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Analyse de l'accès à l'éducation à Kinshasa

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par Hence Mathodi Lumbu
Université de Kinshasa - Licence 2007
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

On peut admettre que l'homme, au cours de son existence connaît trois âges consécutifs que sont : l'enfance, la jeunesse et l'âge adulte. Les années d'enfance déterminent ceteris paribus le devenir de l'homme. Une société où tous les enfants vivent dans la décence, en sécurité et à l'abri de tout danger est une société destinée à la réussite car l'avenir c'est la jeunesse. Le bien-être et l'avenir de la société dépendent de la qualité et aussi de la quantité du capital humain que détient le pays, le capital humain étant un des détonateurs de la croissance endogène.

Les études menées dans le domaine de la psychologie démontrent que le développement humain est fonction de deux facteurs 1(*):

· Les facteurs d'hérédité et d'adaptation biologique dont dépendent l'évolution du système nerveux et les mécanismes psychiques élémentaires ; 

· Les facteurs de transmission ou d'interactions sociales qui interviennent dès le berceau et jouent un rôle toujours important au cours de la croissance, dans la constitution des conduites et de la vie mentale.

C'est ce second facteur qui est le plus déterminant de l'avenir de l'homme puisque, parler d'un droit à l'éducation, c'est d'abord constater le rôle indispensable des facteurs sociaux dans la formation même de l'individu.

Tous les peuples du monde aspirent au bien-être social et économique ; mais la concrétisation d'une telle société dans ce monde qui se veut « mondialisé »ne passe pas sans éducation des masses ; une éducation de base ne serait-ce que pour développer les aptitudes à lire, écrire et calculer.

L'éducation est un droit élémentaire et fondamental de la personne humaine. Plus que toute initiative, l'éducation a le pouvoir de favoriser le développement, de faire naître des talents, de donner des moyens d'action aux gens et de protéger leurs droits. L'investissement de l'éducation est le moyen le plus sûr et le plus direct dont dispose un pays pour promouvoir le bien-être économique et social de sa population et de jeter les bases d'une société démocratique2(*).

En effet, le sommet mondial pour les enfants a reconnu à l'éducation cette prérogative et a recommandé trois objectifs que tous les pays du monde devraient atteindre à la fin de la décennie 1990-2000 à savoir3(*) :

· Objectif 6 : Accès à l'éducation et l'achèvement du cycle d'enseignement primaire par au moins 80% d'enfants d'âge scolaire, l'accent étant mis sur la réduction de l'écart entre sexes ;

· Objectif 7 : Réduction du taux d'analphabétisme chez les adultes au moins de moitié par rapport à celui de 1990, en mettant l'accent sur l'alphabétisation des filles ;

· Objectif 26 : Expansion des activités de développement du jeune enfant, y compris les interventions appropriées à faible coût axées sur la collectivité et la famille.

Ce qui de fait montre que la communauté internationale a compris qu'il est essentiel d'offrir une éducation de base de qualité à tous les enfants du monde non seulement pour la croissance économique et la paix sociale, mais aussi pour la bonne marche des nations et la réduction concrète de la pauvreté. Ladite communauté s'est fixée dans ses fameux objectifs du millénaire pour le développement « OMD » un objectif et une cible y afférent à l'éducation pour stimuler le développement des nations tout en mettant l'accent sur l'éducation pour tous. On peut les résumer comme suit :

· Objectif 2 : assurer une éducation primaire pour tous ;

· Cible 3 : d'ici 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires.

Tout ce qui précède démontre que, seules les études peuvent donner à un pays les compétences dont il a besoin pour asseoir durablement la croissance de son Economie et améliorer la qualité de vie de population bien que les effets soient de long terme. Il faut donc accorder d'abord une importance accrue à l'enseignement primaire comme étant la base de l'éducation, cela jusqu'à la rendre gratuite et obligatoire.

Malgré tous ces efforts universels déployés, l'UNICEF estime encore qu'au commencement du nouveau siècle, quelques 120.000.000 d'enfants dans le monde ne sont pas scolarisés (ce chiffre atteindrait même plus de 400.000.000 si l'on considère l'ensemble de moins de 18 ans). Seuls 59% des enfants d'Afrique subsaharienne sont ainsi scolarisés (PNUD 2003)4(*).

Prenant ainsi conscience de l'importance de l'éducation dans la marche du monde, la République Démocratique du Congo a promulgué en 1986, la loi cadre de l'enseignement national en son article 9, on cite : « l'état a l'obligation d'assurer la scolarisation des enfants au niveau de l'enseignement primaire et de veiller à ce que tout zaïrois adulte sache lire, écrire et calculer ». En plus de cela, plusieurs reformes ont été entreprises dans le secteur de l'éducation afin d'accroître de plus en plus l'efficacité de celui-ci dans la formation du capital humain, atout majeur pour le développement et la croissance d'un pays. Ce sont :

· Reforme de 1961 : Introduction du cycle d'orientation  au début de secondaire afin de préparer les jeunes aux études secondaires ;

· Reforme de 1963 : Unifie la structure de l'école secondaire avec comme objectif de préparer les jeunes à l'école secondaire ;

· Reforme de 1980 : Relative à l'enseignement primaire et secondaire.

Malgré ces efforts de restructuration du secteur de l'éducation en République Démocratique du Congo, le constat est plus que amer. L'enquête MICS1 avait démontré qu'en 1995, 29% d'enfants de 6 à 14 ans n'avaient jamais fréquenté l'école, 23% seulement d'enfants étaient admis en première année primaire à l'âge légal de 6 ans.

Plus tard en 2001, le MICS2 montre de plus que les résultats sont toujours peu probants : le taux d'admission en première année d'enseignement primaire est de 17% (il était de 23% en 1995), 52% d'enfants de 6 à 11ans seulement fréquentent l'école, 31% d'enfants de 6 à 14 ans n'ont jamais fréquenté l'école et les garçons sont plus scolarisés que les filles. Dans l'ensemble, un adulte sur trois est analphabète ; une femme adulte sur deux l'est aussi.

Le DSCRP relance encore la problématique du secteur de l'éducation en soulignant certaines caractéristiques parmi lesquelles:

· Une détérioration du taux de survie scolaire (25%) pendant que le taux d'achèvement n'est que de 29% ;

· Un faible niveau d'encadrement et l'existence des inégalités des taux bruts de scolarisation selon les sexes (72,0% pour les garçons et 56,0% pour les filles) et le milieu de résidence (taux d'admission de 71,6% en milieu urbain et 43,6% en milieu rural).

Par ailleurs, le retard de scolarisation a atteint plus de 16,0% de garçons, contre 12,0% de filles en 2001. Ces déficiences tirent leur origine dans l'inadéquation du système éducatif à faire face aux besoins recensés5(*).

Les résultats de toutes ces enquêtes prouvent à suffisance qu'en RDC, la restructuration du secteur de l'éducation et les différentes reformes entreprises n'ont jamais abouti à des solutions efficaces car les problèmes perdurent et vont crescendo. La faiblesse de ces politiques s'est fait remarquer par la baisse concomitante et régulière du taux de scolarisation à tous les niveaux d'enseignement ainsi que du financement de l'éducation par l'Etat lui-même qui a le monopole de prise de décisions dans ce domaine (la part de l'éducation dans le budget de l'Etat est passée de 17,8% en 1969 ; 30% en 1971 ; 27,3% en 1980 ; 9,8% en 1988 et depuis les années 1990, elle est d'environ 1%. On note une légère amélioration dans le budget 2007) ayant pour conséquences :

1. Au niveau du secteur de l'enseignement6(*) :

· Un professeur d'université touche par jour en moyenne 1$US ;

· L'enseignement abandonné à tous les niveaux ;

· Dévalorisation de la fonction enseignante ;

· Modicité de salaire ;

· Vétusté des infrastructures et manque des nouvelles constructions ;

· Manque d'équipements et d'auxiliaires enseignants ;

· Absence de politique salariale et les autres conditions précaires qu'on rencontre dans ce secteur ; etc.

2. Au niveau des ménages :

· incapacité des parents d'envoyer leurs enfants dans les écoles de qualité ;

· préférence d'envoyer les garçons à l'école plutôt que les filles ;

· dévalorisation de l'éducation dans la vie de l'individu ; etc.

Il ressort de ce qui précède que le système éducatif congolais est en ruine, c'est le capital humain tout entier qu'est en ruine, le développement est dorénavant conditionnel et hypothétique. Ce qui dans le court et le long terme entraîne des conséquences fâcheuses dans la croissance endogène et le développement effectif du pays.

Malgré cette situation, couplée du chômage des parents et de la modicité des salaires payés dans tous les secteurs d'activité du pays, nous remarquons que, nombreux sont les individus qui suivent une formation quelconque à différents niveaux ou/et qui fréquentent une institution éducative d'un degré quelconque dans les ménages de Kinshasa quoique les conditions socio-économiques soient difficiles et insupportables au point de compromettre même la moindre formation de tous les enfants. Quels sont alors les facteurs qui favorisent cette situation dans les ménages présumés pauvres, Cette pauvreté étant considérée dans toutes ses approches.

L'élaboration de notre travail est motivée par la coexistence d'une population scolarisée d'une part et d'une crise socioéconomique structurelle aigue d'autre part. Cette situation nous fait croire qu'il y a des facteurs y relatifs aux caractéristiques et/ou à la structure des ménages qui incitent les chefs des ménages d'envoyer leurs enfants à l'école ou à toute autre institution éducative d'un degré quelconque.

2. HYPOTHESES

Nous pensons que la pauvreté, le revenu du ménage et les autres facteurs sociodémographiques du ménage ont une influence sur l'éducation des enfants ;

· La pauvreté empêche l'éducation au sein des ménages, c'est-à-dire elle évolue en sens contraire de l'éducation ; ce qui s'explique par le fait qu'on ne peut pas satisfaire le besoin d'éducation sans pouvoir penser d'abord au ventre. Ne dit-on pas que le ventre creux n'a point d'oreilles ?

· La part du revenu consacrée à la scolarisation des enfants influence positivement l'éducation des enfants ; les ménages qui ont un revenu élevé ont plus de facilités à pouvoir scolariser leurs enfants que les ménages à faible revenu.

· Les médias tels que la télévision et la radio favorisent la scolarisation au sein des ménages ; plus on a un téléviseur et/ou une radio dans le ménage, plus on a la chance d'entrer en contact avec les informations sur les bienfaits de la scolarisation dans la vie des enfants.

· Les autres facteurs liés soit à l'individu lui-même, soit au chef de ménage, soit au ménage influencent aussi l'éducation des enfants.

3. LES OBJECTIFS 

Cette étude poursuit comme objectifs:

1. Déterminer les contraintes de l'accès à l'éducation au sein des ménages. Cela passe par les étapes suivantes :

· Le diagnostic de l'incidence de la pauvreté sur la décision de scolariser les enfants dans les ménages ;

· Identification des causes de déperdition, d'abandon et de la non fréquentation des enfants au sein des ménages ;

· Détermination de l'impact des facteurs socioéconomiques et démographiques des ménages sur l'éducation des enfants;

· Impact des médias sur l'éducation des enfants.

2. Construire un arbre de régression par la méthode CART, au moyen des logiciels informatiques d'application rarissime dans nos universités congolaises, afin d'attirer l'attention des jeunes chercheurs sur l'application de ces méthodes riches d'interprétation et souple d'application.

4. INTERET ET DELIMITATION DU SUJET

L'éducation étant reconnue depuis longtemps comme une nécessité et en même temps un droit fondamental de la personne humaine. Notre travail trouve son importance en ce sens que malgré les efforts multipliés pour augmenter le rendement du système éducatif congolais, beaucoup de problèmes jonchent encore le secteur de l'éducation et continuent de s'accroître à pas des géants. Cela nous pousse à croire qu'il y a des facteurs liés soit à l'offre, soit à la demande d'éducation qui doivent être pris en compte pour améliorer ce secteur. C'est sur la connaissance de ces facteurs que se fonde l'intérêt que nous portons à cette étude.

Nous aurions voulu analyser ces problèmes de l'éducation pour l'ensemble de la population congolaise. Mais pour des raisons de non disponibilité des données, nous avons choisi de restreindre notre analyse dans la ville province de kinshasa.

5. METHODOLOGIE 

Notre étude est une recherche empirique de vérification et de comparaison des résultats issus des différents logiciels d'application en sciences économiques et sociales.

Dans le but de vérifier nos hypothèses et atteindre nos objectifs, nous utiliserons la méthode inductive qui nous permettra grâce aux différentes théories économiques apprises au cours de notre formation en sciences économiques et d'autres théories tirées des travaux antérieurs, d'asseoir la base théorique de ce travail. Nous utiliserons aussi d'autres documents scientifiques à notre portée.

Pour construire notre arbre de régression, nous commencerons par faire une régression logistique de type « logit » qui nous permettra de sélectionner les variables significatives qui seront soumises au logiciel d'application dans la construction de notre arbre de régression par la méthode CART. Les résultats empiriques obtenus seront généralisés dans toute la population de Kinshasa.

La saisie de ce travail se fera à l'aide du pack office 2003, les traitements et analyses des données se feront à l'aide des logiciels informatiques : SPSS pour le traitement des donnés et les analyses descriptives, TANAGRA 1.4.16 pour construire un arbre de régression par la méthode classification and regression tree (CART), STATA 9.2 et E-views 4.1 pour faire des régressions logistiques.

L'élaboration de ce travail connaîtra aussi le concours de l'Internet qui s'avère une grande bibliothèque de recherche pour la poursuite de nos objectifs et la bonne réalisation de notre étude. Les données utilisées proviennent de l'enquête 1-2-3 réalisée à Kinshasa en 2004.

Pour des fins d'analyse, nous avons sélectionné premièrement les individus ayant un âge compris entre 5 et 25 ans car souvent c'est dans cette tranche d'âge que l'homme s'instruit. Enfin, la deuxième et dernière sélection des individus de notre échantillon a porté sur le lien avec le chef de ménage. Nous avons sélectionné seulement les enfants des ménages, tous les autres membres du ménage étant exclus de l'analyse. Ces différentes opérations ont réduit notre échantillon issu de l'enquête nationale 1-2-3 à 2186 individus (avec 1911 seulement qui ont fait au moins l'école primaire) enquêtés dans la ville de Kinshasa. Les résultats obtenus nous serviront de base de décision sur nos hypothèses en vue de proposer des tentatives de solution à cette situation qui prévaut dans le secteur éducatif du pays.

6. CANEVAS

Outre l'introduction et la conclusion, ce travail sera composé de trois chapitres. Le premier va porter sur les généralités sur l'éducation et tous les concepts qui lui sont liés.

Dans le deuxième chapitre, nous allons passer en revue les différents déterminants de l'accès à l'éducation dans la littérature existante. Dans ce chapitre, nous proposerons également quelques caractéristiques des individus échantillonnés.

Le troisième chapitre portera sur la détection des variables explicatives de l'éducation et application de la méthode CART. Dans ce chapitre interviendront aussi les estimations par des régressions logistiques binaires et de choix multiple ordonné.

* 1B. Manier, le travail des enfants dans le monde, la découverte 2003, p. 36

* 2 RDC, UNICEF, enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS 2, rapport d'analyse, dites oui pour les enfants, volume II, p.65

* 3 RDC, MONUC, PNUD, Programme ministériel de partenariat pour la transition et la relance, RDC, 2003.

* 4 Cité par : B. Manier, idem, p. 37

* 5 RDC, ministère du plan, Document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté « DSCRP », ministère du plan, juillet 2006, p.37

* 6 www.google.cd

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard