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Cohabitation population fang/CNPN, WCS dans la conservation de l'environnement au Gabon : Analyse du cas du Parc National des Monts de Cristal

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par Aimée Prisca MEKEMEZA ENGO
Université Omar Bongo - Maîtrise 2007
  

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Troisième partie :

Les modes modernes de vie

Chapitre 5 : L'histoire du WCS et du CNPN-Gabon

1. Naissance du CNPN et du WCS-Gabon

1.1. Le CNPN

Le Conseil National des Parcs Nationaux (CNPN) basé à Libreville, précisément sur le boulevard du bord de mer, a été créé par l'ordonnance n°6 du 22 août 2002 portant modification de certaines dispositions de la loi n° 16/2001 du 31 décembre 2001 d'après le code forestier en République Gabonaise. Le CNPN est un conseil interministériel regroupant des représentants de la Présidence de la République, des services du Premier Ministre et de huit Ministères. Cet organe est sous la tutelle d'un secrétaire permanent. Il se charge de la gestion du réseau des aires protégées du Gabon.

1.2. La WCS

La WCS est un organisme américain. Il est né à New-York en 1895. Cet organisme est présent dans soixante pays à travers le monde. En Afrique, elle est active depuis les années 1920, lorsque Williams Hornaday (premier président de la WCS) avait initié un projet pour la sauvegarde du Rhinocéros blanc en Afrique du Sud. En Afrique centrale, elle a travaillé pour la première fois en 1959 quand George Schallersz a débuté ses études pionnières sur les gorilles de montagne au Congo. Son programme s'est ensuite étendu vers d'autres pays tels : la République Centrafricaine, le Cameroun, le Gabon etc. Aujourd'hui, la Wildlife Conservation Society est active dans vingt pays d'Afrique.

Au Gabon, la WCS a commencé à travailler en 1985 à l'occasion de la mise en oeuvre d'un recensement des éléphants à l'échelle nationale. En partenariat avec le CIRMF (Centre International de Recherche Médicales de Franceville) et l'IRET, ses activités initiales étaient focalisées sur la documentation et la compréhension de la biodiversité du Gabon.

En 2001, elle signa une convention avec le gouvernement Gabonais pour la mise en oeuvre d'un programme d'appui à long terme aux efforts du pays dans le domaine de la gestion de son réseau des aires protégées et de l'exploitation durable de ses ressources naturelles que ces aires protégées recouvrent.

2. Les Activités du CNPN et de la WCS-Gabon

2.1. Les activités du CNPN-Gabon

Comme la plupart des institutions mises en place dans le monde, le CNPN a pour mission principale de superviser la mise en oeuvre du Réseau de Parcs Nationaux : En assurant la cohésion des interventions des différentes administrations au sein des treize Parcs Nationaux, notamment :

- La création et l'implantaion des Parcs Nationaux sur le plan géographique ;

- Le contrôle de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes ;

- Le contrôle des normes d'exploitation du tourisme dans les Parcs ;

- - Le respect des normes nationales en matière d'aménagement du territoire ;

- La planification des investissements ;

- Les normes et protocoles de recherche ;

- La fiscalité et la gestion des ressources ;

- Les procédures d'entrée et de sortie du territoire ;

- Le respect de l'intégrité territoriale ;

- L'exploitation des ressources minières ;

- La problématique des Parcs transfrontaliers ;

- Veiller à la mise en place d'une politique standard dans l'ensemble du réseau des aires protégées, notamment en matière de formation, d'équipement, de sécurité, de recherche et de consommation.

On constate à travers cet inventaire des travaux que le rôle du CNPN ne se limite pas seulement à la mise en place et à la surveillance des Parcs Nationaux, ce dernier a aussi d'autres tâches. Il veille sur l'exploitation rationnelle des zones protégées tout en contrôlant les entrées et les sorties qui s'effectuent dans le massif forestier des Monts de Cristal. Son rôle de financeur de stage aux jeunes étudiants et chercheurs n'en reste pas à l'écart. La réalisation de ces activités n'est possible qu'en association avec le Ministère en charge de l'Environnement et de la protection de la nature, le Ministère en charge du tourisme, le Ministère en charge de l'aménagement du territoire, le Ministère en charge du plan, le Ministère en charge de la recherche scientifique, le Ministère en charge des Finances, le Ministère de l'intérieur et le Ministère de la Défense Nationale. En dehors de ces missions principales au sein des Parcs Nationaux, le CNPN et en particulier le conservateur du Parc National exerce depuis la mise en place du Parc National des Monts de Cristal des activités parallèles. Ces activités se concentrent ou envisagent se concentrer principalement autour de quatre thèmes :

- Susciter l'intérêt des communautés riveraines au Parc National des Monts de Cristal à la création du dit Parc. Cela s'est passé dans la plupart des villages tels : Andok-Foula, Mveng-Ayong, Mela, Akoga, Mbei-Akéléyong, Edoum, Nkinen, Nkome-Mbei, Efoulan, et à Medouneu centre. Ces sites se situent principalement sur le secteur Mbé du Parc National des Monts de Cristal. Le travail prenait en compte les enfants, les parents et les responsables de la base pédagogique de Medouneu. Le travail a porté d'abord sur les campagnes de sensibilisation des communautés (il fallait encourager les adultes à apprendre les pratiques culturelles aux jeunes, intensifier la sensibilisation dans tous les villages riverains au Parc) ;

- Le développement d'un système de gestion et de protection du Parc. Cela a consisté à la délimitation du Parc, à des patrouilles de reconnaissances, à la collaboration avec la SOGADEMIN (Société Minière Lonmin), à la collaboration avec des exploitants forestiers et avec la SEEG (Société d'eau et d'énergie gabonaise) ;

- La réalisation des études socio-économiques et biologiques dans et autour du Parc. Il s'agissait ici de réaliser des inventaires de la faune, de la flore et les pressions humaines sur cet écosystème (les différents animaux qu'on peut retrouver dans ce site et l'impact des populations sur ces derniers), réaliser une étude socio-économique dans les ménages villageois autour du Parc ( recueillir les informations sur les caractéristiques et la dynamique des populations, le statut nutritionnel de ces derniers, les principaux problèmes de santé qu'elles rencontrent, la gestion foncière des terres, les règles coutumières d'accès aux ressources, le système agricole et les activités de prélèvement en forêt, les associations villageoises ou des projets communautaires, le système de résolution des conflits et les cultures traditionnelles) ;

Outre ces données, il y a également eu une étude sur la chasse dans le secteur Sam/Medouneu et Lalara/Ndjolé ( il s'agissait de voir l'intensité de la chasse commerciale ou semi-commerciale, les différents acteurs de la chasse commerciale et de la viande de brousse, la dynamique spatiale de la chasse le long de la route Sam-medouneu, l'utilisation des routes ou des rivières soumises à la chasse, les espèces et les quantités d'animaux chassés ou commercialisés, les principaux marchés de la viande de brousse et leur dynamique interne, les menaces qui pèsent sur les espèces charismatiques et les indications sur leur abondance, les opportunités pour les actions de conservation et de surveillance dans le secteur) ;

- La collaboration transfrontalière entre les dirigeants du Parc National des Monts de Cristal et du Parc National Mont Alèn (Il a été question pour le Gabon et la Guinée-Equatoriale de trouver les aspects techniques et pratiques de gestion transfrontalière; d'où la mise au point d'une technique d'aménagement et de gestion participative. D'ores et avant, les préfets de Kango et de Cocobeach, de Medouneu et d'Akournam entretiennent de bons contacts, ces derniers ont initié un protocole d'entente entre autorités Guinéennes et Gabonaises pour des opérations de patrouille et de lutte anti-braconnage le long de la frontière.

L'écotourisme n'existe pas encore dans le Parc National des Monts de Cristal. Ce pour plusieurs raisons : le Parc est encore en phase d'initiation, le Parc manque de financement adéquat à l'avancée des travaux.

2.2. Les activités de la WCS-Gabon

Le champ d'action de la WCS dans le Parc National des Monts de Cristal recouvre une superficie de 5.000 kilomètre carrés. Cette partie se situe du côté de Cocobeach précisément à l'embouchure du Como suivant le cours d'eau jusqu'à Medouneu. A la différence du CNPN, la WCS se charge particulièrement de l'appui technique dans les projets de conservation. Ainsi, elle met l'accent principalement sur :

- Les Recrutements ;

- La formation et équipement d'un groupe de techniciens nécessaires pour contrôler un Parc National (gardes, aides des équipes de surveillance écologiques et socio-économiques, guides de touristes etc.), avec la tutelle d'un surveillant principal ;

- Les études scientifiques comme base pour les actions de conservation ;

- Le développement des méthodes de recensement et suivi de la faune et de la flore ;

- La formation aux méthodes de terrain ;

- L'appui aux ONG locales ;

- L'amélioration et le soutien des populations riveraines au Parc des Monts de Cristal, à travers des projets de petite taille (les projets agricoles et des projets relatives à l'activité éducative, et la promotion de médias tels : les articles écrits dans les journaux, transmissions par radio, télévision documentaire).

- L'application de la Recherche à la conservation surtout à travers des inventaires de terrain qui ont contribué à la conception du Réseau National des Parcs Nationaux pour la mise en oeuvre du réseau au niveau central et dans les Parcs de l' Ivindo, Loango, Lopé, Mayoumba, Monts Birougou, Monts de Cristal, Plateaux Batéké, et Waka.

- Les opérations de campagne de sensibilisation contre la chasse illégale dans et autour du Parc ;

- Le soutien des missions anti-pochantes avec des autorités du gouvernement (le Ministère des eaux et forêts et des Parcs Nationaux) ;

- La collaboration avec les communautés locales pour les aider à contrôler leurs propres territoires traditionnels de chasse contre des incursions par des étrangers.

- L'assistance technique, la planification, et la gestion de ce Parc et la délimitation ;

- Les actions dans les programmes de santé de la faune ;

- Enfin, elle s'occupe du Programme de gestion de Bushmeat (viande de brousse).

Au regard de ces activités, la WCS intervient dans l'appui technique au sein du projet de conservation mise en place dans le Parc des Monts de Cristal. Cette dernière travaille plus sur le terrain. Ainsi, elle se charge de la formation des techniciens pour la surveillance du Parc. Elle est également un appui aux études scientifiques et aux ONG locale. C'est le cas de l'OIPDEF (Organisation Internationale pour la Protection de l'Environnement et des Forêts. Cette ONG verte envisage non seulement la planification et un développement de l'écotourisme dans le Parc mais aussi la création d'un réseau des sanctuaires de biodiversité comme compliment à ce Parc et également le développement des industries capables de soutenir la sylviculture et de la pêche dans la région. Ces activités peuvent se confirmer à travers le récit suivant :

Entretien 19 : HAN Hoverman, 45 ans, ex-directeur du Projet Parc National Monts de Cristal-Gabon, sur les activités de la WCS-Gabon

« Notre activité principale consiste en la mise en place du Parc National des Monts de Cristal. En dehors de cette activité, nous collaborons avec les différents acteurs qui interviennent dans ce site : les villageois, les exploitants forestiers, miniers, la SEEG, pour promouvoir l'utilisation durable de ce paysage. Nous menons aussi des actions de renforcement des capacités des employés et des institutions avec lesquelles nous travaillons. Nous facilitons les stages et les recherches aux étudiants et aux chercheurs nationaux et internationaux, collectons des fonds et recherchons des bailleurs et des partenaires nécessaires à la réalisation de nos projet ».

A travers ce récit, on se rend bien compte que le domaine d'intervention de la WCS est très large. Elle ne se limite pas seulement à la mise en place du Parc des Monts de Cristal, elle organise également son travail de manière à ce que tout soit en ordre au sein de cet espace protége. Cependant le comble est qu'elle ne peut pas aboutir facilement à son objectif (le tourisme communautaire) d'autant plus que ne disposant pas de bailleurs ou des partenaires capables de financer les travaux afin d'avancer dans sa logique de conservation.

Cette ONGe a déjà visité tous les villages riverains au Parc. C'est en cela qu'elle a pu identifié les problèmes relatifs à la faune et à la flore des Monts de Cristal et inventorié les mammifères, les arbres et les plantes de cette forêt. La WCS vise spécialement la préservation de la nature notamment, la conservation de la flore et la faune des Monts de Cristal. Cependant pour parvenir à cet objectif, elle aborde un certain nombre de questions relatives à la conservation de la nature tels la commercialisation, l'usage des ressources naturelles. Sa méthode se base sur l'information et est soutenue par des principes théoriques de la conservation. Le travail de la WCS n'est pas figé. Elle met l'accent à la fois sur la science et sur les programmes de préservation. Elle oriente ses recherches aussi bien sur les écosystèmes intacts que sur ceux qui ont été sérieusement altérés par l'utilisation humaine. Leurs analyses s'étendent à long et à court terme.

Les programmes de la WCS sont basés sur le terrain. Certains observateurs de leurs programmes parlent de «l'organisation des bottes boueuses». Le terrain lui permet d'identifier les problèmes réels du monde de la préservation afin de connaître comment régénèrent les problèmes relatifs à la conservation. L'observation directe et le travail sur le terrain lui permettent de bâtir des systèmes de conservation qui abordent des situations réelles dans le monde et éclaire ses discussions d'ordre théorique et analytique. C'est un élément absolument essentiel pour son succès car il recouvre non seulement l'aspect biologique des animaux ou de la forêt dans laquelle elle travaille mais également le contexte socio-économique, c'est à dire la façon dont les gens expriment leurs positions et utilisent les ressources, ainsi que les différentes forces économiques pertinentes. Ces données varient sensiblement d'un lieu à un autre, et doivent être prises en compte pour faire des progrès dans la préservation.

Cette approche part de la base vers le sommet et à plusieurs niveaux. La majeure partie de son travail est empirique, même s'il est basé sur la connaissance de la préservation, du développement et des théories écologiques et biologiques. Bien que prétendant son attention sur tous les sites d'une forêt, cette dernière se concentre surtout et habituellement sur les zones qui sont plus riches sur le plan biologique. Au sein de ces espaces, elle met son accent sur leur entretien et leur amélioration.

Les stratégies et les activités de la WCS veulent améliorer la connaissance des systèmes biologiques, écologiques et/ou socio-économiques pertinents aux problèmes de la préservation, c'est à dire l'identification des lieux qui sont importants, les espèces qui sont en voie d'extinction, les menaces liées à la nature ou aux zones sauvages, les effets des systèmes d'utilisation de ressources, ou les positions et les valeurs des populations. A travers cela, elle peut avoir des informations qui mettront en place des stratégies de conservation efficace.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault