WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération judiciaire pénale dans la zone CEMAC

( Télécharger le fichier original )
par Théophile NGAPA
Université de Dschang - Cameroun - DEA en Droit Communautaire et Comparé Cemac 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A- L'effort du législateur CEMAC en matière d'harmonisation des sanctions aux incriminations communautaires

La question de l'harmonisation des sanctions ne touche de manière évidente que les peines d'emprisonnement. Car, on peut observer, par une simple lecture des textes du droit matériel de la CEMAC, que le législateur n'hésite pas tellement à édicter certaines sanctions non restrictives de liberté comme les interdictions et les déchéances. Mais, concernant les peines de prison, le législateur national est souvent interpellé pour en déterminer le quantum.

On note toutefois une évolution significative dans l'attitude du législateur, notamment en ce qui concerne l'infraction de blanchiment d'argent et du financement du terrorisme. Dans ces domaines, le législateur communautaire ne s'est pas contenté d'incriminer ces comportements, mais il les a également assortis de sanctions pénales. Ceci est l'oeuvre du titre V du règlement N° 01/03-CEMAC-UMAC portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique centrale. Aux termes de l'article 46 de ce texte « est puni d'un emprisonnement de 5 à 10 ans et d'une amende pouvant aller jusqu'à cinq fois le montant des sommes blanchies sans être inférieure à FCFA 10.000 000, celui qui aura commis intentionnellement un ou plusieurs des agissements énumérés à l'article 1er ci-dessus relatif à la définition du blanchiment des capitaux ». Cet article puni également la tentative, la complicité, la participation à une association ou entente en vue de la commission des faits de blanchiment de capitaux. L'article 47 quant à lui énumère les circonstances qui conduisent à doubler les peines prévues dans l'article 46111(*).

L'article 48 sanctionne des mêmes peines les infractions liées au blanchiment des capitaux. Il s'agit par exemple du fait pour les dirigeants ou les agents d'organismes financiers ou de toute personne assujettie au titre de l'article 5, de porter à la connaissance du propriétaire des sommes ou de l'auteur de l'une des opérations mentionnées aux articles 18 et 36 (de ce règlement) l'existence de la déclaration faite auprès de l'agence nationale d'investigation financière (ANIF) ou de donner des informations sur les suites qui lui ont été réservées112(*).

S'agissant de l'infraction de financement du terrorisme, elle est punie d'un emprisonnement de 10 ans au moins et d'une amende pouvant aller jusqu'à 10 fois le montant des sommes en cause sans être inférieure à 10.000 000 FCFA. Il n'est même pas nécessaire que les fonds aient été effectivement utilisés pour commettre un acte terroriste pour que l'infraction soit consommée113(*). D'autres sanctions sont même prévues comme mesure d'accompagnement à la condamnation initiale. Il s'agit de la confiscation114(*), des peines d'amendes115(*), des interdictions définitives ou temporaires116(*).

Cette audace du législateur CEMAC, qui ne s'est pas seulement contenté d'incriminer le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, mais les a également assorti de sanction, est à encourager. Cette initiative permettra de mettre la coopération judiciaire dans son entreprise de lutte contre la criminalité à l'abri des difficultés que nous avons pris amplement le soin d'élucider. Cependant, la méthode à adopter pour une pareille harmonisation des sanctions aux incriminations communautaires reste encore au centre de polémiques.

* 111 Suivant cet article, les peines prévues à l'article 46 « sont doublées lorsque :

1° le blanchiment des capitaux est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procurent l'exercice d'une activité professionnelle ;

2° le blanchiment des capitaux est commis en bande organisée ;

3° lorsque les circonstances prévues par le régime général des circonstances aggravantes de la législation pénale applicable dans l'Etat membre sont établies ».

* 112 Pour une vision complète de ces infractions, lire intégralement l'article 48 du règlement précité.

* 113 Article 52 règlement N° 01/03-CEMAC-UMAC précité.

* 114 Article 54 Ibid.,

* 115 Article 49 Ibid.

* 116 Article 50 Ibid.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle