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Role de la COOTHEGIM dans la gestion des prix du thé

( Télécharger le fichier original )
par Innocent Nzamurambaho
ULK - Licence 2008
  

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III.1.2. Evolution des cours mondiaux

III.1.2.1. Instabilité des prix au niveau mondial

Dans « Le rapport d'étude sur la compétitivité des principaux pays producteurs, 2004 : 33) », l'auteur analyse la relation entre le niveau des stocks et le niveau des prix. Il explique que le niveau bas des stocks correspond aux cours élevés et inversement. Le Directeur Commercial » de l'OCIR a confirmé cette situation et reconnaît qu' « elle est à la base de l'instabilité des prix qui ont été observé dans notre pays en 2004 ». il a ajouté que « Pendant cette année, les stocks étaient à leur plus haut niveau. Les prix ont étaient très instables entraînant l'intervention de l'Etat qui a subventionné le secteur théicole pour maintenir un semblant de stabilité ».

Comme nous le savons, les stocks représentent les disponibilités immédiatement mobilisables sur le marché. Selon le « Directeur Commercial » de l'OCIR, l'impact des stocks sur les cours internationaux dépend de la nature des agents économiques qui les maîtrisent. Un des enjeux des interventions menées par les pays producteurs en 2004 pour rehausser les cours, a été précisément de maîtriser une partie des stocks mondiaux pour les neutraliser et les « sortir » du marché. Donc, les cours élevés sont habituellement associés à des stocks peu élevés et vice versa. Lorsque le marché subit un choc - gel ou sécheresse - par exemple, les cours s'envolent et atteignent des niveaux que les règles d'offre et de demande ne justifient pas. De même, des entraves au libre échange et des réactions de simple spéculation peuvent entraîner des niveaux de prix que la loi de l'offre et la demande ne saurait justifier.

III.1.2.2. Instabilité des prix au niveau local

Pour un bien, on parle de Prix nominal lorsque l'on fait référence au prix exprimé pour un bien donné, dans une monnaie donnée. On parle de Prix réel lorsque l'on extrait du prix nominal la part due à l'évolution de la monnaie, c'est-à-dire l'inflation mais aussi les coûts occasionnés par la préparation de ce bien [Milton Friedman, 1980 : 26].

Le prix payé au producteur est toujours fixé avec l'intervention de l'Etat au début de l'année théière via l'OCIR Thé en collaboration avec les usines à thé. En cas de fortes baisses de cours, la caisse de stabilisation compense les déficits afin de permettre aux producteurs de toucher un prix minimum. La figure 4 montre que depuis 2002, le prix nominal n'a

jamais baissé. En 2002, il est passé de 50 Frw le kilo à 70 Frw en 2006, en passant par 60 Frw en 2004 et 2005.

Figure 4: Evolution du prix nominal aux membres de la COOTHEGIM

2002 2003 2004 2005 2006

Source : Notre enquête, 2007

Figure 5 : Prix réel aux membres de la COOTHEGIM

2002 2003 2004 2005 2006

Source :Notre enquête, 2007

Malgré la hausse du prix nominal, le prix réel n'a pas cessé de baisser. En effet, au cours des interviews que nous avons eu avec les fermiers, nous avons constaté que le coût de différents travaux (Sarclage, cueillette, ...), des intrants et des commissions avancés par l'Usine et la COOTHEGIM au profit des théiculteurs, l'inflation (même si elle n'a pas été très importante ces dernières années) ont considérablement érodé le pouvoir d'achat des producteurs. Même l'importante hausse du prix nominal observée en 2006 n'a pas réussi à inverser la tendance.

En effet, le salaire moyen d'un cueilleur est passé de 10 Frw le kilo en 2002 à plus de 30 Frw en 2006. C'est, au contraire, le travailleur des champs qui a bénéficié de la hausse du prix du thé observé ces dernières années au détriment du propriétaire de la parcelle.

Ceci montre que le prix au producteur est déterminé en fonction des considérations internes telles que l'évaluation des besoins des producteurs ou la nécessité d'éviter les conséquences socio-économiques.

Les différentes hausses décidées par les dirigeants ont eu pour but de faire face à l'impact de l'inflation en lui garantissant un prix minimum. En 2000, le prix au producteur, représentait environ 80% du total du prix déterminé par les enchères. Dans l'étude sur la stratégie des producteurs de thé au Rwanda, H. Cochet analyse l'évolution de la part du prix au producteur par rapport à la rémunération totale de la filière. Il montre que jusqu'en 2002, le prix aux producteurs représentait entre 70 et 80% de la rémunération totale de la filière. Pendant la période de baisse rapide du cours mondial de 1998 à 2002, le producteur a été partiellement protégé par l'accroissement de la part du prix d'exportation revenant au producteur.

Pourtant, la flambée brutale des cours en 2006 n'a pas été répercutée au niveau du producteur. La part de la rémunération de ce dernier dans le prix moyen de vente du thé rwandais sur le marché international a chuté. Il était inférieur à 50% en 2006, année de forte hausse de cours sur le marché mondial. [Figure 3]

Pendant les années de cours propices, ce sont les autres acteurs de la filière qui profitent des bénéfices au détriment du producteur. L'exemple à citer est le taux des taxes à l'exportation qui a été fixé par les autorités à 31% en 2006 alors qu'il est habituellement de 10% environ. Cette mesure a privé la filière des bénéfices qui devraient permettre de nouveaux investissements pour améliorer sa performance. Cette constatation confirme l'hypothèse de plusieurs analystes qui trouvent que les politiques de protection des revenus aux producteurs contre la baisse de prix ne laissent pas profiter les gains liés à la hausse des cours.

La dégradation du prix réel payé au producteur pour le thé illustre la baisse de leur pouvoir d'achat dans un contexte non inflationniste et en rapport aux autres produits qu'ils peuvent souhaiter acheter ou vendre. Des études antérieures ont montré que le thé subissait un « désavantage comparatif » par rapport aux autres produits plus rémunérateurs, comme le café par exemple, qui ont permis plusieurs entrées monétaires ces dernières années grâce au commerce des gourmets comme celui de « Maraba coffee » ou « Nkora coffee ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon