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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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Récit290(*) n°20 de Bas Huijbregts291(*) sur Les causes et les conséquences de la destruction des cultures vivrières par les éléphants

1. C'est un problème répandu partout en Afrique où il y a l'éléphant. Au Gabon, le problème se pose le plus là où il y a des aires protégées à proximité des populations et il en résulte parfois des conflits entre les populations et les responsables de l'administration. Ici, les éléphants sont un peu de partout et on connaît très peu leur écologie et leur comportement.

2. Les éléphants sont devenus très nombreux, la population d'éléphant est en bonne santé au Gabon or la population humaine dans ces zones est faible, 60 % de la population est urbaine. Dans la zone du CAPG, la population des éléphants est à 10000 individus alors que celle des humains est estimée à 9000 habitants. Mais les éléphants ne détruisent pas expressément les champs des populations, ces champs sont situés sur leurs chemins. C'est rare que les éléphants mangent expressément les cultures des villageois. C'est lors de leurs déplacements qu'ils détruisent les cultures qu'ils trouvent sur leur passage.

3. L'une des raisons est que les populations se sentent délaissées par l'administration centrale qui ne se préoccupe pas de leurs problèmes quotidiens. Les gens manquent d'hôpitaux, d'écoles, d'eaux, de routes,... et ils les voient seulement pendant les campagnes électorales pour faire les promesses qu'ils ne réalisent pas et les ONG, elles pendant les campagnes de sensibilisations sur la protection. Donc ils trouvent l'éléphant comme la clé où ils greffent toutes leurs plaintes. Les plaintes sur les éléphants ne sont que la manifestation de tous leurs problèmes non résolus puisqu'il y a d'autres animaux qui ravagent aussi les cultures mais ils ne font pas de problèmes.

4. Les éléphants qui causent les dégâts sont parfois parmi les plus vieux. Lorsque l'éléphant vieilli, les cinq dents de l'arrière se détruisent parce qu'ils mangent des aliments durs. Et au bout d'un certain âge, il a mal et ne peut plus consommer des aliments durs. Donc il va développer une préférence pour les aliments doux. Et les cultures vivrières constituent des aliments doux pour lui. Aussi on se demande si l'éléphant n'a pas développé un goût particulier pour les produits agricoles dans les zones des conflits parce qu'on ne connaît pas assez bien leur comportement alimentaire, leur écologie. Très peu d'études ont été menées sur l'éléphant de forêt. Si nous avions des informations fiables sur eux, on pourrait prévenir les populations sur leurs mouvements.

5. Il est difficile de regrouper les populations et trouver un responsable pour la surveillance. Les plantations sont isolées et il est difficile dans ce cas de les contrôler et de les patrouiller. Il y a une différence entre la perception du problème et le problème réel. Ce sont les gens délaissés qui se plaignent le plus parce qu'ils pensent que le gouvernement va les aider. A cause de leurs cultures qui sont détruites les villageois ont une perception négative des aires protégées parce que au Gabon il n'existe pas encore de mesures d'accompagnement par rapport aux éléphants quand ils détruisent les cultures. Donc ils se font tirer dessus. Même s'ils ne meurent pas mais ils sont blessés. Mais tuer les éléphants n'est pas une solution durable.

Ce récit de M. Bas tente de répondre à la question des causes et des conséquences du conflit entre les hommes et les éléphants. Au titre des causes, il ressort que les éléphants sont devenus nombreux et ils se concentrent le plus dans les aires protégées. Et le problème se pose le plus chez les populations vivant à proximité des aires protégées. Etant en sécurité dans ces zones protégées, la population d'éléphant à augmenter, elle se porte bien par rapport à celle des humains. L'illustration la plus frappante est de la population d'éléphant du CAPG qui s'élève à 10.000 individus par rapport à celle des humains qui serait à 9.000 habitants. Cela prouve donc que les éléphants sont effectivement nombreux. Le manque d'informations objectives sur les éléphants d'Afrique en particulier ceux vivant au Gabon, serait à l'origine de ce conflit car aucune connaissance fiable n'est disponible sur l'écologie comportementale des éléphants. Bas se demande même si les éléphants n'auraient pas cultivé un goût particulier pour les cultures vivrières des populations. Selon M. Bas, ce sont également les éléphants vieillissants qui seraient en partie à l'origine des dégâts dans les champs des populations.

En effet, il semble que l'éléphant en vieillissant, perd ses molaires parce qu'il mange des aliments durs. Et au bout d'un certain âge, il a des douleurs et ne parvient plus consommer des aliments durs. Il va développer une préférence pour les aliments doux. Et les cultures vivrières constituent des aliments doux pour lui. De même, des causes sur l'occupation de l'espace sont également à mettre à l'actif de ce conflit car les populations font parfois leurs plantations sur les chemins des éléphants. Et dans leurs déplacements, ils rencontrent ces cultures et les dévastent. A cela s'ajoute, la dispersion des plantations. Les plantations sont souvent isolées les unes des autres. Ce qui rend difficile le contrôle et les patrouilles. Toutefois, il ressort aussi de ce discours que des raisons d'ordre socioéconomique sont à l'origine de ce conflit. Les populations se sentent délaissées et oubliées par l'administration centrale qui ne pensent à elles que pendant les moments de campagnes électorales et de sensibilisation sur la protection de l'environnement. Cet état de choses fait que les éléphants constituent l'élément sur lequel elles expriment tous leurs mécontentements.

* 290Récit collecté et transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA le ??? octobre 2007.

* 291 Bas HUIJBREGT, 37 ans, Conseiller technique principal du projet WWF-Gamba.

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