WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Cohabitation population fang/CNPN, WCS dans la conservation de l'environnement au Gabon : Analyse du cas du Parc National des Monts de Cristal

( Télécharger le fichier original )
par Aimée Prisca MEKEMEZA ENGO
Université Omar Bongo - Maîtrise 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 6 : La politique de conservation des écosystèmes forestiers des Monts de Cristal Conception de la forêt

« Objet de relations internationales » et Usine de Production « d'argent »

Les forêts sont devenues un enjeu écologique majeur pour la société internationale, au même titre que la couche d'ozone ou le réchauffement climatique. A ce titre, elles sont présentes dans l'ordre du jour des grandes conférences environnementales et mondiales telles que Rio (1992) ; Kyoto (1997) et Johannesburg (2002). Ces évènements ont influencé radicalement la perception et les pratiques forestières au nord comme au sud, au point d'entraîner des modifications sensibles dans les législations nationales. La forêt est rentrée à part entière dans le débat international, alors qu'elle ne concernait jusqu'alors que le département forestier de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture). C'est ce dernier qui se bornait à centraliser et à rediffuser l'information mondiale sur le sujet.

Dès le début des années 1990, l'ONU (Organisation des Nations Unies) s'est dotée de commissions spécialisées telles que IPF (Groupe Inter-gouvernemental sur les forêts, 1997) ; IFF (Forum Inter-gouvernemental sur les forêts, 1997-2000) ; et l'UNFF (Forum des Nations Unies sur les forêts, 2000). Ceci s'est réalisé à la suite de la conférence des Nations Unies qui s'était tenue à Rio, sur l'Environnement et le Développement durable. Des organisations spécialisées telles que la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement), l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), et la Banque Mondiale (BM) ont désormais des commissions forestières. L'Union Européenne ( UE) n'a pas échappé à cet engouement et le Parlement Européen a publié au milieu de la décennie une étude exhaustive, l'Europe et la forêt. Elle a également élaboré une politique d'aide à la défense contre les incendies de forêts et un dispositif de surveillance sur la santé des forêts. Les ONG de protection de la nature associée en permanence à l'action des organes Onusiens, ont favorisé à la fin des années 1980, l'émergence de la notion de « Développement durable ». Ce concept a pris de la consistance en puisant une grande partie de ses définitions dans les grandes conventions environnementales signées à la suite du Sommet de la terre de 1992 et en faisant appel à des méthodes de régulation extérieure au droit international, comme la certification.

Indépendamment de la triple fonctionnalité des forêts, c'est sa fonction écologique qui va les transformer en objet d'intérêt mondial. La forêt est donc devenue l'objet « incident » de la plupart des accords ayant trait à l'Environnement. Cependant, l'ordre en vigueur reste celui de l'économie internationale du bois et des rivalités inter-Etatiques ou inter-régionales. L'unanimité règne aujourd'hui autour de la gestion durable forestière. Nous le constatons à travers le récit suivant :

Entretien 20: LEE White, 38 ans, Directeur de la WCS-Gabon, sur  forêt objet de relations internationales. Notre entretien a eu lieu à son bureau, précisément le 7juin, 2007 à 10h 30. L'entretien s'est passé dans la simplicité mais avant, nous avons d'abord pris un rendez-vous.

« les Parcs Nationaux du Gabon visent la protection des richesses pour le bénéfique des générations futures, la contribution du Gabon à la préservation du patrimoine mondial, le développement d'une économie communautaire, la réduction de la pauvreté en milieu rural et le développement des produits écotouristiques ».

En lisant ce récit, on comprend que les Parcs Nationaux mis en place ont à la fois un souci national et international. En effet, le Gabon a effectivement compris la nécessité de protéger ces écosystèmes. Par rapport à cette préoccupation le Gabon comme tout le reste du monde n'échappe pas aux conférences internationales en rapport avec la protection des forêts, la forêt le lie des autres pays du monde.

Outre objet de relations internationales, la forêt est aussi une source de production d'« argent ». C'est dans cette vision des choses que s'inscrit la forêt des Monts de Cristal. Les matières qu'elle renferme sont très déterminantes dans l'économie nationale et internationale. Cependant la principale production de la forêt est le bois. Cette matière première est depuis longtemps un objet de relations internationale à part entière. Le bois d'oeuvre à lui seul participe à une grande hauteur aux échanges mondiaux de marchandises et la part des produits manufacturés ne cesse de croître. Contribuant largement aux flux des transports maritimes internationaux, le bois et ses dérivés nourrissent aussi de manière substantielle l'activité des principaux ports à bois de la planète. C'est le cas du Gabon. En effet, le marché du bois est très fructueux dans le pays. Cela peut s'observer à travers ce tableau.

Tableau 25: Prix de quelques essences de bois sur le marché National

Noms en fang

Noms en Français

Noms Scientifiques

Prix Export/ m3 sur le marché ( FCFA)

Anguma

Okoumé

Aucoumea klaineana

164.200

Adzap

Moabi

Baillonella toxisperma

192.230

Okola

Douka

Tieghemella africana

149.590

Oveng

Kevazingo

Guibourtia tessmanii

2 38.145

Mbèl

Padouk

Pterocarpus soyauxii

192.228

Asia

Ozigo

Dacryodes buttneri

115.480

Ébègne

Ebiara

Berlinia bracteosa

149.590

Tom

Dabema

Piptadeniastrum africanum

100.395

Okès

Pao rosa

Swartzia fistuloides

165..990

Edum

Doussié

Afzelia pachyloba

278.810

Aloma

Bilinga

Nauclea trillesii

90..550

Ayan

Dibetou

Lovoa trichilioides

111.705

Source : SNBG (Société National des Bois du Gabon), 2007

En se référent à ce tableau, on comprend finalement que le secteur bois du Gabon est non seulement très riche mais aussi très développé. Le Gabon est doté des essences de qualité qui sont vendues au niveau national et international. Le prix de ces essences est très apprécié de tous. Cependant, ces prix diffèrent selon les essences et selon qu'il s'agisse du premier, deuxième troisième, quatrième, cinquième et sixième choix. Les bois de premier choix sont vendus en LM (Loyal Marchande), les bois de deuxième choix en QS (Qualité seconde), troisième choix en CI (Choix Industriel), quatrième choix en CE (Choix Economique), cinquième choix en CS (Choix Spécial) et sixième en IR (Bois Irrecevable). Les prix des essences de premier choix ne sont pas discutables. Tandis que ceux du deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième choix le sont. C'est la SNBG (Société Nationale des Bois du Gabon) et autres sociétés privées (Rougier, Leroy, GEG (Gabon Export Bois), Forex (Foreign Exchange) qui se chargent de cette vente.

Autour de la transformation du bois, plusieurs secteurs industriels se sont développés, l'un regroupant une multitude d'entreprises de taille variable (sciage, meuble, panneaux, palette), l'autre concerne des multinationales de niveau mondial, c'est celui du papier, pour ne citer que ces deux secteurs. Ceci transforme les forêts en véritable enjeu économique de premier plan, en tant que réservoir de bois puisque la disponibilité massive de bois au niveau mondial est la condition essentielle du fonctionnement d'outil de transformation de plus en plus concentré et productif. Si les forêts au sens large sont devenues un objet écologique à géométrie variable, les arbres dont elles sont faites, obéissent à des intérêts économiques à la fois identifiables et puissants. La forêt n'a de rapports à l'international qu'à travers le bois et les autres ressources transportables et mobilières tirées de la forêt tels l'Or, le Diamant, etc. Par rapport à cela, Dominique d'Antin de Vaillac dira : « la forêt est un milieu de vie, elle rentre également dans l'économie du marché et représente une source de revenu pour l'homme » (2002 : 30). Le bois compte pour une part importante du PIB (Produit Intérieur Brut) d'une dizaine de pays tropicaux ou nordiques. C'est le cas du Gabon.

