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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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Récit258(*) n°7 de Mboumba camille259(*) sur Les techniques endogènes de chasse

1-Gu rege, batu be bokanga nzahu ne mi rambu. Nzahu a ne murambuandi wa nengulu gilungu. Gilungu a rambungu, negu ndiayu nana, uke buru ne ketu, ketu ina aku bura bane, la uku ne bane be katsi, vana ukungu ne guramba gilungu. Pa uma gwenda gu musiru, uku tabula gikoga gi neni gi tsire, gi ku tungungu gu gari. La uke diandze dikongu di neni, (...) dikongu dine diku tobu gu gikoghe gine la uku baresi guyulu. La ndiabeni katsi ukwenda gune guyulu, la uku nienge mwane katsi la mwane nuna aku bandame vane, ndu la ndiayu ukuetile mamba, me kusunde kuanga kodu dikongu la mekusunda gu mukakele mwane katsi. Nzahu pa ama viogilili vane aga gwakilu ka gwakilu.

1-Avant, les gens tuaient les éléphants dans les pièges. L'éléphant a un piège qu'on appelle gilungu260(*). le gilungu se pratique que par une personne qui a des neveux. Lorsque tu vas en brousse, tu coupes un gros bois lourd que l'on amarre au milieu. Puis tu fabriques une grosse lance (...) cette lance on l'enfonçait dans le bois et on le suspendait.

Toi-même l'oncle tu montes et tu demandais au neveu de se courber et tu verses de l'eau qui passait par la pointe de cette lance et descendait sur le dos du neveu. lorsque l'éléphant passe par là, il se fait forcement attraper.

2- Murambuna umemungu ka ne mwane katsi mba pa gimasukumuga vane, gia sukumugi ka ndiayu mwane katsiandi, mba yandi bedze gufu guna asa ne musosu mba mwana, mwana katsiandi. yandi gilungu ase ramba asa bedze vaga ka pagere mwane. Ne tayandi aguvaga ayandi gilungu ase ramba.

2- Le droit à la pratique de ce piège ne se faisait qu'avec le neveu parce que si le bois tombe, ça ne tombera que sur le neveu parce que lui, s'il meurt l'oncle n'avait pas de compte à rendre puisque l'enfant qui est mort c'est son neveu. Lui c'est le gilungu qu'il a fait et il ne peut le faire avec n'importe quel enfant. Même son père ne dira que l'oncle c'est le piège qu'il a fait.

3- La udubila, be bukanga gidune gi neni gu muanda nzahu. La beku bonganga be bikoga bigegi bi gukubiga ne mutamba guyulu, usaguyabe gu givave gune. La gutsi guvara niobu.la gwarugi nzahu aku sakumuga guna la niobu tsina tsi kumutsoka la akuvakene gu gari. La vane guyabe muri beli mba pa gumabe muri beli aga katugi. Avave bese kanga ne guku ramba be kaveringi ka ne mate. Mirambu vave ka ne fil si neni si maruga ne mitangani.

3- Celui de dubila, ils creusaient une grande fosse sur la piste des éléphants. Ils prenaient des petits bois qu'ils mettaient de manière horizontale à la fosse et ils couvraient le tout avec de la terre, tu ne pouvais savoir qu'il y avait quelque chose à ce lieu. Et dans la fosse on plantait des sagaies.

Quand l'éléphant passera, il va tomber dans la fosse, les sagaies vont le pénétrer et il y restera coincé. Mais il ne faudrait pas qu'il est des arbres à côté parce que s'il y en a il peut sortir de la fosse. En ce moment ils ne font plus les pièges, ils les tuent avec les fusils. Les pièges sont faits maintenant avec les fils venus avec les blancs.

Notre huitième récit répond à la question de savoir comment autrefois les Bisir pratiquaient la chasse à l'éléphant. A cette question, Camille Mboumba nous apprend qu'ils pratiquaient cette chasse à base de deux types de pièges. Le premier piège était appelé gilingu. Il consistait à suspendre un gros bois à partir des grosses lianes, dans lequel était enfoncé une grosse lance, sur une piste d'éléphant. Mais pour pratiquer ce piège, il fallait obligatoirement être un oncle de famille notamment avoir des neveux. Car il y avait un rituel que l'oncle ne pouvait exécuter uniquement qu'avec un neveu et ce rituel était la condition sine qua non pour que le piège puisse attraper l'animal. Le rituel consistait à faire courber le neveu sous le gros bois suspendu dans lequel l'oncle avait enfoncé la lance et son neveu devait être centré sur la lance puis, l'oncle montait au niveau de ce bois et il versait de l'eau sur ce bois. Cette eau devait passer par la pointe de la lance et descendre sur le dos du neveu. Une fois ce rituel exécuté, aucun éléphant ne pouvait échapper.

Cependant, il se produisait parfois des accidents. Il y arrivait que l'oncle en montant pour verser de l'eau, que le bois tombe sur le neveu et ce dernier meurt. Mais chez les gisir, cette mort était jugée légitime. Ni le père, ni la mère de l'enfant n'avait le droit de contester l'oncle. Cela soutient l'idéologie lignagère dans les sociétés matrilinéaires où l'oncle a les pleins pouvoirs sur ses neveux et nièces notamment le pouvoir de vie et de mort. Le deuxième type de piège est le piège dubila. Celui-ci consistait à creuser une grosse fosse sur une piste d'éléphant dans laquelle on plantait des longues lances et on recouvrait le tout par des petits bois et des feuilles sur lesquelles on mettait de la terre. Mais aujourd'hui ces techniques de chasse ne sont plus pratiquées, elles ont été remplacées par les pièges à base de fil métallique et le fusil.

* 258Récit collecté le 24 août 2007, transcrit et traduit en français par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.

* 259Camille MBOUMBA, 60ans, clan Budombi, tradipraticien et maître initiateur du ndéya, quartier Plein-air.

* 260 Gilungu est le nom de l'une des techniques de piège à l'éléphant chez les gisir.

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