d'une identité personnelle ;

- déficit dans la capacité à devenir confiant dans ses capacités ;

- déficit dans l'acquisition d'une appréciation adéquate de sa propre valeur ;

- déficit dans la capacité à se sentir accepté dans le monde des adultes.154(*)

Livesley et coll en 1990, ont définit dix traits prototypiques de la personnalité dépendante : crainte de la perte, faible estime de soi, besoins de conseils et de réassurance, besoin d'affection, besoin d'approbation, d'attention et de soins, recherche de proximité, niveau de sécurité permanent, réactivité à la séparation, soumission.155(*)

Bornstein en 1993 a proposé une définition de travail de la dépendance pathologique. Cette dépendance est un type ou un style de personnalité caractérisé par quatre composantes primaires : motivationnelle ( besoin d'être guidé, approuvé et soutenu par les autres), cognitive ( perception de soi comme peu efficace et puissant et perception des autres comme puissants et capables de contrôler le devenir des événements), affective ( tendance à être inquiet quand il faut fonctionner de manière autonome, notamment quand ce fonctionnement peut être jugé par autrui), comportemental ( tendance à rechercher de l'aide, du support, de l'approbation auprès des autres). 156(*)

III-II- Opérationnalisation de la dépendance pathologique :

L'Opérationnalisation d'une dépendance pathologique peut se faire selon deux modalités. La première est de type catégoriel et fixe un seuil entre dépendance normale et pathologique. La dépendance pathologique est conceptualisée comme une catégorie rentrant dans le cadre des personnalités pathologique.

En revanche, l'approche dimensionnelle considère que les individus sont plus ou moins dépendants. Sur le plan de la recherche, l'approche dimensionnelle est plus ancienne et a conduit d'une part à la mis au point de nombreux instruments d'évaluation et d'autre part à l'étude de corrélations entre certains troubles psychopathologiques et certains dimensions de la dépendance.157(*)

III-II-I- Approche catégorielle :

La personnalité dépendante apparaît pour la première fois en 1980 dans la 3e révision du DSM. Le DSM définit le trouble de la personnalité à partir de l'existence de traits de personnalité qui sont rigides, inadapté et responsables soit d'une altération significative du fonctionnement social ou professionnel, soit d'une souffrance subjective.

Ces manifestations des troubles de la personnalité généralement identifiables à l'adolescence, voire plus précocement, persistent durant le majeur parti de la vie adulte, elles deviennent cependant moins évidentes dans la seconde partie de la vie ou chez le sujet âgé.

Tableau III-I- Critères diagnostique de la personnalité dépendante du DSM-IV.

Besoins générale et excessif d'être prise en charge, qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à la peur de la séparation , apparaissant au début de l'âge adulte et présent dans des contextes divers , comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :

1- Le sujet a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être conseillé ou rassuré(e) de manière excessive par autrui.

2- A besoin que d'autre assume les responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie.

3- A du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation.

4- A du mal à initier des projets ou à faire des choses seul(e) par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation ou d'énergie.

5- Cherche à outrance à obtenir le soutien et l'appui d'autrui, au point de se porter volontaire pour faire des choses désagréables.

6- Se sent mal à l'aise ou impuissant(e) quand il (elle) est seul(e) par crainte exagérées d'être incapable de se débrouiller.

7- Lorsqu'une relation proche se termine, cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont il (elle) a besoin.

8- Est préoccupé(e) de manière irréaliste par la crainte d'être laissé(e) à se débrouiller seul(e).

III-II-II- Approche dimensionnelle :

De nombreux instruments d'évaluation ont été proposés. L'inventaire de dépendance interpersonnelle d'Hirschfeld et coll. A été mis au point en 1977 et comprend 48 items cotés de 1 à 4. Les items se répartissent en trois sous-échelles mesurant la dépendance psychologique vis-à-vis d'autrui (ER), le manque de confiance en soi sur le plan social (LSS), et l'affirmation d'autonomie (AUT).

Les deux premières sous-échelles évaluent directement la dépendance affective tandis que la dernière mesure le déni de cette dépendance.

Blatt a donc mis au point le DEQ en lien avec sa théorisation afin d'étudier les continuités entre les formes normales et pathologique de dépression.

Le facteur I ou facteur dépendance comprend essentiellement des items portant sur les rapports entre le sujet et l'extérieur, en référence essentiellement aux relations interpersonnelles. Ils correspondent à des sentiments de solitude, d'abandon, d'impuissance, à des désirs d'avoir des relations proches avec les autres, d'être dépendant d'eux. Certaines questions concernent le vécu de rejet par les autres, la peur de les blesser et les difficultés à exprimer sa colère ou son désaccord de crainte de perdre les gratifications qu'ils offrent.

Pour le facteur II ou facteur autocritique, il s'agit d'items plus orientés vers les questionnements internes du sujet avec des thèmes de culpabilité, de vide, de désespoir, d'insatisfaction et d'insécurité, les difficultés à assumer les changements, le poids de responsabilités, l'impression de ne pas pouvoir atteindre les buts fixés, d'échec face à l'entourage vécu avec honte et autocritique.

Le facteur III ou facteur efficience évalue la confiance du sujet dans ses ressources internes et ses capacités. Les items corrélés avec ce facteur comportent des thèmes d'objectifs et d'idéaux élevés, de responsabilité, de force intérieurs, de fierté et de satisfaction par rapport à ses réalisations.

L'ESA (Echelle de sociotropie autonomie) a été développé pour tester la théorie de Beck concernant deux caractéristiques de la personnalité relativement stables qui peuvent prédisposer l'individu à la dépression en fonction de certains événements. La sociotropie pourrait se définir comme tout ce qui attire un individu vers les autres personnes et qui le rend dépendant de ses relations avec les autres pour être satisfait. L'autonomie se définit comme la nécessité pour un sujet de se centrer sur la réalisation de ses objectifs sans contrôle ou contrainte de la part des autres.

Un sujet sociotrope pourrait devenir dépressif si des facteurs externes ou internes sont perçus comme un obstacle à l'approvisionnement social, alors qu'un sujet autonome pourrait devenir dépressif si ces facteurs sont perçus comme un irréversible obstacle à l'accomplissement de ses objectifs.158(*)

III- III- Apparence comportementale :

Dés leur entrée dans l'âge adulte, les personnalités dépendantes présentent des comportements caractéristiques de passivité et de soumission aux autres. Elles préfèrent laisser les autres décider pour elles dans tous les domaines de la vie, qu'il s'agisse de décisions importantes, telles que le choix d'un logement, d'une activité professionnelle ou de décisions mineurs et quotidiennes, telles que la façon de s'habiller, le choix d'un restaurant ou d'un spectacle. Elles conservent un style immature et enfantin.

Leur susceptibilité extrême, leur peur du rejet en fait des êtres conformistes, prêts à assumer les corvées les plus pesantes et parfois les plus humiliantes, dans l'espoir, toujours précaire, d'être aimées. 159(*)

III-IV- Gestion des affects :

La quiétude dans la soumission semble donc constituer le projet fondamental des personnalités dépendantes. Elles peuvent éprouver des moments d'euphorie quand elles obtiennent la protection attendue mais l'anxiété est néanmoins leur état habituel et s'insinue dans les actes les plus simples de la vie quotidienne.

Un sentiment de malaise et d'impuissance colore les moments de solitude, avec de possible paroxysmes d'hyperanxiété concernant le rejet et le possible rupture de la relation protectrice. Quand celle-ci, de guerre lasse, finit par céder, la dépression s'intrique à l'anxiété et aux manifestations somatoformes multiples.160(*)

* 154 Jeammet PH (2003).

* 155 Livesley W.J, Schroeder M.L, Jackson D.N. (1990). Dependent personality disorder and attachment problems. J Pers Dis 1990, 4, 2, 131-140.

* 156 Bornstein R.F. (1993). The dependent personality. The Guilford Press. New York.

* 157 Loas G. (2003). Dépendance affective et conduite de dépendance. In. Jeammet PH. Corcos M , Flament M. (2003). Les conduites de dépendance. Masson. Paris.

* 158 Bouvard M (2002).

* 159 Debary Q, Nollet D. (2005).

* 160 Debray Q, Nollet D. (2005).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams