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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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2.9 Les dégâts directs et autres biens

Les dégâts issus des incursions des éléphants peuvent être catégorisés en dégâts « directs » ou « indirects » en fonction de leur impact sur les gens. Les dégâts directs ici, sont ceux qui agissent sur le bien-être physique et économique des communautés rurales en causant des dégâts sur les cultures, les biens, aussi bien que des accidents physiques entraînant des blessures ou les décès de personnes. Le problème concernant les dommages aux cultures est certainement l'un des conflits les plus répandus à travers toute l'aire de répartition de l'éléphant d'Afrique dans le continent africain. Selon Alfa Gambari Imorou Safouratou et al. (2004), en République Démocratique du Congo (RDC) des attaques aux bananes ont été notées dans le Parc National « Queen Elisabeth » en Ouganda et au Gabon. En ce qui concerne le Gabon, Sally Lahm (2005), « les conflits entre les hommes et les éléphants constituent un sérieux problème à l'échelle nationale »107(*). Elle ajoute que les cas de dégâts aux champs agricoles se produisent dans toutes les provinces du Gabon. Bas H. (2003) de préciser que : « quelquefois, les éléphants y sont abattus à cause des dégâts qu'ils causent aux plantations agricoles des communautés locales »108(*).

A Mandji, les dégâts dus aux incursions des éléphants dans les plantations sont jugés inestimables. Ces dégâts sont généralement occasionnés sur les principales cultures et touchent les cultures de tous âges (jeune, intermédiaire, mature) majoritairement estimés de bonne qualité. La nature, la qualité et l'âge des cultures ont été identifiés à partir du protocole de collecte de données et d'analyse des situations de conflits hommes-éléphants en Afrique de R.E.Hoare109(*). A Mandji, lorsque les éléphants détruisent les cultures vivrières, ils affectent la vie des populations. En larges groupes mixtes constitués de 8 à 10 bêtes, les éléphants détruisent souvent en une seule nuit de grandes zones cultivées où aucune culture n'est épargnée. Et même si les éléphants visent plutôt les cultures comme la banane, le taro, la canne à sucre, l'igname et la patate douce ils détruisent également d'autres biens comme les clôtures ou les campements des villageois tel que le montre la photo n°9.

Photo 9 : dégâts causés à la clôture d'un champ.

(Cliché Prince Ongognongo et al. Mars 2006).

Cette image a été extraite du document de Prince Ongognongo et ses collaborateurs. Sur cette image, on observe à l'arrière plan, un espace dégagé derrière lequel nous avons des jeunes herbes qui s'étendent jusqu'au fond où on aperçoit des troncs d'arbre. Au premier plan, nous avons une femme debout devant une clôture en strate de trois fils métalliques et de deux poteaux, tenant l'un des fils avec sa main gauche. A l'extrême gauche, l'image nous montre le bras d'une deuxième personne. Visiblement, cette image nous fait état d'une clôture dont les poteaux sont penchés. A notre avis, cette clôture a été probablement subie une forte pression d'éléphants ou celles des intempéries. En effet, les intempéries contribuent à la dégradation rapide de ces installations qui demandent un entretien important pour rester fonctionnelles. Toutefois, selon Frédéric Marchand (1999), la plupart des clôtures métalliques destinées à protéger les plantations des incursions des grands mammifères ne résistent généralement pas à la pression des troupeaux d'éléphants. Ce qui revient à dire que les éléphants s'attaquent non seulement aux cultures mais ils détruisent également les systèmes de protection.

Toutefois, il est nécessaire de souligner que les éléphants ne sont pas les seuls coupables. Les gorilles (Gorilla gorilla), en grand nombre eux aussi, sont également dévastateurs, sans parler des aulacodes (Thryonomys swinderianus) et des althérure (Atherurus africanus) qui grignotent les plantes de manioc au niveau de la base des tiges et les tubercules en maturité ou pas. Outre ces espèces, notons également la présence des criquets (Orthoptères acridiens) dont les dégâts sont jugés importants. Par contre, contrairement aux autres espèces, les intrusions des gorilles dans les champs sont plutôt jugées moins fréquentes au cours de l'année. Et celles des criquets sont saisonnières. Toutefois, même si toutes ces espèces causent des dégâts, ceux des éléphants sont considérés comme les plus importants.

* 107 Sally LAHM, (1994 ; 1996), cité dans Elie Hakizumwami, 2005.

* 108 Bas Huijbrights et al., 2003 cité dans Elie Hakizumwami, 2005.

* 109 Richard E.Hoare, Protocole de collecte de données et d'analyse des situations de conflits hommes-éléphants en Afrique, UICN/SSC.

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