WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La place des services sociaux dans les politiques d'intégration en Europe

( Télécharger le fichier original )
par Irmela DE HAAS
Université catholique de Lille - Institut social Lille Vauban/ Canterbury Christchurch University College - Master du Travail Social en Europe 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Les mouvements migratoires en Allemagne

L'Allemagne, pays d'émigration, devient un pays d'immigration à partir du 19ème siècle. Des millions d'Allemands ont quitté leur pays au cours des 18ème et 19ème siècles et jusqu'aux années 1920, notamment pour les Etats-Unis. La misère économique, mais aussi des raisons politiques, les poussaient à émigrer. Mais, déjà pendant l'Allemagne impériale, avant la Première Guerre mondiale, l'immigration commence à jouer un rôle important.

En 1910, le nombre de « travailleurs migrants étrangers » est estimé à environ 1,2 millions.23(*) Des Polonais travaillent dans l'agriculture, des Italiens et des Russes sont employés comme main-d'oeuvre non-qualifiée dans le bâtiment, des carrières et des briqueteries, ainsi que dans les mines.24(*) « ... ce changement ne signifiait cependant pas la transformation d'un pays d'émigration en un pays d'immigration : l'Allemagne restait, mais dans une bien moindre mesure, un pays d'émigration ».25(*) En effet, l'émigration reste encore relativement élevée jusqu'au milieu des années 50.

2.1. Après la Seconde Guerre mondiale

La première vague migratoire importante vers l'Allemagne est formée par des Allemands expulsés de l'Europe de l'Est, et le retour de prisonniers de guerre et de travailleurs forcés. Entre 1945 et 1949 environ 12 millions d'« Allemands de souche »26(*) fuient les anciens territoires allemands de l'est, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Yougoslavie ou en sont expulsés. 8 millions de personnes s'installent en Allemagne de l'Ouest, essentiellement dans les zones sous administration américaine et britannique, 3,6 millions dans la zone sous administration soviétique, la future République démocratique allemande (RDA).

Pendant la période du « miracle économique », la République fédérale d'Allemagne manque de main d'oeuvre et commence à recruter des « Gastarbeiter » (travailleurs invités). Un premier accord de recrutement de main-d'oeuvre étrangère est passé en 1955 avec l'Italie. Mais les « Gastarbeiter » commencent à arriver de façon plus importante seulement entre 1959 et 1965, quand le plein emploi est presque atteint et la construction du mur en 1961 met un terme aux arrivées massives des citoyens de la RDA.27(*) Entre 1960 et 1968, d'autres accords sont passés avec l'Espagne, la Grèce, la Turquie, le Portugal, la Tunisie, le Maroc et la Yougoslavie. A cette époque, les communautés étrangères les plus importantes en République fédérale d'Allemagne (RFA) sont les Italiens et les Grecs.

Entre 1955 et 1973, 5,1 millions de travailleurs arrivent en RFA. Depuis les années 1980, les Turcs sont les plus nombreux, suivis de loin des Yougoslaves, Italiens et Grecs.

La politique de recrutement de main-d'oeuvre étrangère en RFA concevait l'immigration comme temporaire. Les travailleurs ne pouvaient venir en Allemagne que s'ils disposaient d'un contrat de travail. Les autorisations de travail étaient très restrictives : elles n'étaient valables que pour un Land donné et pour un emploi bien défini. L'autorisation couvrait une période précise, maximale de cinq ans. Si la conduite était bonne, le travailleur pouvait ensuite obtenir un permis de séjour.

Ainsi, lors de la récession de 1966/67, le nombre de travailleurs immigrés baissait considérablement, avant de remonter jusqu'en 1973 : d'environ 2,3 millions en 1968, la population étrangère en Allemagne monte à 4,1 millions en 1973, soit 6,4 % de la population totale.28(*)

* 23 BADE Klaus J., Auswanderer, Einwanderer, Wanderarbeiter. Deutsche Erfahrungen in Geschichte und Gegenwart, in : WINKLER Beate (éd.) : Zukunftsangst Einwanderung, München, Beck, 1992, p. 22

* 24 HERBERT Ulrich, Geschichte der Ausländerbeschäftigung in Deutschland 1888 bis 1980, Berlin/Bonn, Dietz, 1986, p. 57

* 25 BADE Klaus J., Un siècle de migrations, Hommes et Migrations, N°1151-1152, février-mars 1992, p. 7

* 26 Selon l'article 116 de la Loi Fondamentale (Grundgesetz), les Allemands de souche dont les ancêtres ont quitté le territoire germanophone il y a plusieurs siècles possèdent de droit la nationalité allemande. Ils ont le droit de s'installer sur le territoire de la RFA avec leurs conjoints et descendants. On constate ici une conception ethnique de la nation, sur laquelle nous reviendrons dans les pages suivantes.

* 27 On estime que 3,5 millions d'Allemands de l'Est se sont installés en République fédérale d'Allemagne avant la construction du mur de Berlin.

* 28 ANDRES Gerd, Einwanderungsland Deutschland, Bisherige Ausländer- und Asylpolitik, Lebenssituation der ausländischen Arbeitnehmer und ihrer Familien, in : Forschungsinstitut der Friedrich-Ebert-Stiftung (éd.) : Einwanderungsland Deutschland, Reihe « Gesprächskreis Arbeit und Soziales », N° 14, Bonn, 1992, p. 24

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote