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Role de la COOTHEGIM dans la gestion des prix du thé

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par Innocent Nzamurambaho
ULK - Licence 2008
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

1.1. Intérêt personnel

L'agriculture est une activité onéreuse mais aussi un tremplin pouvant permettre progressivement aux paysans d'avancer si et seulement si d'autres conditions, notamment la commercialisation de la récolte à un bon prix, sont réunies. C'est pourquoi notre sujet n'est pas un fait de hasard.

Dans la vie quotidienne, nous avons été frappé par l'ampleur de l'instabilité des prix du thé ainsi que l'impact négatif que cette situation a sur les théiculteurs. Ceci se fait particulièrement sentir auprès des membres des coopératives des théiculteurs, (dont les membres de la COOTHEGIM) qui avaient pourtant trouvé refuge dans ces associations pour échapper à la loi du plus fort.

Cependant, vue que certaines associations de théiculteurs ne maîtrisent guère les changements fréquents des prix observés sur le marché et qui sont liés à plusieurs facteurs de la loi de l'offre et la demande, nous avons voulu mener une étude visant à évaluer les perspectives et les limites de leur rôle dans la prise de décision en tant que producteurs. Le présent travail sera dans la vision et dans la promotion du rôle des coopératives des théiculteurs dans la prise de décision sur le prix de leur production. Par ailleurs, ce travail est pour nous un important exercice intellectuel, pratique et formatif qui permet de jeter une nuance entre les connaissances théoriques que nous avons eues sur la méthodologie de la recherche et la réalité de recherche sur terrain.

1.2. Intérêt académique et scientifique

Dans les régions théicoles de notre pays, la culture du thé occupent plus de 90% d'activités génératrices de revenues. Pour que les recettes de cette activité puissent être à la base du développement des populations qui s'adonnent à la théiculture, il est essentiel de mieux comprendre quelles sont leurs forces et faiblesses dans la prise de décision en ce qui concerne la fixation du prix de leur produit.

A notre connaissance, aucune étude sur le rôle des associations de théiculteurs dans la stabilisation des prix liés à la commercialisation du thé n'a été effectuée au Rwanda. Les quelques travaux qui ont été menés sur les théiculteurs se focalisent essentiellement sur la contribution du secteur théicole dans l'amélioration de situation socioéconomique de la population mais n'accordent pas d'importance à la commercialisation de la récolte.

Les résultats issus de ce travail fourniront des données de base dans l'élaboration de plan d'action en matière de gestion des prix du thé ou dans la politique de mise sur pied des coopératives de théiculteurs.

Sans doute, les propositions et les recommandations qui seront données, aideront les planificateurs du domaine social et économique du MINAGRI, de l'OCIR Thé et du district de Karongi et serviront de documentation aux futurs chercheurs. En plus de cela, l'étude est menée pour répondre à l'exigence académique de faire un mémoire à la fin du deuxième cycle universitaire qui sera accomplie avec ce travail de recherche.

1.3. Intérêt social

Les résultats de cette étude seront bénéfiques aux membres de la COOTHEGIM en particulier et aux membres de toutes les coopératives de théiculteurs en général. Ils y trouveront notamment les lois qui régissent la fixation des prix du thé ainsi que leur rôle dans ce processus si complexe.

2. DELIMITATION DU SUJET

Notre travail est limité dans le temps, dans l'espace et dans le domaine. Dans le temps, cette étude s'étend sur une période allant de 2002 à 2007. Le choix de repère temporel vise l'étude exacte de la réalité sur terrain. Il se justifie d'abord par le fait que les textes légaux portant création de la COOTHEGIM ont été ratifiés le 4 mars 2002. Ce repère se justifie ensuite par notre présence physique dans le milieu. En effet, c'est à cette année que nous avons commencé à nous intéresser à la théiculture dans la région de Gisovu-Muko.

Dans l'espace, notre champ d'investigation est la Coopérative des Théiculteurs Gisovu-Muko.

Dans le domaine, l'étude est faite le cadre du cours de d'Animation et Gestion de la Coopérative.

3. PROBLEMATIQUE

Le thé et le café occupent la deuxième place, après le pétrole, dans les échanges mondiaux et revêt une extrême importance pour un grand nombre de pays les moins avancés (PMA)(UNICTAD, 2007 :48). Ils jouent un grand rôle dans les échanges monétaires entre les pays développés et les pays en voie de développement. Depuis plusieurs années, le prix de ces denrées n'a connu aucune stabilité. Et, l'on s'est souvent posé la question de savoir qui, entre l'acheteur et le vendeur a plus de poids dans la fixation de leurs prix.

En effet, le thé et le café sont cultivés et exportés par plus de 70 pays en développement dans les zones tropicales et subtropicales mais les pays développés en consomment la plus grande partie. Dans certains pays en voie de développement, comme c'est le cas du Rwanda, c'est plus de 70% des recettes d'exportation qui proviennent du thé et du café. (Source : Statistique FMI, 2006 : 25)

Source d'emploi considérable, le thé à lui seul occupe 20 millions de personnes dans le monde. La consommation mondiale en 1998 était de 76.6 millions de sacs avec en tête les Etats-Unis. L'Allemagne occupe la seconde place suivie de la France, du Japon et de l'Italie. Avec plus de 400 milliards de tasses consommées chaque année, le thé est la boisson la plus populaire au monde, après l'eau. La consommation par tête d'habitant est élevée dans les pays nordiques suivis par d'autre pays d'Europe et les Etats-Unis. La consommation dans les pays producteurs est faible, seul la Chine, la Turquie, le Japon, le Venezuela, l'Inde et l'Indonésie ont une consommation intérieure importante. [Guide de l'exportateur, 2006 : 3]

Ces dernières années, les cours mondiaux de ce produit de base n'ont cessé de fluctuer pour connaître les cours les plus bas en 2002. De plus, la suspension des contingents à la fin de l'année 1999 n'a pas résolu le problème du déséquilibre persistant entre l'offre (production et stock de report) et la demande.

Dès lors, un certain nombre de pays exportateurs ont révisé leur politique d'exportation. Le grand changement fut la suppression des offices de commercialisation jouissant d'un monopole et la suppression des caisses de stabilisation. Ces pays se sont lancés sur la voie de la libéralisation de l'exportation du thé en choisissant une privatisation progressive ou radicale.

Avec la libéralisation du secteur thé et la privatisation de plusieurs usines à thé dans notre pays, les théiculteurs se sont regroupés dans des coopératives, seul moyen, selon le plan stratégique développé par l'OCIR (Rapport annuel 2004) pour qu'ils aient un mot à dire sur le marché de leur production. Plusieurs coopératives, communément appelées Coopthés ont vu le jour au cours de la décennie 1995-2005.

Toutes ces coopératives ont bénéficié d'un suivi particulier de la part de l'OCIR qui a formé des agronomes pour cet effet (OCIR, Rapport annuel 2004 : 46). Les agronomes ont reçu l'ordre d'aider ces coopératives naissantes à pouvoir peser lourd sur le marché du thé au Rwanda et dans le monde. Ils ont assisté dans la distribution des intrants agricoles et autres fertilisants pour relever la qualité et la quantité du thé produit. Les théiers vieillis ont été remplacés par de nouveaux plants jugés par les experts de l'OCIR de « semences sélectionnées ». Etant données toutes ces conditions qui visaient à favoriser l'évolution du prix du thé du Rwanda à partir de l'amélioration de sa qualité, les théiculteurs devraient avoir eu un mot sur le marché. Le prix réel du thé devrait, par la même occasion, monter très sensiblement.

Cependant, malgré une nette amélioration de la qualité et une augmentation de la quantité du thé rwandais, les prix n'ont guère évolué. Ils ont stagné voire chuté à certains endroits, comme dans la Coopérative des Théiculteurs de Gisovu-Muko. Des recherches antérieures, comme celle de Joseph Ntamatungiro (1998) ont montré que lorsque les fluctuations du prix proviennent essentiellement de l'offre, le producteur profite de la stabilisation alors que le consommateur en est fort lésé. L'auteur a aussi montré que la stabilisation des prix n'aboutissait pas nécessairement à la stabilisation des recettes suite au problème de partage des gains.

La CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement) a publié ces dernières années beaucoup de travaux de réflexion sur la gestion de risque lié à la fluctuation de prix des matières premières. Que ce soit les produits agricoles ou miniers, ils sont d'une importance capitale dans l'économie des pays en développement et en émergence. Ces derniers ont souvent besoin d'un appui technique pour la bonne gestion de ces secteurs d'activité stratégiques.

A l'instar de toutes ces révélations, différents auteurs ont données leurs avis selon les recherches qu'ils avaient menées. Les uns ( comme l'OCIR Thé, 2004) affirment que les producteurs, s'ils sont regroupés dans des coopératives, peuvent imposer un prix de leurs produits tandis que les autres (comme Joseph Ntamatungiro,1998 : 56) affirment le contraire. Selon cet auteur, quoique fassent les producteurs sur terrain, le prix restera le panage de l'acheteur, surtout en ce qui concerne les matières premières du secteur agricole. Pour clôturer ce point, voici quelques questions qui nous serviront de guide dans notre travail.

1. Quel est le rôle de la COOTHEGIM dans la stabilisation des prix du thé ?

2. Quelles sont les limites de la COOTHEGIM dans son action de stabiliser efficacement les prix du thé ?

4. HYPOTHESES

Les hypothèses sont des éléments des réponses anticipées aux problèmes soulevés dans le départ. Elles sont des propositions qui peuvent être confirmées ou infirmées ou nuancées selon le cas précis.

D'après BRAY et HOHMANN Y. (1998 :37-39), l'hypothèse est la pierre angulaire du travail de recherche. Elle est le fil conducteur d'un travail scientifique. Cette étude se base sur les travaux antérieurs, les rapports et les enquêtes sur terrain pour tester les hypothèses suivantes:

· La COOTHEGIM contribue dans la stabilisation des prix du thé au Rwanda en améliorant la qualité du thé vert ; en approvisionnant ses membres en intrants agricoles et autres matériels de base à un prix abordable et en formant ses membres sur les techniques de culture et de production du thé.

· Malgré les efforts fournis par la COOTHEGIM pour stabiliser le prix du thé de ses membres, elle est limitée par le rapport entre la loi de l'offre et la demande et l'instabilité des prix au niveau mondial.

5. OBJECTIFS DU TRAVAIL

5.1. Objectif global

L'objectif global de ce mémoire est d'évaluer le rôle des coopératives théicoles dans la stabilisation des prix du thé au Rwanda.

5.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont :

· Passer en revue l'historique de la filière thé au Rwanda et dans le monde ;

· Expliquer les activités que mène la COOTHEGIM dans l'amélioration de la qualité et l'augmentation de la quantité du thé de ses membres ;

· Expliquer les limites qui empêchent la COOTHEGIM à jouer son rôle dans la stabilisation des prix du thé ;

6. TECHNIQUES ET METHODES

Pour atteindre nos objectifs, nous avons recouru à quelques techniques et méthodes de recherche.

6.1. Techniques

Selon CHEVALIER (1978 :68), les techniques sont des outils de recherche impliquant des procédés de collecte de données adoptées et surtout au point de vue qui guide la recherche. Les techniques suivantes vont être utiles lors de la collecte des données :

· Technique documentaire : Cette technique nous a permis d'accéder aux différentes théories existantes sur les coopératives, la filière thé et la fixation des prix. En plus, elle nous a procuré différentes données sur le milieu étudié et sur la COOTHEGIM ;

· Technique d'interview : Cette technique a été utile lorsque nous sommes allé chercher les informations relatives à notre domaine de recherche ;

· Technique de sondage : Cette technique nous a permis d'obtenir, sur base des échantillon choisis, les informations relatives à notre sujet de recherche.

· Technique d'observation : Cette technique nous a aidé à visiter les plantations du thé de Gisovu-Muko pour y recueillir certaines informations. Ainsi, les contacts avec les théiculteurs nous ont permis de constater ce dont ils ont besoin pour peser lourd dans la fixation du prix de leur produit.

Technique d'échantillonage : Cette technique nous a aidé à surmonter des contraintes de temps, de ressources humaines et de financement. Il a été précisément question de tirer de notre population cible (2500 théiculteurs membres de la COOTHEGIM) un certain nombre de personnes sur lesquelles a porté notre enquête.

6.2. Méthodes

RWIGAMBA B. définit la méthode comme étant un ensemble ordonné des principes, des règles et des opérations intellectuelles permettant de faire l'analyse en vue d'atteindre un résultat.

Les méthodes suivantes nous ont permis d'analyser les données récoltées auprès de la COOTHEGIM.

· Méthode historique : Cette méthode a permis de suivre l'évolution des prix du thé vert auprès de la COOTHEGIM ;

· Méthode analytique : Cette méthode nous a permis de faire une analyse systématique de toutes les informations récoltées au cours de notre recherche ;

· Méthode statistique : Cette méthode nous a aidé dans la présentation des données sous forme de tableaux et de figures ;

· Méthode descriptive : Cette méthode a été utile lors de la description de la COOTHEGIM.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

A part l'introduction, la conclusion et les suggestions, notre travail comprend trois chapitres. Le premier chapitre présente le Cadre Théorique et Conceptuel. Le deuxième chapitre traite de la Contribution de la COOTHEGIM dans la stabilisation des prix du Thé. Le troisième chapitre évalue les limites de la COOTHEGIM dans la stabilisation des prix du thé sur le marché.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984