1.2 Puits naturel de « Carbone »

Un puits de carbone ou puits CO2 est un réservoir, naturel, ou artificiel de carbone dont la taille augmente constamment. On peut également le définir comme un réservoir de carbone qui, pendant un temps donné, absorbe globalement plus de carbone qu'il n'en rejette. Ce dernier vise le piégeage du CO2 et non son émission. Le concept s'est diffusé avec le Protocole de Kyôto (1997). Ce protocole a été institué dans le but de réduire les concentrations élevées et croissantes de CO2 atmosphérique et ainsi lutter contre le réchauffement climatique ou l'effet de serre. A la suite de ce dernier, diverses voies ont été explorées pour améliorer et développer les techniques de capture et stockage du carbone. Parmi ces techniques, nous avons la séquestration (ou piégeage, emprisonnement du carbone). La séquestration du carbone désigne les processus extrayant le carbone ou le CO2 de la biosphère et le stockant dans un puits de carbone.

La photosynthèse est le principal mécanisme de séquestration du carbone. En théorie, elle consomme du dioxyde de carbone et produit du dioxygène et de la matière organique. Grâce à elle, les plantes, Les bactéries photosynthétiques, et la chaîne alimentaire ainsi que la nécromasse carbone utilisent l'énergie solaire pour capturer le gaz carbonique et le stocker sous forme d'hydrates de carbone, tout en assurant leur croissance. C'est par rapport à cela qu'on les considère comme des puits de carbone pour la partie « piégée » du carbone. La photosynthèse, est une réaction biochimique qui transforme schématiquement le carbone minéral (CO2) en carbone organique, grâce à l'énergie lumineuse.

Les forêts sont des principaux réservoirs naturels de dioxyde de carbone qui deviennent émettrices de carbone. Pour la pérennisation de ce rôle, elles se doivent de bien grandir afin que leurs sols s'enrichissent davantage et durablement en carbone. C'est dans cette logique que l'Etat et les ONG vertes interviennent. Ces derniers à travers les projets de conservation mis sur pieds, luttent contre la déforestation sur le plan national et lutte contre le réchauffement climatique à la nationale et à l'internationalisation. Par ailleurs, Eric Loffeir dira : « les forêts ont un rôle naturel mais limité » (2002 : 5).

Les écosystèmes forestiers fonctionnent comme une pompe à carbone en plus de leur fonction de réservoir de carbone. La forêt prélève du carbone dans l'atmosphère et le stock dans sa biomasse. Les arbres, le sol et une partie de la nécromasse végétale, animale, fongique et microbienne des forêts tempérées constituent le principal puits de carbone naturel planétaire, essentiel au cycle du carbone. Ils accumulent d'énormes quantités de carbone dans leur bois et dans l'écosystème via la photosynthèse. Leur rôle essentiel, à l'inverse d'un poumon, ils captent le carbone (C) contenu dans le gaz carbonique (CO2) pour libérer l'oxygène (O2), indispensable à la vie sur terre. Par ailleurs, ils modèrent les vents, amortient les pluies, filtrent les rayons du soleil, influencent le climat et contribuent à lutter contre l'effet de serre. Ces écosystèmes constituent donc une source d'énergie renouvelable et relativement propre. C'est dans cette logique que s'inscrit la forêt de nuage des Monts de Cristal. Avec ces innombrables arbres et plantes, elle joue le véritable rôle de puits de carbone.

Par rapport à ce rôle de puits de carbone, le Gabon a organisé des séminaires et des conférences, on note le séminaire qui s'était tenu du 15 au 16 janvier 2007, sur l'écotourisme dans les Parcs Nationaux et les espaces protégés d'Afrique. Lors de ces conférences, il était question de débattre des problèmes relatifs à l'environnement. Il s'agissait de montrer l'importance de la forêt non seulement à la national mais aussi à l'international. Les chefs d'Etat de la République Gabonaise, recommandait une gestion ordonnée et durable des forêts. Il fallait faire comprendre au public que le mauvais usage des forêt n'a pour conséquence que l'augmentation de l'effet de serre et que ce dernier a des inconvénients dramatiques sur l'espèce humaine. A propos, Pierre Pèche et Yvette Veyret diront que : « l'homme, en détruisant la nature, il se détruit lui-même » (1997 : 225).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon