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La formation à la prévention des risques professionnels dans un système complexe : le lien entre perception, prescription et représentation pour agir

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par Céline ZIMMERMANN
Université Pierre mendès France - MASTER 2 Formation Emploi Compétence 2008
  

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2-3-1 les prestataires du nucléaire

En France, face aux exigences de compétitivité et de productivité de l'entreprise et dans un contexte de mondialisation de marchés, une tendance à une flexibilité du travail et de l'emploi s'est traduite par une augmentation de la précarité ainsi qu'une intensification du travail.

Dans ce contexte, Raymond, Munoz et Blanc et al36(*) distinguent la notion de flexibilité selon qu'elle relève de solutions quantitatives ou qualitatives internes à l'entreprise (comme le recours aux heures supplémentaires, l'annualisation du temps de travail, le recours au temps partiel, la polyvalence des salariés, la formation tout au long de la vie active, la mobilité interne entre établissements ou services de l'entreprise...) ou de solutions trouvées à l'extérieur de l'entreprise ( le recours aux contrats d'intérim, de saisonniers, contrats à durée déterminée ou la sous-traitance).

Cet impératif entraîne donc une forte rotation de personnels au sein des entreprises, provoque une complexité croissante de l'environnement organisationnel et donc, par conséquent, un facteur de risques professionnels susceptible d'être accru.

Les auteurs précisent que la mémoire se considère comme un lieu de stockage des représentations et des connaissances constamment sollicitées tant dans l'activité quotidienne de travail que dans l'apprentissage de compétences (aspect individuel), et qui permet à un groupe d'exister à travers l'élaboration d'une histoire, d'un passé commun (aspect collectif).

En se référant à Demailly (1994), ils rappellent que les organisations doivent se considérer comme des systèmes d'interprétation d'un environnement complexe, incertain et changeant. Compte tenu de ces caractéristiques, la mémoire permet d'en repérer les invariances, les redondances ou les variations.

Selon eux, les organisations, en tant que réseaux interindividuels de significations entretenues et développées au travers d'un langage commun et d'interactions sociales permanentes, créent des croyances partagées. Ainsi, la mémoire organisationnelle va saisir la façon dont les décisions sont prises et la manière dont les problèmes sont résolus par les membres de l'organisation pour les structurer de façon plus abstraite sous forme de cadres de référence.

Ils s'interrogent sur l'absence de mémoire organisationnelle ( pour ce qui nous concerne, les salariés prestataires non permanents) qu'ils identifient comme un facteur d'augmentation des accidents du travail et des risques professionnels.

En période d'accroissement de l'activité, et plus particulièrement dans les activités de maintenance relatif aux arrêts de tranche d'une centrale nucléaire, Doniol-show et al37(*) remarquent qu'un nombre d'heures travaillées plus élevées et l'utilisation d'emplois précaires entraînent un risque plus important, tout comme le recours accru à la sous-traitance qui déplace une partie de la gestion du risque vers des employés hors du cadre organisationnel de l'entreprise d'accueil.

On peut ainsi avancer que la faible ancienneté dans l'organisation augmente de manière importante la probabilité d'accident du travail, notamment pour les salariés «nouveaux arrivants » qui n'ont pas accès à cette mémoire organisationnelle.

Ces préoccupations se retrouvent dans l'enquête SUMER38(*) dont un des objectifs était de disposer d'une carte des expositions à des nuisances ou à des situations de travail susceptibles d'être néfastes pour la santé. qui montre qu'avec l'ancienneté et l'âge, le risque d'accident diminue : 7,9 % des jeunes de moins de 25 ans ont eu un accident avec arrêt dans l'année précédente ; au-delà de dix ans d'ancienneté dans l'établissement le risque tombe à 3,2 %. Les intérimaires (8,6 %) sont beaucoup plus souvent victimes d'accidents que les autres salariés ; mais ce n'est pas tant leur statut d'emploi que leurs autres caractéristiques qui contribuent à ce risque élevé : leur jeunesse (les intérimaires sont en grande majorité des jeunes), leur faible ancienneté, le fait qu'ils exercent souvent une profession d'ouvrier, ainsi que la présence de certains risques auxquels ils sont davantage exposés (comme les horaires imprévisibles) constituent des facteurs de risques qu'il faut considérer.

* 36 Raymond, A., Muñoz, J., & Blanc, H. (2003, février). Mémoire, flexibilité et risque professionnel. Connexion, (80), 125-135.

* 37 Doniol-Shaw, G. (1998). Ergonomie, médecine du travail et épidémiologie : une collaboration nécessaire pour avancer sur les questions de santé et de travail précaire. Actes du colloque «Recherche et Ergonomie», 165-170.

* 38 DARES, (2004, décembre). Premières Synthèses. L'exposition aux risques et aux pénibilités du travail de 1994 à 2003. Premiers résultats de l'enquête SUMER 2003. N°52.1.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry