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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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Récit294(*) n°23 de Mofouma Aurelien295(*) sur L'intérêt de la protection de l'éléphant et les causes du conflit homme-éléphant

1. L'intérêt économique qu'une entité comme le Rapac peut avoir, ne réside pas dans les produits de l'éléphant comme l'ivoire et autres. Notre intérêt économique est perçu dans l'écotourisme parce qu'un éléphant peut rapporter plus d'argent à un pays par rapport à un éléphant mort. Un touriste qui vient observer un éléphant et qui paie par exemple 5000 francs l'entrée, fait rentrer beaucoup d'argent.

2. Mais si les éléphants sont devenus trop nombreux, ils menacent le milieu, on peut organiser des battues administratives mais en ce moment dans le cadre des battues de la chasse sportive. Avec le tourisme, l'abattage d'un éléphant c'est un ou deux millions et le compte est bon pour tout le monde. Le touriste lui, il gagne la gloire et le prestige d'avoir abattu un éléphant puis le film et le trophée, la viande est donnée aux populations et l'administration l'ivoire et les un ou deux millions. Or lorsqu'un braconnier tue un éléphant, la viande est abandonnée, les pointes d'ivoire sont vendues à 50000 francs. Au niveau économique c'est du gâchis. Nous pensons que la nature a une valeur que l'homme peut exploiter pour le bénéfice de l'administration et des populations environnantes.

3. Pour résoudre le problème, la loi ne prévoit que la légitime défense et les battues administratives mais l'administration récupère les défenses d'ivoire mais les populations ne sont pas d'accord parce qu'elles pensent qu'elles peuvent les vendrent aux commerçants et avoir quelque chose. Ils veulent entendre dire qu'il faut tuer les éléphants parce que l'éléphant comporte un certain nombre d'enjeux économiques comme l'ivoire. Il y a des sous produits de l'éléphant qui sont un enjeu économique. La preuve est que quand les gens abattent les éléphants ils abandonnent la viande, ils ne prennent que les trophées, les poils, les ivoires et tout ce qui peuvent vendre.

4. C'est un problème récurrent dans toute la sous-région. Ils subissent les problèmes mais il faut les relativiser. Dans une étude menée à Mourindi, quand les gens posent les problèmes des éléphants, ils posent en même temps beaucoup d'autres problèmes qui interpellent l'administration générale. Ils posent à la fois le problème de la fermeture de la chasse, de la nature des armes, des hôpitaux, des écoles,...quelques fois, c'est une manière de s'adresser à l'administration. Ils vont les stocker parce que se sont des biens publics et puis chercher plus tard à obtenir une décision. Ils les stockent et en général ils finissent par les détruire. La vente est interdite.

L'intérêt pour la protection de l'éléphant au niveau du RAPAC, est un intérêt économique vu à partir de l'écotourisme. En effet, pour ce membre du RAPAC, un éléphant vivant rapporte plus d'argent à un pays par rapport à un éléphant mort. En effet, nous explique notre informateur, un touriste qui vient observer un éléphant paie son entrée et cela fait rentrer beaucoup d'argent au pays. Il est assez clair que pour les acteurs de la protection et de la conservation de la nature, l'éléphant est une espèce qu'il faut à tout prix protéger pour qu'elle rapporte des revenus à l'Etat. Et cela se voit quand M. Mofoubou estime qu'il faut effectivement abattre les éléphants en surnombre à la suite des battues administratives mais il précise que cela doit se faire dans le cadre de la chasse sportive.

Car la chasse sportive profite justement à l'Etat. Par contre lorsque un chasseur avec ou sans autorisation de battue, abat un éléphant dans le cas de la protection de ses cultures, cette battue ne profite pas assez à l'Etat à l'exception des pointes d'ivoire. Or un éléphant vivant fait rentrer des revenus à plusieurs niveaux. Tout d'abord par le payement des entrées dans les parcs, la prise des images et la chasse sportive. Ensuite, à l'issue de cette chasse sportive, les pointes sont récupérées par l'administration des Eaux et Forêts qui, dans les conditions normales peuvent être vendues.

Selon notre informateur, les causes de ce conflit sont à rechercher dans les enjeux économiques notamment l'ivoire que produit l'éléphant. Les populations désirent vendre l'ivoire qu'elles obtiennent des battues des éléphants cependant, l'administration des Eaux et Forêts exige qu'elles la lui restituent. Et naturellement elles protestent contre cette mesure. Aussi, ce conflit serait la manifestation de leurs mécontentements vis-à-vis de l'administration centrale qui ne parvient pas à trouver des solutions face à certains de leurs problèmes quptidiens.

Récit296(*) n°25 de Allogo Constant297(*) sur La perception de l'éléphant, les Causes et les mesures de résolution du conflit

1. Les gens font difficilement le rapport entre l'exploitation forestière, les essences exploitées, la vie des éléphants et celle des hommes. Dans certaines zones il y a une forte présence d'engins des sociétés forestières qui coupent du bois et surtout le moabi. A cause de la présence de ces engins les éléphants se déplacent et vont s'installer là où on ne les voyait pas avant mais ils vont causer du tord aux populations qui exploitent ce milieu. Une fois les engins disparus, ils reviennent mais ils auront déjà causés du tord. Mais ils vont avoir des problèmes pour se réadapter dans leur ancien environnement parce que lorsqu'ils y étaient, ils avaient déjà développé certaines habitudes alimentaires. Ils ne vont plus trouver de moabi, ils vont avoir des problèmes pour se familiariser donc ils sont obligés de retourner là où ils étaient ou aller ailleurs mais là bas ils vont causer du tord.

2. Les récoltes sont moindres mais ils arrivent quand même à trouver des compensations. Ils font autre chose en dehors des plantations. Généralement les éléphants piétinent les cultures et prendront quelques régimes de bananes à leur passage et dans d'autres endroits, les dégâts sont fictifs les gens dramatisent. Les éléphants font partie des espèces intégralement protégées mais il y a l'utilisation des battues administratives. Les populations en tuant l'éléphant sont sûr qu'elles auront de la bonne viande et des défenses à vendre.

3. Si nous avons pris conscience qu'il faut protéger nos animaux, notre patrimoine naturel, il faut que nous trouvions des solutions. La solution facile au Gabon c'est la battue administrative or cette solution n'est pas durable. La solution durable est celle d'assumer nos responsabilités. Si nous estimons que nous nous engageons à protéger notre patrimoine animal parce que celui-ci est important sur le plan national alors il faut une solution nationale, il faut que les gens assument leurs responsabilités.

Ce récit répond à la question quelles sont les causes des incursions des éléphants dans les champs des populations et que faire ? Selon Constant Allogo, les gens font difficilement le rapport entre l'exploitation forestière, les essences exploitées, la vie des éléphants et celle des hommes. Pour lui, la forte présence des engins des compagnies forestières et l'exploitation du moabi sont l'une des causes du dérèglement du comportement des éléphants. Ces derniers sont perturbés par la présence des engins et par l'absence du moabi. Pour survivre, ils sont obligés de se déplacer vers les villages. Et lorsque l'activité forestière arrive à son terme, les éléphants réintègrent leur milieu d'origine mais ayant développé certaines habitudes alimentaires notamment la consommation du moabi qu'ils ne vont plus retrouver, ils ont du mal à se réadapter. Ils sont alors contraints de revenir vers les villages. Donc, on observe un changement dans l'écologie comportementale de l'éléphant due à une intervention humaine. Une autre des raisons évoquées par M. Allogo est l'accroissement de la population des éléphants au niveau des parcs et dans leurs alentours. Dans ces espaces, les éléphants sont de plus en plus nombreux par souci de sécurité.

Au regard de ces déclarations, on voit bien que M. Allogo opte pour la défense des éléphants. Il reconnaît pourtant que les éléphants détruisent les cultures des populations et que la conséquence de cette destruction est la baisse de la récolte. Cependant, il admet que les éléphants ne sont pas les plus grands responsables des dégâts causés aux cultures. Généralement les éléphants piétinent les cultures et prennent quelques régimes de bananes à leur passage et à certains endroits, les dégâts sont fictifs du fait de la dramatisation des victimes. Aussi, pour lui, les éléphants ne sont pas trop nombreux. Ce sont les populations qui veulent justifier la délivrance des battues administratives qui les déclarent être trop nombreux dans l'espoir d'obtenir de la bonne viande et l'ivoire.

Toutefois, en suivant ce discours, M. Allogo lance un appel aux autorités administratives pour qu'elles assument leurs responsabilités vis-à-vis des dégâts que les éléphants causent aux populations. Car dit-il, si nous estimons que notre patrimoine animal est important, il nous revient à nous-mêmes les nationaux de prendre toutes les mesures nécessaires pour le conserver afin d'éviter que la colère des victimes s'abattent sur eux. Une solution durable à l'échelle nationale s'impose car les battues administratives ne sont pas une solution durable.

GUIDE D'ENTRETIEN

I. Identification de l'informateur

Lieu de l'enquête :........................ Date ....................................

Nom (s) et Prénom(s) : ..................................................................

Age : .....................Sexe : M F

Situation matrimoniale : Marié(e) ; Célibataire ; Autres

Village d'origine : ........................................................................

Clan : .......................................................................................

Lignage : ...................................................................................

Initié(e) : Oui Non

Rite initiatique : ..................................................................... ....

Lieu de résidence :........................................................................

Situation professionnelle :................................................................

Nombre d'enfants:.........................................................................

Secteur(s) agricole(s) actuel(s): .........................................................

Ancien(s) site(s) :.........................................................................

Nombre de plantations détruites :.......................................................

II. Populations locales

1. Organisation du travail agricole

Exécution des travaux des champs 

A qui appartiennent les terres sur lesquelles vous cultivez ?

Coût d'une production agricole et nombre de champs par an

Différentes espèces de plantes cultivées et cultures principales

Revenus agricoles

Superficie totale des champs

Techniques de mise en culture 

Les critères du choix du site

2. faune sauvage et cultures vivrières

Problèmes particuliers rencontrés avec les champs ?

Animaux à problème et espèce plus dévastatrice

Comportement des éléphants dans les champs

Signes de reconnaissance

3. causes, évaluation et ampleur des dégâts

Nature ou type de dégâts causés

Cultures les plus endommagées et superficie détruite

Connaissez-vous des personnes qui ont été blessées ou tuées par les éléphants ?

Causes des incursions des éléphants dans les champs

Conséquences de la déprédation des cultures

Aviez-vous déjà abandonné un site agricole à causes des éléphants ?

Aviez-vous déposé une plainte aux Eaux et Forets ?

4. Paramètres environnementaux

Localisation des sites agricoles et distance entre les champs et les habitations

Espèces forestières consommés par les éléphants

Présence de ces espèces et des points d'eau à proximité des champs

Provenance et fréquence des maraudages

Taille, structure et sexe des éléphants

5. Périodicité agricole et des dégâts

Période des activités agricoles

Période de mise en culture

Période de maturation des cultures

Périodes et moments des maraudages

Catégorie de cultures détruites à chaque période

6. moyens et techniques de protection des cultures contre les éléphants

Comment éloignez-vous les éléphants des plantations ?

Efficacité et inefficacité des techniques

Solutions envisagées

Aviez-vous déjà porté plainte pour la destruction de vos cultures ?

7. Conceptions et attitudes vis-à-vis de l'éléphant

Origine du patronyme Nzahou

L'importance de l'éléphant

Signification de l'éléphant dans les cultes

L'interdit alimentaire

L'éléphant dans la tradition orale

Cohabitation avec les éléphants

* 294Récit collecté et transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA le 14 novembre 2007.

* 295 Aurélien Mofouma, 39 ans, Ingénieur forestier, RAPAC.

* 296Récit collecté et transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA le 14 novembre 2007.

* 297 Responsable de l'UICN, Programme Régional de l'Afrique Centrale pour l'Environnement.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe