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les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes

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par Parvaneh Majd
Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006
  

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III-V- Style cognitif :

Perception de soi :

Les personnalités dépendantes se voient faibles, incompétentes, impuissantes. Elles ne conçoivent pas de puiser en elle-même les ressources pour faire face aux problèmes de la vie quotidiennes.

Sans l'aide d'autrui, elles perçoivent leur capacité de résilience comme nulle. Elles ont un sentiment de dévalorisation permanent par rapport aux autres qu'elles tendent à survaloriser. Elles se sentent dépourvues de ressources et d'énergie psychique et éprouvent le besoin de « se brancher » sur une source d'énergie extérieure : dans l'écosystème des relations humaines, elles occupent la niche des relations parasitaires. Elles privilégient les stratégies d'attachement aux individus altruistes ou dominateurs auxquels elles fournissent un partenariat complémentaire.161(*)

Perception des autres :

Elle est celle d'individus forts, compétents, habiles, adultes. Ils sont des protecteurs potentiels. Les figures d'autorité sont investies avec prédilection, tout particulièrement celles qui ont pour profession de «  faire le bien » , tels les ecclésiastiques, les médecins, volontiers idéalisés. Il en résulte une naïveté , un manque de recul critique, une crédulités.

Une docilité extrême. C'est pourquoi certaines personnalités dépendantes, bien qu'appréciant par dessus tout le réconfort et la douceur, choisissent pour partenaires habituels selon leur orientation sexuelle, soit des hommes virils (éventuellement agressifs, voire même sadique), soit des femmes maternelles et dominatrices.162(*)

Croyances :

Le schéma central des personnalités dépendantes est :

«  Seul je suis impuissant ».

Il en découle des schémas secondaires, tels que :

« Je ne peux pas m'en sortir tout seul »,

« Je doit être aidé »,

« Je ne peux pas vivre sans soutien »,

« Je suis incapable de décider tout seul ».

Les pensées automatiques, les soliloques habituels sont :

« Je ne peux pas »

« Je n'y arriverai pas »

« Je suis nul », « qu'est ce que je suis bête »,

« Je suis débile ! ».163(*)

III-VI- Hypothèses étiologiques :

De nombreux auteurs d'orientation psychanalytique ont souligné l'importance dans la genèse de la dépendance des fixations au stade Oral.

Dans la pensée freudienne, le concept de dépendance infantile est régulièrement associé à ceux d'état de détresse et de prématuration. A la détresse néonatale, d'ordre moteur, puis psychique, vient s'ajouter la détresse face aux parents, en rapport avec l'angoisse de perdre l'objet d'amour.164(*)

Karl Abraham en 1924, a différencié le stade oral en un stade orale précoce préambivalent, dominé par le plaisir de succion, correspondant au premier semestre de la vie ;et un stade sadique-oral ou cannibalique, contemporain de la poussée dentaire ,avec l'apparition du désir de mordre, l'angoisse de détruire l'objet aimé et d'être dévoré à son tour par lui.

La fixation au stade oral se traduit par une personnalité caractérisée par l'égocentrisme, la passivité, l'avidité, la dépendance et un besoin continu d'amour inconditionnel, et enfin une tendance à la consommation de la drogue, l'alcool ou autres substances. La régression au stade oral précoce peut conduire à la schizophrénie, tandis que la régression au stade sadique oral ouvre la voie à la psychose maniaco-dépressive, à la manie, à l'hypocondrie, aux dépressions, aux maladies psychosomatiques.165(*)

Il est frappant de constater que, dans sa classification de la pathologie du caractère, Kernberg ( 1970) situe « la plupart des personnalités infantiles dans le niveau inférieur d'organisation , c'est à dire celui où dominent les mécanismes psychiques archaïques de clivage, d'idéalisation de dévalorisation, parallèlement à un manque de tolérance à l'angoisse, de contrôle pulsionnel et de développement des voies de sublimation, comme le témoigne une inaptitude chronique au travail et à la créativité. »166(*)

L'angoisse de séparation dans l'enfance (prévalence = 13%).167(*) Prédisposerait au développement d'une personnalité dépendante.

Certains facteurs événementiels, telle une maladie physique chronique, peuvent contribuer au développement de ce trouble chez l'enfant et l'adolescent.

Young, 1990, exprime «  le développent de l'autonomie nécessite, de la part des parents, une certaine aptitude à tolérer et encourager l'expression par l'enfant de ses propres besoins. Les enfants ont besoin d'être renforcés sans excès dans l'expression de leur indépendance.

Ils ont besoin d'être sûrs qu'ils sont en bonne santé, qu'ils sont des individus robustes, et que le monde est relatif y compris un certain degré de colère, sans être réprimandés avec une sévérité excessive. Toutes ces conditions, lorsqu'elles sont harmonieusement réunies, conduisent l'enfant à une autonomisation réussie préalable à la prise d'indépendance.

En revanche, elles peuvent manquer lorsque les parents les surprotègent et grossissent des petits dangers, ce qui revient à leur donner l'image d'un monde extérieur perpétuellement menaçant. Les parents toujours inquiets, incapables de donner des responsabilités à leurs enfants sans alarme excessive, les insécurisent et et leur interdisent de développer leur confiance en soi.

Il est probable que les mères au foyer phobiques, qui guettent anxieusement par la fenêtre leurs enfants au retour de l'école et s'alarment au moindre retard, font, elles, le lit des personnalités dépendantes. Inversement, des enfants livrés à eux-mêmes par des parents indifférents ou dépourvus de sens éducatif peuvent développer également une personnalité dépendante par manque de renforcement positif, d'encouragement à exprimer leurs émotions dans certains moments cruciaux de leur existence.

Une attitude de sévérité excessive émanant des parents peu aimants, ou animés de principes éducatifs rigides ou étiqués, peut réprimer chez l'enfant l'expression des affects par peur de représailles et développer une tendance pathologique à la soumission. » 168(*)

* 161 Debray Q, Nollet D. (2005).

* 162 Debray Q, Nollet D. (2005).

* 163 Debray Q, Nollet D. (2005).

* 164 Jalley E. In Doron R; Parot F (2003). Dictionnaire de psychologie. Presses Universitaires de France.

* 165 Abraham K. (1925).

* 166 Kernberg O. Une classification psychanalytique de la pathologie du caractère (traduction D. Nollet). Synapse, 105, 69-78, 1994.

* 167 Kashani J H, Orvaschel H. (1990). A community study of anxiety in children and adolescents. AJP, 147, 313_318, 1990.

* 168 Debray Q , Nollet D. (2005).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon