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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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3.8 Système totémique et interdits alimentaires liés à l'éléphant

Le système totémique qui est une mise en correspondance entre la série culturelle et la série naturelle, sert à exprimer un phénomène local : solidarité de la communauté, classique qui se manifeste par l'observation des règles révélatrices de stratégies sociales. Il s'agit ici des interdits notamment les interdits alimentaires. Pour Raymond Mayer (2002), « l'interdit alimentaire est à la fois un signe d'appartenance à un clan, et le signe d'une alliance mythique privilégiée avec un animal, vue dès lors comme un animal secourable, même si ces dispositions ordinaires sont loin d'être aussi inoffensives »162(*). En parlant du peuple gisir Kabou Mbemeni Jean Pierre nous apprend que : « L'éléphant constitue un totem pour certains clans. Le premier clan qui utilise l'éléphant comme totem, c'est le clan Gimondu, lequel clan avait deux totems principaux : l'éléphant et le léopard. L'éléphant pourquoi ? L'éléphant c'est le « grand boussolier », c'est le bulldozer, il creuse la route. Lors de la grande migration, les Gimondu ont sans doute suivi la piste d'un éléphant pour les amener jusqu'au lieu où ils se sont établis »163(*).

C'est dans cette optique que les Bisir du clan gimondu ne chassent pas l'éléphant parce qu'il leur aurait servi de guide dans leur mouvement migratoire. Depuis lors, il est leur totem. Par contre, il leur est permis de consommer la viande de l'éléphant à l'exception, des « bibusi »164(*). cette exception peut s'expliquer par le fait que « la connexion entre un individu d'une part, et, de l'autre, une plante, un animal ou un objet, n'est pas générale : elle affecte généralement certaines personnes »165(*). Par contre, nous dit notre informateur, chez le clan Bupeti, on n'observe aucune quelconque prescription alimentaire.

Toutefois, l'éléphant demeure à la fois leur totem et leur protecteur. Il précise que « L'éléphant était le village, c'est le symbole de la cité et quand tu es dans la cité, tu es à l'abri de tous les dangers qui peuvent te guetter. C'est pourquoi les personnes qui avaient pour fétiche l'éléphant avalait tout le village lorsque la nuit tombait, parce qu'il n'y pas une bête qui surpasse l'éléphant la force et fureur. Le seul totem qui n'était pas consommé chez les gimondu c'était seulement le leopard parce que l'homme gisir ne consomme pas le léopard »166(*). Au regard des rapports sociaux que la société gisir entretient avec l'éléphant et en particulier les membres des clans Gimondu et Bupeti, nous pouvons dire que dans ce cas, l'animal totémique devient comme le notait Léa Zame Avezo'o (1998), « un être proche avec qui on entretient dorénavant des rapports de solidarité. Il va donc s'instaurer entre ces deux catégories d'êtres vivants [l'homme et l'animal] un lien affectif qui garantit le respect de cet interdit »167(*). Cependant, bien que l'éléphant aucune une place importante dans l'univers culturel des Bisir, il est également source de rapports conflictuels entre les populations et les experts de la protection de la faune et l'Etat représenté par les agents des eaux et forêts locaux.

* 162 Mayer Raymond, (2002), Histoire de la famille gabonaise, Libreville, Ed. LUTO, 2e éd., p.47.

* 163 Jean PierreKabou Mbemeni, corpus n°15, séquence n°1.

* 164 Femmes de pouvoir

* 165 Claude LEVI-STRAUSS, La pensée sauvage, p. 102.

* 166 Jean Pierre Kabou Mbemeni, corpus n°15, séquence n°2.

* 167 Léa Zame Avezo'o (1998), « La littérature orale comme outil pour une pédagogie sur l'environnement » in : Revue Gabonaise des sciences de l'homme n°5, Libreville, Ed. LUTO, P.U.G, p.209-213.

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